Madame la Présidente, gracias et obrigado. Je suis ravi de prendre la parole aujourd’hui au sujet du projet de loi S-218, Loi instituant le Mois du patrimoine latino-américain. Ce projet de loi vient reconnaître la contribution de la communauté latino-américaine au Canada et cherche à faire du mois d’octobre le Mois du patrimoine latino-américain.
Les Canadiens d’origine latino-américaine ont été à la base de nos collectivités depuis le début des années 1970, et ce, partout au pays. Le gouvernement appuie le projet de loi S-218 pour reconnaître et célébrer les contributions importantes des Canadiens d'origine latino-américaine au tissu social, économique et politique de notre pays, contributions qui se poursuivent encore aujourd’hui. Il donne également une occasion unique à tous les Canadiens de célébrer la culture latino-américaine et ses traditions.
Avant de décrire plus en détail les importantes contributions de cette communauté à la société canadienne, je me permets d'expliquer les principes qui sous-tendent le tissu social canadien.
Comme le mentionnait le Discours du trône de 2015:
La force du Canada réside entre autres dans nos expériences communes, dans la diversité qui inspire notre pays et le monde, et dans la façon dont nous nous traitons mutuellement.
Étant donné la présence importante et croissante des Canadiens d’origine latino-américaine, l’établissement d’un mois officiel consacré au patrimoine latino-américain nous donnera une occasion extraordinaire de reconnaître la contribution de cette communauté dans une célébration de notre diversité et du caractère inclusif de la société canadienne.
Il importe de souligner que le qualificatif « latino-américain » peut être utilisé pour parler des collectivités provenant des régions principalement hispanophones ou lusophones des Amériques ainsi que des gens provenant de la région géographique de l’Amérique latine. Ceci comprend les communautés hispanophones et lusophones, ainsi que les communautés francophones et les peuples autochtones de cette région.
Le terme « latino-américain » a été choisi par feu le sénateur Tobias Enverga, qui a déposé le projet de loi S-218 au Sénat en 2016. Nous le remercions de cette contribution aux affaires parlementaires canadiennes et du patrimoine qu’il laisse avec ce projet de loi. Le sénateur Enverga avait expliqué qu’il avait consulté les membres des collectivités ainsi que du public et avait songé à une terminologie ou à un cadre plus inclusifs pour cette commémoration.
C’est pourquoi le projet de loi fait référence à « l’Amérique latine », qui comprend l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, Cuba, la République dominicaine, l’Équateur, El Salvador, le Guatemala, Haïti, le Honduras, le Mexique, le Nicaragua, le Panama, le Paraguay, le Pérou, l’Uruguay et le Venezuela, ainsi que Porto Rico, les Antilles françaises et d’autres îles.
Nous savons que l'immigration a joué et continue de jouer un rôle important dans l'évolution de notre pays. Chaque année, le mode de vie offert au Canada attire des milliers de nouveaux arrivants.
La première vague d’immigrants de l’Amérique latine est arrivée au Canada au début des années 1970, forte d’environ 68 000 personnes.
Je vais m’écarter de mon sujet un instant pour dire que j’ai personnellement eu le privilège de travailler avec des dizaines de personnes d’origine latino-américaine lorsque j’étais jeune étudiant en 1995, à ma première année de droit à l’Université de Toronto. En tant qu’étudiant en droit, je travaillais avec une entité appelée le Centre for Spanish-Speaking Peoples, sur la rue Bathurst, juste au sud de Dupont, au centre-ville de Toronto. Le Centre était une petite clinique, mais elle était vitale pour les Latino-Américains, principalement des demandeurs d’asile, aux prises avec les difficultés de naviguer dans le système juridique et dans nos lois sur l’immigration. Cette expérience a été extrêmement formatrice pour moi à bien des égards, non seulement dans mon perfectionnement et ma formation de jeune avocat, mais aussi pour les connaissances, la compréhension et l’exposition à la culture latino qu’elle m’a apportée.
Les Canadiens d’origine latino-américaine continuent de fournir un apport marquant à la société canadienne en participant ainsi à la construction d’une nation forte et prospère. En saluant ce crédit continu apporté au Canada, j'aimerais saisir brièvement l’occasion pour parler de quelques Canadiens éminents d’origine latino-américaine.
Parmi les universitaires, le professeur Alejandro Adem, un Canadien latino-américain d'origine mexicaine, a contribué de manière significative au domaine des mathématiques. Le professeur Adem enseigne au département de mathématiques de l'Université de la Colombie-Britannique, à Vancouver, depuis 2005. Il est titulaire d'une chaire de recherche du Canada. Il est actuellement chef de la direction et directeur scientifique de Mitacs Canada.
Dans le domaine du sport, Mauro Biello, né à Montréal de parents latino-américains, a été pendant huit ans l'entraîneur-chef et directeur du personnel de l'Impact de Montréal, l'équipe de soccer professionnel de Montréal. Avant d'être embauché par l'Impact, M. Biello a été joueur professionnel pendant 19 ans, dont 16 saisons à Montréal. Il a joué 389 matchs pour l'Impact de Montréal, avec une fiche de 77 buts et 67 passes décisives pour 221 points au total pour la saison régulière, les parties éliminatoires et les matchs de championnat.
Je tiens à souligner que j’ai eu le plaisir d’observer personnellement la passion de la communauté latino-américaine pour le soccer à Montréal, lorsque j’ai assisté à un match en compagnie d’un collègue, le député de LaSalle—Émard—Verdun. Nous avons vu l’équipe de Toronto, le TFC, affronter l’Impact de Montréal il y a deux ans, en matchs éliminatoires. Même si, en tant que député de Parkdale—High Park, j’encourageais mon équipe locale, j’ai été extrêmement impressionné par l’engagement des 60 000 personnes qui remplissaient le Stade olympique de Montréal à l’occasion de ce match. La passion qu’ils démontraient envers ces joueurs, dont beaucoup étaient Latino-Américains, était palpable.
Je pourrais m’étendre longtemps sur la contribution des Latino-Américains au sport et au beau jeu. Il suffit de penser aux Espagnols, à leurs championnats d’Europe en 2008 et 2012 et à leur victoire au Mondial 2010. Nous pensons à Cristiano Ronaldo et à la victoire portugaise en 2016. Il y a Lionel Messi, d’Argentine. En tant que supporteur particulier du numéro 10 de l’équipe d’Argentine et du FC Barcelone, je dois bien sûr reconnaître l’importante contribution de Messi. La liste de ce qu’ont apporté les Latino-Américains à l’athlétisme, à la culture et au monde universitaire n’a pas de cesse.
Au fil des années, les communautés latino-américaines ont rapporté leur culture riche et dynamique dans notre pays. Plusieurs journaux, magazines et bulletins de langue espagnole sont publiés au Canada, comme El Popular, une publication établie à Toronto. Les pièces de théâtre, les récitals de poésie et les expositions d’art sont courants dans les grandes villes, à l’instar de ceux qui se déroulent un peu partout à Toronto, y compris dans Parkdale—High Park, qui compte une communauté latino-américaine solide et vigoureuse. En outre, on retrouve des troupes de danse et des groupes de musique d'un bout à l'autre du Canada et un peu partout dans les centres urbains. Des écrivains, des poètes, des artistes-peintres, des chanteurs, des chefs et des journalistes latino-américains sont désormais reconnus au Canada.
Je m’en voudrais de ne pas faire référence moi aussi au whip en chef du gouvernement et aux contributions de la culture latino-américaine à l’art de la danse. J’apprécie moi aussi la finesse de la danse latino-américaine. En outre, je suis très fier de déclarer que j’ai rencontré mon épouse dans le cadre d’un cours de salsa. Manifestement, la culture latino-américaine rassemble les gens. Nous célébrerons nos 13 ans de mariage en août prochain.
Différents groupes, associations et festivals partagent et font rayonner de la culture latino-américaine dans les grandes villes canadiennes, comme Toronto, qui a été reconnue comme l’une des villes les plus multiculturelles au monde. Par exemple, Latin American-Canadian Art Projects est un organisme sans but lucratif installé à Toronto qui est voué à la réalisation de projets artistiques et à la promotion de l’art latino-américain au Canada, en mettant l’accent sur l’excellence artistique.
La Confédération des associations latino-américaines de Québec, un organisme sans but lucratif, soutient les membres de la communauté latino-américaine dans la région de Québec et organise diverses activités culturelles. Je pourrais citer de nombreux autres exemples dans d'autres parties du pays. Le Canada est reconnu dans le monde pour son approche en matière de multiculturalisme, qui est une belle réussite. En effet, nous devons nos succès sur les plans culturel, politique et économique à notre diversité.
J'insiste pour dire que le patrimoine et l’identité multiculturels du Canada sont plus qu’un simple engagement à accueillir des gens de toutes origines de partout dans le monde. Il s’agit d’un engagement envers les principes d’égalité et de liberté, puisant ses racines dans les droits de la personne et enchâssé dans la Constitution canadienne et la Loi sur le multiculturalisme. Cette loi a été précédée par l’adoption de la politique sur le multiculturalisme par Pierre Elliott Trudeau en 1971. Cette décision s'incarne dans la Loi sur le multiculturalisme, qui célèbre son 30e anniversaire cette année. Le moment tombe à point pour déclarer le mois d’octobre comme étant le mois du patrimoine latino-américain au Canada afin de célébrer la communauté latino-américaine ainsi que ses importantes contributions à la diversité canadienne, qui est véritablement notre force.