Madame la Présidente, je suis ravie d’intervenir ce soir à la Chambre pour parler du projet de loi S-218, Loi instituant le Mois du patrimoine latino-américain.
Je tiens à honorer la mémoire du sénateur Tobias Enverga, qui a été le premier à présenter le projet de loi, au Sénat. Son décès survenu récemment a été un choc pour nous tous qui l’aimions pour la considération dont il faisait preuve à l’égard de tous.
Il importe de noter que si le sénateur Enverga avait présenté ce projet de loi, c'est parce qu'il avait constaté en effet qu’il y avait d’autres journées du patrimoine, notamment allemand, italien et asiatique. Il n’avait rien à redire à cela, mais il trouvait nécessaire de rendre hommage, dans le cadre d’un mois du patrimoine, aux 500 000 Canadiens d’origine latino-américaine qui enrichissent la société d'ici de leurs contributions.
D’aucuns se lassent de tous ces jours, semaines et mois consacrés à une cause ou à une autre, qui finissent selon eux, peut-être, par perdre de leur caractère unique en étant noyés parmi une multitude d’autres. Je pense cependant que c'est parce que, à titre de parlementaires, nous en avons davantage conscience. À chaque jour son ruban, sa fleur ou son symbole, qui nous font prendre conscience, à nous plus qu’à d’autres, des différents événements que nous célébrons. Ainsi, la communauté latino-américaine du Canada et ceux qui se plaisent à la fréquenter seront très heureux de participer à ce mois.
Je vais emmener la Chambre pour un petit tour en Amérique latine afin de lui en décrire la culture comme je l’ai vue moi-même. Je l’ai découverte en Colombie. À 25 ans, j’ai décidé d’aller explorer le monde. Je me suis retrouvée dans un petit village de Colombie. J’ai tout de suite adoré les gens. J’étais dans un centre de villégiature. On m’a appris à danser. Les gens d’Amérique latine ont la réputation d’être d’excellents danseurs. Ils le font avec élégance; on dirait que les hommes ont la danse dans le sang. En fait, j’ai entendu dire que le whip du gouvernement est un danseur extraordinaire. Je ne l’ai pas vu à l’action, mais cela ne me surprendrait pas, parce que les gens d’Amérique latine sont d’excellents danseurs.
Puisque j'avais appris à danser, de retour à Toronto, je me suis mise à aller à un club de salsa fréquenté aussi par les ressortissants d’Amérique latine. L'atmosphère était toujours à la fête.
C’est ainsi que j’ai découvert cette culture.
J’ai aussi adoré la nourriture. Quand je voyageais partout dans le monde pour la société Dow Chemical, on m’a envoyée en Argentine, au Chili, au Brésil et un peu partout ailleurs dans la région. J’y ai goûté différentes cuisines. J’ai aussi passé pas mal de temps au Mexique. J’adore la cuisine mexicaine.
La préparation des repas était souvent une expérience très enrichissante. Au Brésil, les gens suivent une tradition qu’ils appellent churrascaria. C’est un souper où l’on mange beaucoup de viande. Ils l’apportent piquée le long de grandes épées, et l’on remet aux invités une palette avec un côté vert et un côté rouge. Tant qu’ils veulent de la viande, ils brandissent le côté vert de la palette. Quand ils n’en veulent plus, ils lèvent le côté rouge. C’est extraordinaire. On distribue différentes coupes de viande. La cuisine est délicieuse, et l’expérience est incroyable.
Au Mexique, la cuisine était bonne la plupart du temps, mais j’ai essayé de goûter à des spécialités locales comme les oeufs de fourmis et les grillons. J'en ai mangé, mais je ne dirais pas qu’ils font partie de la fine cuisine de l’Amérique latine.
J’ai aussi observé l’éthique professionnelle des gens d’Amérique latine. Elle est excellente. Quand je travaillais pour Dow, j’étais responsable de la qualité partout dans le monde. J’ai eu l’occasion de mener une vérification au Brésil. J'ai fait des vérifications semblables partout dans le monde, et il y a toujours quelque chose qui cloche ou qui n'est pas fait comme il se doit. Par contre, dans le cas du Brésil, j'ai été ébahie. Tous les employés faisaient leur travail et suivaient les procédures, et leurs produits ne présentaient aucun défaut. J’étais vraiment surprise, et j’ai dit à l’un de mes homologues brésiliens que tous les employés faisaient tout ce qu'ils étaient censés faire. Il m’a répondu: « Mais bien sûr, sinon ils seront mis à la porte. » Le sens de la discipline et l’éthique professionnelle des gens de l’Amérique latine sont admirables. Leur productivité l'est tout autant.
Du point de vue de la satisfaction des employés, tous ceux des fabriques de la société Dow en Amérique latine étaient les plus heureux et les plus productifs qui soient.
J'ai aussi travaillé dans un certain nombre d'autres pays et j'ai vécu différentes expériences. J'ai participé à une mission au Nicaragua et j'ai connu des gens de ce pays, et même ceux qui vivent dans la pauvreté sont si aimants et hospitaliers. Ils ont une telle passion pour la vie, la famille et Dieu. J'adhère vraiment à ces valeurs. Les gens de communautés latino-américaines qui sont venus s’établir à Sarnia–Lambton ont apporté ces valeurs avec eux dans la collectivité. Nous avons la chance, en Ontario et au Québec, de compter plus de Latino-Américains que dans le reste du pays. Je sais toutefois que les gens d'un bout à l'autre du Canada pourront faire l'expérience de la culture de ces gens et de l'amour qu'ils ont pour notre pays. Ils sont farouchement loyaux et patriotiques, et il tombe sous le sens d'instaurer un mois pour célébrer leur culture.
Dans ce projet de loi, c’est le mois d'octobre qui a été choisi en raison des célébrations qui se déroulent dans différents pays d’Amérique latine au cours de ce mois. Par exemple, il y a Día de las Culturas, la journée des cultures, au Costa Rica; Día de la Resistencia Indígena, la journée de la résistance autochtone, au Venezuela; Día del Respeto a la Diversidad Cultural, la journée du respect de la diversité culturelle, en Argentine; Día de las Américas, la journée des Amériques, en Uruguay; et, au Brésil, il y a la fête de Notre-Dame de l'apparition et Día das Crianças, la journée des enfants. Porto Rico et le Chili concluent également leurs célébrations de l'indépendance en octobre, et de nombreux pays, comme le Mexique, terminent le mois d'octobre avec une célébration de trois jours appelée Día de los Muertos, le jour des morts, une célébration en hommage à leurs ancêtres. C'est pourquoi nous avons choisi le mois d'octobre pour célébrer.
Je ne sais pas exactement pourquoi le parti à notre gauche a décidé qu’il voulait faire supprimer le titre abrégé. Je pense que le titre abrégé, Loi sur le Mois du patrimoine latino-américain, est très bien choisi. Il décrit exactement ce que c'est.
J’aimerais donner quelques informations sur les différents pays qui composent le public latino-américain, au cas où les gens ne les connaîtraient pas. Nous avons déjà parlé du Mexique et de la Colombie. Le Salvador figure sur la liste, ainsi que le Pérou, le Brésil, le Chili, le Venezuela, l'Argentine, Cuba, le Guatemala, l'Équateur, le Nicaragua, le Honduras, le Paraguay, l'Uruguay, la Bolivie, le Costa Rica, le Panama, Porto Rico et la République dominicaine. Comme il y a bon nombre de ces pays que je n'ai pas encore visité, il me reste encore beaucoup d'expériences latino-américaines à vivre globalement, et j'ai encore des années pour le faire.
Entre-temps, tout le monde devrait accueillir chaleureusement les Latino-Américains qui sont venus s’établir au Canada. Tous les députés devraient appuyer ce projet de loi. Nous aurons beaucoup de plaisir à célébrer le Mois du patrimoine latino-américain. Je suis sûre que la nourriture sera bonne et que la danse sera endiablée. Je ne suis pas sûre de savoir très bien danser. On peut me voir dans des vidéos sur YouTube en train d'essayer de danser un tango sur l’air de Material Girl de Madonna, mais je vais laisser aux gens le soin de les trouver eux mêmes.
Nous pourrions rendre hommage aux Latino-Américains en reconnaissant la contribution qu'ils ont apportée à l'édification de notre pays et de nos collectivités, et en montrant à notre pays cette passion qu’ils ont pour l'amour, la vie, la famille et Dieu.
Je terminerai en réitérant que j’apprécie beaucoup l’initiative du sénateur Tobias Enverga, qui a déposé ce projet de loi devant le Sénat. Je souligne la contribution du député de Thornhill, qui a parrainé ce projet à la Chambre et lui a accordé l’attention qu’il mérite. Je suis ravi que celui-ci permette d’ajouter une nouvelle communauté aux nombreuses fêtes du patrimoine que nous avons déjà, comme le Mois du patrimoine allemand, le Mois du patrimoine asiatique, le Mois du patrimoine italien, et tous les autres jours, mois et semaines que nous célébrons à la Chambre. Il s’agit de quelque chose à célébrer et je serai très fière de profiter de tous les mets, de toutes les danses et de tout l'enthousiasme associés à ces journées.