Monsieur le Président, voilà pourquoi nous sommes séparés par deux longueurs d'épée à la Chambre. Je me sens plus en sécurité avec le sergent d'armes près de moi.
Je souligne que vous vous exprimez avec jovialité cet après-midi, alors que nous entamons une longue soirée.
Il est important de reconnaître le Mois du patrimoine latino-américain sur le plan concret, du point de vue du développement économique et de l'expérience culturelle. Même si 40 % de nos échanges commerciaux vont vers les États-Unis, une grande partie est destinée au Mexique et à d'autres pays latino-américains.
Nous célébrons la Fiesta Latina, dont la quatrième édition annuelle commencera le 30 juin. C'est important. Même si, selon certains, les mois désignés ne sont que symboliques, ils sont très importants. La députée de Vancouver-Est, porte-parole néo-démocrate du projet de loi, a fait un travail formidable dans ce dossier. Elle sait très bien que leur contribution à notre fondation, à nos collectivités et à notre pays est considérable, non seulement parce qu'ils se sont établis ici, mais aussi parce qu'ils demeurent attachés à leur culture, à leur patrimoine et à leurs origines, y compris leur famille.
J'aimerais souligner que l'un des dossiers les plus difficiles et les plus graves sur lesquels le gouvernement doit se pencher, c'est le dossier des visas de visiteur, que ce soit des visas pour des pays d'Amérique latine ou pour d'autres pays. Qu'il s'agisse de visas pour assister à des mariages ou à des funérailles, les visites dans notre pays sont au point mort. C'est très grave. Alors que nous soulignons aujourd'hui l'importance des liens et qu'il importe de les développer, nous ne pouvons pas échapper à la réalité pratique, c'est-à-dire qu'il faut maintenir les liens avec l'expérience culturelle.
De nombreuses journées indépendantes sont liées. Nous avons des partenaires commerciaux en Amérique latine, ainsi qu'au Costa Rica, au Salvador, au Honduras, au Nicaragua, au Mexique, à Porto Rico et au Chili. Ce sont tous des pays avec lesquels nous entretenons d'importantes relations économiques et sociales, et ces relations d'affaires ont des liens avec nos collectivités.
Quand j'examine la situation en fonction du contexte local, je suis fier que de nombreux Latino-Américains viennent s'installer dans la région de Windsor-Essex, mais également à Chatham et à Leamington, pour faire partie de notre économie. Il s'agit de travailleurs étrangers temporaires qui possèdent des compétences dans le secteur agricole et qui font partie de nos familles à bien des égards. Il y a eu à la Chambre des débats afin d'améliorer leurs droits. De nombreuses questions liées aux familles et aux travailleurs ont été soulevées en raison de la valeur de ses personnes pour notre pays et nos collectivités. Ces questions ont un lien économique avec les régions de Windsor-Essex et de Chatham-Kent-Leamington.
Nous pouvons constater l'influence de ces collectivités dans les centres-villes ou dans les quartiers des affaires, où l'on retrouve des restaurants, des épiceries et différents produits axés sur ce développement économique. En matière de commerce, ces industries sont devenues de véritables moteurs économiques. Il ne faut pas sous-estimer l'industrie des cultures de serre et l'industrie agricole. Elles contribuent au bien-être de notre pays et à l'assiette fiscale. C'est essentiel.
Les festivals comme celui que nous organisons à Windsor nous familiarisent avec les questions de justice sociale. Ils nous poussent aussi à prendre conscience des divers dossiers environnementaux que nous aimerions voir progresser. C'est l'occasion de rencontrer des célébrités du monde des arts, de la musique et d'ailleurs, mais aussi des travailleurs. Eux aussi méritent notre reconnaissance.
Nous avons reçu une délégation du Mexique il y a environ deux mois. Elle nous a notamment parlé des conditions de travail des travailleurs mexicains dans le secteur de l'automobile et dans les autres secteurs visés par des accords commerciaux. Il n'y a pas que les travailleurs du secteur privé et leurs proches qui ont de la difficulté, ceux du secteur public aussi, et j'inclus là-dedans les universités, les établissements d'enseignement en général et ainsi de suite.
Qu'ils proviennent du Nicaragua ou d'ailleurs, les gens qui viennent chercher la liberté et le droit de parole au Canada, souvent parce qu'ils veulent échapper à des conditions difficiles, voire extrêmes, ont toujours été au coeur de la démarche de justice sociale, car il s'agit pour eux d'une valeur capitale. Or, ces gens sont en quelque sorte notre compas moral et celui de notre pays.
À bien des égards, ils ont été des moteurs du changement, pour le Canada autant que pour le reste de la planète. Quand on y pense, le Canada a accueille des gens de toutes les nationalités. Certains se battent pour des idéaux de justice et de bien-être social. Après avoir échappé à des régimes cruels et inhumains, ils peuvent enfin s'employer à améliorer le sort de leurs concitoyens.
Célébrer le Mois du patrimoine latino-américain, ce n'est pas juste écouter de la musique latino-américaine, goûter des mets de ce coin-là du globe et participer aux activités hautes en couleur qui sont organisées. C'est aussi assumer nos responsabilités et inculquer à la prochaine génération que la Terre est un grand village qui aspire à la justice sociale et humaine. Que peut-on faire de mieux, à ce compte-là, que de commémorer le passé tout en demeurant tournés vers l'avenir? C'est l'objectif que nous poursuivons ici.
Le quatrième festival annuel qui prendra son envol le 30 juin à Windsor fera partie des nombreuses activités organisées aux quatre coins du Canada pour célébrer le patrimoine latin de nos concitoyens. Chacun aura aussi l'occasion de souligner le développement économique, social et culturel de son quartier, de sa province, de son pays et de tous les endroits du monde où on peut se sentir chez soi, comme en Amérique latine.