Monsieur le Président, je suis heureux de pouvoir m'exprimer à propos de la manière dont les libéraux ont étouffé le débat sur l'un des projets de loi les plus controversés de leur gouvernement. Il s'agit d'un incroyable manque de respect envers les Canadiens de partout au pays.
Six premiers ministres ont signé une lettre affirmant que ce projet de loi aurait des conséquences dévastatrices sur l'exploitation des ressources naturelles de leurs provinces, et sur les perspectives économiques de celles-ci. En réponse, le premier ministre et le secrétaire parlementaire de la ministre de l’Environnement et du Changement climatique ont accusé les signataires de cette lettre — dûment élus par une vaste majorité de la population, il le faut dire — de se plier aux exigences d'un petit groupe de mécontents. Ces premiers ministres représentent pourtant 60 % de la population canadienne et les provinces qu'ils dirigent contribuent à hauteur de plus de 60 % au PIB. Le premier ministre et le secrétaire parlementaire font preuve d'un manque flagrant de respect lorsqu'ils prétendent que ces ministres font de l'aplaventrisme et constituent une menace pour l'unité nationale.
Les libéraux se sont ensuite présentés à la Chambre ce soir et ont clos le débat sur les 187 amendements du Sénat qu'ils ont d'ailleurs presque tous rejetés. Cela ne rend pas du tout service au Canada. Les libéraux avaient promis de gouverner différemment et de faire preuve d'ouverture et de transparence. Ils avaient promis des voies ensoleillées .
Les membres du comité sénatorial ont parcouru le pays et ont écouté des milliers d'intervenants. La plupart d'entre eux se sont dits réellement inquiets de l'effet que la mesure législative aurait sur les possibilités économiques non seulement dans leurs provinces, mais dans leurs collectivités. Je parle ici de gens de neuf provinces différentes, y compris des premiers ministres, qui ont manifesté leur inquiétude.
Il ne s'agit pas seulement de premiers ministres conservateurs. L'ancienne première ministre néo-démocrate de l'Alberta, Rachel Notley, l'ancienne première ministre libérale de la Colombie-Britannique, Christy Clark, et le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador ont tous exprimé des préoccupations au sujet du projet de loi.
Comment la ministre peut-elle, en toute conscience, mettre fin au débat sur un projet de loi qui, selon neuf premiers ministres et des milliers de Canadiens, aurait des conséquences dévastatrices? Comment peut-elle prendre une telle décision sans même écouter ou tenir compte de leurs opinions dans ce dossier? Comment, en toute conscience, peut-elle ignorer le point de vue des Canadiens?