Monsieur le Président, c'est pour moi un honneur d'intervenir probablement pour la dernière fois avant que ce lieu ferme pour rénovation.
Je suis très sensible à l'ironie de la situation. En effet, j'interviens à propos d'une motion d'attribution de temps qui a trait à la Loi électorale du Canada, rien de moins. Lors de la dernière législature, les libéraux se sont empressés de souligner que l'attribution de temps ne devrait jamais s'appliquer à la Loi électorale du Canada, qui est l'un des instruments fondamentaux de notre démocratie. Il importe en effet qu'elle ne favorise aucun groupe par rapport à un autre au sein du Parlement, que ce soit de façon concrète ou en apparence. Voilà pourquoi le processus qui l'entoure est si important et pourquoi il faut que tout le monde soit d'accord.
Nous constatons, malgré le discours fleuri du premier ministre hier au sujet de l'édifice du Centre et de ce qui s'est passé ici, une tendance à manquer de respect envers le Parlement. Parmi les premières indications, on peut penser à la motion no 6. Pensons aussi au traitement réservé par le gouvernement au bon travail sur la réforme électorale et au changement apporté par le Comité spécial sur la réforme électorale, qui a été ni plus ni moins jeté aux ordures par le gouvernement le jour même de sa présentation. Pensons à la motion de clôture extraordinaire du débat sur la mesure législative visant à forcer les employés de Postes Canada à retourner au travail, qui a miné non seulement la démocratie parlementaire, mais aussi une autre forme de démocratie, les négociations collectives.
La ministre souligne que l'amendement que nous faisons est un amendement de forme et que tous les partis l'ont appuyé au comité de la procédure de la Chambre des communes, mais il est ironique qu'elle s'en remette à une institution non démocratique, le Sénat, pour ce travail, parce que le gouvernement ne voulait pas faire ce travail à la Chambre, qui est vraiment démocratique. Pourquoi devons-nous dépendre d'une Chambre non démocratique pour apporter des modifications à nos instruments de démocratie, ici, au Canada?