Monsieur le Président, encore une fois, les nuages remplacent le soleil. Le gouvernement, dirigé par un premier ministre qui avait promis de ne pas présenter de projets de loi omnibus et de ne jamais mettre un terme au débat, met aujourd'hui un terme au débat d'un projet de loi omnibus.
En principe, bien sûr, il s'agit du budget, mais le projet de loi s'étend à des domaines qui n'ont rien à voir avec la politique budgétaire — il touche les lois liées aux réfugiés par exemple.
N'oublions pas que, l'an dernier, le ministre des Finances a glissé furtivement dans le projet de loi d'exécution du budget une mesure modifiant le Code criminel pour permettre aux grandes sociétés qui commettent des actes criminels d'éviter un procès en signant un accord de suspension des poursuites grâce auquel elles n'ont qu'à payer une petite amende, à présenter des excuses et à promettre de ne jamais recommencer pour s'en tirer sans avoir à subir des poursuites comme devrait le faire tout autre Canadien accusé d'un crime. Le ministre des Finances n'avait rien dit à propos des accords de suspension des poursuites dans le discours du budget qui avait précédé ce projet de loi. Il avait sauté par-dessus ce petit détail. Il nous fallait lire attentivement chaque ligne du projet de loi.
Voilà la nature de ce gouvernement. C'est le règne de l'hypocrisie. Le premier ministre a affirmé qu'il ne se lancerait pas dans des projets de loi omnibus et qu'il serait le champion du débat ouvert. Il fait exactement le contraire à présent.
Le projet de loi à l'étude vise l'exécution d'un budget désastreux et sournois, où on dépense 41 milliards d'argent frais afin de distraire les Canadiens du scandale SNC-Lavalin et de leur faire oublier que le premier ministre s'est ingéré dans une poursuite au criminel, tout cela en faisant pleuvoir sur les Canadiens des milliards de leur propre argent à l'approche des élections.
L'actuel ministre des Finances est responsable de ces dépenses publiques excessives et il doit répondre de ses actes. Il a manqué à sa parole, de même que le premier ministre, car ils avaient promis d'atteindre l'équilibre budgétaire cette année — ou, plus exactement, ils avaient promis que le budget allait s'équilibrer de lui-même. En trois ans seulement, il a fait augmenter de 25 % le coût de l'appareil de l'État. De surcroît, les ménages de la classe moyenne du Canada paient 800 $ de plus en moyenne.
Étant donné toutes ces promesses non tenues, le ministre des Finances peut-il nous dire pourquoi les Canadiens devraient croire ce que lui et le premier ministre ont à dire?