Monsieur le Président, c'est toujours pour moi un plaisir et un honneur de parler du projet de loi C-74, la loi de mise en oeuvre du budget, qui est important pour nous et qui mettra en oeuvre des mesures que nous estimons importantes pour les Canadiennes et les Canadiens.
Ce projet de loi poursuit sur la lancée de notre gouvernement, qui veut réduire les inégalités et stimuler la croissance, notamment en offrant l'Allocation canadienne pour les travailleurs, qui a été remodelée dans le budget de 2018. Cette allocation va donner plus d'argent à ceux qui en ont le plus besoin, soit les travailleurs à faible revenu. Nous la bonifions ultimement de 175 %. C'est une somme de 1,75 milliard de dollars que nous investissons dans l'Allocation canadienne pour les travailleurs.
Cette mesure s'inscrit dans la même lignée que ce que contenait le budget de 2016, notamment l'Allocation canadienne pour enfants. Comme plusieurs députés de la Chambre le savent, neuf familles canadiennes sur dix ont bénéficié de cette allocation et ont reçu, en recevant, une somme supplémentaire de 2 300 $ libre d'impôt. C'est un fait qui mérite d'être connu. Nous l'indexons deux années plus tôt que prévu pour suivre le rythme de l'augmentation des dépenses des familles et de leurs besoins, et ainsi aider le plus grand nombre de familles possible. Nous connaissons les répercussions d'une telle mesure et je peux en parler.
Pour le constater, il me suffit d'aller dans les banques alimentaires de ma circonscription, de parler aux bénévoles à la Société de Saint-Vincent de Paul, de me placer devant les épiceries, comme je le fais souvent les fins de semaine pour y rencontrer mes concitoyens. Ces derniers me parlent de l'effet positif qu'a eu cette mesure sur leur vie.
Voici comment nous en sommes arrivés à cette allocation. Nous avons regardé comment était orchestré le système d'aide aux familles selon l'ancien régime. Nous avons mis sur pied un régime plus progressif, qui fournit de l'aide en fonction des revenus des familles. Nous avons arrêté, entre autres choses, d'envoyer des chèques de l'Allocation canadienne pour enfants aux familles ayant un revenu familial annuel supérieur à 150 000 $, pour pouvoir donner plus d'argent à ceux qui en ont le plus besoin.
L'Allocation canadienne pour les travailleurs s'inscrit dans cette même logique. Nous pensons que la prospérité au Canada doit être inclusive et aider le plus grand nombre de personnes possible.
C'est l'un des aspects que je trouve importants dans la loi sur la mise en oeuvre du budget, mais ce n'est pas le seul. Il y a aussi l'instauration d'un prix sur la pollution par le carbone, un engagement que nous avons pris durant la campagne électorale. On sait que les changements climatiques ont des répercussions importantes sur tous les citoyens canadiens ainsi que sur les générations futures. Ces changements ont aussi une incidence sur notre économie.
Pensons, par exemple, aux dommages réclamés aux compagnies d'assurance pour des catastrophes naturelles. Ces dommages ont augmenté: de quelques centaines de millions de dollars qu'ils étaient il y a quelques années, ils sont passés à plus de 1 milliard de dollars par année. On anticipe que ces coûts iront en augmentant. Pour nous, les changements climatiques sont très réels et nous devons y faire face.
En ayant une taxe sur la pollution par le carbone, tel que proposé dans le projet de loi sur la mise en oeuvre du budget, nous donnons au Canada une chance réelle d'atteindre ses objectifs en matière de changements climatiques et d'être un citoyen responsable à l'échelle mondiale grâce aux mesures qu'il prend. Cela nous permet aussi d'atténuer le plus possible les répercussions et de renverser la vapeur eu égard aux changements climatiques. Il s'agit là de deux aspects important de la loi sur la mise en oeuvre du budget.
Nous avons aussi abaissé ultimement, à terme, le taux d'imposition des PME à 9 %. On sait à quel point les petites et moyennes entreprises au Canada sont le nerf de la guerre. Elles contribuent à l'économie canadienne et, dans une large mesure, à la création d'emplois au Canada. Il va de soi, pour nous, d'appuyer les créateurs d'emplois et les PME, qui, jour après jour, semaine après semaine, contribuent à la prospérité au Canada. C'est une étape importante que nous franchissons en accordant une baisse d'impôt aux petites et moyennes entreprises.
J'aimerais revenir sur un thème dont j'ai parlé précédemment, c'est-à-dire l'importance d'avoir des mesures pour réduire les inégalités. Il faut aussi revoir certaines mesures qui bénéficient à un groupe de la population mieux nanti, afin d'avoir des mesures mieux ciblées et d'aider ceux qui en ont le plus besoin, comme l'Allocation canadienne pour les travailleurs.
Il s'agit d'un montant pouvant aller jusqu'à 170 $ par année pour un travailleur célibataire à faible revenu. C'est plus d'argent à chaque chèque de paie. Pour un couple c'est encore plus important, cela va de soi.
Avoir cette prestation et l'augmenter, c'est une chose, mais nous voulons aussi la rendre automatique. Dans le budget de 2018, on annonçait donc la mise en oeuvre de cette initiative, ainsi que le fait qu'une personne serait inscrite automatiquement, qu'elle en fasse la demande ou non. Cet enjeu est important pour nous, et je considère qu'il s'agit d'un élément positif du projet de loi C-74 sur la mise en oeuvre du budget, qui est devant nous aujourd'hui.
L'objectif de notre gouvernement est vraiment de s'assurer que la croissance profite au plus grand nombre et que la prospérité est inclusive. On a observé que les pays qui, depuis la Seconde Guerre mondiale, ont connu une croissance économique intéressante sur plusieurs décennies sont souvent ceux qui tendent vers la réduction des inégalités et où on n'a pas trop laissé les écarts se creuser. Je pense entre autres aux pays scandinaves, qui ont des modèles intéressants. On a pu constater qu'en réduisant les inégalités, on bonifiait sa performance économique.
C'est là que des initiatives comme la baisse d'impôts pour la classe moyenne, pour le palier de 45 000 $ à 90 000 $, entre en jeu; c'est là que l'Allocation canadienne pour enfants entre en ligne de compte, en donnant plus d'argent à ceux qui en ont le plus besoin. On sait que cet argent reste dans l'économie canadienne et qu'il est réinvesti très localement, et on sait que cela a un impact sur la croissance. Je peux affirmer que, le ministre des Finances en tête, nous nous battons pour chaque point de décimale de croissance. C'est là que je vois d'un oeil très positif des initiatives qui visent soit à indexer plutôt que prévu l'Allocation canadienne pour enfants, soit à rendre automatique l'Allocation canadienne pour les travailleurs, soit à la bonifier.
C'est là aussi que je vois des initiatives plus larges, qui sont peut-être moins directes eu égard à l'argent concret que les gens vont obtenir dans leurs poches, mais qui les servent et qui les aident à réduire les inégalités. Par exemple, je pense à la Stratégie nationale sur le logement, où nous investissons 40 milliards de dollars sur 10 ans, sauf erreur. Cela affirme vraiment la présence du gouvernement fédéral en matière de logement communautaire et de logement social. On a pu observer que, depuis les années 1990, le fédéral s'est désengagé de son rôle en matière de logement communautaire, et ce, tous partis confondus, libéraux et conservateurs. Il suffit de parler aux organismes qui oeuvrent sur le terrain pour sentir l'enthousiasme avec lequel ils voient finalement le gouvernement fédéral se réengager et investir dans le logement communautaire et dans le logement social au moyen d'un plan ambitieux. Celui-ci — c'est notre objectif — va réduire l'itinérance chronique de 50 % et va assurer la rénovation de 300 000 logements et la création de 100 000 logements supplémentaires pour ceux qui en ont besoin. C'est un exemple.
Il y a aussi le transport en commun. Nous voulons des systèmes de transport en commun de qualité, au moindre coût possible, qui soient fiables et efficaces, qui allègent le besoin de certaines familles d'avoir une voiture ou qui en réduisent l'utilisation, justement parce qu'il y a un système de transport de qualité. Au bout du compte, ce sont des économies, mais c'est aussi une amélioration de la qualité de vie et c'est bon pour l'environnement. J'estime donc que ces initiatives sont positives.
D'un point vue personnel, le logement me touche particulièrement. En effet, j'ai bénéficié étant plus jeune d'un logement subventionné; je sais à quel point cela a enlevé du stress et de la pression des épaules de ma mère. Je n'oublierai jamais le jour où nous avons reçu l'appel de l'office municipal d'habitation qui nous annonçait que notre demande avait été acceptée. Nous étions sur la liste d'attente, et je sais que c'était pour elle un changement majeur, puisqu'elle n'avait plus à avoir peur de se faire expulser à la fin du mois.
Je suis rassuré et je me réjouis de voir les initiatives que prend notre gouvernement en matière de logement. Je suis convaincu qu'elles auront le même effet sur des centaines de milliers de familles du Canada. D'une certaine manière, cela me conforte même de payer mes impôts puisque je me dis qu'ils servent au bon fonctionnement de l'ascenseur social et à un filet social solide et efficace en permettant d'avoir accès aux premières nécessités. Le logement est un droit. Il doit être là pour les plus vulnérables d'entre nous, et le gouvernement fédéral doit être présent et actif à cet égard.
Dans l'ensemble des mesures budgétaires que nous avons annoncées dans le budget de 2018, mais aussi depuis le budget de 2016, on peut suivre la trame narrative de notre gouvernement. Nous voulons nous assurer d'avoir une société plus juste, plus empathique et plus efficace, mais nous voulons aussi créer de la richesse parce que, pour distribuer de la richesse, il faut d'abord la créer.
Il faut aussi innover et avoir un climat d'affaires bénéfique, ce qui contribuera à renflouer les coffres de l'État et à créer des emplois. À cet égard, il faut rappeler que 600 000 emplois ont été créés au cours des deux dernières années. C'est la plus forte croissance du PIB des pays du G7, et de loin, au cours de cette même période. Il est utile d'avoir une prospérité inclusive. Pour se permettre d'investir dans des programmes sociaux généreux et utiles, il faut d'abord avoir cette prospérité. C'est une condition sine qua non pour avoir une société juste. C'est important d'avoir les deux, et nous pensons que les deux vont de pair.
Quand j'ai examiné le budget de 2018, une des choses qui m'a marqué et qui a marqué, à mon avis, l'esprit de plusieurs de mes concitoyens, ce sont les investissements historiques que nous avons faits en sciences, notamment en sciences fondamentales. Les organismes subventionnaires de partout au pays se sont réjouis et ont applaudi notre initiative. En effet, pendant une décennie, ils ont vu leur budget gelé et réduit, quand ce n'était pas de voir les scientifiques carrément muselés. Le Canada a pris du recul. Quand on reste immobile et que le reste du monde avance, on recule.
Le Canada a accusé un retard en matière d'investissement dans la recherche fondamentale qui représente l'innovation dans l'avenir, soit dans 5, 10 ou 15 ans. Cela concerne non seulement les médicaments de l'avenir, mais aussi l'innovation et les entreprises qui vont naître à partir des idées qui ont germé dans des laboratoires d'université.
Dans la région de Québec, il y a énormément d'entreprises nées de la recherche fondamentale faite à l'Université Laval. Elle est toujours faite par des chercheurs brillants que j'ai la chance d'avoir dans ma circonscription et qui, ultimement, arrivent à commercialiser cette recherche et à faire en sorte qu'elle se transforme en entreprise qui offre des bienfaits à notre économie et à nos nos entreprises, ce qui leur permet d'innover, en plus d'offrir des bienfaits technologiques en matière de santé, en pharmaceutique et en technologie. Tout cela a des répercussions dans la vie de tous les jours, mais cela crée aussi des emplois.
Ce n'est pas pour rien que la région de Québec s'en tire si bien. Quand on voit la recherche qui se fait et comment cela se traduit en emplois, en entreprises et en innovation, il n'est pas surprenant de voir qu'à Québec, le taux de chômage est de 3,8 %. C'est pratiquement le plein emploi et en pratique, ce l'est.
Cela crée un autre défi auquel on doit faire face, soit celui de recruter et d'attirer la main-d'oeuvre. C'est ce que j'entends partout où je passe dans la circonscription, quand je rencontre des entrepreneurs.
Ces investissements en recherches fondamentales sont historiques, car ils sont plus importants faits en recherche à l'échelle fédérale dans le budget de 2018. Il faut s'assurer d'avoir cette prospérité à long terme, de ne pas fermer les valves de l'innovation au Canada, de plutôt les ouvrir et de les encourager. Cela s'inscrit dans cette logique.
Nous voulons nous assurer que le Canada demeure un pays à l'avant-plan sur le plan des avancées technologiques et de la science. Pour nous, cela va de soi qu'investir en sciences est un placement à long terme dans notre économie et notre prospérité collective.
De la même manière, mettre un prix sur la pollution par le carbone, par exemple, c'est investir à long terme pour un environnement plus sain. On s'assure ainsi d'avoir un pays ou une terre où il fait bon vivre, où on a de l'eau potable et le moins de pollution possible avec toutes les conséquences négatives que cela aurait sur la santé, comme les problèmes cardiorespiratoires.
Je considère ce prix sur la pollution par le carbone comme étant un témoin ou un symbole de cette approche selon laquelle on veut, d'une part, développer l'économie qui est très importante, et d'autre part, protéger l'environnement qui est tout aussi important. Il faut donc avoir une approche équilibrée, juste, et qui est la troisième voie où on prend une approche responsable. Parfois, quand on entend les discours dans la sphère publique, c'est soit tout l'un, soit tout l'autre. On a choisi d'adopter une approche plus centrée.
Par ailleurs, j'ajouterais que d'avoir un prix sur la pollution par le carbone, quand on tient compte des administrations qui l'ont fait, cela encourage l'innovation et la réduction des émissions de gaz à effet de serre que vont produire les entreprises les plus innovantes. C'est aussi l'objectif.
Il faut rappeler que certaines administrations ont déjà un prix sur la pollution par le carbone. La Colombie-Britannique, par exemple, en a un depuis plusieurs années et elle a l'une des performances économiques les plus impressionnantes à l'échelle du pays. C'est la même chose pour le Québec et l'Ontario qui ont des performances économiques franchement remarquables, tout en ayant un prix sur la pollution par le carbone. Nous pensons que les deux sont définitivement possibles. Cela nous dirige vers une économie plus innovante, responsable et verte. C'est comme cela que doit s'opérer la transition.
Nous savons que la transition ne se fera pas du jour au lendemain, en claquant des doigts. Nous savons qu'elle peut se faire, mais de façon graduelle. Elle doit se faire avec des incitatifs. Par exemple, le prix sur la pollution par le carbone est un incitatif pour l'innovation. Les investissements dans le transport en commun sont des incitatifs à changer de mode de déplacement puisqu'il y a une meilleure offre pour les citoyens. Je pense aussi à des crédits d'impôt et de l'aide pour les énergies vertes; plusieurs centaines de millions de dollars ont été investis dans les énergies vertes et les énergies renouvelables. Il existe une panoplie de mesures qui assurent tant la prospérité que la protection de notre environnement ainsi qu'une transition graduelle et réfléchie. C'est là où les gens s'attendent à ce que le gouvernement libéral soit responsable.
Je sais que mon collègue de Ville-Marie—Le Sud-Ouest—Île-des-Soeurs aime bien le concept selon lequel la protection de l'environnement et la croissance économique peuvent et doivent aller de pair. C'est l'approche que nous avons prise. Dans le projet de loi C-74, la mise en oeuvre du prix sur la pollution par le carbone encourage l'innovation et les meilleures habitudes. Cela nous permettra d'avoir une économie innovante et responsable, tout en protégeant notre environnement. Je pense que ce concept motive l'action politique de mon collègue de Ville-Marie—Le Sud-Ouest—Île-des-Soeurs, tout comme celle de la plupart des députés de ce côté-ci de la Chambre.
Nous pensons que le développement économique et la prospérité sont importants, mais que la protection de l'environnement l'est aussi. Nous pensons que les deux vont de pair et que la prospérité générée doit être inclusive.