Monsieur le président, je vous remercie. C'est un honneur d'être parmi mes collègues et de m'adresser au comité plénier au sujet du Budget principal des dépenses présenté par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. Je suis heureux d'avoir été sélectionné avec mon ministère pour participer au comité plénier cette année. En effet, cela m'a permis de mettre en lumière ce que nous avons accompli, de décrire nos priorités actuelles et futures et d'aborder les questions importantes soulevées par des collègues.
Je suis satisfait des changements positifs apportés par le gouvernement qui assure le bon fonctionnement de notre système d'immigration pour le Canada. Nous avons, à cette fin, fait des progrès considérables quant à l'amélioration de nos programmes d'immigration économique qui visent à attirer de nouveaux arrivants talentueux, ces personnes qui contribueront à dynamiser notre économie, à stimuler l'innovation, à augmenter les débouchés commerciaux et à créer de l'emploi pour la classe moyenne du Canada.
Parallèlement, le système d'immigration est devenu plus axé sur la clientèle et fait maintenant preuve d'une plus grande compassion. Nous réunissons les familles plus rapidement, offrons un asile aux gens les plus vulnérables du monde et avons réduit de manière générale les arriérés des demandes et les temps de traitement.
J'aimerais consacrer quelques instants au Budget principal des dépenses de mon ministère, qui fait l'objet du débat de ce soir. En raison de l'importance de l'immigration pour façonner l'économie et assurer la prospérité du pays, nous attribuons un montant total de 236,6 millions de dollars au plan des niveaux d'immigration. Grâce à ce plan pluriannuel, les niveaux d'immigration augmenteront progressivement. Ainsi, 310 000 résidents permanents seront admis cette année, 330 000 en 2019 et 340 000 en 2020.
Comme de nombreux économistes l'ont souligné, augmenter l'immigration nous permettra d'élargir notre main-d'oeuvre, de remédier à la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée, de faire croître l'économie, d'appuyer les programmes de soins de santé et de pension, et d'assurer la viabilité des programmes sociaux au cours des prochaines décennies.
Un autre élément important de notre budget des dépenses est l'augmentation du financement de 89,8 millions de dollars qui servira à assumer les coûts liés au Programme fédéral de santé intérimaire. Je suis très fier du fait que le gouvernement a rempli l'engagement qu'il avait pris envers les Canadiens de rétablir totalement ce programme, qui fournit des services essentiels aux membres les plus vulnérables de notre société. Par exemple, le Programme sert à appuyer les nouveaux arrivants yézidis et d'autres survivants des atrocités commises par Daech. Ces femmes et ces filles, ainsi que leur famille, ont subi des traumatismes inimaginables et ont vécu dans des conditions épouvantables. Il nous incombe non seulement de leur fournir un nouveau foyer, mais aussi de veiller à ce qu'elles disposent de services de soutien à chacune des étapes en vue de refaire leur vie au Canada.
Alors que nous poursuivons nos objectifs, qui consistent à faire croître l'économie canadienne grâce à l'immigration, à réunir les familles et à remplir nos obligations sur le plan humanitaire, nous devons aussi réagir de manière rapide et efficace aux situations pressantes. La migration régulière est un phénomène en pleine croissance à l'échelle mondiale, et le Canada ne fait pas exception à la règle. Lors de mes voyages et de mes rencontres avec des homologues du monde entier, il m'est apparu évident que de nombreux pays, dont le Canada, doivent relever des défis de taille liés à la migration irrégulière, une situation qui découle du fait que 62 millions de personnes sont actuellement déplacées en raison de guerres, de persécutions et de catastrophes naturelles.
Cela dit, le gouvernement prend cette question très au sérieux, et notre responsabilité principale a toujours été et continue d'être la sécurité des Canadiens.
Toute personne qui traverse la frontière entre les points d'entrée officiels est arrêtée et détenue jusqu'à ce que les organismes de sécurité puissent vérifier son identité et effectuer un contrôle de sécurité approfondi.
Il est important de préciser que les forces de l'ordre ne laissent pas qui que ce soit s'intégrer à notre collectivité sans avoir fait une vérification de sécurité et, si la vérification révèle qu'une personne pose un risque, elle est gardée en détention et renvoyée sans qu'elle ait pu faire de demande de statut de réfugié.
Afin d'assurer la sécurité des Canadiens, il est impératif que nous fassions les investissements nécessaires dans les organismes de première ligne. C'est pour cette raison que le budget de 2018 prévoit un investissement de 173,2 millions de dollars pour soutenir les activités à la frontière Canada—États-Unis, dont 74 millions de dollars pour permettre à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié de traiter plus rapidement les demandes d'asile.
Le fait d'entrer de manière irrégulière au Canada n'est pas un laissez-passer et ne procure pas d'avantage. Pour que les migrants potentiels connaissent les lois canadiennes et ne soient pas mal informés, nous avons mis en place une stratégie de communication dynamique de grande envergure dans certaines villes, aux États-Unis et ailleurs, ainsi qu'au Canada. De fait, au cours des derniers mois, nous avons mis à contribution près de 600 leaders communautaires, représentants diplomatiques, OSBL et fonctionnaires aux États-Unis et ailleurs.
Je sais qu'il y a eu des questions au sujet de l'Entente sur les tiers pays sûrs dans le cadre duquel le Canada et les États-Unis coopèrent à la gestion ordonnée des demandes d'asile de part et d'autre de la frontière. Nous avons parlé de moderniser l'entente avec les États-Unis, qui sont bien conscients de nos préoccupations. Nous n'en sommes pas à la négocier officiellement, mais nous poursuivons le dialogue avec les États-Unis.
Nous travaillons également avec les États-Unis pour prévenir les usages abusifs de visas américains, et ces efforts ont déjà donné des résultats. Des fonctionnaires canadiens, par exemple, ont été postés au Nigeria. La semaine dernière, je m'y suis rendu pour rencontrer des hauts fonctionnaires, des dirigeants communautaires et des membres de la société civile afin d'obtenir leur coopération dans ce dossier.
Parallèlement, nous continuerons de respecter les obligations internationales du Canada: nous sommes tenus d'offrir un cadre sécuritaire et un sanctuaire à tous ceux qui fuient réellement la persécution et qui ont le droit de demander l'asile.
Pour appuyer ce mandat, nous faisons les investissements nécessaires et ajoutons le personnel requis afin que les demandes d'asile soient traitées en temps opportun et que les demandeurs déboutés soient rapidement expulsés du Canada. Nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires provinciaux, particulièrement le Québec, l'Ontario et le Manitoba, pour soulager les points sensibles qui émergent et pour régler les problèmes comme ceux associés à l'hébergement et à la planification d'urgence.
Pendant que nous continuons de gérer le dossier de la migration irrégulière, nous ne négligeons pas nos autres priorités. Nous avons apporté des changements, par exemple, au système Entrée express pour octroyer des points supplémentaires aux demandeurs qui ont une connaissance solide du français et à ceux qui ont de la famille au Canada. Ces modifications portent fruit et produisent les résultats escomptés. Plus d'immigrants francophones s'installent dans des communautés francophones en situation minoritaire.
De plus, la Stratégie en matière de compétences mondiales amène plus de gens talentueux au Canada pour créer des emplois au pays. Nous avons rendu permanent le Programme de visa pour démarrage d’entreprise. Nous avons créé le Programme pilote d’immigration au Canada atlantique, le tout premier programme dirigé par les employeurs, afin d'attirer plus d'immigrants qualifiés et de stimuler l'économie de la région de l'Atlantique.
Au cours de la dernière année, nous avons accéléré et facilité le processus de parrainage de conjoint. Nous avons doublé le nombre de demandes visant des parents et des grands-parents. Nous avons réduit l'arriéré dans le Programme des aides familiaux résidants. Nous avons éliminé les obstacles inutiles à la citoyenneté pour les nouveaux arrivants. Nous avons éliminé la mesure relative aux résidentes permanentes conditionnelles, qui mettait les femmes vulnérables en danger. Nous avons augmenté l'âge limite des enfants à charge afin que plus de familles restent unies. Nous avons permis au Canada de reprendre son rôle de chef de file dans le domaine de l'immigration.
Les gens qui viennent au Canada sont bien plus que de nouveaux arrivants au pays; ils sont les bâtisseurs de la nation. Toutes nos actions reposent sur cette croyance fondamentale.
Je suis fier de ce que nous avons accompli jusqu'à maintenant. Le gouvernement continuera de travailler d'arrache-pied pour les Canadiens et les Canadiennes.