Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui pour répondre à la motion du chef de l'opposition officielle concernant le rapport de la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique.
Comme les gens le savent bien, les journées de l'opposition jouent en rôle important dans le fonctionnement de cette assemblée. Ce sont des jours où les partis de l'opposition peuvent choisir les questions qui seront débattues à la Chambre des communes et sur lesquelles tous les députés pourront voter.
Normalement, on peut s'attendre à ce que les journées de l'opposition servent à discuter de sujets qui touchent directement les Canadiens, comme l'emploi, la croissance économique ou peut-être des propositions faites pour améliorer le sort des Canadiens dans l'ensemble du pays. Je sais que les députés de notre parti s'intéressent avant tout aux questions de ce genre. Cependant, les conservateurs ont décidé que le meilleur moyen d'utiliser la présente journée de l'opposition était de parler du premier ministre. Il semble qu'ils n'aient pas encore compris ce que les Canadiens leur ont servi comme leçon en 2015.
Les députés de notre parti n'ont pas d'objection. Pendant que les conservateurs continuent de fixer leur attention sur nous, c'est-à-dire sur le premier ministre et le gouvernement, le premier ministre et nous continuerons de concentrer nos efforts sur les Canadiens.
Les députés de l'opposition savent que le premier ministre a pris l'entière responsabilité de ce dont fait état le rapport. Il en a pris la responsabilité dès la publication du rapport de l'ancienne commissaire. Il est allé dans le foyer de la Chambre des communes, à quelques mètres d'ici, pour répondre aux nombreuses questions des membres de la Tribune de la presse parlementaire. Voilà ce que les Canadiens attendent de leurs dirigeants; voilà ce qu'a fait le premier ministre.
Les conservateurs semblent oublier que, lorsqu'ils étaient au pouvoir, les médias n'avaient pratiquement pas accès à l'ancien premier ministre Stephen Harper. Il semble que leur chef actuel ait malheureusement adopté la même attitude que son prédécesseur.
Les conservateurs vont dire aujourd'hui, comme ils l'ont déjà dit, qu'ils ne parlent pas aux médias parce que ceux-ci ont des préjugés défavorables à leur endroit et que les journalistes leur en veulent. Pendant des années, ils ont recueilli des fonds en brandissant cet argument qui mine l'un des fondements mêmes de la démocratie canadienne. Les députés de ce côté-ci n'agissent pas ainsi. Ils savent que les médias jouent un rôle important.
C'est pourquoi je suis fière que le premier ministre ait abordé le contenu du rapport dès qu'il a été rendu public. Les médias ont eu l'occasion de lui poser des questions directes et il leur a répondu. C'est ce qu'un chef doit faire. De plus, il ne s'est pas limité à répondre aux questions posées ici, à Ottawa. Il s'est déplacé de la côte Est à la côte Ouest et a répondu à encore plus de questions de la part des Canadiens eux-mêmes. Les Canadiens ont eu de nombreuses questions à lui poser, que ce soit au sujet de l'économie, de l'immigration ou de l'environnement, parmi beaucoup d'autres sujets.
De plus, le premier ministre a aussi été là pour répondre aux questions posées à la Chambre. Je sais que certains de mes collègues estiment qu’il donne quelquefois la même réponse, mais c’est normal lorsque l’opposition lui pose sans cesse la même question.
Nous respectons la Chambre, le Parlement et ses mandataires. Toutefois, à titre de comparaison, on peut comparer le nombre de questions auxquelles le premier ministre a répondu au cours des deux premières années de son mandat majoritaire et celui des questions auxquelles le précédent premier ministre a répondu. Lorsque le premier ministre Stephen Harper était au pouvoir, il a répondu à environ 900 questions, par rapport à plus de 1 400 pour le premier ministre actuel, soit 50 % de plus que celles auxquelles les conservateurs ont répondu lors de la dernière législature. Voilà pourquoi, lorsque les conservateurs parlent de respect du Parlement, n’oublions pas leur bilan.
Toutefois, le respect du Parlement ne se manifeste pas seulement pendant la période de questions. Il faut également respecter les institutions du Parlement, de même que ses mandataires. Assumer la responsabilité de ses actes et s’engager à collaborer avec le bureau du commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique pour toutes les vacances familiales futures est exactement ce que le premier ministre a fait et ce que les Canadiens attendent sa part.
Le respect des mandataires du Parlement est encore plus important au vu de ce qui s’y passe. Nous savons tous qu’il incombe aux députés de l’opposition de demander des comptes au gouvernement et de veiller à ce que le gouvernement agisse dans l’intérêt des Canadiens. Non seulement nous en sommes conscients, mais nous nous en réjouissons. L’opposition assume ses responsabilités en posant des questions difficiles, en proposant des modifications aux projets de loi ou en exprimant carrément son opposition à certaines propositions. Toutefois, lors de la dernière campagne électorale, les Canadiens ont clairement voté pour une politique constructive et non pour une politique destructive dont l’opposition continue de se faire le champion.
Le commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique est une personne dont la fonction lui permet de rester au-dessus de la mêlée et de présenter des conclusions sans subir d'ingérence politique ou avoir d'avantage politique à y gagner. Nous remercions donc l'ancienne commissaire de son rapport minutieux. Comme elle l'a déclaré, le rapport est complet en lui-même. C'est pourquoi le premier ministre en a accepté les conclusions.
J'aimerais prendre un moment pour remercier l'ancienne commissaire de ses années de service pour la Chambre et pour les Canadiens. Cela n'a pas toujours été facile pour elle, étant la première commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique à oeuvrer en vertu de la Loi sur les conflits d'intérêts présentement en vigueur.
Elle a eu la responsabilité de mettre en place le standard à être respecté par le présent commissaire et tous les autres qui occuperont ce poste. Bien que les conservateurs voudront surtout se souvenir du rapport que nous débattons à la Chambre aujourd'hui, elle a mené de nombreuses enquêtes et s'est consacrée à l'amélioration de l'institution qu'est la Chambre des communes. Même lors de son premier rapport au sujet du ministre conservateur Christian Paradis, ou de son deuxième rapport au sujet de M. Paradis, ou même de son troisième rapport au sujet de M. Paradis, elle a toujours agi avec intégrité.
Le commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique agit de manière impartiale, indépendamment de la partisanerie qu'on peut trouver à la Chambre des communes. C'est pourquoi nous avons dû écouter l'opposition demander la publication du rapport de la commissaire à répétition pendant des semaines et des mois. L'opposition est même allée jusqu'à insinuer que le commissaire actuel refuserait de poursuivre l'enquête pour justifier sa demande de diffusion immédiate du rapport.
Nous avions hâte nous aussi que cet important rapport soit publié. Par contre, notre réaction à sa diffusion ne pourrait être plus différente de celle de l'opposition. Comme je l'ai déjà dit, le premier ministre a accepté les conclusions du rapport, il assume la responsabilité et s'est engagé à soumettre dorénavant tous ses projets de vacances en famille ou personnelles au commissaire.
Quand on l'a interrogée à ce sujet, l'ancienne commissaire a indiqué que la Loi sur les conflits d'intérêts, et son rapport, remplissaient les objectifs visés. Nous sommes d'accord. Le premier ministre a également suivi les recommandations de la commissaire en ce qui concerne la meilleure façon d'entretenir ses liens étroits avec l'Aga Khan à l'avenir. Voilà à quoi ressemble la reddition de comptes et voilà le genre de réaction que les Canadiens attendent de leurs dirigeants.
Cependant, l’opposition semble être incapable d’accepter les constatations et les conclusions du rapport. Voilà pourquoi nous débattons aujourd’hui de cette motion, plutôt que de maintenir notre attention là où elle devrait être, sur les Canadiens.
Les députés d’en face ont souvent soulevé la question de la sécurité du premier ministre dans ses voyages. Aucun député ne devrait s’étonner du fait que, lorsque le premier ministre voyage, il y a des coûts en matière de sécurité. Et cela ne s’applique pas seulement au premier ministre actuel. Il en a été de même pour les premiers ministres précédents. Ce sont des exigences qui ne sont pas déterminées politiquement. Elles sont déterminées par les agences qui assurent la sécurité du premier ministre; nous suivons et continuerons de suivre leurs conseils.
Même l’ancien commissaire avait reconnu l’existence de coûts de sécurité liés à tout voyage entrepris par le premier ministre. L’existence de ces coûts n’est pas une surprise; nous ne mettrons pas en doute les conseils des agences de sécurité, et je doute fort que les Canadiens veuillent que nous le fassions.
Cependant, je comprends que l’opposition s’inquiète de l’utilisation des fonds publics. En effet, nous devrions tous nous en inquiéter.
C'est pourquoi ce premier ministre, alors que le Parti libéral était le troisième parti à la Chambre, a proposé la mise en place d'un système de divulgation proactive pour tous les députés de la Chambre.
Je me dois d'admettre que les conservateurs nous ont au moins suivis. Bien que cela n'était pas ce qu'ils préféraient faire, chaque fois que nous avons augmenté le niveau de transparence concernant les dépenses des députés, les conservateurs ont suivi notre leadership.
Du côté du NPD, par contre, ce fut une toute autre histoire. Alors que les libéraux et les conservateurs, eux-mêmes, divulguaient leurs dépenses en détail, le NPD a longtemps refusé de le faire. En plus, ils faisaient semblant d'être au même niveau que les deux autres partis, en essayant de convaincre les Canadiens que la divulgation annuelle et sans détail à laquelle prenaient déjà part tous les députés de la Chambre, était équivalente à la divulgation détaillée que nous avons mise en place.
Malgré l’opposition du NPD à l’endroit de la divulgation proactive à la Chambre, ce système a finalement été mis en place et les Canadiens disposent maintenant de plus de renseignements au sujet de la façon dont leurs députés utilisent les fonds publics. C’est grâce au leadership d’une seule personne que ce changement a été instauré, et cette personne est maintenant premier ministre. Les Canadiens méritent davantage d'ouverture et de responsabilisation de la part de leur gouvernement. C’est ce que nous avons pu améliorer lorsque nous étions en troisième place, et c’est ce que nous continuerons d’offrir aux Canadiens maintenant que nous formons le gouvernement.
Les Canadiens méritent un gouvernement qui assume ses responsabilités sérieusement, un gouvernement qui continue de chercher à s’améliorer, et un gouvernement qui se préoccupe des questions d’importance pour les Canadiens. C’est ce que nous faisons, et c'est la raison pour laquelle notre plan fonctionne.
Comme je l’ai déjà dit, aujourd’hui les conservateurs veulent parler du premier ministre. Laissons-les faire. En concentrant son attention sur les Canadiens, le premier ministre a déjà fait des choses que les conservateurs n’ont jamais été capables de faire en 10 ans de pouvoir.
Rien que l’an dernier, les Canadiens ont créé 422 000 emplois. Depuis 10 ans, c’est le plus grand nombre d’emplois créés en une seule année. Nous avons le taux de chômage le plus bas depuis 1976. Pensez-y: la dernière fois que le taux de chômage a été aussi bas qu’aujourd’hui, Montréal était l’hôte des Jeux olympiques. Nous avons contribué à cela en investissant dans les Canadiens.
Les conservateurs et le NPD ont proposé des compressions budgétaires pour équilibrer le budget à tout prix. En 2015, nous avons proposé un plan d’investissement et, aujourd’hui, il faut convenir qu’il fonctionne. Il n’est pas étonnant que les membres de l’opposition veuillent débattre de la motion d’aujourd’hui. De quoi d’autre pourraient-ils parler, de l’économie? Ils savent que notre plan économique fonctionne pour les Canadiens.
Pourraient-ils parler des anciens combattants? Après des années pendant lesquelles les conservateurs fermaient des bureaux, licenciaient du personnel de première ligne et faisaient des économies de bouts de chandelle sur le dos des anciens combattants, nous avons ouvert à nouveau des bureaux et les anciens combattants reçoivent aujourd’hui les services qu’ils méritent.
Pourraient-ils parler de l’immigration? Nous sommes en train d’éliminer l’arriéré créé par les conservateurs dans notre système d’immigration…
Des voix: Oh, oh!