Monsieur le président, chers collègues, je vous remercie.
J'ai le plaisir de parler aujourd'hui de mon projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi C-237, Loi prévoyant l'élaboration d'un cadre national sur le diabète.
Avant de commencer, je tiens à remercier infiniment tous les membres pour leur soutien à l'égard de cette initiative en deuxième lecture. Je suis heureuse de savoir que nous partageons l'objectif de lutter contre le diabète.
Cette année, nous célébrons le 100e anniversaire de la découverte de l'insuline par Sir Frederick Banting et ses partenaires à l'Université de Toronto. C'est également à cette université que les cellules souches ont été découvertes dans les années 1960. Celles-ci ont conduit à des recherches prometteuses qui pourraient déboucher sur un remède.
Puisque le Canada est à l'origine de ces grandes inventions dans la lutte contre le diabète, nous devrions également nous doter d'une stratégie globale pour aider les personnes qui vivent avec cette maladie.
Au Canada, 11 millions de personnes vivent avec le diabète ou le prédiabète. Le nombre de diagnostics a doublé au cours des 20 dernières années, et toutes les trois minutes, un autre Canadien s'ajoute à cette liste. Dans ma propre collectivité de Brampton, près d'un résident sur six vit avec le diabète ou le prédiabète.
Au cours de mes 18 années de carrière comme professionnelle de la santé, j'ai vu des patients souffrant de maladies cardiovasculaires, de maladies rénales, d'hypertension artérielle et ayant subi des amputations; le diabète était souvent une condition sous-jacente qui compliquait les choses. Voilà pourquoi une stratégie est si importante. En combattant ou en prévenant efficacement une maladie, nous aurons une incidence sur de nombreuses autres.
Si l'on considère les dépenses du système de santé publique et des personnes vivant avec le diabète, elles représentent un lourd fardeau financier. Chaque dollar dépensé pour combattre et prévenir le diabète se traduit par des économies plus importantes au bout du compte.
C'est l'une des maladies chroniques les plus courantes au Canada et le nombre de cas ne fait qu'augmenter. Certains Canadiens présentent un risque accru de diabète, comme les Sud-Asiatiques, les Noirs et les Autochtones. Nous savons également que le diabète touche de façon disproportionnée les Canadiens à faible revenu et peu scolarisés. Les taux de diabète sont trois à quatre fois plus élevés chez les Premières Nations que dans l'ensemble de la population canadienne. En outre, les Autochtones reçoivent un diagnostic de diabète de type 2 à un âge plus précoce que les autres personnes.
La pandémie de COVID-19 a touché de manière disproportionnée les Canadiens atteints de maladies chroniques, notamment le diabète.
Pour toutes ces raisons, nous avons besoin d'un plan national cohérent pour répondre au diabète, qui coordonne le financement des mesures de sensibilisation, la prévention, la recherche et le traitement, et qui assure un accès égal aux soins dans tout le Canada.
Monsieur le président, nous pouvons tirer des leçons des plans et des programmes antérieurs du Canada en matière de diabète, et nous pouvons nous assurer que le cadre prévu par le projet de loi C-237 est fondé sur des données, qu'il est responsable et qu'il fait appel à des intervenants comme Diabète Canada, la FRDJ et d'autres.
Un cadre national sur le diabète fournirait une orientation commune à tous les intervenants pour s'attaquer au diabète et, par le fait même, à d'autres maladies chroniques présentant les mêmes facteurs de risque. Il renforcerait la coordination des efforts entre les administrations fédérales, provinciales et territoriales et fournirait un mécanisme de suivi et de communication des progrès réalisés.
Ce cadre permettrait de relever les lacunes des approches actuelles, de renforcer les actions visant à lutter contre les inégalités en matière de santé dans le domaine du diabète et de réduire le chevauchement des efforts en assurant la coordination entre les administrations.
Le projet de loi prévoit de promouvoir la recherche, la collecte de données et le traitement. Il offrirait aux peuples et aux organisations autochtones la possibilité de s'engager dans des stratégies fédérales, provinciales et territoriales en utilisant une approche fondée sur les distinctions.
Il améliorerait la vie de millions de Canadiens. En avril 2019, ce comité a mené une étude et publié un rapport sur cette question même.
Monsieur le président et monsieur Davies, vous faisiez tous deux partie du Comité à l'époque. Le rapport complet décrit déjà les mesures que le gouvernement devrait prendre dans la lutte contre le diabète.
La première recommandation de ce rapport est que le gouvernement du Canada, en partenariat avec les provinces et les territoires et en collaboration avec les intervenants, planifie et mette en œuvre une approche pour la prévention et la gestion du diabète au Canada dans le cadre d'une stratégie nationale sur le diabète. Le projet de loi C-237 donne à la ministre le mandat précis de le faire.
Le rapport du HESA contient 10 autres recommandations. Il recommande notamment au gouvernement d'étudier les possibilités de réduire la stigmatisation liée au diabète et d'améliorer la sensibilisation et l'éducation du public sur le diabète; de financer, par l'intermédiaire des Instituts de recherche en santé du Canada, la recherche sur la prévention et le traitement du diabète; de tenir des discussions avec les provinces et les territoires afin d'étudier les approches possibles pour offrir une couverture uniforme des médicaments, des fournitures et des équipements liés au diabète dans tout le Canada; de collaborer avec les provinces et les territoires afin d'explorer les approches possibles pour améliorer l'accès aux soins de santé des personnes vivant avec le diabète dans les collectivités rurales, éloignées et du Nord et de s'attaquer aux difficultés rencontrées par de nombreux Canadiens pour avoir accès à un médecin de famille; et de collaborer avec les organismes de réglementation provinciaux pour veiller à ce que les professionnels de la santé reçoivent une éducation et une formation complètes pour cerner et gérer correctement le diabète et les complications qui en découlent chez leurs patients.
Je crois qu'avec une meilleure coordination entre tous les ordres de gouvernement et les intervenants, nous serons mieux placés pour vaincre le diabète. Je sais que le gouvernement tiendra pleinement compte du rapport du HESA et des dizaines de témoins qui ont partagé leur expertise et leur expérience pour aider à formuler les recommandations. Par exemple, je pense personnellement que la proposition 360° de Diabète Canada est excellente.
En novembre dernier, je me suis rendue à la maison Banting, à London, en Ontario, où se trouve la flamme de l'espoir, qui brûle en permanence pour rendre hommage à tous ceux qui ont été touchés par le diabète. Elle nous rappelle que nous devons encore travailler à trouver un véritable remède. Elle ne s'éteindra que lorsqu'on en aura découvert un.
La découverte de l'insuline est considérée comme l'une des plus grandes réussites médicales du XXe siècle. C'était la première fois que le prix Nobel de médecine était décerné à quelqu'un qui se trouvait à l'extérieur de l'Europe. Il a été décerné au Canada. La meilleure chose que nous puissions faire en tant que nation pour honorer cette découverte est de nous engager à nouveau à aider tous ceux qui luttent contre cette maladie chronique, que ce soient des patients, des médecins, des chercheurs ou des proches.
Monsieur le président et chers membres du Comité, les Canadiens ont toujours été des chefs de file dans la lutte contre le diabète. Je tiens à vous remercier encore une fois pour le soutien que vous avez manifesté à l'égard de ce projet de loi qui, je l'espère, finira par nous permettre d'éteindre la flamme de la maison Banting. Le Canada a donné l'insuline au monde entier. Pourquoi ne pouvons-nous pas montrer la voie?
Merci, monsieur le président.