Merci, monsieur le président. Il est bon de vous revoir. Il y avait belle lurette.
Je suis très heureux de revoir chacun d'entre vous. Je n'avais pas revu plusieurs d'entre vous depuis très longtemps.
C'est vrai que M. Angus et moi nous nous connaissons depuis longtemps. Je n'avais pas de cheveux gris à l'époque où nous nous sommes rencontrés.
Collègues, monsieur le président, je suis ici parce que, de notre côté de la Chambre, nous vouons un profond respect pour les traditions du Parlement, et l'une d'elles est le principe de la responsabilité ministérielle. Comme je l'ai dit durant mon discours à la Chambre la semaine dernière, nous croyons que les ministres du Cabinet sont redevables à la Chambre des communes en ce qui concerne les décisions du gouvernement ainsi que pour les actions des membres de leur propre personnel politique.
C'est la raison pour laquelle, depuis notre arrivée au pouvoir, en 2015, notre gouvernement a plusieurs fois démontré son respect à l'égard de cette tradition à la Chambre des communes et aux comités. Chaque jour, nos ministres répondent à des questions. À ce jour, ils ont répondu à des milliers de questions à l'occasion des périodes de questions orales quotidiennes et à l'occasion d'innombrables comparutions en comité. Ils ont répondu à beaucoup de questions, et c'est normal. En fait, c'est ainsi que ça doit fonctionner.
Nous avons toujours collaboré de façon responsable avec les députés et les comités. Cette responsabilité est la nôtre, et je pense que nous nous en sommes toujours acquittés avec professionnalisme, et avec plaisir, dois-je dire.
Les ministres ont une responsabilité collective en ce qui concerne les gestes posés par le gouvernement. Je suis donc ici parce que, en tant que membre du Cabinet, je parle au nom du gouvernement, mais aussi au nom de tous ceux qui travaillent au sein du gouvernement.
Je suis conscient que certains membres du Comité auraient préféré entendre M. Rick Theis, un membre du personnel du Cabinet du premier ministre. Cependant, comme je l'ai déclaré à la Chambre des communes la semaine dernière, et je tiens à ce que ce soit bien clair, nous sommes profondément en désaccord avec la décision de l'opposition d'utiliser ses pouvoirs pour intimider et malmener un fonctionnaire. En effet, cela contrevient directement au fondement de notre système parlementaire. Un membre non élu du personnel chargé des politiques est redevable aux membres du Cabinet, et le Cabinet est redevable au Parlement.
Il s'agit d'un principe clair que l'opposition officielle a défendu il y a plus d'une décennie quand le gouvernement conservateur de Stephen Harper était au pouvoir. J'y étais. Certains d'entre vous y étaient, dont M. Poilievre. M. Angus y était également ainsi que d'autres.
Comme je l'ai mentionné la semaine dernière, Jay Hill, l'ancien leader parlementaire du Parti conservateur, avait amplement démontré à la Chambre des communes pourquoi le gouvernement Harper refusait de permettre aux membres de son personnel de témoigner devant un comité. Comme M. Hill l'avait dit, à juste titre d'ailleurs:
Quand des ministres choisissent de témoigner devant un comité pour rendre compte de leur administration, ils représentent la meilleure option qui soit en matière de reddition de comptes et on doit les écouter. Les fonctionnaires et le personnel des ministres aident ces derniers à assumer leurs responsabilités. Ils ne les assument pas. Ils ne peuvent pas les assumer.
Le gouvernement Harper avait donné la directive à son personnel de ne pas comparaître. Ce sont les ministres du Cabinet qui devaient comparaître à leur place.
Sous leur nouveau chef, les conservateurs ont malheureusement changé d'avis sur l'importance de ce principe fondamental qu'est la responsabilité ministérielle.
Ce qui était important pour eux alors qu'ils étaient au pouvoir a été jeté par la fenêtre depuis qu'ils sont dans l'opposition. C'est regrettable, et même dangereux, monsieur le président. En effet, les Canadiens ont besoin d'avoir confiance et de savoir que les traditions de leur Parlement ne seront pas abandonnées par opportunisme politique.
L'argument avancé par le leader parlementaire des conservateurs en 2010 était juste et vrai. C'était la bonne chose à faire alors, et c'est encore la bonne chose à faire aujourd'hui.
Si vous me le permettez, j'aimerais aborder brièvement la question à l'étude.
En ce qui concerne les décisions relatives à l'organisme UNIS, le gouvernement a remis plus de 5 000 pages de documentation au Comité permanent des finances de la Chambre des communes, au mois d'août dernier.
Pour ce qui est de M. Theis, comme il est indiqué dans les documents, il a eu un seul échange, un appel téléphonique, avec l'organisme UNIS. C'est tout. En fait, cette information a été divulguée par le Cabinet du premier ministre. Personne ne devrait en être surpris, de nombreux mois plus tard. Selon M. Theis, l'appel téléphonique n'avait duré que 25 minutes, approximativement. Les représentants de l'organisme UNIS lui ont parlé du travail que fait actuellement l'organisme en faveur de la diversité, de l'inclusion et de la jeunesse en ce qui a trait à la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant, et lui ont présenté une proposition en matière d'entrepreneuriat social. M. Theis leur a demandé ce qu'ils proposaient pour assurer la diversité des affectations liées à la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant tandis que de leur côté, les Kielburger se sont dits préoccupés par le fait que le programme devait démarrer à brève échéance.
À aucun moment, les dépenses n'ont été discutées, ni aucun engagement, assurance ou conseil donné par M. Theis à UNIS sur un quelconque sujet, autre que celui de contacter le ministère de la Diversité et de l'Inclusion et de la Jeunesse.
Tout cela s'est passé en mai 2020. C'était une chose normale pour M. Theis, en tant que membre du personnel chargé des politiques au bureau du premier ministre. Il s'était entretenu avec un organisme d'intervenants. C'était l'une des nombreuses conversations qu'il a eues avec beaucoup d'organismes. C'était une discussion d'ordre général.
M. Theis a orienté l'organisme UNIS vers les fonctionnaires du ministère de la Diversité et de l'Inclusion et de la Jeunesse, qui était l'endroit le plus approprié pour obtenir des réponses aux questions que l'organisme posait. Ce membre du personnel a donc fait son travail de façon professionnelle. Il n'y a rien de plus compliqué que ça.
Ce sont des gestes similaires à ceux de milliers de personnes qui travaillent dur chaque jour au gouvernement, tant dans la fonction publique que dans les cabinets de ministres, et je pense que vous allez vous en rendre compte au fur et à mesure de votre travail.
Sur ce, monsieur le président, je serai heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
Je vous remercie.