Matna. Merci à tous et merci de nous avoir invités. Je vous suis très reconnaissante du temps et de l'espace que vous nous avez accordés.
Nous avons imaginé de grandes choses et, dans cet amendement, nous demandons que les bulletins de vote comportent aussi les langues autochtones. Le projet de loi C‑19 vise à protéger la démocratie. Il s'agit de veiller à ce que les peuples autochtones puissent participer au processus électoral.
Je pense en particulier à ma circonscription où 84 ou 85 % de la population est inuite et où la majorité de ces gens, soit environ 60 %, ont l'inuktitut comme langue maternelle. Peu importe qu'ils parlent ou non la langue, il s'agit de leur langue maternelle. Le Nunavut en particulier peut être considéré comme une circonscription qui est déjà très axée sur les langues autochtones.
Nous voulons ici étendre la reconnaissance de la langue et l'inscrire davantage dans nos politiques et dans les mesures prises pour faire en sorte que les peuples autochtones soient inclus dans cette démocratie. N'oubliez pas que, même si j'ai parlé un peu de ma circonscription, d'autres circonscriptions ailleurs au pays sont dans la même situation. Si nous parlons de réconciliation et de la nécessité d'en faire la promotion, de la nécessité de promouvoir les langues autochtones, nous devons voir ici une occasion extraordinaire d'agir dans ce sens. Bien franchement, cela aurait déjà dû être en place. Je suis vraiment heureuse que nous soyons ici pour au moins entamer la conversation et avoir l'occasion de faire quelque chose sans savoir et de changer le système.
Le commissaire du Nunavut a déclaré que la participation électorale des Autochtones est moindre si les bulletins de vote ne sont pas aussi rédigés dans leur langue. Le ministre LeBlanc a déclaré qu'il fallait interpréter la portée du projet de loi C‑19 dans son sens large et que le gouvernement ne s'opposerait pas à des dispositions allant au‑delà de la portée du projet de loi si c'est pour favoriser nos efforts collectifs afin de trouver la bonne combinaison de mesures.
Encore une fois, c'est quelque chose qui devrait déjà exister. Nous devrions déjà encourager une telle chose. Si l'institution fédérale s'investit vraiment dans la réconciliation, voici une mesure à prendre pour en faire la démonstration au reste du Canada. Nous devons également veiller à ce que les peuples autochtones comme les Inuits puissent participer au processus démocratique.
Le jour même de mon élection, les gens ont commencé à penser que c'était de ma faute à moi, nouvelle députée du Nunavut, si les bulletins de vote n'étaient pas fournis dans leur langue. Énormément d'aînés et d'adultes sont venus me voir pour me dire qu'ils n'étaient pas sûrs d'avoir voté comme ils le voulaient ou qu'ils n'avaient carrément pas voté. Cela n'est pas acceptable et il n'est pas normal que les électeurs se heurtent à ce genre d'obstacles évidents, que nous pouvons éliminer.
J'ai vraiment hâte de constater des appuis sur ce plan. Les langues autochtones sont extrêmement importantes et devraient être une priorité pour tous les membres du Comité. Vous m'avez tous vu parler de réconciliation et de toutes ces belles paroles. Voici une mesure à prendre. Voici quelque chose de concret à faire pour changer les choses. Il est très important de veiller à ce que les Inuits et les peuples autochtones soient inclus dans la démocratie.
Faisons un pas de plus, et montrons-leur que les Canadiens veulent aussi apprendre à connaître les peuples autochtones, à connaître les langues autochtones, à promouvoir ce genre de mesures et à en être fiers. C'est l'histoire du Canada. Nous parlons de Canadien, des premiers au Canada que sont les peuples autochtones qui parlent les langues originelles du Canada. Pourquoi n'apparaissent-elles pas sur le bulletin de vote? Aujourd'hui, nous avons l'occasion de constater une partie de ce changement, de voir la possibilité d'apporter des changements et de progresser à partir de là.
Je vous remercie encore une fois de m'avoir donné l'occasion de prendre la parole.
Je vais terminer là‑dessus. Imaginez si vos électeurs ne pouvaient pas voter en anglais ou en français. C'est une situation très semblable à celle à laquelle sont confrontés de nombreux peuples autochtones.
Je compte sur votre appui. Cet amendement vise à faire en sorte que tout le monde soit inclus dans le processus, et nous voulons nous assurer que cela se fasse du mieux que nous le pouvons.
Merci à tous, et je compte sur votre appui.
Matna.