Voilà. Je suis désolée.
Après cette entrée en matière fort peu éloquente, je vous remercie beaucoup, monsieur le président, de m'offrir l'occasion de prendre la parole à l'occasion de la première séance virtuelle de l'histoire du Parlement. C'est toujours un honneur que d'occuper un siège à la Chambre, et c'est un honneur particulier que de représenter les résidants de Thunder Bay—Supérieur Nord en ce jour historique de notre pays.
Bien entendu, cette nouvelle manière de poursuivre le processus démocratique gouvernant le Canada a été adoptée précipitamment en raison de la crise provoquée par une pandémie mondiale d'une envergure que notre monde n'a pas connue depuis plus de 100 ans. Malgré le travail que le Canada a accompli pour se préparer aux éclosions et aux épidémies, la COVID-19 n'a épargné aucun pays. Malheureusement, cette épidémie a fait des milliers de morts dans le monde, y compris au Canada. Je suis de tout cœur avec ceux et celles qui ont perdu des êtres chers dans notre pays et ailleurs dans le monde.
Au Canada, nous avons réussi, jusqu'à présent, à protéger nos réseaux de soins de santé et à éviter le genre d'éclosions qui ont fait encore plus de morts dans d'autres pays. De nombreux facteurs ont favorisé les progrès que nous réalisons actuellement — et, ajouterais-je, avec prudence — afin de limiter la progression de la maladie au pays. Nous disposons d'un réseau de soins de santé accessible à l'ensemble de la population, de solides unités de santé publique locales, et d'une culture d'innovation et d'un courage qui ont incité nombre de citoyens et entreprises du Canada à intervenir pour combler les lacunes observées.
Depuis plus d'un mois, des autorités sanitaires de toutes les régions du pays demandent aux Canadiens de rester à la maison, en sécurité, et nous commençons à distinguer des signes encourageants montrant que notre effort et notre courage collectifs permettent bel et bien d'aplatir la courbe. Les Canadiens prennent en main la responsabilité de leur santé et de la santé d'autrui en appliquant la distanciation physique et sociale, en se lavant fréquemment les mains et en s'isolant s'ils sont malades ou s'ils ont voyagé.
Je sais que je me joins à tous les Canadiens en remerciant de tout cœur l'ensemble des travailleurs de première ligne du secteur des soins de santé, comme le personnel infirmier et les médecins, les préposés aux services de soutien à la personne, les employés de laboratoire, le personnel d'entretien et tous les employés de soutien. Les travailleurs du secteur des soins de santé sont au front dans le cadre de la présente pandémie. Ils prennent soin des patients atteints de la COVID-19 et des aînés et des autres personnes qui risquent plus de contracter la COVID-19, accomplissant un travail difficile et chargé d'émotion. Le travail d'une telle intensité, la souffrance et la solitude s'accompagnent de leur lot de traumatismes. Je parle en notre nom à tous quand je dis que nous avons une immense dette de gratitude envers ces travailleurs.
Ensemble, tous les travailleurs, tous les employeurs et tous les Canadiens qui s'adaptent à cette nouvelle et difficile manière de fonctionner ralentissent la progression de la COVID-19 au Canada. Ensemble, nous protégeons nos réseaux de soins de santé et sauvons certainement des vies.
Nous observons des preuves encourageantes d'un ralentissement de l'épidémie de la COVID-19 au pays. Par exemple, le nombre de cas doublait tous les trois jours à la fin de mars, alors que dernièrement, l'augmentation a ralenti et le nombre de cas double aux plus de 16 jours. Par contre, le nombre de cas continue de croître, principalement en raison d'éclosions dans des centres de soins de longue durée et de résidences pour aînés, où vivent des adultes âgés et vulnérables en raison de leur état de santé. En fait, plus des trois quarts des décès enregistrés au Canada se sont produits dans ces établissements. C'est là une véritable tragédie, et c'est une des raisons pour lesquelles nous ne pouvons pas relâcher nos efforts, sinon nous pourrions perdre les progrès que nous avons accomplis. La période demeure cruciale, et nous devons rester attentifs et vigilants si nous voulons réussir à contenir la progression de la COVID-19. Les mesures actuelles de santé publique demeurent essentielles au contrôle de l'épidémie de la COVID-19 au Canada.
Le gouvernement fédéral continuera de collaborer avec des partenaires provinciaux, territoriaux et étrangers afin de fonder sa réaction à l'épidémie sur les dernières données scientifiques. Nous analysons les données et les études épidémiologiques et cliniques pour déterminer où les mesures de santé publique sont efficaces et où nous pourrions devoir modifier notre approche. Nous collaborons également avec les gouvernements provinciaux et territoriaux et avec les universités afin de prédire la propagation future possible de la COVID-19 au Canada. Cette collaboration nous aidera à continuer d'évaluer une fourchette de nombres possibles de cas, d'hospitalisations et de décès qui pourraient survenir dans les semaines et les mois à venir. Ces renseignements sont essentiels afin de continuer de protéger nos réseaux de soins de santé et de sauver des vies au Canada.
Aujourd'hui, la Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada, présente une mise à jour sur notre modèle national. Comme vous le savez, les modèles ne permettent pas de prédire ce qu'il se passera, mais ils peuvent nous aider à comprendre ce qui pourrait arriver, et cela peut nous aider à planifier et à prendre des mesures afin d'obtenir un résultat optimal. Ils peuvent également nous aider à déterminer quelles combinaisons de mesures de santé publique sont plus susceptibles de renforcer le contrôle de l'épidémie.
Je sais que les temps sont très difficiles pour tous les Canadiens. Au cours des dernières semaines, j'ai été frappée non seulement par la résilience des Canadiens, mais aussi par les grands gestes de bonté que nous observons au pays. Je pense aux propriétaires d'entreprise qui prêtent des véhicules récréatifs aux travailleurs de première ligne et aux hôtels qui ouvrent leurs portes gratuitement aux professionnels des soins de santé pour qu'ils puissent se reposer sans risquer d'infecter leur famille. Je pense aux propriétaires de restaurant qui distribuent des repas aux aînés et aux travailleurs de première ligne du secteur des soins de santé. Les histoires de gestes de générosité abondent. Les Canadiens trouvent quantité de manières de se soutenir virtuellement et concrètement. Mes pensées vont aux habitants de la Nouvelle-Écosse, qui sont nombreux à s'être réunis virtuellement vendredi dernier afin de se soutenir mutuellement en mémoire des victimes des récentes fusillades.
Il y a une question que tout le monde a à l'esprit: combien de temps durera la situation? Les autorités sanitaires et les experts prévoient que la vague actuelle de l'épidémie pourrait durer jusqu'à l'été au Canada, et serait suivie d'éclosions que nous devrons rapidement juguler au fil du temps. Nous en ignorons toutefois encore beaucoup au sujet du virus.
Ce que je sais avec certitude, c'est que la durée et la gravité de la pandémie de la COVID-19 au Canada dépendent de nous tous, de nos actes individuels et de la rigueur avec laquelle nous suivons les directives en matière de santé publique. Pour contenir la propagation du virus et pour réduire le plus possible le nombre de décès, il faudra déployer un effort collectif et déterminé constant. Comme la Dre Tam l'a souligné hier, l'effort à déployer pour traverser la crise s'apparente à un marathon. Nous devons planifier soigneusement et gérer nos interventions au fil du temps. Les résultats cruciaux que nous obtiendrons au pays dans les semaines et les mois à venir dépendent des décisions que nous prenons maintenant.
Monsieur le président, permettez-moi de conclure en remerciant tous les parlementaires de leur travail et de leur soutien constant en ces temps difficiles. Je remercie également les employés et les experts dévoués grâce auxquels nous pouvons nous réunir de cette manière nouvelle et unique. Je suis convaincue qu'au sortir de la pandémie, nous serons plus forts et plus unis au pays.