Le problème le plus important auquel nous avons fait face pendant la pandémie a été le manque de personnel.
Il y a eu de nombreuses éclosions au pays. Comme je l'ai dit dans mon discours préliminaire, jusqu'à présent, 450 membres de notre syndicat ont contracté la COVID‑19. Environ 6 500 à 6 800 de nos membres travaillent dans ces établissements; c'est donc un énorme pourcentage. Dans la plupart des cas, comme nous nous rendons au travail tous les jours, c'est là que nos membres ont contracté la maladie.
Nous avons tenté de tenir le virus loin des établissements, par l'entremise de la recherche des contacts et aussi en demandant aux personnes qui auraient pu être exposées au virus de rester chez elles. Ainsi, dans certains cas, nous avons connu une réduction du personnel de l'ordre de 70 %. Évidemment, dans une telle situation, les employés ont été forcés de rester en poste après la fin de leur quart de travail.
L'été dernier, le temps supplémentaire forcé a été une réalité dans l'ensemble du pays, au point où les membres de notre syndicat n'osaient pas demander les congés dont ils avaient grandement besoin parce qu'ils ne voulaient pas que leurs collègues soient forcés de rester au travail.
Cette situation entraîne une dégradation de la santé physique et mentale du personnel. C'est la réalité pour bon nombre de personnes. Elles ont peur de se rendre au travail parce qu'elles savent que la COVID‑19 y est présente et qu'elles peuvent ramener la maladie à la maison, et infecter leur famille. Des membres de notre syndicat ont été hospitalisés après avoir contracté la COVID‑19. D'autres l'ont attrapée au travail et l'ont transmise aux membres de leur famille.
À plusieurs reprises, on a imposé des mesures de santé publique spécifiques à nos membres: vous devez vous rendre au travail; vous ne devez pas vous arrêter pour faire le plein lorsque vous rentrez à la maison après votre quart de travail; vous ne devez pas arrêter à l'épicerie; lorsque vous arrivez à la maison, vous devez vous isoler de votre famille afin que vous puissiez retourner au travail le lendemain. De telles mesures ont donné lieu à une importante baisse de moral au sein du Service correctionnel du Canada.
Je sais que vous n'avez pas entendu mon discours préliminaire, alors je vais le redire: personne n'a reconnu les sacrifices de nos membres — que je qualifie de héros — au cours de la pandémie.