Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis ravi d’être ici ce soir.
Distingués membres du Sous-comité des droits internationaux de la personne, illustres invitées,
mesdames et messieurs, j'aurais tellement aimé pouvoir vous accueillir en personne. Néanmoins, je suis ravi de vous rencontrer de manière virtuelle.
Je remercie sincèrement le Sous-comité de m’avoir invité à participer à cette cérémonie de reconnaissance.
Je suis fier de présenter les personnes honorées ce soir: Nasrin Sotoudeh, Loujain al-Hathloul et Tamara Adrián.
L’ancien secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, a dit: « Nous déclarons que les droits de l’homme sont pour nous tous, à tout moment: qui que nous soyons et d’où que nous venions; peu importe notre classe, nos opinions, notre orientation sexuelle. »
Les femmes que nous recevons ce soir se sont consacrées au principe voulant que tous aient le droit de vivre librement, pleinement et ouvertement. Elles se livrent à des luttes différentes, à des défis qui leur sont propres, mais leur but est le même: obtenir pour tous et pour toutes une véritable égalité dans leur société respective.
Malgré les obstacles, ces trois personnes remarquables poursuivent leurs efforts pour créer un monde meilleur, et nous leur en sommes à jamais redevables.
Les femmes exceptionnelles que j'ai le privilège de présenter incarnent le courage, la compassion et la détermination. Chacune de ces défenseures des droits de la personne fait face à un éventail particulier de difficultés, ce qui est bien documenté. Chacune d'elles a persévéré face à la discrimination, aux menaces et aux préjudices physiques, même l'emprisonnement, pour améliorer la vie de leurs concitoyens.
Nasrin Sotoudeh travaille comme avocate spécialisée dans les causes liées aux droits de la personne depuis 30 ans. Elle représente des dissidents politiques et des femmes qui s'opposent au port obligatoire du hijab. On l'a arrêtée une première fois pour son travail en 2010, et elle a ensuite passé trois ans en prison. On a fini par la libérer, mais en mars 2019, on l'a arrêtée de nouveau et condamnée à des châtiments corporels ainsi qu'à 38 années de prison. Elle a fait de nombreuses grèves de la faim en prison pour attirer l'attention sur le sort des prisonniers politiques en Iran.
Mme Sotoudeh a reçu de nombreux prix en reconnaissance de son activisme, et elle s'est retrouvée sur la liste de la BBC qui présente les 100 femmes les plus inspirantes de 2020.
Diplômée de l'Université de la Colombie-Britannique, Loujain al-Hathloul est une éminente militante des droits des femmes en Arabie saoudite depuis 2013, alors qu'elle a participé au mouvement Women to Drive. Elle a également été une leader dans le mouvement pour mettre fin à la tutelle masculine et aider à créer un refuge pour les femmes fuyant la violence conjugale. Elle a été arrêtée en Arabie saoudite en mai 2018 pour sa campagne active en faveur du droit des femmes à conduire une voiture, et elle a été détenue en prison et a été soumise à l'isolement cellulaire, à la torture et à des sévices physiques.
Le 28 décembre 2020, elle a été condamnée par un tribunal pénal spécialisé de l'Arabie saoudite pour avoir « cherch[é] à changer le système politique saoudien et [à] nuire à la sécurité nationale ». Elle a été condamnée à cinq ans et huit mois d'emprisonnement. Cependant, étant donné que deux ans et dix mois de sa peine étaient avec sursis et que sa détention provisoire comptait comme du temps purgé, elle a été libérée il y a moins d'un mois, le 10 février 2021.
Tamara Adrián a été élue à l'Assemblée nationale du Venezuela en 2015 en tant que membre du parti de la volonté populaire, ou de la voluntad popular. Elle est la première législatrice transgenre a avoir été élue au Venezuela. On ne l'a pas réélue aux élections tenues en décembre 2020.
Elle défend les droits de la personne au sein de la communauté des gais, des lesbiennes, des bisexuels, des transgenres, des allosexuels et des intersexués au Venezuela et en Amérique latine depuis des dizaines d'années. Elle a siégé au conseil d'administration de nombreuses organisations internationales LGBTQI, ainsi qu'au comité de la Journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie et à l'International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans and Intersex Association.
Lorsqu'elle siégeait à l'assemblée nationale, Mme Adrián a rédigé et présenté une loi sur l'identité de genre, une loi sur l'union civile, une loi sur la non-discrimination et une loi sur le registre civil, mais aucune de ces mesures n'a fait l'objet de discussions.
Ces trois femmes, qui ont subi des persécutions et de mauvais traitements parce qu'elles font la promotion des droits de la personne, méritent notre admiration et notre gratitude. La présente occasion est un moyen de manifester notre solidarité envers elles et de souligner leur contribution inestimable à la défense des droits de la personne. J'espère que nous allons amplifier leur appel à la création d'un monde plus équitable pour tous.
Merci.