Je vous remercie, monsieur le président.
Je vais prendre moins de 10 minutes, parce que je vais raccourcir un peu mon discours pour laisser plus de temps pour les discussions et les questions. Je vais aussi tenter de parler lentement, même si c'est un peu contraire à mon habitude.
J'aimerais tout d'abord remercier les membres du Comité de leur invitation. C'est une chance qui m'est donnée et qui nous est donnée de parler de l'importance des langues officielles, un enjeu important pour notre gouvernement, et qui me tient personnellement à cœur en tant député de Québec, la circonscription qui est essentiellement la capitale de l'Amérique du Nord française, mais aussi à titre de francophone, de fier Québécois et de fier Canadien.
Comme vous l'avez dit, j'ai la chance d'être accompagné de MM. Tolga Yalkin, Carsten Quell et Roger Ermuth, que vous avez déjà présentés et qui pourront apporter les précisions que vous souhaiterez obtenir.
Vous n'êtes pas sans savoir que le bilinguisme est au cœur à la fois de l'histoire et de l'identité de notre beau et grand pays. En fait, c'est grâce à l'union des deux peuples fondateurs, français et anglais, que le Canada a vu le jour il y a de cela déjà un bon bout de temps, en association avec les peuples autochtones et dans le respect — qu'on veut accroître, évidemment — de ceux-ci.
Très tôt dans l'histoire de cette Confédération, le mécène montréalais David Stewart reconnaissait cette égalité dans une citation qui nous présente les avantages que cette double identité, ce bilinguisme, accorde aux Canadiens: « Le Canada est l'héritier des deux grandes civilisations traditionnelles de l'ouest de l'Europe. Il lui appartient de les développer et il devrait en être fier. »
Effectivement, nous avons raison d'en être fiers. D'ailleurs, il y a plus de 50 ans, avec l'adoption de la Loi sur les langues officielles, nous avons franchi un pas de plus dans l'affirmation, la protection et la promotion du caractère bilingue du Canada. Aujourd'hui, des millions de Canadiens de partout au pays peuvent s'épanouir et contribuer à notre succès collectif dans la langue de leur choix. Les Canadiens comprennent que le bilinguisme officiel est un atout pour eux et pour nous à de nombreux égards.
Par exemple, en plus d'être au cœur de notre culture, de notre histoire et de notre identité collective, la langue française et la présence de millions de francophones et de francophiles d'un océan à l'autre constituent une indéniable valeur ajoutée pour notre pays sur la scène internationale. Cette richesse nous permet notamment de participer activement aux débats et à la mission de l'Organisation internationale de la Francophonie et d'entretenir ainsi des relations privilégiées avec tous les pays francophones de partout au monde.
En 2021, nous comprenons aussi que, dans une société de plus en plus mondialisée, le bilinguisme est un avantage compétitif important pour le Canada. D'ailleurs, Jean Johnson, le président de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada, l'a clairement souligné dans un article récent du Toronto Star. Selon M. Johnson, à une époque où l'intolérance est malheureusement en hausse, il est important de réaffirmer que nos deux langues officielles, notre engagement en faveur de la réconciliation avec les peuples autochtones et notre diversité font partie de ce qui fait notre succès et de ce qui a fait notre succès au cours des années.
Le renforcement de nos langues officielles, qui nourrit l'ouverture, mais aussi le respect des différences, relève autant du passé que du présent et que de l'avenir du Canada. C'est pour cela que le gouvernement a pris l'engagement de moderniser le Règlement sur les langues officielles en vertu de la partie IV de la Loi sur les langues officielles. Ce règlement est très important, car il couvre les obligations linguistiques de plus de 10 000 points de service fédéraux dans tout le pays, et sa dernière mise à jour remontait à il y a près de 30 ans.
L'année dernière, le gouvernement a également souligné le 50e anniversaire de la Loi sur les langues officielles et a apporté des modifications importantes au Règlement sur les langues officielles. Grâce à ces modifications, les Canadiens ont aujourd'hui, plus que jamais auparavant, un meilleur accès aux services fédéraux dans les deux langues officielles.
Permettez-moi de vous donner quelques exemples. Ces modifications permettent de désigner quelque 700 points de service dans tout le pays comme étant des points de service bilingues. Près de 145 000 Canadiens vivant à l'extérieur des grands centres urbains auront désormais accès à un bureau de Service Canada dans la langue officielle de leur choix. Plus de 60 000 autres personnes auront accès aux services de sécurité publique de la GRC dans la langue officielle de leur choix. En outre, des services seront désormais fournis en français et en anglais dans les aéroports et les gares de toutes les capitales des provinces.
Comme ce comité le sait, les collectivités de langue officielle en situation minoritaire se préoccupaient grandement du fait que l'ancienne méthode de calcul pour la demande de services n'incluait pas suffisamment de personnes parlant la langue officielle minoritaire, dont les membres de familles bilingues ou les immigrants. Notre nouvelle méthode de calcul, qui est plus inclusive, tient compte de toutes ces personnes, et le prochain recensement sera ainsi plus représentatif des réalités que vivent les francophones hors Québec et les anglophones au Québec.
Je tiens à souligner à nouveau que le respect des langues officielles est à la fois une priorité et une obligation pour le gouvernement du Canada. Chaque jour, les fonctionnaires fédéraux fournissent des services aux Canadiens et communiquent avec eux dans la langue officielle de leur choix. Lorsqu'il s'agit de créer un environnement propice à l'utilisation des deux langues officielles, comme la tenue aujourd'hui de réunions bilingues, le sondage auprès de fonctionnaires fédéraux révèle que la plupart des employés estiment que leurs gestionnaires y parviennent. Cela dit, nous savons très bien que ce n'est pas un système parfait. Nous pouvons et nous devons toujours faire mieux. Ce même sondage révèle d'ailleurs qu'il y a encore beaucoup de travail à faire.
Dans le cas d'une organisation de la taille de la fonction publique, apporter des modifications et des améliorations peut évidemment être complexe et difficile, surtout au cœur d'une pandémie. Par exemple, au début de la crise sanitaire actuelle, des centaines de milliers de fonctionnaires sont passés en quelques jours de leurs bureaux de travail à des bureaux improvisés dans leur salon, leur chambre ou leur cuisine.
Cela représentait un changement majeur. Je suis certain que bon nombre de mes honorables collègues le confirmeront, étant donné les expériences et les défis auxquels nous avons dû faire face avec les séances et les réunions de comités virtuelles.
Alors que ces fonctionnaires s'adaptaient au travail à distance en période de grande incertitude, ils ont également déployé des programmes et services essentiels et complexes pour les Canadiens en un temps record.
Nous reconnaissons qu'à certains moments, les gestionnaires n'ont pas répondu aux employés dans la langue de leur choix dans le cadre d'une rencontre vidéo ou d'autres communications.
C'est une situation regrettable et il faut simplement la corriger et ne pas trouver d'excuses. Dès que cette situation a été portée à notre attention, nous avons rappelé à tous les ministères et à tous les organismes leurs obligations en matière de langues officielles par l'entremise de la Direction générale des ressources humaines.
Je me suis fait également un devoir personnel de rappeler ces mêmes obligations à tous mes collègues du Conseil des ministres. Je peux aussi vous assurer que nous travaillons en étroite collaboration avec le commissaire aux langues officielles, afin que les droits et les besoins de tous les Canadiens, incluant ceux des employés de la fonction publique, soient respectés, même en ces temps de pandémie.
Enfin, je tiens à réaffirmer notre engagement à ce que l'environnement de travail dans les ministères, les agences et les organismes fédéraux soit non seulement favorable, mais aussi propice au bilinguisme afin que tous les employés du gouvernement, où qu'ils se trouvent, puissent travailler dans la langue officielle de leur choix.
Nous sommes déterminés à garantir un Canada où tous peuvent...