Madame la Présidente, le député a parlé de Joseph Stiglitz, qui a récemment publié un des livres les plus importants que j'ai lus depuis bien des années. Il soutient dans son ouvrage qu'il est essentiel pour le gouvernement non seulement d'accroître le PIB, mais aussi de chercher à améliorer la qualité de vie des membres de la classe moyenne habitant sur son territoire. Si nous, au Canada, cultivons l'espoir collectif d'améliorer la qualité de vie dont jouissent les Canadiens — et j'estime que ce devrait être le cas —, il est essentiel de savoir mieux mesurer les paramètres importants. Fort heureusement, nous avons déjà entamé ce travail important en allant au-delà du PIB pour améliorer la qualité de vie des Canadiens en nous concentrant sur leur santé, leur sécurité et leur accès à un milieu familial sain, et en veillant à ce que notre croissance soit aussi durable qu'inclusive.
Avant d'aller trop loin, je veux souligner qu'il est important de reconnaître que le PIB a un rôle à jouer. Il ne faut pas, ne serait-ce qu'un instant, douter de l'importance des investissements pour la croissance économique ou de la nécessité de gérer la situation fiscale avec prudence. En fait, ces éléments de la gouvernance sont essentiels à une bonne qualité de vie. Cela dit, augmenter le PIB du Canada n'est pas, en soi, suffisant.
La dernière année et demie a été difficile pour les Canadiens. La pandémie nous a clairement fait comprendre que notre qualité de vie ne se résume pas à la production intérieure brute du pays et que les personnes dans notre vie sont beaucoup plus importantes que l'argent qui est dans nos comptes de banque à la fin de chaque mois. Notre capacité à réussir est liée à notre santé et à notre sécurité, à un bon logement, à l'accès à la nature et à l'eau potable, à l'éducation, aux loisirs avec les amis et la famille, aux contacts sociaux, et j'en passe. Le gouvernement, tout comme la vaste majorité des Canadiens, est d'avis qu'il est temps de passer à un processus de prise de décision beaucoup plus holistique, qui tient compte de ces facteurs.
J'invite le député à jeter un coup d'œil au budget de 2021, dans lequel nous proposons le tout premier cadre canadien sur la qualité de vie, qui se trouve à l’annexe 4. Je veux tout particulièrement saluer le travail formidable de la ministre de la Prospérité de la classe moyenne, avec qui j’ai eu l’honneur et le privilège de collaborer pour élaborer ce cadre. Cet outil nous a permis de prendre des décisions dans le plus récent budget qui amélioreront concrètement la qualité de vie des Canadiens. Il nous a notamment aidés à concevoir le tout premier système universel de service de garde abordable au Canada, ainsi qu’un solide plan pour le climat qui permettra de créer des emplois et de protéger notre environnement pour le bien des générations futures. Par ailleurs, dans le budget, nos investissements sont axés non seulement sur la stimulation de la croissance, mais aussi sur la prise de mesures qui permettront d’améliorer la qualité de notre système de santé, en particulier dans le domaine de la santé mentale.
C'est une approche canadienne qui va au-delà des indicateurs macroéconomiques traditionnels et qui sera utilisée pour améliorer la qualité de vie des Canadiens au quotidien. En utilisant une plus vaste gamme d'indicateurs pour évaluer des facteurs comme la santé mentale, l'environnement, l'emploi et la confiance sociale, le gouvernement pourra mieux évaluer les effets d'initiatives clés qui sont essentielles au bien-être des Canadiens. On se penchera notamment sur la répartition des résultats et des possibilités selon les groupes démographiques et les régions, et on déterminera si la prospérité actuelle pourrait nuire aux conditions de vie de la prochaine génération. Nous devons veiller à ce que l'égalité des sexes, la diversité et le bien-être des Canadiens soient au cœur des décisions que nous prenons. Si nous voulons bâtir un pays prospère qui reflète les valeurs nationales, il faut prendre ces valeurs en considération dans le processus décisionnel.
En toute franchise, ce cadre arrive à point nommé. Puisque nous cherchons à renouer avec la croissance de façon inclusive...