Madame la Présidente, je voudrais parler des investissements prévus au budget pour l’intelligence artificielle, la technologie quantique, la photonique et la génomique. Surtout, j’aimerais aussi parler des investissements dans des minéraux essentiels pour les batteries, nécessaires dans tout, des véhicules électriques au stockage d’énergie.
L’économie mondiale s’achemine vers une économie du savoir. Un de mes trois objectifs en entrant en politique, il y a quelques années, était de faire en sorte que la société canadienne et l’économie restent solides et compétitives dans l’économie mondiale du savoir, afin d’assurer la prospérité de nos enfants et petits-enfants.
Le Canada est prospère aujourd’hui et, grâce à ses richesses naturelles abondantes, les Canadiens connaissent un niveau de vie très élevé. Nous avons du pétrole, du gaz naturel, des minéraux et des produits forestiers qui, tous, ont assuré notre prospérité jusqu’à présent. L’avantage naturel que nous avons aujourd’hui ne nous suffira peut-être pas dans une nouvelle économie mondiale du savoir. Pour garantir la même prospérité à nos enfants et à nos petits-enfants, nous devons, en tant que pays, être à l’avant-garde de la nouvelle économie du savoir. Il devient donc très important d’investir dans l’intelligence artificielle, la technologie quantique, la photonique, la génomique et les minéraux essentiels nécessaires pour les batteries.
L’intelligence artificielle est une des plus grandes transformations technologiques de notre temps. Elle commence déjà à avoir une incidence. Souvent, on ne le sait même pas, mais cette incidence se fait déjà sentir. Le Canada a des communautés de chercheurs, des talents locaux et un écosystème diversifié d’entreprises en démarrage et en développement.
Je suis ravi que le budget prévoie environ 440 millions de dollars pour financer une stratégie pancanadienne en matière d’intelligence artificielle. Surtout, il prévoit 185 millions en soutien à la commercialisation de l’innovation et de la recherche dans ce domaine au Canada. Il est important d’investir dans la recherche-développement et l’innovation, mais pour moi, la commercialisation est également importante. Les deux doivent aller de pair. Nous ne pouvons pas continuer d’investir perpétuellement dans la recherche sans en commercialiser les fruits en partie ou en totalité. Je suis donc heureux que nous investissions dans la commercialisation d’innovations en matière d’intelligence artificielle.
La technologie quantique est à la pointe de la science et de l’innovation aujourd’hui et son potentiel de commercialisation est immense. Ce nouveau domaine transformera notre façon de tout concevoir et développer, de médicaments qui peuvent sauver la vie à la prochaine génération de batteries. Cette technologie jouera aussi un rôle important dans la cybersécurité, que nous espérons réussir à instaurer bientôt. C’est avec plaisir que je déclare que le budget prévoit environ 360 millions de dollars pour lancer une stratégie quantique nationale. Je suis certain que nous aurons des détails dans les prochains mois.
Le Canada est un chef de file mondial dans le domaine de la photonique, la technologie permettant d'émettre de la lumière et d'en exploiter toute la puissance. Il s'agit du principe scientifique sur lequel reposent la fibre optique, les semiconducteurs de pointe et d'autres technologies de pointe, des domaines dans lesquels Ottawa a aussi réussi à faire participer un grand nombre d'entreprises. Les entreprises canadiennes offrent depuis longtemps cette expertise au reste du monde. Je suis heureux que le budget accorde 90 millions de dollars au Conseil national de recherches afin de réoutiller et de moderniser le Centre canadien de fabrication de dispositifs photoniques.
Ensuite, il y a la génomique. La recherche sur le génome permet de développer des produits thérapeutiques de pointe et d'aider le Canada à suivre la propagation de la COVID-19 et à lutter contre elle. Le Canada a été l'un des premiers acteurs à faire progresser les connaissances scientifiques en génomique et il est maintenant un chef de file mondial dans ce domaine.
Je vais faire une comparaison des coûts pour montrer à quel point cette technologie évolue et s'améliore rapidement. Le coût pour séquencer un génome a baissé de plusieurs millions de dollars. Je crois que, en 2001, séquencer un génome coûtait environ 100 millions de dollars. Le coût est ensuite passé à 1 million de dollars en 2008. En 2012, il a diminué à environ 10 000 $, et, aujourd'hui, séquencer un génome coûte seulement quelques centaines de dollars. On constate à quel point la technologie change rapidement et à quel point elle est devenue efficace. Bientôt, il y aura des médicaments faits sur mesure pour les maladies génétiques.
Le budget prévoit 400 millions de dollars pour appuyer la stratégie pancanadienne en matière de génomique. Ce financement prévoit du soutien afin de permettre à Génome Canada d’exécuter des programmes propres à sa mission pour lancer la nouvelle stratégie. Dans la nouvelle économie mondiale du savoir, la Terre est plate. Les Canadiens rivalisent d'égal à égal avec différentes régions du monde, et nous ne bénéficions plus des avantages que nous donnaient nos ressources naturelles auparavant.
La concurrence vient de partout, surtout de professionnels des nouvelles technologies et des nouvelles générations de Canadiens qui sont à l'école en ce moment. La concurrence vient de Sydney, en Australie, de Séoul, en Corée du Sud, de Shanghai, en Chine, de Bombay, en Inde, et de Francfort, en Allemagne. La Terre est plate, et nous soutenons une forte concurrence de partout dans le monde.
Pour le moment, le développement de batteries est plus important. Beaucoup de gens ne le savent peut-être pas, mais c’est aussi un enjeu de sécurité nationale. Si nous ne développons pas les technologies, et si nous ne développons pas les batteries, nous serons un jour dépendant d’autres pays pour notre sécurité énergétique et la sécurité de nos transports. Les choses évoluent très rapidement.
Le marché des transports, qui représente des billions de dollars, se tourne rapidement vers l’électrification. Les grands constructeurs automobiles ont déjà annoncé l’élimination progressive des moteurs à combustion interne et la transition vers des véhicules électriques alimentés par des batteries. Le Canada possède de riches réserves des minéraux cruciaux nécessaires à la fabrication de batteries pour véhicule électrique et de panneaux solaires, ainsi que d’autres technologies à faible émission de carbone requises pour atteindre l’objectif de zéro émission nette.
Le Canada et les États-Unis ont récemment convenu de renforcer le Plan d’action conjoint pour la collaboration dans le domaine des minéraux critiques entre le Canada et les États-Unis en vue de cibler une transformation industrielle à zéro émission nette, des batteries pour les véhicules zéro émission et le stockage d’énergie renouvelable. Il est essentiel d’investir dans ces ressources pour assurer notre sécurité énergétique. On garantira ainsi que le Canada soit un producteur crucial dans les chaînes d’approvisionnement de l’avenir.
Le budget prévoit des fonds pour créer un centre d’excellence sur les minéraux critiques au sein de Ressources naturelles Canada. Le centre coordonnerait les politiques et les programmes fédéraux en matière de minéraux critiques et collaborerait aussi avec d’autres partenaires. Le budget octroie 37 millions de dollars à Ressources naturelles Canada pour la recherche et le développement fédéraux en vue de faire progresser l’expertise en matière de traitement et de raffinement des minéraux de batterie critiques.
Il ne suffit pas que nous participions à cette opération. Nous devons avoir une capacité de bout en bout pour être présents dans le secteur des batteries. Pour illustrer la chute du coût des batteries au cours des 10 à 12 dernières années, le coût des batteries lithium-ion est passé de 1 100 $ par kilowattheure à environ 100 $. Il sera bientôt encore très inférieur, ce qui rendra le coût des véhicules électriques comparable à celui des véhicules à essence d’aujourd’hui.
Les choses évoluent rapidement. Le moment approche à grands pas où nous passerons tous à des véhicules électriques dans un très proche avenir. Les entreprises ont déjà annoncé des changements et nous devons être au rendez-vous.