Monsieur le Président, je suis heureux de revenir à la Chambre en compagnie de mes collègues et de parler aux Canadiens de mon plan concernant leur emploi et leur famille.
En parlant des familles, je tiens d'abord à dire à quel point je suis fier de la mienne. Je sais que mon épouse, Rebecca, mes enfants, Mollie et Jack, ainsi que mes parents me regardent probablement prononcer mon premier discours à la Chambre des communes en tant que chef du Parti conservateur.
C'est pour moi un honneur de représenter la circonscription de Durham, où j'ai grandi, ainsi que ses habitants, et d'être le chef du parti qui a fondé ce grand pays. C'est vraiment un immense honneur. Je tenterai d'être à la hauteur des personnes incroyables qui m'ont précédé.
Je souhaite tout d'abord remercier les milliers de Canadiens qui m'ont envoyé des messages et des pensées d'encouragement et qui ont prié pour ma famille tandis que Rebecca et moi surmontions la COVID-19. Je remercie également les formidables travailleurs de la santé qui se sont occupés de nous. Je songe notamment à Josée, notre guide personnelle en matière de soins de santé, qui nous a téléphoné presque chaque jour pour vérifier notre état de santé. Ce sont des gens comme elle qui travaillent sans relâche pour les Canadiens aux quatre coins du pays. Je les remercie pour les sacrifices auxquels ils consentent. Je les ai vus en action et, alors que la deuxième vague nous frappe, je tiens, au nom du Parti conservateur, à remercier tous nos travailleurs de la santé de première ligne pour tout ce qu'ils accomplissent pendant cette pandémie.
Les Canadiens peuvent être fiers de leurs anges gardiens de la santé. Les médecins, les infirmières et les préposés ont été là quand nous avons eu besoin d'eux. Ils ont été au front lors de notre combat contre une maladie que notre pays n'a pas vue venir.
Le Canada n'était pas prêt, mais eux ont été prêts à risquer leur santé pour nous. Maintenant que le combat recommence contre une deuxième vague, nous savons que nous pouvons compter sur eux.
Au nom du Parti conservateur, je les remercie tous et toutes.
Il y a deux semaines, j'ai fait la file pendant des heures en compagnie de ma femme Rebecca et de mes enfants, Mollie et Jack, pour subir un test de dépistage de la COVID-19. Nous avons fait ce jour-là comme des milliers d'autres familles canadiennes dans tout le pays. Nous avons dû patienter pendant des heures, pour finalement être renvoyés chez nous. Un travailleur de la santé était présent pour superviser la file d'attente. Il prenait le temps de s'excuser auprès de chaque famille refusée, tout en leur indiquant où se trouvaient les autres cliniques de dépistage et en les prévenant toutefois que ces cliniques étaient toutes débordées au point où le personnel n'avait même plus le temps de répondre au téléphone. Ce travailleur de la santé dévoué avait l'air encore plus déçu que nous ce jour-là, car il ne pouvait faire davantage pour aider les familles présentes.
Nous sommes rentrés à la maison. Nous avons de la chance. J'ai maintenant un bureau dont le personnel m'aide à faire des appels et j'ai appris que mon lieu de travail m'offrait le dépistage. Quelques jours plus tard, ma famille a eu recours à ce service, mais Rebecca et moi avons parlé de la situation et pensé aux centaines de familles qui faisaient la file avec nous ce jour-là. Combien de personnes parmi elles ne pouvaient subir un test de dépistage à leur lieu de travail et éviter d'attendre pendant des jours? Combien ont dû prendre d'autres jours de congé parce que leurs enfants ne pouvaient retourner à l'école sans avoir obtenu un résultat négatif? Combien de personnes ont dû s'organiser pour prendre soin d'un voisin ou de leurs grands-parents malades? Combien ont été laissées à elles-mêmes? Nous pensions sans cesse à ces personnes. Nous avons été chanceux de pouvoir passer le test.
Il y a un an seulement, des symptômes de rhume ou de grippe légers ne nous auraient pas empêchés de travailler. Bien des Canadiens sont d'ailleurs fiers de n'avoir jamais pris de congé de maladie, manqué de cours ou de quarts de travail, de ne pas laisser un rhume ou une grippe les empêcher de faire ce qu'ils ont à faire. J'admire cette attitude face au travail. Ce travail et cette persévérance nous ont permis de bâtir notre grand pays. Or, dans une pandémie, cette attitude peut aussi présenter des problèmes pour la santé publique. Les Canadiens doivent se rendre compte qu'aujourd'hui, cette attitude peut entraîner la transmission du coronavirus à leurs concitoyens. Les choses ont changé et nous devons être prudents et nous adapter.
Nous devons penser à ceux qui n'ont pas de solutions de rechange. Les mères qui élèvent leur famille toutes seules et qui doivent occuper plusieurs emplois pour réussir à payer leurs factures ne peuvent pas courir le risque de manquer une journée de travail pour prendre soin d'un enfant malade. Les néo-Canadiens qui occupent leur emploi depuis quelques années seulement ont sans doute la santé et la sécurité de leurs collègues à cœur, mais ils craignent de prendre congé et ils savent qu'ils auront quand même besoin d'argent pour payer le prochain loyer. On compte par millions les Canadiens qui, comme ces mères seules et ces nouveaux arrivants, ont été oubliés dans le discours du Trône de la semaine dernière. Des paroles creuses, c'est la seule chose à laquelle ils ont eu droit.
Le discours du Trône, surtout après une prorogation — alors qu'on sait que le premier ministre avait juré de ne jamais au grand jamais proroger le Parlement afin d'éviter un scandale —, aurait pu constituer une feuille de route claire et nette, surtout à la veille d'une deuxième vague, mais il n'en fut rien.
Le premier ministre aurait pu procurer davantage de tranquillité d'esprit à ces Canadiens avec un test de dépistage rapide, surtout pour les personnes asymptomatiques et pour les familles, afin de leur permettre d'éviter les files d'attente. Le premier ministre le sait bien. D'ailleurs, comme il l'a dit lui-même:
Nous savons que le dépistage massif a fait partie de la solution dans les régions qui ont réussi à contenir ou à ralentir la propagation de la COVID-19...
Le problème, c'est que le premier ministre a fait cette déclaration en mars durant la première vague de la pandémie et que, comme c'est souvent le cas, lorsque les caméras de télévision sont éteintes et que les gazouillis ont été envoyés, il n'y a aucun suivi. Il n'y a aucun leadership. Il n'y a aucune reddition de comptes. Dans le discours du Trône, nous avons constaté l'absence de leadership, alors que des milliers de personnes attendent en file, que plusieurs se lèvent à 3 heures du matin pour aller faire la queue et que les Canadiens ont désespérément besoin de leadership. Tout ce qu'ils obtiennent de ce premier ministre, c'est déception par-dessus déception.
Quinze autres pays développés, nos principaux alliés, disposent déjà d'options de dépistage rapide qui permettent à leurs citoyens d'obtenir des résultats en quelques minutes seulement. Comme je l'ai dit plus tôt, le premier ministre ne semble pas se rendre compte que l'AECG, l'accord commercial conclu avec l'Union européenne que mon ami de la circonscription d'Abbotsford a contribué à négocier, nous permet de reconnaître l'approbation réglementaire des trousses médicales et des tests diagnostiques des pays concernés. Les libéraux en ont parlé, ils ont diffusé des gazouillis à ce sujet, mais quand ont-ils agi? Ce n'est encore que déception.
Six mois après que le premier ministre a reconnu l'importance des tests de dépistage rapide, et 500 milliards de dollars plus tard, des dizaines de milliers de Canadiens font la queue et sont laissés pour compte. Les familles canadiennes méritent mieux que cela. Elles voulaient obtenir des réponses. Elles voulaient qu'un plan de lutte contre la deuxième vague soit prévu dans le discours du Trône. Elles ont espéré en vain.
Par ailleurs, les libéraux n'ont établi aucun but précis concernant la reprise économique de notre pays. En fait, en prorogeant le Parlement, ils ont laissé tous les programmes — de la PCU à l'aide au loyer — arriver à échéance. Les libéraux ont décidé de procéder ainsi pour éviter de répondre aux questions difficiles de la part de certains de mes collègues sur le scandale entourant l'organisme UNIS, plutôt que de laisser le Parlement travailler avec diligence afin d'adopter un plan pour les petites entreprises et les familles en prévision de la deuxième vague.
Les mots-clics et les séances de photos ne préparent pas le pays à gérer une crise, et c'est pourquoi le prochain gouvernement, celui des conservateurs, commencera à proposer un tel plan aux Canadiens.
Revenons un peu en arrière, parce que ni le premier ministre ni la ministre de la Santé — en qui la plupart des Canadiens ont perdu confiance au début mars — n'ont expliqué pourquoi ils ont mis fin en mai 2019 au système d'alerte rapide en cas de pandémie, appelé le Réseau mondial de renseignement de santé publique. Ils l'ont désactivé sans explication. Or, les experts ont démontré que ce système aurait pu aider non seulement des milliers de Canadiens, mais également le monde entier, en permettant de lutter plus efficacement contre la COVID-19.
En décembre et janvier derniers, le gouvernement avait été mis au fait des risques liés à cette maladie. À ma connaissance, en janvier, au moins cinq ministères fédéraux étaient conscients des risques que posait la pandémie pour la population canadienne, y compris sur les plans de la santé et de l'économie. À ce moment-là, le gouvernement, qui n'avait toujours aucune solution ni aucun plan en place, laissait pourtant des centaines de personnes infectées entrer au Canada. En février, le gouvernement expédiait déjà de l'équipement de protection individuelle indispensable en Chine, alors même qu'on mettait en garde les ministères canadiens que Pékin tentait de constituer une réserve mondiale d'équipement de protection individuelle. Tandis qu'il manquait de transparence quant à l'ampleur réelle de l'éclosion de coronavirus, et au moment même où les ministères l'avisaient de leurs réserves inadéquates, le gouvernement envoyait des fournitures à l'étranger et gazouillait au lieu de planifier.
Le gouvernement a non seulement ignoré nos questions à propos de la frontière, dont celle que mon collègue de Prince George a posée en janvier concernant la fermeture de la frontière aux vols en provenance de pays à risque, mais il a aussi accusé l’opposition d’intolérance. « Tout est sous contrôle », a affirmé la ministre de la Santé. En fait, pendant un mois et demi, elle a minimisé le risque que représentait cette pandémie pour notre pays. Voilà pourquoi je dis que la plupart des Canadiens avaient déjà perdu foi en elle à ce stade.
Les conservateurs ont proposé d’utiliser le régime d’assurance-emploi pour préparer l’économie à des interruptions. Plus tard, quand le gouvernement n’y a pas eu recours, nous lui avons demandé d’insister pour que le programme de subvention salariale de 10 % passe à 75 % de façon à pouvoir préserver les emplois pour que les gens puissent reprendre le travail après les fermetures de la première vague. Nous avons proposé cette option, la remise de la TPS et une aide au loyer plus rapide et plus directe pour les petites entreprises, et non les grands propriétaires qui ont malheureusement pris leur temps pour souvent finir par se retirer du programme. Il est dommage que, dans la plupart des cas, les libéraux aient pris du temps à mettre en place leurs programmes ou que ceux-ci n’aient pas été les bons. Ils ont dû instaurer non pas un, mais bien deux projets de loi d’urgence parce que le premier était lacunaire.
Nous avons tous travaillé très fort. Alors que les gouvernements du monde entier réagissaient à la pandémie, les Canadiens s'attendaient à ce que leur gouvernement travaille de façon efficace lui aussi. Ils s'attendaient à ce que leur premier ministre et leur ministre de la Santé tirent des leçons de leur défaillance initiale. Comme le premier ministre avait déclaré en mars que la mise en place du dépistage rapide représentait la priorité du Canada, nous devrions en ce moment être en mesure d'effectuer des centaines de milliers de tests rapides. Qui est responsable de cette défaillance? Cinq ministères du gouvernement fédéral étaient déjà au courant de la situation dès janvier. Le premier ministre a promis qu'on serait prêt pour la première, sans compter la seconde, vague du virus; or, on apprend que l'achat du premier test rapide a eu lieu hier, et qu'il a été autorisé aujourd'hui.
Plutôt que de demeurer un cancre à l'échelle internationale — et de prendre pour point de comparaison la mauvaise gestion de crise et les piètres résultats aux États-Unis —, nous devrions plutôt chercher à comprendre les stratégies mises en place par des pays comme la Nouvelle-Zélande, Taïwan, l'Australie et le Vietnam, puis en tirer les leçons qui s'imposent. Cela me rappelle une formation de survie au sol que j'ai suivie lorsque j'étais dans les forces aériennes. Alors que nous nous trouvions en zone sauvage, l'un des jeunes officiers participants a demandé à l'un des anciens sages trappeurs de Hinton, en Alberta, comment survivre à une attaque d'ours, et le vieux trappeur avisé lui a répondu: « Vous devez juste courir plus vite que votre ami ». Voilà qui me paraît résumer l'auto-évaluation du premier ministre concernant sa gestion de la pandémie.
Nous semblons courir un petit peu plus vite que nos amis du Sud, mais nous ne tirons pas de leçons des pays qui s'en sont bien sortis. Les mots-clics, l'inaction et les scandales en matière d'éthique sont des constantes de ce premier ministre. Les Canadiens s'attendent à plus, surtout dans le contexte de la plus grande crise que nous ayons vue de notre vivant. Alors que les familles s'inquiètent d'une deuxième vague, les Canadiens s'attendent à ce qu'on leur présente un plan et des réponses.
Comme mes collègues le savent, quand je parle de santé, je parle du rôle le plus important d'un gouvernement: assurer la santé et la sécurité de notre population.
Au Québec, on sait que le gouvernement n'a pas été à la hauteur de son rôle. Présenter une PCU avant un programme de subvention salariale a mis des emplois en danger. Attendre des mois pour un système de dépistage rapide, mais refuser le système de nos alliés a mis la confiance des citoyens en danger. Garder les frontières ouvertes à cause du politiquement correct a mis la santé des Canadiens en danger. Les familles québécoises et les familles canadiennes ont sacrifié beaucoup durant cette pandémie: les réunions avec les grands-parents, les mariages, les cérémonies de remise des diplômes.
En particulier, beaucoup de Québécois connaissent un membre de leur famille qui est tombé malade. Les CHSLD ont fait face à de grands défis. Nous connaissons tous la triste histoire du CHSLD Herron, mais ce qui me dérange beaucoup, c'est de savoir que le gouvernement libéral a attendu trop longtemps avant d'envoyer l'armée dans nos résidences. Même quand le gouvernement du Québec a demandé un effort du gouvernement fédéral, ce dernier a attendu. Les Canadiens sont fiers de nos militaires. Nos hommes et nos femmes en uniforme sont venus nous aider dans un moment de crise. Ils seraient restés plus longtemps, si les libéraux les avaient laissés faire leur travail.
Maintenant, le premier ministre fait de la petite politique, en imposant ses propres priorités en santé aux provinces. Les Canadiens ont vu assez d'erreurs des libéraux pour ne pas leur faire confiance.
Mon plan est clair: je vais augmenter les transferts en santé aux provinces de manière stable, prévisible et sans condition. C'est une question de respect des champs de compétence des provinces, de nos partenaires, parce que nous pouvons compter sur nos partenaires, sur nos préposés, sur nos infirmières, sur nos médecins, sur nos militaires, mais nous ne pouvons pas compter sur ce gouvernement.
Qui va veiller à ce que le Canada soit mieux préparé la prochaine fois? Qui va s'assurer que le Canada retiendra des leçons de la première vague et qu'il apportera des correctifs à certains des problèmes qui ont mis nos concitoyens en danger? Qui va s'assurer que les familles canadiennes au travail cessent d'être laissées pour compte par le gouvernement?
Les Canadiens sont encore en train d'apprendre à me connaître en tant que nouveau chef du Parti conservateur et chef de l'opposition officielle. Il n'y a que les plus mordus de politique qui ont écouté le discours que j'ai livré à 1 h 30 du matin. Mon deuxième grand discours, je l'ai prononcé sur le seuil de ma porte. À travers l'adversité, jusqu'aux étoiles.
À mesure que les Canadiens apprendront à me connaître, ils s'apercevront que je me fixe des normes élevées, tant pour moi que pour notre formidable équipe. Nous sommes un gouvernement en devenir, et nous n'acceptons ni la réponse lamentable du gouvernement actuel ni son incapacité à tirer des leçons en ces temps de crise.
Les Canadiens apprendront aussi que j'ai passé toute ma vie à tenter de défendre les intérêts du Canada. Je ne suis pas né en croyant que gouverner le pays m'était dû. J'ai travaillé fort toute ma vie pour servir le Canada et ses habitants et pour mériter la chance de diriger. C'est ce qu'il faut en politique quand on doit faire face à une crise, à une pandémie, à une reconstruction économique et à de l'incertitude sur la scène internationale: quelqu'un qui se bat pour faire en sorte qu'aucun Canadien n'est laissé pour compte et qui comprend l'importance du service et de la collectivité.
Beaucoup de Canadiens savent que je suis très fier d'être un ancien combattant. Je suis aussi fier d'être membre de la Légion royale canadienne et du Club Rotary. En fait, à la Chambre, il y a probablement des dizaines de membres du Club Lions, de la Légion, des Chevaliers de Colomb, du Club Kin, du Club Optimiste ou du Club Kiwanis. Depuis des décennies, les clubs philanthropiques, les organismes confessionnels et les groupes communautaires sont les piliers des collectivités fortes, et ils permettent aux Canadiens de se réunir pour accomplir de grandes choses. Le service d'abord.
Étant donné que j'ai grandi dans une famille qui travaillait pour General Motors, je sais aussi que certains des organismes qui contribuent à bâtir des collectivités fortes sont les syndicats. Les syndicats contribuent à bâtir des collectivités fortes. Ils encouragent la vie communautaire et les cultures organisationnelles où les travailleurs savent que quelqu'un défend leurs intérêts.
Une voix: C'est Harper qui vous a dit cela?
L'hon. Erin O'Toole: Monsieur le Président, les travailleurs savent que quelqu'un se bat pour eux, au lieu de simplement acquiescer à tout ce que le gouvernement dit, comme ce député-là. Ils savent que quelqu'un se bat pour eux quand ils sont malades. Ils savent que quelqu'un se bat pour eux pour éviter les droits de douane sur l'acier et l'aluminium, qui ont pourtant été autorisés par le gouvernement et qui sont un fardeau pour nos familles de travailleurs partout au pays.
Dans la rue où j'ai grandi, les voisins s'entraidaient. J'ai parlé de mon expérience personnelle quand ma mère était malade. Ma famille et mes voisins ont été là pour nous aider. Ils aidaient pour les repas. Ils veillaient à ce que les enfants soient bien. Dans les communautés tissées serrées, les gens prennent soin les uns des autres et instaurent une culture qui valorise la santé et le bien-être de tous les membres de la communauté. Chaque personne est importante.
Les conservateurs ne croient pas que les gros programmes du gouvernement sont la solution à tous les problèmes. En fait, un gouvernement trop lourd et imposant fait parfois partie du problème. De par sa nature, le gouvernement peut s'interposer entre les gens. Un gouvernement peut faire preuve de clémence, mais il peut aussi créer de la dépendance. Seules la communauté et notre appartenance à celle-ci peuvent nous offrir la solidarité.
Le premier ministre ne comprend pas les défis auquel le pays est confronté parce qu'il n'a jamais eu besoin de comprendre les défis des familles canadiennes moyennes. Depuis que le gouvernement actuel est au pouvoir, le Canada est moins uni, moins prospère et moins respecté sur la scène internationale, en grande partie parce que la communauté canadienne se retrouve affaiblie par ce gouvernement.
Le premier ministre aime prêcher que nous sommes tous solidaires, mais les Canadiens ont pu constater, à maintes reprises, que ce n'est pas vraiment le cas sous le gouvernement libéral. Le discours du Trône laisse de côté des millions de Canadiens, et tant pis pour la solidarité. Dans les faits, les gens ont souvent pu constater que le gouvernement actuel est avant tout solidaire des copains et de la famille du Parti libéral, et que les Canadiens ordinaires arrivent au deuxième rang; qu'il fait passer les lobbyistes influents des grandes entreprises avant le procureur général de son propre caucus; que la famille du premier ministre profite de certains avantages et que l'ancien ministre des Finances a vu à ce qu'on confie un programme à l'organisme de charité qui avait aidé la famille.
En pleine pandémie, les libéraux ont choisi d'aider leurs amis et les initiés bien branchés du parti. En pleine pandémie, ils ont choisi de retirer au Parlement son pouvoir de surveiller les dépenses, notamment leur plan de plusieurs millions de dollars visant à payer des bénévoles. J'ai parlé plus tôt de l'esprit communautaire qu'on observe au sein des syndicats, des clubs philanthropiques et des groupes confessionnels. Ce qu'il y a de merveilleux dans tout cela, c'est l'altruisme. Ces personnes n'ont pas besoin d'être rémunérées. Quelle idée originale pour un gouvernement tentaculaire et un parti axé sur l'intérêt de ses initiés bien branchés! Le gouvernement abandonne les Canadiens qui ne font pas partie des initiés du Parti libéral.
Les libéraux ont octroyé un marché à fournisseur unique à un député dont la démission était si récente que la banquette qu'il venait de quitter n'avait même pas encore eu le temps de refroidir. Ils appliquent une exception au nom de la sécurité nationale dans le but de camoufler leurs décisions en matière d'appels d'offres pendant la pandémie. Pensons-y: le gouvernement invoque des motifs de sécurité nationale pour éviter que les Canadiens sachent qui a obtenu les contrats relatifs aux blouses d'hôpital et aux masques N95. Si ces renseignements étaient divulgués, la sécurité nationale serait-elle réellement compromise, ou est-ce plutôt les chances de réélection des libéraux qui le seraient?
Le succès électoral du premier ministre repose sur une politique de la division entre les Canadiens: une province contre une autre, une industrie contre une autre, les régions rurales contre les régions urbaines, les amis du Parti libéral et le Club Laurier contre tous les autres. Le premier ministre conserve la même approche avec le discours du Trône. Il n'a pas rendu le Canada plus fort ou plus résilient. Il n'a pas montré que nous avons tiré des leçons de la première vague de la pandémie. Pourtant, il exclut des gens de sa vision pour rebâtir en mieux.
Les libéraux diabolisent les Canadiens qui travaillent dans le secteur des ressources ou qui ont appris à chasser avec leur famille. Ils rejettent des gens en raison de leurs points de vue différents ou de leur foi religieuse. Des groupes qui avaient recours au programme d'emplois d'été et qui avaient l'intention de cultiver un esprit communautaire ont été exclus à cause de leurs liens avec une église, une mosquée, un gurdwara ou une synagogue. Comment peut-on alors être rassembleur?
Les gens ne s'entendent pas toujours avec leurs voisins. Cependant, l'hiver venu, une personne est bien reconnaissante lorsque quelqu'un a pelleté son entrée avant qu'elle rentre à la maison à la fin de la journée. Quand un voisin rapporte la poubelle de recyclage d'un autre ou offre de promener le chien, un sentiment d'appartenance se développe. Rebecca et moi l'avons senti au quotidien lorsque des amis et des voisins nous ont laissé des repas. Sa meilleure amie, Dhan, a laissé du Tim Hortons sur le pas de la porte.
Voilà ce qui fait la force d'un pays. Voilà ce qui donne de l'espoir aux gens à l'approche d'une deuxième vague, car les Canadiens savent que les gens de leur collectivité leur rendront la pareille s'ils sont en difficulté ou confinés à cause de la COVID-19.
La plupart des Canadiens n'aideraient-ils pas ce voisin, tout comme le nôtre m'a aidé lorsque j'étais enfant, tout comme des voisins ont aidé ma famille cette semaine? Les gens décideraient-ils de ne pas aider ce voisin parce qu'il a travaillé dans le secteur pétrolier ou parce qu'il vient de l'Alberta ou de Terre-Neuve-et-Labrador? N'est-ce pas ce que l'on commence à voir lorsqu'on choisit avec qui on veut rebâtir en mieux?
C'est la voie que le gouvernement semble avoir choisie. C'est la vision qui est présentée dans le discours du Trône, une vision qui amène à juger une personne en fonction de l'emploi qu'elle occupe ou de son lieu de résidence, si elle est assez chanceuse pour avoir un emploi après la pandémie. C'est la vision d'un Canada où le gouvernement choisit les emplois que les gens occuperont et les voitures qu'ils conduiront, un Canada où des millions de Canadiens sont délibérément laissés pour compte et se font dire que le pays sera rebâti en mieux sans eux.
Le premier ministre m'a critiqué pour avoir dit que nous avons des problèmes d'unité nationale. Il y a cinq ans, lorsque j'ai été assermenté au Conseil privé, le Bloc québécois n'était pas un parti officiel. Le mouvement du Wexit n'existait pas.
Maintenant, le pays compte maintenant plus d'abonnés à une liste de diffusion qui parle de sécession qu'il y a de membres au Parti libéral du Canada. Voilà le bilan du premier ministre. Nous l'en tiendrons responsable.
Comme je l'ai dit durant ma première conversation avec lui, la tâche la plus importante du premier ministre du Canada consiste à soutenir les familles canadiennes et à garder notre fédération unie. Il faut respecter la dignité inhérente au travail, que ce soit dans le secteur forestier dans l'Ouest canadien ou au Québec, dans le secteur pétrolier, dans le secteur manufacturier ou dans le secteur de l'aluminium au Saguenay. Quand les gens utilisent le fruit de leur travail pour épargner en vue d'acheter une maison ou se dévouent pour payer les études de leurs enfants, c'est que pour eux, le travail a quelque chose de noble. Ces gens croient faire partie de quelque chose de plus grand qu'eux. Leur vision du travail leur procure de la valeur et de la dignité qui vont bien au-delà d'un simple chèque de paie.
Il est temps que le gouvernement pense de la même façon et qu'il accorde de la valeur à l'argent des contribuables, aux travailleurs canadiens et à leur labeur, plutôt qu'au secteur dans lequel ils œuvrent.
Les libéraux semblent toujours l'oublier, mais le gouvernement fédéral a un allié central dans la gestion de cette pandémie. C'est un allié qui connaît bien les besoins de la population et qui travaille fort pour éduquer, soigner et faire travailler nos gens. Cet allié, ce sont nos provinces.
Les libéraux gouvernent toujours comme si le pouvoir leur revenait de naissance: parlez-en au premier ministre. Quand on est le « natural governing party » du pays, on gouverne en confrontation, pas en collaboration.
Les libéraux se trompent. Notre pays est une confédération, une alliance des provinces. Les provinces partagent une destinée commune et un rêve commun. Le premier ministre du Canada doit être le trait d'union qui les unit.
Comme premier ministre, je vais être partenaire, pas paternaliste. Ceci est ma vision du fédéralisme, un fédéralisme décentralisé qui fait confiance aux provinces, qui encourage l'exploitation des ressources de l'Ouest et qui respecte la nation québécoise. Avec les libéraux, ces sujets sont tabous. Ce n'est pas assez moderne pour eux. Cette arrogance libérale doit cesser. Le pays n'a pas été fondé par Pierre Elliott Trudeau, mais par John A. Macdonald et Georges-Étienne Cartier.
Le Canada n'est pas un pays postnational, sans histoire, sans identité. C'est une alliance entre deux peuples fondateurs en collaboration avec les Premières Nations. Les libéraux n'ont pas le monopole de l'identité canadienne. Ils n'ont pas le monopole de la liberté de parole. Ils n'ont surtout pas le monopole de notre fierté nationale.
Le premier ministre aime faire peur en parlant du discours de la droite. Il aime nous traiter d'intolérants. Il ne réalise pas que, sous sa gouverne, le séparatisme dans l'Ouest menace maintenant notre pays et le Bloc québécois est revenu en force, tout cela à cause de l'arrogance de ce gouvernement.
Le temps est venu pour un premier ministre qui va unir les Canadiens. On ne peut pas se permettre d'être divisés. On a un pays à rebâtir.
Pour beaucoup trop de Canadiens, la dignité que confère un emploi en a pris un coup à cause de la COVID-19, en particulier dans les petites entreprises familiales. Pour en revenir aux collectivités fortes, ce sont souvent les petites entreprises qui donnent sa véritable raison d'être à la collectivité.
Pinnacle Music Studios, le magasin de musique du centre-ville de Belleville, en Ontario, appartenait à Ken et Janet Harnden. Il vient juste de fermer ses portes après 25 ans d'existence. Au sommet de leur gloire, ils donnaient des cours de musique à 600 élèves toutes les semaines, et Alan Doyle, de Great Big Sea, y faisait un saut quand il était en ville. Ils ont vraiment contribué à rapprocher les gens grâce à la musique et à leur esprit communautaire. Leur chaîne d'approvisionnement a été dévastée par la COVID-19 et aucun des programmes du gouvernement ne correspondait à une petite entreprise familiale comme la leur. Ils ont récemment pris la décision difficile, après une génération, de mettre la clé sous la porte.
Le légendaire Ranchman's Cookhouse & Dancehall de Calgary, représentatif de la culture western depuis un demi-siècle, a cessé ses activités ce mois-ci à cause de la COVID-19, et la propriété est à louer pour la première fois de son histoire. Des restaurants comme Campagnolo et Federico's Supper Club, à Vancouver, ont dû fermer définitivement leurs portes.
Des petites entreprises qui font rayonner des collectivités, notamment Caribou Crossing Trading Post, près de Carcross, au Yukon, peinent à rester ouvertes depuis que la COVID-19 a paralysé le tourisme. Des générations de guides pourvoyeurs du Nord du Canada, qui jouent un rôle important dans l'économie des régions rurales, certes, mais qui sont également des gardiens dévoués de l'environnement et de la faune, n'ont rien sur quoi se rabattre. Certains entrepreneurs ont été obligés de réhypothéquer leur maison pour pouvoir assurer la survie de leur entreprise sur la rue principale. D'autres se sont recyclés pour trouver des façons novatrices d'aider leur communauté pendant la crise, comme la propriétaire de Sohma Naturals, à Digby, en Nouvelle-Écosse, qui est passée de la confection de crème contre l'érythème fessier à la production de désinfectant pour les mains.
Ces petites entreprises sont le fondement même de collectivités solides. Le Canada n'a pas besoin qu'elles se rebâtissent en mieux, et elles n'ont pas besoin que le gouvernement fédéral leur dise qu'elles font du bon travail.
Le gouvernement doit rebâtir des économies plus fortes et plus efficaces en donnant aux petites entreprises le soutien dont elles ont besoin pour assurer leur relance et leur réussite après la COVID-19. Nous devons veiller à ce qu'il n'y ait pas davantage de Canadiens qui sont laissés pour compte, comme ceux dont il n'a pas été question dans le discours du Trône. Choisir des gagnants et des perdants alors que nous sommes au beau milieu d'une pandémie, comme le fait le premier ministre, témoigne d'un manque de leadership et du non-respect d'un engagement envers les Canadiens.
L'approche paternaliste du gouvernement fédéral laisse aussi pour compte les communautés autochtones. En effet, les communautés autochtones avaient été renforcées par la création et l'acquisition d'entreprises, notamment de petites entreprises, uniquement pour voir disparaître les débouchés dans les domaines des services de traiteur pour les exploitations minières éloignées, de la sécurité et de la construction. Tous les Canadiens, y compris les entrepreneurs et les familles autochtones, devraient pouvoir bénéficier de la prospérité du pays, notamment celle de notre secteur des ressources.
Les communautés autochtones ont connu plus que leur part de tragédies. C'est pourquoi, à l'instar de nombreux députés présents ici aujourd'hui, je porte de l'orange pour montrer que je suis en faveur de la réconciliation. C'est pourquoi nous avons posé plusieurs questions sur le sujet aujourd'hui. C'est aussi pour cela que j'ai été déçu d'entendre le ton condescendant du premier ministre quand il a dit qu'il était ravi d'entendre les conservateurs parler de réconciliation.
Les deux partis n'ont pas un bilan très reluisant en ce qui concerne les Autochtones, et plus particulièrement les pensionnats autochtones. Le ton condescendant du premier ministre démontre son ignorance du dossier. En effet, le dernier premier ministre à avoir ouvert des pensionnats autochtones était Pierre Trudeau. C'est Brian Mulroney qui a mis fin à ce programme, et c'est Stephen Harper qui a présenté des excuses aux survivants, ce qui m'a rendu fier. Il est vrai qu'il nous reste encore beaucoup à faire de notre côté, mais c'est aussi le cas des libéraux. Les Canadiens autochtones en ont assez des séances de photos, des mots-clics, de l'inaction et de l'absence de progrès.
Pour les conservateurs en particulier et pour les entrepreneurs autochtones, la réconciliation signifie des occasions, de la collaboration et une participation à l'économie canadienne. Soutenir les entreprises autochtones, consolider l'économie des communautés autochtones, développer les chaînes d'approvisionnement autochtones et offrir aux jeunes Autochtones un meilleur avenir sont tous des éléments de notre engagement en matière de réconciliation.
Les entreprises autochtones embauchent des travailleurs locaux et réinvestissent dans leur communauté, mais elles ne peuvent toujours pas présenter de soumissions pour des contrats du gouvernement fédéral. Le discours du Trône ne contenait rien à ce sujet non plus. Près d'un demi-billion de dollars se sont envolés et, aujourd'hui, mon collègue a parlé de coupures de la connectivité haute vitesse dans les collectivités autochtones rurales. Est-ce vraiment une priorité? C'est bien ce qu'il soutient.
Nous avons besoin d'un gouvernement sérieux; un gouvernement qui économise durant les bons jours pour préparer les mauvais jours; un gouvernement qui encourage la croissance économique; un gouvernement qui offre la paix, l'ordre et une bonne gouvernance éthique. C'est ce que nos ancêtres ont toujours fait. C'est ce que les conservateurs veulent continuer à faire et c'est ce que je vais faire comme premier ministre.
En temps de crise et d'incertitudes, ce n'est pas le moment de faire des expérimentations sociales comme celles annoncées dans le discours du Trône. C'est comme si juste assurer de bons emplois pour les familles canadiennes n'était pas assez prestigieux pour ce premier ministre. C'est comme s'il fallait absolument des mots-clics, des gazouillis et bien paraître à l'ONU. C'est comme s'il fallait que tous les Canadiens travaillent pour une entreprise de haute technologie pour être heureux. Peut-être que le premier ministre devrait rencontrer le vrai monde, peut-être qu'il devrait rencontrer les petits entrepreneurs qui ont tout risqué pour leur entreprise, des entreprises comme le restaurant La Normandise à Saguenay, une entreprise familiale qui existe depuis 30 ans et qui a fermé ses portes à cause de la pandémie et d'une aide fédérale mal adaptée; des institutions montréalaises comme L'Entrecôte Saint-Jean et la librairie Olivieri, qui ont trop souffert de l'incertitude. Entre les cônes orange, les taxes et la paperasse, les PME sont tannées. Pourtant le gouvernement libéral continue de rouler sur l'autoroute des dépenses sans limites.
Il a même mis le ministre des Finances dehors parce qu'il ne voulait pas faire exploser la dette. Si au moins l'argent allait aux Canadiens et non aux amis libéraux du scandale UNIS. Cette dette, ce seront nos enfants et nos petits-enfants qui vont la payer. Elle n'est pas imaginaire et, quand les libéraux refusent de développer nos ressources, quand ils refusent de se battre pour le bois d'œuvre, quand ils refusent d'arrêter des blocus illégaux, ils mettent la survie de nos programmes sociaux en danger. Le financement de nos hôpitaux, de nos universités et de nos pensions pour nos aînés, la dette libérale met tout cela en danger. Oui, c'est le temps d'un gouvernement sérieux. Le pays en a besoin.
La principale tâche du premier ministre du Canada lorsqu'il représente le pays à l'étranger consiste à défendre les intérêts et les valeurs du Canada. Il faut également favoriser l'établissement de liens solides avec nos alliés. Défendre nos intérêts ne signifie pas qu'il faille faire cavalier seul.
Depuis trois décennies, un compromis difficile s'est installé avec les pays sans économie de marché et avec les pays qui ne veulent pas de la démocratie et de la diplomatie reposant sur des règles. Notre croyance, en tant que conservateurs, dans le libre marché et l'influence positive du capitalisme n'a d'égale que notre engagement envers la liberté et la démocratie internationales lorsqu'il est question de la Chine communiste.
En tant que conservateurs, nous considérons généralement que les droits de douane nuisent aux consommateurs. Le libre-échange devrait mener à des pays plus libres et à une plus grande prospérité, puisque le marché dirige les ressources économiques vers les endroits où la production et l'écoulement des biens sont encouragés, pour le plus grand bénéfice du plus grand nombre de personnes.
Je crois toujours au libre-échange, mais je crois aussi au commerce équitable, avec des pays qui respectent les règles. Je crois au libre-échange entre des pays libres et démocratiques. Je crois au libre marché, au libre-échange et même à la libre circulation entre le Canada, le Royaume-Uni, l'Australie et la Nouvelle-Zélande au sein de l'organisation CANZUK. Je crois aussi que nous devons résister aux tendances protectionnistes de nos amis américains parce que nous faisons plus d'un milliard de dollars d'affaires avec eux chaque jour, parce que l'aluminium nord-américain de Kitimat et du Saguenay a contribué à la victoire lors de la Seconde Guerre mondiale, parce que depuis les années 1960 et le Pacte de l'automobile, nous avons une industrie manufacturière et sidérurgique intégrée en Amérique du Nord. Nous devons rappeler tout cela à nos amis américains. Malheureusement, nous devons également le rappeler au gouvernement du Canada.
Je pense que nous devrions établir de nouvelles relations, et surtout renforcer nos liens avec l'Inde, et nouer des liens économiques plus étroits avec le régime démocratique de Taïwan. Le prix à payer pour faire des affaires avec le régime communiste de Pékin est trop élevé. Le prix à payer pour les travailleurs canadiens de l'automobile, de l'acier et de l'aluminium est trop élevé. Le prix à payer pour obtenir des équipements de protection individuelle et des produits médicaux sûrs et fiables en cas de pandémie est trop élevé. Le prix à payer pour les collectivités canadiennes et les Canadiens laissés pour compte est trop élevé.
La Chine a fait fi de presque toutes les conditions qu'elle avait acceptées lors de son adhésion à l'OMC. Elle fait de l'ingérence par l'entremise de ses entreprises d'État, pratique qui ne serait tolérée de la part d'aucun autre État membre de l'OMC. Depuis plus d'une décennie, les principales exportations de la Chine ont souvent donné lieu à des violations de renseignements personnels numériques au moyen de la technologie de l'information et à des contrefaçons. Je l'ai constaté personnellement quand j'ai travaillé dans le secteur privé pour empêcher l'augmentation des exportations de produits contrefaits dangereux en provenance de la Chine continentale. Et, nous n'avons même pas encore parlé du terrible nettoyage ethnique des musulmans ouïghours, de la création d'une police d'État sur le territoire jadis libre de Hong Kong en vertu d'une entente reposant sur le principe « un pays, deux régimes », de l'expansion rapide des forces militaires chinoises dans la mer de Chine méridionale, de l'affirmation de la Chine en tant qu'État quasi arctique et de la répression des communautés chrétiennes sur le territoire chinois.
Qu'on ne se trompe pas. J'appuie le libre-échange, mais le coût des relations commerciales avec Pékin est tout simplement en train de devenir trop élevé et l'approche du gouvernement est déconnectée de la réalité. Devons-nous continuer d'ignorer l'existence de camps de rééducation dans l'Ouest de la Chine simplement pour faire croître nos exportations ou serait-il préférable d'ouvrir de nouveaux marchés, de collaborer avec nos alliés pour rééquilibrer le commerce mondial et montrer au parti communiste à Pékin que nos valeurs ne sont pas à vendre? Pour ce faire, nous devons aider les entreprises canadiennes à trouver de nouveaux débouchés, particulièrement dans la région indo-pacifique, et nous libérer de la dépendance à la Chine.
Nous devons également faire preuve d'un engagement envers le libre-échange et la liberté. Sous la direction du premier ministre, le Canada est devenu moins uni, moins prospère et moins respecté sur la scène mondiale. Ce soir, j'ai parlé de quelques-uns des dizaines de milliers de Canadiens laissés pour compte dans le discours du Trône. Nos collectivités s'affaiblissent, les familles s'inquiètent et la Confédération est mise à rude épreuve.
Le premier ministre divise notre pays entre l'Est et l'Ouest, efface notre histoire et nous embarrasse sur la scène internationale.
Les petites entreprises battent de l'aile. Après avoir été accusées il y a trois ans de frauder le fisc, les entreprises familiales ont été en grande partie laissées pour compte dans la réponse à la COVID. Par conséquent, des dizaines de milliers d'entre elles se trouvent maintenant au bord de la faillite. Elles n'ont pas besoin de rebâtir en mieux, elles ont besoin de rester ouvertes pour que la famille puisse survivre.
Les Canadiens en ont assez d'être dressés les uns contre les autres — un secteur contre un autre, les régions rurales contre les régions urbaines et l'Ouest contre l'Est —, car il ne s'agit que d'une bataille entre voisins.
Alors qu'il nous faut plus que jamais être unis, travailler ensemble, nous entraider, le Canada n'a pas besoin d'un autre slogan ou d'un autre mot-clic. Il a besoin d'un plan. Il n'a pas besoin d'une tête d'affiche, il a besoin de quelqu'un de compétent. Ce n'est pas d'indifférence dont les gens ont besoin, mais plutôt d'espoir, celui qui découle du coup de main qu'on reçoit pour retrouver du travail. Il faut rebâtir un pays plus fort et cela ne peut se faire que dans un Canada uni où la prospérité s'étend à tous, que ce soit dans les petits villages isolés de Terre-Neuve, au Saguenay, dans le secteur manufacturier de Windsor, le secteur pétrolier de l'Alberta ou la vallée du bas Fraser en Colombie-Britannique. Dans ce Canada-là, personne n'est laissé pour compte.
Le Canada a besoin de quelqu'un qui se batte pour ceux qui travaillent et qui sont fiers de travailler.
Le Canada a besoin d'être dirigé par quelqu'un qui pense à tous les Canadiens et a un plan pour tout le pays et non pas seulement pour les régions où on vote libéral. Le Canada est un grand pays qui repose sur des collectivités qui n'ont jamais hésité à se soutenir mutuellement. C'est pour cela que tant de Canadiens ont l'impression que la prorogation et le discours du Trône qui voulait faire oublier l'affaire UNIS n'ont rien fait pour eux. Je veux que tous ces Canadiens, surtout ceux qui se sentent oubliés, ceux qui font la file pour un dépistage rapide et ceux qui craignent de perdre leur emploi dans la deuxième vague de COVID, sachent que je suis fier de diriger un futur gouvernement conservateur fort et uni et j'espère, au cours des mois qui viennent, faire en sorte qu'un plus grand nombre de ces Canadiens voient un conservateur lorsqu'ils regardent dans le miroir le matin.