Madame la Présidente, c'est un honneur de prendre la parole en réponse au discours du Trône, qui, comme nous le savons, n'est en gros rien d'autre qu'un discours que nous avons déjà entendu. Des promesses semblables avaient été faites en 2015. Dans le discours du Trône d'hier, nous avons eu droit à une longue liste de promesses non tenues par les libéraux dans des domaines qui comptent, sur des questions qui sont importantes aux yeux des Canadiens.
Cette pandémie a révélé les lacunes du filet de sécurité sociale. Il y a des gens qui sont dans une situation difficile à l'heure actuelle, qui ont du mal à avoir un emploi, à se loger et à nourrir leur famille. Dans la situation actuelle, les paroles ne suffisent pas. Il faut agir. Comme je viens de le dire, la pandémie a révélé d'énormes lacunes dans le filet de sécurité sociale. Il s'agit de choses dont les néo-démocrates parlent depuis un certain temps, comme les 10 jours de congés de maladie payés, un élément important pour permettre aux gens de prendre soin d'eux lorsqu'ils sont malades au lieu d'aller travailler et infecter leurs collègues ou, encore, de rester à la maison pour s'occuper d'un enfant qui présente des symptômes du virus.
On ne peut revenir en arrière. On constate que bien des choses clochent à l'heure actuelle pour la population. La pandémie a mis les failles en lumière. Tout le monde ne bénéficie pas du système de soins de santé et nombreux sont ceux qui perdent leur travail et n'arrivent pas à joindre les deux bouts. Même avec la PCU, bien des gens n'arrivent pas à payer les factures. Or, la PCU se termine dans neuf jours et les experts disent que nombre de Canadiens recevront une prestation moindre. Pourtant, certains prestataires ont perdu leur entreprise ou ont dû fermer leurs portes pour protéger la santé publique. Maintenant, le gouvernement envisage de les pénaliser.
Les Canadiens étaient enthousiastes à la perspective du discours du Trône. Ils s'attendaient à une transformation du système. Le gouvernement a parlé de rebâtir sur des bases plus solides, mais il est vraiment navrant de constater qu'il a fait abstraction d'énormément de choses. Voyons un peu de quoi le gouvernement n'a pas parlé. Il a brièvement fait mention de la crise des opioïdes. En fait, le gouvernement libéral n'a même pas déclaré qu'il s'agit d'une urgence de santé publique. Or, en Colombie-Britannique, uniquement en août, 147 personnes ont perdu la vie à cause des opioïdes. Les victimes de ce fléau sont nos filles, nos fils, nos frères, nos soeurs et nos cousins. Des membres de nos familles et de nos collectivités meurent, empoisonnés par des drogues contaminées, mais le gouvernement n'a pas encore élaboré de plan pour sauver la vie de ces gens.
Le discours du Trône ne fait aucunement mention des anciens combattants. C'est incroyable! Ces gens ont risqué leur vie pour servir et protéger les Canadiens, et beaucoup d'entre eux souffrent de stress post-traumatique. Certains anciens combattants ont vu leur demande aller grossir l'arriéré de plus de 50 000 demandes que le gouvernement n'a même pas encore commencé à traiter. Il y a de plus en plus d'anciens combattants sans abri.
La Direction nationale de la Légion royale canadienne a demandé l'aide du gouvernement dans une lettre indiquant qu'une légion sur dix au pays songe à fermer définitivement. La Direction de la Colombie-Britannique et du Yukon affirme dans une lettre que quatre légions sur dix pourraient fermer leurs portes. Le discours du Trône est muet à ce sujet. Ce discours est censé porter sur les intentions du gouvernement. De toute évidence, il compte laisser tomber les anciens combattants. C'est absolument honteux. Il devrait répondre aux anciens combattants. On n'a même pas répondu à leurs demandes d'aide. Voilà qui met en lumière l'importance des laissés-pour-compte.
On a promis de l'aide aux étudiants. Le 24 avril dernier, ma fille a entendu au bulletin de nouvelles que le premier ministre disait que le gouvernement avait besoin de l'aide des étudiants, qu'il savait que les entreprises où ils travaillaient étaient fermées, qu'ils n'auraient pas d'emploi d'été et qu'ils devaient faire du bénévolat. Ma fille a fait sa part en livrant de la nourriture à la banque alimentaire locale avec ses amis. Puis, le 25 juin, le premier ministre a annoncé qu'un programme destiné à aider les étudiants commençait ce jour-là. Les étudiants se sont sentis trahis et se sont demandé comment une telle chose pouvait se produire. Puis, il y a eu le scandale UNIS et aucune aide ne s'est matérialisée.
Il n'y avait rien dans le discours du Trône au sujet des étudiants. Une somme de 900 millions de dollars leur est toujours allouée, et il faut qu'elle leur parvienne. Si on fait le calcul, chaque étudiant du pays pourrait recevoir 450 $ pour ses frais de scolarité. Beaucoup d'étudiants ne savent pas comment ils vont parvenir à terminer leur année scolaire. Le gouvernement ne les aide pas. Ils se posent des questions. Ils représentent notre avenir et il est important que nous investissions en eux.
Je n'ai rien vu au sujet du saumon sauvage dans le discours du Trône. C'est en Colombie-Britannique que coule le fleuve Fraser, la plus importante rivière à saumon au monde. L'an dernier, il est remonté moitié moins de saumons que la pire montaison jamais enregistrée auparavant, et cette année, le nombre de saumons est encore moitié moindre que l'an dernier. Notre saumon sauvage est en voie de disparition, et le discours du Trône ne contient rien à ce sujet. Nous avons besoin d'aide. Nous avons besoin d'un gouvernement qui comprend l'importance du saumon pour les Britanno-Colombiens.
Sur le thème de la Colombie-Britannique, ma collègue de Vancouver-Est a fait inscrire une question au Feuilleton pour savoir comment la Stratégie nationale sur le logement se déploie pour les gens. Je vais dire à la Chambre comment elle se déploie en Colombie-Britannique. Nous avons 0,5 % du Fonds national de co-investissement pour le logement, qui est doté de 1,46 milliard de dollars, ce qui est confirmé par une question au Feuilleton. Les députés devraient sans attendre demander aux sans-abri comment cela se passe pour eux. Dans nos communautés, il s'agit d'une réalité bien concrète.
Le discours du Trône passe sous silence le logement des Autochtones en milieu urbain. Quatre-vingts pour cent des Autochtones vivent hors des réserves. Beaucoup d'entre eux sont sans abri et ne reçoivent pas l'aide dont ils ont besoin de la part du gouvernement fédéral. La province de la Colombie-Britannique sait qu'elle ne reçoit pas de financement. C'est également l'opinion du ministre de la province, qui se bat avec acharnement pour que les gens aient un logement. Nous construisons actuellement dans la province la moitié des logements sociaux du pays, et je suis très fier du travail accompli par le gouvernement provincial, qui pourrait d'ailleurs faire beaucoup plus avec l'aide du gouvernement fédéral.
Il y a tellement d'éléments manquants dans le discours du Trône. Par exemple, on n'y retrouve toujours pas de solution concernant l'Aide d'urgence du Canada pour le loyer commercial. Le gouvernement continue de compter sur les propriétaires, et c'est pour cette raison que seulement un tiers de l'argent a été versé. Seulement 15 % des propriétaires ont présenté une demande dans le cadre de ce programme. Par contre, le programme n'a pas été amélioré pour permettre aux locataires de présenter une demande, alors que ce sont eux qui ont le plus besoin d'aide.
Je félicite le gouvernement d'avoir répondu à notre demande, soit de faire passer la subvention salariale aux entreprises de 10 % à 75 %. Nous sommes reconnaissants que les libéraux acceptent de collaborer avec nous. La semaine dernière, nous avons envoyé une lettre demandant au gouvernement de prolonger la subvention salariale, et il a honoré cette demande. Il s'agit de mesures d'aide très importantes pour les PME de notre pays, et j'invite le gouvernement à améliorer le programme d'Aide d'urgence du Canada pour le loyer commercial.
Le gouvernement affirme que sa relation la plus importante est celle qu'il entretient avec les peuples autochtones du Canada. Pourtant, le document « Appels à la justice » de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées a été déposé il y a plus d'un an. Une habitante de ma circonscription, Chantel Moore, est morte à l'anniversaire du dépôt de ce document et le gouvernement n'a rien fait pour donner suite aux appels à la justice. Il n'a toujours pas donné suite au rapport de la Commission de vérité et réconciliation.
Lorsqu'il s'agit de respecter les droits des Autochtones, nous pouvons nous tourner vers l'affaire des Nuu-chah-nulth. Le gouvernement a dépensé 19 millions de dollars en honoraires d'avocats pour se battre contre eux. Les Nuu-chah-nulth se trouvent actuellement dans la même situation que les Micmacs suivant le jugement rendu dans l'affaire Marshall en 1999. Ils sont frustrés. Ils veulent simplement pouvoir s'assurer une subsistance convenable. Ils veulent juste nourrir leur famille. Ils veulent être sur l'eau en train de pêcher et non dans une salle d'audience, mais le gouvernement ne fait rien. Il n'y a rien dans le discours du Trône à ce sujet. Le gouvernement n'a pas prévu de ressources pour les tables de négociations. Il envoie sciemment ses négociateurs à la table les mains vides. En quoi est-ce la façon de traiter sa relation la plus importante? Les gens vivent dans des conditions terribles et essaient de trouver un moyen de nourrir leur famille. Ce n'est pas honorable.
Les libéraux ont parlé de planter des arbres. Or, depuis leur dernier discours du Trône, ils n'en ont planté aucun. Au chapitre de l'énergie propre, ils n'ont atteint aucune des cibles de lutte contre les changements climatiques qu'ils ont fixées, pas une. Ils ont parlé de l'Internet à large bande. C'est une promesse qu'ils ont déjà faite. En ce qui a trait à l'assurance-médicaments, les gens souffrent, car ils ne peuvent pas se procurer leurs médicaments. C'est en 1997, dans le livre rouge de Jean Chrétien, que les libéraux avaient promis d'adopter cette mesure, et ils font encore cette promesse aujourd'hui. Nos collègues du Québec, où on a instauré un programme de garde d'enfants à l'échelle de la province, nous ont appris que 70 000 parents sont maintenant retournés au travail et que le PIB du Québec a augmenté de 2 %.
Il est primordial que les libéraux cessent de parler et qu'ils prennent cette mesure dès maintenant pour faire bouger les choses. Le moment est venu d'agir. La situation est urgente, et il faut que le gouvernement agisse. Nous serons ici pour continuer à faire pression sur les libéraux afin qu'ils tiennent les promesses contenues dans le discours du Trône. Ils peuvent compter sur les néo-démocrates à cet égard. C'est ce que nous avons fait tout au long de la pandémie, et nous serons là tous les jours pour défendre les Canadiens ordinaires.