Monsieur le Président, je demande votre autorisation pour la tenue d'un débat d'urgence ce soir.
Les récentes révélations selon lesquelles plusieurs membres de la famille immédiate du premier ministre ont reçu près de 300 000 $ de l'organisme UNIS soulèvent de graves questions quant à la décision du gouvernement de conclure une entente de 900 millions de dollars avec ce même organisme. À cela s'est ajoutée la révélation de liens supplémentaires entre le premier ministre, le ministre des Finances et cet organisme.
J'estime évident que la question justifie la tenue d'un débat d'urgence.
Le premier ministre et le ministre des Finances admettent qu'ils ont eu tort de ne pas se récuser de la décision du Cabinet à l'égard de ce marché. Les députés conservateurs ont écrit à la GRC pour demander la tenue d'une enquête criminelle. De plus, le commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique a amorcé une enquête afin de déterminer si le premier ministre et le ministre des Finances ont enfreint la Loi sur les conflits d'intérêts.
De plus en plus de détails font surface concernant la relation entre les diverses entités chapeautées par l'organisme UNIS, notamment les échanges de fonds entre la division caritative et la société lucrative. Cet organisme fournit une tribune et un appui aux politiciens libéraux, ces mêmes politiciens qui prennent ensuite les décisions à savoir si un marché à fournisseur unique sera octroyé à cet organisme, ce qui, selon moi, relève du rôle administratif du gouvernement.
De plus, lorsqu'elle étudie une demande de débat d'urgence, la présidence tient généralement compte des autres possibilités qu'auront les partis de l'opposition d'aborder le sujet en question. Je tiens à souligner qu'on empêche la Chambre des communes de siéger depuis la mi-mars. Nous n'avons pas de journées de l'opposition. Nous n'avons pas la possibilité d'inscrire des questions au Feuilleton. La motion du gouvernement visant en réalité à mettre de côté le Parlement a privé ce dernier d'un grand nombre des outils dont il dispose normalement.
Il n'y aura pas de journées de l'opposition prochainement. Il s'agit clairement d'une question d'intérêt public. Nous espérions avoir la possibilité de poser des questions au premier ministre à ce sujet aujourd'hui. La semaine dernière, il a indiqué qu'il serait à la Chambre pour répondre aux questions aujourd'hui, mais il a pris un congé personnel.
J'espère que cette demande sera approuvée pour permettre aux députés et au gouvernement de creuser cette affaire sordide dans laquelle se retrouve le premier ministre.