Merci, madame la présidente.
Je pense que nous pouvons mettre certaines choses en perspective par rapport à ce qui a été dit hier.
Je pense que l'un des problèmes pour le gouvernement, c'est que l'organisme UNIS et les frères Kielburger ne se sont pas inscrits au registre des lobbyistes. Par conséquent, nous ne savons pas de quelle façon ils communiquent avec le gouvernement, et je pense que c'est très problématique.
Les petits organismes de bienfaisance, les organismes de bienfaisance de tout type, sont inscrits au registre des lobbyistes pour des raisons de transparence. À mon avis, le fait que les frères Kielburger aient estimé qu'ils n'avaient pas besoin de s'inscrire auprès du Commissariat au lobbying leur a causé beaucoup de problèmes et a certainement fait du tort au gouvernement.
Il y a une question sur le plan des relations qui est importante. En ce qui concerne la famille, je voudrais attirer votre attention sur quelques éléments. Tout d'abord, au départ, on nous a amenés à croire que la famille du premier ministre était rémunérée parce que Margaret Trudeau est une personnalité publique exceptionnelle. Je pourrais certainement comprendre pourquoi elle a une carrière solide, mais ce que nous avons découvert hier, qui était vraiment choquant, c'est qu'on a dit au conseil d'administration de l'organisme UNIS que personne n'était payé, et pourtant, les Trudeau l'ont été. À ce sujet, les frères Kielburger ont dit qu'ils n'ont pas reçu des honoraires de conférencier, mais qu'ils avaient été payés pour d'autres événements par la suite, et c'est donc ce qui devient problématique pour le premier ministre.
Je pense que c'est un élément sur lequel le commissaire à l'éthique reviendra, et il ne s'agit pas de savoir si le premier ministre le savait ou non. Cela fait croire qu'on essaie d'utiliser la famille et le nom du premier ministre pour donner accès à des entreprises. Je pense que c'est un grave problème, et cela soulève donc des questions de jugement, certainement de la part de l'organisme UNIS.
J'ai bien aimé que mes collègues libéraux mentionnent leurs familles, les Irlandais catholiques. Mon Dieu, j'espère que votre famille ne fera pas la fête avec la mienne; je parie que cela durerait des semaines. Je comprends qu'on dise ne pas vouloir utiliser les familles, et pourtant, hier, I'équipe de recherche des libéraux a découvert que ma fille a des liens avec les frères Kielburger, et elle l'a mentionné durant l'audience nationale.
Je pense que je devrais dire ce qui est arrivé. Le fait que ma fille a recueilli de l'argent pour le Nicaragua lorsqu'elle était en 7e année, avant que je devienne député, ne veut aucunement dire que je vais appuyer ou non cet accord de 900 millions de dollars. Ce n'est absolument pas pertinent, mais les libéraux l'ont mentionné.
Ce n'est pas la première fois qu'on nomme mes enfants. Je tiens simplement à préciser que ma fille, qui était en 5e année, a fait un discours sur les enfants d'Attawapiskat dans une petite école de Cobalt, en Ontario. J'ai découvert que, dans une note d'information au ministre Chuck Strahl qui provenait du ministère des Affaires indiennes, on mentionnait que ma fille, qui était en 5e année, faisait un discours sur la situation des enfants à Attawapiskat, et son nom était mentionné. Je ne la mentionne que parce que c'est son anniversaire aujourd'hui, et j'aimerais vraiment la voir. Alors, la famille est entraînée là-dedans, que ce soit bien ou mal, et donc, je le signale.
Cette motion me pose problème pour plusieurs raisons. Tout d'abord, nous créons ici un précédent; c'est comme une loi. J'ai vécu les deux côtés. J'ai toujours été dans l'opposition, mais sous les libéraux et les conservateurs, et lorsque nous créons un précédent ici, nous devons déterminer comment il pourrait être utilisé à l'avenir, de sorte que nous devons être prudents. Je crois qu'il n'appartient pas à un comité d'aller à la pêche à l'information.
Nous devons avoir une raison précise pour demander des choses précises, car nous avons ici des pouvoirs énormes. Nous ne constituons pas un tribunal. Si nous décidons d'aller de l'avant, nous avons des pouvoirs qui sont propres à notre comité, en tant que parlementaires, de sorte qu'il faut que ce soit judicieux. Ratisser aussi large de sorte qu'on entraînerait les familles des membres du Cabinet là-dedans m'amène certainement à me poser des questions. Je ne crois pas que ce soit recevable.
Nous avons également une tradition au Parlement, que j'ai parfois remise en question, qui consiste à croire un honorable député sur parole. C'est la tradition de Westminster. Il nous faut une raison pour enquêter sur une personne. Nous ne pouvons pas dire simplement « prouvez-moi que vous êtes innocent et je croirai que vous l'êtes ». Nous devons avoir une raison, car notre tradition parlementaire se fonde sur ce principe.
Pour ce qui est des conflits, nous devons les communiquer au commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique, ce qui ne relève pas de ce comité.
Je comprends ce que mon collègue essaie d'obtenir ici, mais je pense que si nous créons ce précédent, il sera utilisé à d'autres fins qui pourraient être encore plus infâmes. Nous devons utiliser prudemment les outils dont nous disposons, et je ne peux pas appuyer la motion à ce moment-ci.