Merci beaucoup, madame la présidente et merci aux membres du Comité.
Nous sommes évidemment heureux d'être ici aujourd'hui pour discuter des répercussions de la COVID-19 sur les relations commerciales du Canada, notamment avec les États-Unis et le Royaume-Uni. Je commencerai par quelques brèves observations, puis nous répondrons avec plaisir à vos questions.
Le Canada est une nation commerçante. En effet, le commerce est un pilier fondamental de l'économie canadienne, qui représente la 10e plus importante économie mondiale. Les deux tiers environ de notre PIB proviennent du commerce et près de 3,5 millions d'emplois canadiens sont liés au commerce. La pandémie de COVID-19 a exercé une pression considérable sur les chaînes d'approvisionnement mondiales. Elle nous a montré que la dépendance excessive à l'égard d'un seul pays ou fournisseur constitue un risque majeur pour les entreprises et les gouvernements. Divers pays ont pris des mesures pour restreindre les exportations ou encourager une plus grande production intérieure, notamment pour les biens essentiels.
Nous estimons que le Canada ne peut pas répondre à ses besoins simplement en produisant davantage à l'échelle nationale. Notre meilleure stratégie d'atténuation des risques consiste à assurer et à renforcer l'intégration du Canada dans les chaînes d'approvisionnement mondiales et à œuvrer pour mieux tirer profit de nos accords commerciaux préférentiels, comme l'ACEUM en Amérique du Nord, l'AECG en Europe et le PTPGP en Asie-Pacifique. Nous devons continuer de rehausser la réputation du Canada en tant que source d'exportations fiables et de qualité, ainsi que de maintenir un environnement d'investissement attrayant, avec des mécanismes de sélection appropriés.
La COVID-19 présente des défis importants, mais aussi des possibilités de promouvoir nos exportations. Le Service des délégués commerciaux du Canada continuera d'aider les entreprises canadiennes à faire face à cette situation sans précédent. Cette aide comprend le dépannage auprès des entreprises canadiennes dont la chaîne d'approvisionnement est perturbée, le soutien des secteurs prioritaires pour la réponse à la pandémie et la mise en place de modèles de services sans contact.
À l'aide des mécanismes en place, y compris les organisations internationales, le Canada a agi rapidement afin de collaborer avec des pays d'optique commune pour prendre des mesures visant à stabiliser le commerce et réduire l'incertitude. Tout au long de cette pandémie, nous avons continué de nous opposer au protectionnisme et de veiller à ce que le transit des cargaisons et des biens essentiels ne soit pas inutilement entravé. Malgré cela, face à la pandémie, de nombreux pays ont mis en place des restrictions à l'exportation visant à garantir un approvisionnement intérieur adéquat en marchandises. Nous continuerons de plaider en faveur du démantèlement de ces mesures afin de réduire au minimum les perturbations au sein des chaînes d'approvisionnement mondiales. Nous continuerons de travailler avec nos partenaires internationaux pour soutenir des chaînes d'approvisionnement résilientes et des relations commerciales solides, aujourd'hui et à l'avenir. À la lumière de notre nouvelle réalité mondiale, le Canada devra s'adapter à cette dynamique en évolution, tout en continuant de diversifier ses relations commerciales, d'identifier des marchés prévisibles pour ses exportateurs et de renforcer le système fondé sur des règles.
En ce qui concerne l'Organisation mondiale du commerce, il faut dire qu'en tant qu'économie de taille moyenne, le Canada bénéficie d'un système commercial multilatéral ouvert, transparent et fondé sur des règles. Des règles commerciales mondiales stables et prévisibles contribuent à ouvrir de nouveaux marchés pour les Canadiens et à créer de nouveaux débouchés, tant au pays qu'à l'étranger. Au cœur du système commercial multilatéral se trouve l'Organisation mondiale du commerce, qui a joué un rôle indispensable en facilitant et en préservant un commerce international fondé sur des règles, et en permettant au Canada de réaliser des gains économiques.
Le Canada est à l'avant-plan de la réforme de l'OMC grâce à son leadership du Groupe d'Ottawa, un groupe de 13 pays membres de l'OMC partageant les mêmes idées, convoqué par le Canada en octobre 2018 en vue de renforcer et de moderniser l'OMC. Le Groupe d'Ottawa continue d'œuvrer à des réformes concrètes et de déployer des efforts qui s'ajoutent à d'autres initiatives de réforme entreprises par l'ensemble des membres de l'OMC. Le Canada a également travaillé en étroite collaboration avec les partenaires du Groupe d'Ottawa sur la réforme de l'OMC et la COVID-19, en tenant des discussions sur le rôle que l'OMC peut jouer pour maintenir les chaînes d'approvisionnement ouvertes et assurer une reprise durable et inclusive. Par ailleurs, le 15 juin dernier, la ministre Ng a présidé une réunion virtuelle des ministres du Groupe d'Ottawa, dans le cadre de laquelle a été approuvée une déclaration commune identifiant des mesures concrètes dans les domaines de la transparence à l'OMC, de l'agriculture, du commerce électronique, du commerce de fournitures médicales et de l'engagement des entreprises en réponse à la COVID-19.
Le Canada et les États-Unis sont les plus importants partenaires bilatéraux. Le Canada travaille en étroite collaboration avec les États-Unis face à cette crise, notamment en mettant en place des mesures de coopération frontalières. Les États-Unis et le Canada partagent également des chaînes d'approvisionnement en équipements médicaux essentiels, tels que des gants, des ventilateurs, des trousses de test et des masques. Le Canada continue de travailler avec ses partenaires américains pour veiller à ce que les fournitures nécessaires soient disponibles et pour les rassurer sur le fait qu'ils obtiendront du Canada ce qu'ils attendent de notre pays. La relation commerciale entre les États-Unis et le Canada est équilibrée et équitable, et elle favorise la croissance et l'innovation dans les deux pays.
Comme vous le savez, l'Accord Canada–États-Unis–Mexique est entré en vigueur le 1er juillet. Le nouvel accord sanctionne la modernisation du partenariat économique nord-américain pour le commerce du XXIe siècle, de réduire les formalités administratives à la frontière et d'offrir une plus grande prévisibilité et stabilité aux travailleurs et aux entreprises. Plus important encore, il préserve l'accès en franchise de droits du Canada aux États-Unis et au Mexique.
Le renforcement de nos relations économiques étroites avec les États-Unis et le Mexique est important pour l'intégration continue de la plateforme de production nord-américaine et pour la prospérité économique du Canada, notamment dans le contexte de la reprise économique post-pandémique.
Cette relation commerciale est vaste et complexe; nous continuerons de travailler avec nos partenaires nord-américains tout en défendant toujours les intérêts canadiens. Cela vaut notamment pour les récents articles de presse suggérant que les États-Unis pourraient envisager d'imposer à nouveau les droits de douane de l'article 232 sur l'aluminium canadien. Il est essentiel de garantir le maintien d'un commerce libre et ouvert entre le Canada et les États-Unis afin d'assurer la prospérité économique des deux pays et l'intégration continue de la plateforme de production nord-américaine. La réimposition des droits de douane en vertu de l'article 232 compromettrait la mise en œuvre du nouvel accord. Le gouvernement a adopté une approche cohérente en ce qui concerne son engagement à protéger les travailleurs et les entreprises du Canada contre de tels droits injustes et inéquitables.
Le Canada et le Royaume-Uni entretiennent une relation historique unique fondée sur des liens entre deux peuples, sur des valeurs communes et des liens économiques dynamiques. Cette relation est renforcée par une collaboration sur d'importants enjeux mondiaux, y compris au sein des tribunes multilatérales. De plus, le Canada et le Royaume-Uni entretiennent depuis longtemps d'étroites relations en matière de commerce et d'investissement. Le Royaume-Uni est d'ailleurs le plus important partenaire commercial du Canada en Europe et son cinquième à l'échelle mondiale.
À l'heure actuelle, l'Accord économique et commercial global, l'AECG, entre le Canada et l'Union européenne continuera de s'appliquer au Royaume-Uni jusqu'à ce que la période de transition post-Brexit avec l'Union européenne prenne fin. Le Royaume-Uni et l'Union européenne négocient actuellement leurs futures relations commerciales. Tout éventuel accord commercial entre le Canada et le Royaume-Uni sera influencé par les termes de l'accord entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, ainsi que par toute approche unilatérale adoptée par le Royaume-Uni après la période de transition. Cela comprend le tarif global récemment annoncé par le Royaume-Uni. Quelle que soit l'issue du Brexit, le Royaume-Uni demeurera un marché important pour les entreprises canadiennes. Le Canada et le Royaume-Uni étaient de solides alliés bien avant que le Royaume-Uni n'adhère à l'Union européenne; nos relations étroites se poursuivront bien après son départ.
Les représentants commerciaux canadiens et britanniques sont en contact pour planifier nos relations commerciales après la transition. Au-delà de cette transition, le Canada serait intéressé à discuter d'un nouvel accord mieux adapté à nos relations commerciales bilatérales et mutuellement avantageux pour les parties concernées.
Je tiens aussi à souligner que le Royaume-Uni a récemment exprimé son intérêt à adhérer au PTPGP. Nous nous réjouissons à la perspective d'accueillir de nouveaux membres en mesure de respecter les engagements ambitieux et de haut niveau du PTPGP.
Pour conclure, madame la présidente, nous reconnaissons qu'un accès stable et fiable aux marchés internationaux est indispensable pour les entreprises canadiennes, et nous sommes bien conscients des pressions que cette pandémie a exercées sur les chaînes d'approvisionnement mondiales. C'est pourquoi nous sommes déterminés à continuer de travailler avec nos partenaires internationaux afin de soutenir la libre circulation des biens et des services, ainsi que des marchés prévisibles et stables pour les entreprises canadiennes.
Merci. Nous serons heureux de répondre à vos questions.