Je vous remercie beaucoup, madame la présidente.
Je ne sais pas si le point a été soulevé. Toutefois, si vous pouviez nous lire la liste des intervenants de temps en temps, ce serait une belle façon de s'assurer que tout le monde sait où il se trouve sur la liste des personnes qui aimeraient intervenir dans ce débat. C'est une suggestion amicale.
J'ai bien écouté les propositions de mon honorable collègue du Parti conservateur, M. Kurek. J'ai lu attentivement la motion qu'il a proposée.
Madame la présidente, c'est un peu inhabituel, mais j'espère que vous serez d'accord avec moi. Mon honorable collègue dit que c'est une motion très simple. Malheureusement, je dirai que ce n'est pas si simple.
Dans la dernière intervention de vendredi dernier, mon collègue M. Gerretsen avait démontré de façon très simple que cette motion n'était pas simple. Il a utilisé un exemple le concernant. Il a plusieurs cousins et plusieurs sœurs et frères. Va-t-on demander à toutes ces personnes de fournir des documents au Comité? En effet, il est indiqué ceci au troisième paragraphe de la motion:
Qui plus est, la lettre doit exiger que tous les membres du Cabinet divulguent si eux-mêmes, leurs familles ou leurs proches ont ou ont entretenu des relations avec WE, ME to WE Corporation [...]
Madame la présidente, qu'entendons-nous par « les familles ou leurs proches »? J'imagine que c'est moi et mes enfants, mais est-ce que cela inclut mes parents, mes frères et sœurs? Cela inclut-il mes cousins, mes proches ou ceux de mon épouse, mes enfants, mes petits-enfants et mes parents? Jusqu'où cela s'arrête-t-il? Franchement, ce n'est pas simple. C'est la moindre des choses que l'on peut dire au sujet de cette motion.
Je vois que mon collègue aimerait répondre à mes propos. Madame la présidente, j'aimerais lui poser une question par votre entremise.
Mon honorable collègue croit-il que la motion, qui vise à produire des documents concernant les membres de ma famille, mes proches, lui permettra, en fait, d'avoir l'information qu'il veut obtenir des parties intéressées afin de comprendre qui a des liens avec cette organisation? Si c'est le cas, sous quelle forme ces documents devraient-ils être produits? C'est une question que je pose à mon collègue. J'espère que, lorsqu'il aura la possibilité de reprendre la parole plus tard, il y répondra. Cela m'aiderait beaucoup à décider si j'appuie la motion ou non.
Cela témoigne de l'idée que cela paraît simple, mais cela devient vraiment compliqué. Je chante un peu le même refrain — et je n'essaie pas d'épuiser le temps —, mais je dois demander à mes honorables collègues ce que nous voulons faire. En regardant cette motion, comme la motion qui a été adoptée la semaine dernière, je me demande si nous voulons vraiment d'une situation où les députés enquêtent sur d'autres députés.
Je crois vraiment que c'est une tâche que nous devons laisser au commissaire à l'éthique. Nous pouvons l'encourager, lui demander de comparaître devant le Comité.
Nous pouvons lui poser des questions. Nous pouvons lui demander l'étendue de son enquête. Nous pouvons l'encourager à suivre certaines pistes de solutions. Nous pouvons lui demander d'aller plus loin dans le cadre de l'enquête qu'il a jugé bon d'établir, comme bon lui semble. Nous pouvons faire nombre de suggestions, mais nous devons laisser le commissaire faire son travail.
Si le commissaire trouve pertinent d'aller plus loin, selon son bon jugement, il va aller plus loin. Si nous sommes en train maintenant de chercher à obtenir toutes ces informations, non seulement du premier ministre et de sa famille, de M. Bill Morneau et de sa famille, de Mme Katie Telford et de M. Seamus O'Regan, mais aussi de tous les membres du Cabinet, de leurs familles ou de leurs proches, pourquoi ne pas poser la question à tous les députés, ou pourquoi ne pas le demander à tout le monde partout dans ce grand et beau pays? Où est-ce que tout cela va s'arrêter?
C'est ce qui m'inquiète. J'espère que mes commentaires susciteront des réflexions. Nous pouvons trouver une motion qui ne soit pas aussi large et aussi floue que celle que nous avons devant nous, et cela, seulement si nous voulons adopter cette motion. J'insiste toujours sur le fait que la meilleure décision est de ne pas prendre une décision. Permettez-moi de clarifier ce commentaire: de ne pas prendre cette décision. Laissons le commissaire définir l'étendue de son enquête. Nous pouvons inviter le commissaire ici et nous pouvons l'encourager à suivre certaines pistes, mais il lui revient de mener cette enquête. Sinon, si nous franchissons cette étape, quand est-ce que cela va se terminer?
Madame la présidente, ces questions n'ont malheureusement jamais reçu de réponse, de façon satisfaisante du moins. Si nous poursuivons dans cette voie, nous pouvons le faire dans le cas de n'importe quel autre sujet. Nous pouvons enquêter sur n'importe quoi, parce que nous continuerons à poser des questions pour chercher un avantage partisan. Ce n'est pas l'objectif du présent Comité. Je peux formuler l'argument selon lequel cela ne relève pas de notre cadre de responsabilités. J'ai peur que nous commencions ici quelque chose et que cela ne finisse jamais.
Avant de terminer, j'aimerais toutefois saluer la décision que nous avions prise la semaine dernière. À la suite d'une mauvaise décision, on peut seulement faire de son mieux. Nous avons décidé de limiter cela pour expliciter ce que vous voulez dire à huis clos.
De cette façon, nous pouvons réduire au minimum la possibilité que cette expédition de pêche que nous sommes en train de faire cause des torts aux personnes qui n'ont presque rien à voir avec la politique, sauf qu'elles sont les membres d'une famille ou qu'elles ont des liens avec des gens. Comme je l'ai dit, quand nous examinons cette motion et la définition qu'elle fournit, cela suppose quelque chose d'énorme.
Madame la présidente, je termine là-dessus et j'espère sincèrement que mes collègues vont considérer ce que j'ai proposé aujourd'hui.
Je vous remercie.