Matna, monsieur le président.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, je tiens à dire à quel point il m'est parfois difficile de me retrouver ici comme la femme autochtone que je suis, dans un système qui n'a non seulement pas été conçu pour moi, mais encore qui a été carrément conçu pour nous éliminer, nous les peuples autochtones.
Au Nunavut, nous savons que le taux de suicide est neuf fois plus élevé que dans le reste du Canada. Sept enfants sur dix vont à l'école le ventre creux. Une personne sur trois vit dans une maison surpeuplée ou envahie par la moisissure. Les femmes du Nord sont trois fois plus susceptibles d'être victimes d'un crime violent. Le racisme systémique et systématique est quelque chose de bien réel.
Monsieur le président, la Journée nationale des peuples autochtones aura lieu le 21 juin, comme on l'a mentionné à maintes reprises aujourd'hui. Même si les peuples autochtones du Canada ont été confrontés à des inégalités incroyables et continuent de l'être, sachez que nous avons de fortes et belles contributions à faire, que ce soit dans le domaine des arts, de la musique, de l'éducation, de la médecine, de la politique ou de tout autre aspect de la vie.
Monsieur le président, trêve de belles paroles qui ne veulent rien dire, trêve de commisération. Le racisme systémique et systématique est réel. Il faut que le gouvernement fédéral joigne le geste à la parole.
Inuuvunga. Je suis Inuk. Je fais partie d'un peuple résilient et fier de l'être.