Madame la présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député de New Westminster—Burnaby.
Tout au long de la pandémie, nous nous sommes concentrés sur les personnes. Nous savions que la pandémie aurait entre autres pour conséquence que les gens ne seraient plus en mesure de payer leurs factures et qu'ils auraient du mal à mettre du pain sur la table. Pendant la pandémie, nous n'avons rien fait d'autre que de pousser le gouvernement à fournir plus d'aide à plus de personnes.
Nous savions au départ que l'assurance-emploi ne couvrirait pas suffisamment de Canadiens. Nous savions qu'elle ne s'applique qu'à 40 % de la population et qu'il fallait donc faire plus. Nous devions inciter le gouvernement à ne pas se contenter d'élargir l'accès à l'assurance-emploi.
Nous avons donc poussé le gouvernement à créer la Prestation canadienne d'urgence et à en fixer le montant à 2 000 $ par personne. Lorsque le premier ministre a voulu supprimer cette prestation et laisser les familles dans l'incertitude quant à leur avenir, nous avons résisté et nous avons gagné. Cependant, nous ne sommes pas encore sortis de la pandémie. Nous devons encore faire plus.
Tout au long de la pandémie, les gens ont eu du mal à payer leurs factures. Ils luttent pour nourrir leur famille et payer le loyer. Nous ne sommes pas encore sortis de la crise, de la pandémie. Les familles et notre économie ont besoin de soutien pour aller de l'avant.
En août, une fois terminée la prolongation pour laquelle nous nous sommes battus bec et ongles, de nombreuses familles ne pourront toujours pas recommencer à travailler, pour la simple et bonne raison qu'il n'y aura pas d'emplois pour tout le monde. Les Canadiens, les familles, l'économie et le pays lui-même ont besoin que la Prestation canadienne d'urgence soit prolongée.
Quand ils réagiront au portrait économique présenté aujourd'hui, les conservateurs ne manqueront pas de nous resservir le même argument éculé selon lequel les programmes d'aide aux Canadiens doivent prendre fin. Quant aux libéraux, nous savons qu'ils se serviront de ce même portrait économique comme excuse pour couper dans l'aide aux Canadiens et aux familles qui en ont besoin.
Quoique très sérieux, ce portrait nous offre aussi un choix très important: chaque fois que le pays est en difficulté, le gouvernement — qu'il soit libéral ou conservateur — s'empresse de saigner et de pressurer avant tout les familles de travailleurs et les gens ordinaires. Il ne demande jamais aux mieux nantis, à ceux qui sont tout en haut de la pyramide, de payer leur juste part.
Si le gouvernement doit réduire les coûts, il devrait récupérer les milliards de dollars qu'il accorde en allégements fiscaux aux Canadiens les plus riches. Si le gouvernement doit réduire les coûts, et j'estime que c'est le cas, alors il devrait récupérer les milliards de dollars qu'on laisse filer dans des paradis fiscaux. Si le gouvernement doit accroître ses recettes, et j'estime que c'est le cas en cette période difficile, nous savons que des sociétés importantes ont engrangé d'énormes profits au cours de la pandémie, comme Netflix et Amazon, tout en ne payant presque pas d'impôt au Canada. Nous savons que les plus riches, ceux qui sont tout en haut de la pyramide, continuent d'amasser des fortunes, alors nous demandons au gouvernement d'instaurer un impôt sur la fortune applicable aux gens dont la fortune dépasse 20 millions de dollars.
Demandons aux plus riches de porter le poids de la pandémie et non aux familles et aux travailleurs, qui ont du mal à joindre les deux bouts.
Nous allons entendre les conservateurs et les libéraux se servir de la mise à jour économique d'aujourd'hui comme excuse pour réduire le soutien dont les gens dépendent encore. Au lieu de chercher des moyens de réduire l'aide à ceux qui en ont le plus besoin, le premier ministre et son gouvernement libéral doivent cesser de laisser les super riches éviter de payer leur juste part en leur accordant de gros cadeaux fiscaux et en les laissant cacher des milliards de dollars dans les paradis fiscaux. Si le gouvernement doit réduire les coûts, il devrait réduire les coûts des paradis fiscaux pour notre économie. En faisant de meilleurs choix, le gouvernement libéral pourrait faire payer leur juste part aux plus riches.
Encore une fois, regardons les choix qui s’offrent à nous.
Dans une situation économique difficile, il faut faire des choix difficiles, mais, trop souvent, on choisit de couper dans les programmes et les services dont les familles dépendent et dont elles ont désespérément besoin. C’est ce que semblent choisir les gouvernements conservateurs et souvent les gouvernements libéraux. Ils procèdent rapidement à des coupes dans les services et les programmes sur lesquels les familles dans le besoin comptent désespérément.
Je vous propose de choisir autre chose. Au lieu de couper dans les services et les programmes destinés aux familles dans le besoin, le gouvernement devrait couper dans les cadeaux juteux qu’il consent aux plus riches. Le directeur parlementaire du budget vient de parler de 27 milliards de dollars ou plus cachés dans les paradis fiscaux à l’étranger. Nous savons que les Canadiens les plus fortunés s’enrichissent toujours plus. Agissons sur deux fronts: mettons fin à l’évitement fiscal à l’étranger et faisons le nécessaire pour que les Canadiens les plus riches, ceux qui possèdent plus de 20 millions de dollars, paient leur juste part d’impôts. Imposons les fortunes de plus de 20 millions et utilisons cet argent pour financer des programmes au lieu de couper dans les services dont les familles ont besoin.
Pour les néo-démocrates, le choix est clair. Nous serons toujours du côté des travailleurs. Nous serons toujours du côté des gens et nous ne prendrons jamais le parti des grosses sociétés puissantes ni des super riches.
Tout au long de la pandémie, nous avons entendu le premier ministre et le gouvernement libéral prononcer de belles paroles. Même avant cela, ils ont dit de belles choses, mais, au bout du compte, ce ne fut que des mots vides. Je veux mettre en lumière ces choix et les paroles creuses du premier ministre.
Nous avons exercé des pressions sur le gouvernement pour qu’il s’engage à venir en aide sans délai aux Canadiens vivant avec un handicap. Le premier ministre a alors rendu public un plan qui n’a pas servi à tous les Canadiens des mois après qu'il ne se soit aucunement soucié d'aider les Canadiens handicapés. Les libéraux les ont totalement ignorés. Puis, quand ils ont présenté un plan, ils ne venaient pas en aide à toutes les personnes handicapées. En fait, le plan n’aidait même pas la majorité des Canadiens vivant avec un handicap.
Les libéraux avaient le choix. Ils auraient pu inclure dans leur plan des mesures pour tous ceux qui avaient besoin d’aide. Ils avaient le choix de venir en aide à tous les Canadiens handicapés. Le gouvernement libéral avait le choix, et il avait le temps d’élaborer un plan qui aurait permis de venir en aide à toutes les personnes dans le besoin: ceux qui reçoivent des prestations d’invalidité du RPC, les anciens combattants qui reçoivent du soutien, les étudiants et les bénéficiaires des programmes d’aide sociale des provinces ou des territoires.
Le gouvernement libéral a choisi de faire attendre les Canadiens handicapés. Alors qu’il disait à ces gens que l’aide allait tarder, il a pris des mesures immédiates pour venir à la rescousse des grandes sociétés, et ce, sans restrictions. Il n’a même pas limité l’aide à une société qui trichait ouvertement en ne payant pas sa juste part. D’autres pays ont banni ou refusé d’aider des sociétés qui recouraient à des paradis fiscaux à l’étranger, mais pas le Canada. Le gouvernement est venu en aide à de grosses sociétés au lieu d’aider les travailleurs. Il n’a pas limité son aide en plafonnant les primes versées aux PDG à un million de dollars, et il était prêt à donner de l’argent pour soutenir les grandes sociétés.
Lorsqu'il s'agit de ses amis bien branchés, le premier ministre ne s'arrête à rien. Cependant, lorsqu'il s'agit des personnes vivant avec un handicap, celles-ci attendent toujours que le gouvernement agisse.
Je vais établir rapidement des comparaisons.
Comme je l'ai dit, on a demandé aux Canadiens handicapés d'attendre, alors que les amis du gouvernement au sein de l'organisme UNIS ont reçu 1 milliard de dollars en un clin d’œil. Le gouvernement et le premier ministre prétendent être féministes, mais nous savons que les femmes ont été touchées de façon disproportionnée par la pandémie. Il ne peut pas y avoir de reprise économique si nous n'acceptons pas que la pandémie a des répercussions différentes en fonction du sexe, et que nous ne mettons pas en place un plan qui tient compte de ces différences. Cela signifie qu'il n'y aura pas de reprise économique sans investissement dans la garde d'enfants...