Madame la présidente, je ferai une déclaration de cinq minutes, puis je partagerai le reste du temps de parole dont je dispose aujourd'hui avec les députés de Central Okanagan—Similkameen—Nicola et de Regina—Lewvan.
C'est un honneur d'être de retour à la Chambre pour représenter mes concitoyens de Kildonan—St. Paul en ce dernier jour de la session parlementaire. Même si le gouvernement libéral a décidé de fermer le Parlement durant la pire crise que le pays ait traversée de mémoire d'homme, je ferai de mon mieux pour parler au nom des Canadiens et défendre leurs intérêts durant le peu de temps qui nous reste.
Malheureusement, le premier ministre a seulement accordé aux parlementaires quatre heures pour débattre et approuver des dépenses de 87 milliards de dollars, ou approximativement 362 millions de dollars par minute, ce qui représente peut-être un record dans l'histoire du Parlement canadien.
Si le député d'en face écoutait ce que j'ai à dire, il apprendrait peut-être quelque chose.
La situation actuelle est vraiment sans précédent. La raison d'être du Parlement est de faire contrepoids au pouvoir du gouvernement. Si nous ne pouvons pas interroger le gouvernement, étudier des questions émergentes en comité ou proposer des solutions de rechange, comment sommes-nous censés faire notre travail? Comment sommes-nous censés faire contrepoids au pouvoir du gouvernement si nous ne siégeons pas?
En fait, le gouvernement dit aux Canadiens qu'ils n'ont pas à s'inquiéter, qu'ils n'ont qu'à lui faire confiance et qu'il est inutile que le Parlement se réunisse ou surveille les énormes dépenses que fait le gouvernement depuis trois mois. Comme les libéraux ont malheureusement l'habitude de tenter de s'arroger des pouvoirs et de contrevenir à l'éthique, le moins qu'on puisse dire c'est que les partis de l'opposition sont évidemment sceptiques. Dans les faits, le Canada n'a jamais eu autant besoin d'une surveillance parlementaire depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Les derniers mois ont apporté leur lot de difficultés à tout le monde, et certains ont été touchés plus durement que d'autres. Jusqu'à maintenant, trois millions de personnes ont perdu leur emploi et 13 % de la population active est toujours sans emploi. Nous savons aussi que la crise a touché davantage les femmes que les hommes et que, d'après les rapports, la traite de personnes et la violence conjugale sont à la hausse. Huit mille personnes sont mortes de la COVID-19, et le bien-être d'une multitude d'autres gens a été ébranlé en raison du report de milliers de chirurgies et des graves conséquences de l'isolement sur la santé mentale des gens.
Être députée pendant cette période sans précédent a été une expérience inoubliable ponctuée de nombreux défis et de journées difficiles. Les centaines d'électeurs et de propriétaires de petites entreprises de ma circonscription qui ont été durement touchés par la pandémie m'ont raconté des histoires à crever le cœur, mais ils ne seront pas oubliés par le Parti conservateur. Nous travaillons tous sans relâche pour eux, et nous représenterons tous les Canadiens qui ont été laissés pour compte par le gouvernement et sa réponse inadéquate à la crise de la COVID-19.
Les résidants de ma circonscription, Kildonan—St. Paul, et moi nous inquiétons vivement de la possibilité d'une deuxième vague de la pandémie. En toute honnêteté, le gouvernement libéral n'a pas fait grand-chose pour prouver aux Canadiens qu'il est prêt à faire face à une deuxième vague de la pandémie et qu'il dispose des outils financiers nécessaires pour le faire, puisque nous avons traversé la première vague de peine et de misère. Nous pouvons constater cette mauvaise gestion de nos propres yeux lorsque le premier ministre refuse de nous fournir une mise à jour économique et financière au cours de la présente séance, même si le directeur parlementaire du budget lui en a demandé une.
Il est primordial que les Canadiens sachent si le gouvernement a la souplesse financière nécessaire pour prolonger les programmes avant que des mesures soient prises en ce sens. C'est essentiel. Autrement, nous prenons des décisions fondées sur des hypothèses en espérant que tout aille pour le mieux et que le pays ne fasse pas faillite, ce qui n'est vraiment pas une bonne stratégie.
Faisant partie des 338 députés et des 121 députés de l'opposition officielle au Canada, je demande au gouvernement libéral, en toute sincérité, d'utiliser les trois mois de suspension de la surveillance et de la reddition de comptes pour se consacrer sans relâche à la préparation en vue de la deuxième vague de la pandémie de COVID-19: qu'il fasse les préparatifs concernant l'équipement de protection individuelle, le dépistage, la capacité de retraçage des contacts, et tout ce qui est nécessaire pour que les Canadiens puissent avoir confiance en la capacité du gouvernement à faire son travail. En outre, le gouvernement doit reconnaître que les petites entreprises canadiennes et les millions de travailleurs qu'elles emploient ne pourront traverser un autre confinement, que ce soit sur le plan financier ou sur le plan de la santé mentale. De plus, les contribuables n'ont pas les reins assez solides pour financer une réponse à la pandémie de près de 100 milliards de dollars par mois sans qu'il y ait d'augmentations d'impôt salées et de conséquences graves pour les finances de leur famille.
Le gouvernement libéral a la responsabilité de présenter un plan et de bien le communiquer aux Canadiens, afin qu'ils puissent se préparer dans les mois à venir. Les Canadiens ont le droit d'obtenir des réponses sur le niveau de préparation du pays et sur les perspectives financières du Canada, alors je demande avec insistance au gouvernement d'être transparent, honnête et responsable. C'est son devoir envers les Canadiens.
En terminant, je remercie de tout cœur les employés de première ligne dans tous les secteurs de Kildonan—St. Paul, tant les travailleurs de la santé que les commis d'épicerie et les employés de station-service, de s'être rapidement adaptés aux mesures de distanciation physique pendant la première vague de la pandémie, et je remercie aussi les organisations qui, malgré des changements draconiens à leurs routines quotidiennes, ont su relever le défi et continuer de servir la collectivité. Les églises, les gurdwaras, les synagogues, les centres de soins pour aînés, les épiceries, les écoles et des centaines de petites entreprises de Kildonan—St. Paul se sont serré les coudes dans le plus pur esprit canadien de résilience et d'innovation pour permettre à la collectivité de traverser la première vague de la pandémie.
Cela me donne beaucoup d'espoir en vue de la deuxième vague et de ce qui viendra après. Je crois sincèrement que nous traverserons cette épreuve ensemble.