Madame la Présidente, comme il s'agit de mon premier discours dans cette enceinte au sein de la nouvelle législature, je vais prendre une minute pour remercier les gens de Regina—Wascana de m'avoir élu. C'est assurément un honneur et un privilège pour moi de pouvoir défendre les intérêts de ma circonscription à la Chambre des communes. J'aimerais également remercier tous les bénévoles de mon équipe de campagne qui ont travaillé si fort pour installer des panneaux sur les pelouses, mettre des brochures dans les boîtes aux lettres et frapper aux portes des maisons afin d'assurer le succès de ma campagne.
Bien entendu, je dois remercier ma famille, en particulier ma mère et mon père. Je suis sûr qu'ils ont souvent souhaité que leur fils choisisse un passe-temps plus normal que celui de viser à obtenir un siège au Parlement, mais je suis heureux que tout se soit en fin de compte aussi bien passé. Je tiens également à remercier mon frère, Brad, sa femme, Kathy, et mes neveux, Mason, Michael et Mark. Tous ont eu la chance d'assister à la cérémonie où j'ai prêté serment. Ce fut assurément un événement familial incomparable.
J'aimerais maintenant dire quelques mots sur le projet de loi C-4.
Le 28 mars 2019, le comité de rédaction du journal agricole The Western Producer a publié un éditorial dans lequel on pouvait lire ceci: « Il y a deux ans, le gouvernement fédéral a déterminé que l'agriculture représentait un secteur clé pour ce qui est de la croissance des exportations. » Compte tenu de la grande qualité des produits laitiers canadiens et de la priorité que le gouvernement a accordée à l'augmentation des exportations agricoles, j'ai été vraiment surpris de constater que le nouvel ALENA, le nouvel accord de libre-échange que le gouvernement a récemment négocié avec les États-Unis et le Mexique, comportait un grave défaut. Il s'agit de la concession accordée aux Américains aux dépens des producteurs laitiers de ma province, la Saskatchewan, et de milliers d'autres producteurs laitiers du pays, concession qui me laisse pantois.
Tout comme mes collègues conservateurs du comité du commerce international, je ne parviens pas à comprendre pourquoi le gouvernement actuel voudrait nuire aux producteurs laitiers qui travaillent fort en bradant ainsi leur capacité d'accroître les exportations de produits laitiers en vertu du nouvel ALENA. Je crois qu'il est important que les Canadiens réalisent que ce nouvel Accord Canada—États-Unis—Mexique ne limite pas uniquement la capacité des producteurs laitiers à exporter leurs produits aux États-Unis et au Mexique; il limite leur capacité à exporter leurs produits au Japon, en Chine, en Europe et partout ailleurs dans le monde.
Hier, le comité du commerce international a entendu les témoignages détaillés d'un groupe d'experts du gouvernement à propos du projet de loi C-4. Parmi ces experts, il y avait M. Steve Verheul, négociateur en chef du Canada pour le nouvel ALENA, et M. Aaron Fowler, négociateur en chef pour l'agriculture et directeur général de la Direction des accords commerciaux et des négociations du ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire.
Au comité, j'ai demandé à M. Fowler de m'indiquer si les nouveaux droits à l'exportation que les producteurs laitiers canadiens devraient bientôt payer concernaient seulement les exportations vers les États-Unis et le Mexique, ou si ces droits seraient aussi appliqués aux exportations canadiennes dans le reste du monde. M. Fowler m'a confirmé que l'accord s'applique aux exportations canadiennes dans le reste du monde.
Lorsque j'ai demandé à M. Fowler s'il existait une disposition similaire dans l'ancien ALENA, le Partenariat transpacifique ou l'accord commercial avec l'Union européenne, il a dit qu'il n'avait vu une telle disposition dans aucun des autres accords commerciaux que nous avons conclus.
J'ai ensuite demandé à l'équipe de négociation de m'éclairer quant à la façon dont la limite concernant les exportations de produits laitiers a été intégrée dans le nouvel ALENA. M. Fowler a répondu que les États-Unis avaient des réserves à propos des nouveaux produits laitiers novateurs du Canada, et que les produits canadiens exportés supplantaient les produits laitiers américains dans des marchés d'exportation de longue date des États-Unis.
J'ai apprécié les réponses détaillées que l'équipe de négociation du Canada a fournies au comité pour lui dire à quel point les producteurs laitiers canadiens, au cours des dernières années, ont fait preuve d'innovation pour créer des produits spécialisés que nous pouvons exporter partout dans le monde. Cependant, c'était la responsabilité du gouvernement libéral de négocier un meilleur accord de libre-échange avec les États-Unis et le Mexique, ou du moins, pas un accord pire que le précédent, et de ne pas imposer de nouvelle limite pour l'exportation de nos produits laitiers dans le monde. Cette limite d'exportation imposée par les libéraux réduirait les revenus agricoles, et les familles d'agriculteurs ont besoin de cet argent supplémentaire.
Il est plus important que jamais que toutes les exploitations laitières augmentent leurs marges et améliorent leur rentabilité parce que les producteurs laitiers et, en fait, d’autres producteurs de partout au Canada doivent trouver des milliers de dollars de plus pour payer la taxe sur le carbone des libéraux.
Il est très inquiétant de voir le gouvernement accorder la priorité à l’expansion des exportations agricoles un jour, pour les limiter le lendemain. Pendant les négociations, pourquoi nos représentants commerciaux, qui travaillaient sur un accord commercial nord-américain avec les États-Unis et le Mexique, ont-ils cédé sous la pression des Américains et accepté de limiter les exportations de produits laitiers vers le reste du monde?
Ces produits laitiers auraient pu être vendus aux clients affamés et assoiffés du Japon, de la Chine et de l’Europe, des pays qui n’étaient pas parties à cet accord commercial. Pourquoi est-ce que personne n’a compris les graves répercussions de cette concession, de l’imposition d’une limite sur nos exportations laitières, avant qu’il soit trop tard?
J’ai eu la triste tâche d’annoncer la nouvelle aux producteurs laitiers de SaskMilk, qui sont venus au Parlement hier pour nous faire connaître leur point de vue, à mes collègues conservateurs et à moi-même. Leur analyse du nouvel ALENA négocié par les libéraux était malheureusement pertinente. En fait, le gouvernement libéral s’est plié aux exigences des Américains à la table des négociations visant à limiter les exportations laitières du Canada vers des clients affamés et assoiffés du monde entier qui vivent dans des pays qui ne sont même pas parties à ce nouvel accord commercial nord-américain entre le Canada, les États-Unis et le Mexique.