Madame la Présidente, je suis ravi d'être ici ce soir et je suis impatient d'entendre le reste du discours du député de Niagara Falls.
Nous débattons ce soir du problème majeur et urgent du coronavirus, et en particulier des moyens d'assurer une coordination internationale efficace. À la période des questions, les conservateurs ont soulevé la question du coronavirus, soulignant le besoin d'une réaction plus décisive de la part du gouvernement et posant des questions importantes sur la façon dont nous réagissons par rapport à divers pays alliés.
J'aimerais rebondir sur un sujet que nous avons soulevé plus d'une fois la semaine dernière, à savoir les moyens d'assurer une coordination internationale efficace. De ce côté-ci de la Chambre, nous croyons que, lorsqu'on réagit à une telle crise mondiale de la santé, il faut que tout le monde mette la main à la pâte. Il faut que tous les pays, toutes les populations et tous les gouvernements collaborent et communiquent. Or, nous avons un problème dans ce contexte, car la République populaire de Chine s'oppose à l'adhésion de Taïwan à l'Organisation mondiale de la santé, et le désir du gouvernement de la Chine continentale d'empêcher Taïwan de participer à ce dialogue rend la coordination internationale très difficile.
En dépit des tensions entre les gouvernements, beaucoup d'échanges entre particuliers s'effectuent entre Taïwan et la Chine continentale. Une coordination s'impose donc, vu le risque de transmission de ce virus.
En général, Taïwan dispose d'une grande expertise. Pour la communauté internationale, il y a de multiples occasions de profiter des connaissances qui sont développées là-bas et ainsi d'assurer une coordination et une coopération efficaces. Prendre la parole pour souligner l'importance de cette coordination et pour appuyer Taïwan dans son désir d'être incluse dans les conversations de ce type devrait aller de soi pour le Canada, une société libre et démocratique.
Lundi dernier, j'ai soulevé cet enjeu. J'ai posé une question au ministre des Affaires étrangères et il n'a même pas parlé de Taïwan dans sa réponse. Je lui ai demandé s'il appuierait la demande d'adhésion de Taïwan à l'Organisation mondiale de la santé et sa volonté de participer aux conversations sur ces questions. Il n'y a eu aucune mention du mot Taïwan dans la réponse.
Le mardi suivant, le lendemain, le chef de l’opposition a posé deux questions au premier ministre pour savoir si le Canada allait prendre une position de principe claire et forte — qui répondrait également aux préoccupations des Canadiens à propos de leur santé et de leur sécurité — pour appuyer la participation de Taïwan dans ces conversations essentielles et sa demande d'adhésion à l'Organisation mondiale de la santé. La question a été posée au premier ministre à deux reprises. Il n'a pas répondu à la question et il n'a pas mentionné Taïwan dans la réponse. Il s'est contenté d'accuser les conservateurs de faire de la politique alors que nous soulignons un enjeu fondamental de santé et de sécurité.
Enfin, mon ami, le député de St. Albert—Edmonton, a réussi là où nous avons échoué: mercredi dernier, il a finalement obtenu une réponse très précise de la part du premier ministre, qui a dit que le Canada était favorable à la participation de Taïwan aux travaux de l'Organisation mondiale de la santé.
Après avoir posé en vain la question pendant deux jours consécutifs, nous sommes heureux que le gouvernement ait finalement exprimé sa position le troisième jour. Toutefois, la réticence du gouvernement à soutenir la participation de Taïwan nous donne bien peu d'espoir que les libéraux s'attaquent à ce genre de problème.
J'aimerais donc poser la question suivante au secrétaire parlementaire: le gouvernement du Canada a-t-il, non seulement ici, à la Chambre, mais aussi dans ses conversations avec nos partenaires sur la scène mondiale, réellement soulevé et souligné l'importance de cette intervention coordonnée?
Cessons de faire de la politique. La santé et la sécurité des Canadiens sont en jeu, ainsi que celles des gens dans le monde entier. Taïwan doit faire partie des discussions. Le Canada s'engage-t-il à réclamer ouvertement que Taïwan participe pleinement à ces conversations?