Monsieur le Président, encore une fois, c'est un honneur de prendre la parole à la Chambre et de prendre part au débat. Je suis heureux d'être de retour au Parlement, peu importe le moment de l'année. Même si, normalement, le Parlement ne siège pas au cours de l'été, je suis ravi d'être de retour, car nous avons d'importantes affaires à traiter.
Durant mon discours de 10 minutes, j'espère aborder tout un éventail de sujets, mais je veux aussi soulever une question dont les habitants de ma circonscription me parlent souvent, c'est-à-dire l'érosion du lien de confiance entre les Canadiens et le gouvernement.
Le 21 octobre, les Canadiens ont élu à Ottawa un gouvernement libéral minoritaire, une forte opposition conservatrice et deux autres partis. Tout au long des derniers mois, le gouvernement libéral a agi comme si les Canadiens n'avaient pas clairement exprimé leur désapprobation envers ses nombreux manquements à l'éthique, entre autres choses. Non seulement le gouvernement veut manifestement continuer à régner comme s'il était majoritaire, mais aussi le premier ministre se croit investi du droit divin de gouverner le pays comme bon lui semble au gré de ses coups de tête.
Cela entraîne une perte de confiance. Tous les jours, les citoyens de ma circonscription me répètent, que ce soit par courriel, par téléphone ou lorsqu'ils me croisent à l'épicerie, que la confiance des Canadiens envers les institutions du gouvernement s'érode. La confiance est sacrée. C'est le fondement de notre processus démocratique.
Or, les manquements à l'éthique s'accumulent. D'ailleurs, le premier ministre actuel est le seul premier ministre à avoir été jugé coupable d'un manquement à l'éthique, et il l'a été non pas une, mais bien deux fois, et il semble bien parti pour l'être une troisième fois. Malgré cela, on fait entrave aux enquêtes, on refuse de divulguer des documents et on refuse de lever le secret du Cabinet, quoique le secrétaire parlementaire du leader du gouvernement à la Chambre des communes a défendu avec passion le premier ministre tout à l'heure, soutenant que ce dernier n'a pas induit la Chambre en erreur et que le gouvernement a pris des mesures sans précédent pour divulguer tous les renseignements.
Les faits sont vraiment éloquents. Nous n'avons pas fini d'en apprendre dans cette affaire. Nous sommes au cœur du scandale concernant UNIS. Encore une fois, le premier ministre n'a aucune idée des limites. Il semble louvoyer entre le monde de la politique et celui du gouvernement. Même ses amis et des membres de sa famille bénéficient des pouvoirs confiés au gouvernement pour diriger le pays. Tout cela érode cette confiance sacrée qui doit exister entre l'institution du gouvernement, dont la Chambre, et les Canadiens.
Il est de plus en plus clair, en tout cas c'est ce que j'entends chaque jour, que cette confiance a disparu. À la période des questions d'hier, j'ai demandé à la ministre de la Diversité et de l’Inclusion et de la Jeunesse si elle était au courant du conflit d'intérêts du premier ministre. À peine une heure après la période des questions, on a publié un article dans lequel on apprenait qu'elle avait rencontré des représentants d'UNIS quelques jours seulement avant cette annonce. Cette érosion de la confiance a des répercussions importantes.
J'ai l'honneur de siéger au comité de l'éthique où nous avons pu voir une situation vraiment inédite. Une motion très simple a été présentée dans le but de faire la lumière sur ce scandale et d'obtenir l'information dont nous avons besoin. Qu'ont fait les membres ministériels du comité? Ils ont tenté de bloquer les travaux en faisant de l'obstruction. Les Canadiens s'attendent à mieux que cela de la part de leur gouvernement. J'ai pris en note un certain nombre de choses qui ont été dites et j'ai vérifié le compte rendu de la réunion par la suite. Bon nombre des propos des députés ministériels révèlent une hypocrisie sans nom.
Je vais partager mon temps de parole avec un de mes collègues du Québec. Par respect pour la langue française, je m'abstiendrai d'essayer de prononcer le nom de sa circonscription. Merci de m'avoir rappelé de mentionner ce détail.
Le gouvernement est encore une fois éclaboussé par un scandale causé par son manque d'éthique.
À propos du projet de loi à l'étude aujourd'hui, j'ai entendu un certain nombre de députés d'en face déclarer que c'est la faute des conservateurs. En fait, c'est probablement la faute de Stephen Harper. Il semble que ce soit le clou sur lequel ils frappent le plus souvent. Je vois que le secrétaire parlementaire du leader à la Chambre prépare probablement une question en ce moment même. Lorsque nous avons été confrontés à une pandémie qui a changé la façon dont l'ensemble des Canadiens et des habitants de la planète vivent leur vie au quotidien, le gouvernement a décidé de fermer le Parlement au lieu de relever les défis auxquels la démocratie fait face.
Les députés d'en face ont carrément dit que nous posons plus de questions en ce moment que jamais auparavant. C'est sans doute encore la faute de Stephen Harper. De toute évidence, le gouvernement privilégie la forme plutôt que le fond. Certes, nous avions beaucoup de questions et nous étions prêts à faire respecter le principe démocratique de reddition de comptes. Cependant, il y a eu suppression de tous les autres volets du Parlement, y compris les comités. En fait, un petit nombre de comités ont repris leurs travaux il y a quelques jours à peine.
Le comité de l'éthique s'est réuni pour la première fois vendredi dernier, après une interruption de plusieurs mois. Lorsque je dis aux habitants de ma circonscription que je siège au comité de l'éthique, ils répliquent que le comité doit être très occupé ou demandent si le premier ministre lui permet de faire quoi que ce soit. C'est désolant. Peu après la formation du comité au cours de la présente législature, nous avons tenté d'inviter le commissaire à l'éthique à comparaître, afin d'avoir un entretien honnête au sujet de ce qui s'est avéré le deuxième manquement du premier ministre aux règles d'éthique. Les députés libéraux ont voté contre.
Il y a tant de facettes aux manquements à l'éthique du gouvernement. Mes concitoyens ne cessent de les appeler les « chroniques du cottage ». Très souvent, le premier ministre faisait une annonce en fin de journée qui comportait peu de détails et de précisions sur ces détails. Il restait une foule de questions sur l'un ou l'autre des programmes annoncés et, dans certains cas, il fallait attendre des mois avant que ceux-ci soient mis en œuvre.
En ce qui concerne le projet de loi dont nous sommes saisis, plus précisément la partie relative aux personnes handicapées, les conservateurs appuient la prise de mesures visant à donner de l'aide aux personnes qui en ont besoin. Les députés d'en face prétendent que ces retards sont la faute des conservateurs. Qu'il soit bien clair que les conservateurs ont ouvertement indiqué qu'ils étaient heureux de se pencher sur le projet de loi et que le Parlement devrait être l'organe chargé de cette tâche. Cependant, les libéraux ont fait de la politique avec ce dossier et ils ont fermé le Parlement.
Le projet de loi comprend trois volets principaux. Il y a notamment la subvention salariale, qui est demandée par de nombreuses entreprises. Certaines entreprises peuvent en bénéficier, mais, lorsque je parle à des propriétaires de petites et moyennes entreprises, ils m'expliquent à quel point certains aspects du processus de demande sont compliqués. Lorsque je lis les parties du projet de loi qui ont trait à la subvention salariale, je vois d'autres complications. Pour une grande entreprise établie dans une grande ville, cela ne pose pas problème, car elle peut faire appel à ses services responsables de la comptabilité et des questions juridiques. Dans le cas des petites et moyennes entreprises, surtout dans une circonscription rurale comme la mienne, ces fonctions sont souvent assumées par une seule personne ou par quelqu'un qui fait ce travail à temps partiel, ou alors on embauche un comptable ou on décide tout simplement de s'occuper soi-même de la comptabilité. Par conséquent, en raison de la nature et des aspects inutilement complexes du projet de loi, il est plus difficile pour les gens de soumettre une demande.
J'aimerais parler brièvement des éléments du projet de loi concernant la justice. Dans les circonstances actuelles, il est nécessaire de se pencher là-dessus, mais j'observe une érosion de la confiance, comme je l'ai indiqué au début de mon intervention. Lorsque je lis les dispositions ayant trait à la justice, je me demande si les libéraux ont voulu insérer discrètement dans ce projet de loi des mesures qui auraient des effets négatifs sur les Canadiens.
J'ai hâte de répondre à des questions sur tout cela et d'examiner de nombreux aspects de cet important débat aujourd'hui.