Madame la présidente, j'aimerais aborder l'importance de quelque chose qui a été oublié dans la réponse du gouvernement à la COVID, et je parle de la transparence et de la reddition de comptes, dont nous avons été témoins dans cette enceinte à l'instant.
J'aimerais aussi dire à quel point il est important que le Parlement siège pour encadrer la réponse à la pandémie actuelle. Nous avons constaté cette semaine que tous les partis peuvent se mettre d'accord pour siéger en été, et ce, pour la première fois depuis longtemps, voire de toute l'histoire, afin de discuter efficacement des mesures pour aider les personnes handicapées qui sont contenues dans le projet de loi C-20 et qui ont fait l'objet de nos débats lundi et mardi.
Le Parlement a accordé des pouvoirs de dépenser extraordinaires au gouvernement pour qu'il puisse offrir sans délai de l'aide d'urgence aux travailleurs canadiens et à de nombreuses entreprises. Je me souviens de cette journée où nous avons quitté nos sièges, le vendredi 13 mars dernier. Nous ne savions pas quand nous serions de retour. Puis, trois jours plus tard, le premier ministre a subitement dit à tout le monde de rester à la maison. C'était le lundi 16 mars.
Les partis de l'opposition ont collaboré avec le gouvernement pour parvenir à un accord qui revêt une importance cruciale, d'autant plus qu'il était difficile à ce moment-là de tenir des séances régulières en bonne et due forme à la Chambre des communes. Le Parlement n'a toutefois pas consenti à un processus visant à éviter constamment la transparence et la reddition des comptes. Le gouvernement a fait tout son possible pour éviter certaines des questions des députés de l'opposition.
Des millions d'emplois ont été perdus au Canada. Des entreprises fermaient leurs portes, l'économie se contractait à un rythme sans précédent, ce que nous n'avions pas vu depuis la Seconde Guerre mondiale, et le déficit prévu a explosé pour atteindre près de 350 milliards de dollars.
Pourquoi a-t-il fallu attendre jusqu'en juillet, soit près de quatre mois, pour que le gouvernement nous donne la moindre information sur l'état de l'économie et son budget? Si nous nous penchons sur les habitudes du gouvernement, nous pouvons facilement voir qu'il évitait le Parlement et ses fonctions à titre d'institution responsable. Je me souviens du jour où le ministre des Finances a déclaré à tout le monde que nous avions un déficit de 343 milliards de dollars. C'était sans précédent. Les gens téléphonaient à mon bureau de Saskatoon—Grasswood. Ils étaient stupéfaits. Ce montant les avait ébranlés. Le Canada accuse maintenant une dette de plus d'un billion de dollars. C'est inabordable pour les 37 millions de Canadiens qui y vivent.
Je ne dis pas qu'il n'était pas nécessaire de dépenser autant d'argent. À mon avis, aucun député ne dirait une telle chose. Toutefois, rien ne justifie que le gouvernement n'indique pas beaucoup plus clairement au Parlement où les fonds sont affectés et à quoi ils servent. En réalité, j'estime que c'est le strict minimum que l'on attend de la part du gouvernement libéral.
Ce qui me préoccupe énormément, c'est que nous avons vu ce qui arrive quand le premier ministre croit qu'il a carte blanche pour dépenser de l'argent n'importe où et n'importe comment: il le donne à ses amis. C'est ce que nous avons constaté avec le scandale de l'organisme UNIS. Nous venons d'en parler à la Chambre. Voilà exactement pourquoi le gouvernement doit se mettre à la disposition de la Chambre des communes elle-même.
Quand le premier ministre a cru qu'il pouvait affecter des fonds où il le souhaitait, il a accordé un contrat à fournisseur unique de plus de 900 millions de dollars à un organisme qui n'avait jamais vraiment géré ce genre de programme d'envergure. Pourquoi a-t-il fait cela? Nous l'ignorons. Le premier ministre évite ou ignore certaines des questions de l'opposition depuis plus d'une semaine maintenant.
Faisons le point sur ce que nous savons de cette affaire. Premièrement, l'épouse du premier ministre s'implique activement au sein de l'organisme UNIS. Deuxièmement, la mère et le frère du premier ministre ont reçu de l'organisme près de 300 000 $ au total en honoraires de conférencier. J'ai demandé à deux reprises à la Chambre, lundi et mardi, si la mère du premier ministre avait touché des honoraires le 2 juillet 2017 pour participer à un événement financé par le gouvernement du Canada par l'entremise du ministère du Patrimoine et pour lequel l'organisme UNIS a reçu 1,18 million de dollars.
Troisièmement, deux membres de la famille immédiate du ministre des Finances ont des liens avec l'organisme UNIS.
Nous avons appris, au cours de la dernière heure, que le ministre des Finances avait fait un chèque de 41 000 $ pour rembourser deux voyages familiaux offerts par l'organisme UNIS en 2017 et acceptés illégalement. Le ministre a remboursé cet argent aujourd'hui, alors qu'il s'apprêtait à témoigner devant le comité des finances. Il a fait ce voyage en 2017, mais c'est seulement maintenant, des mois plus tard, en juillet 2020, qu'il a enfin admis ses torts et fait un chèque de 41 000 $. Les Canadiens veulent un nouveau ministre des Finances, je crois. C'est leur sujet de conversation aujourd'hui, à la suite du chèque de remboursement de 41 000 $ et de la confession du ministre.
Quatrièmement, ni le premier ministre ni le ministre des Finances ne s'est récusé quand le Cabinet a discuté de l'octroi du contrat de 912 millions de dollars à UNIS. Enfin, cinquièmement, il s'agit d'un contrat à fournisseur unique pour lequel il n'y a eu aucun processus concurrentiel.
Comme le dit l'expression, si ça marche comme un canard et que ça cancane comme un canard, c'est un canard. C'est ce que nous avons pu voir aujourd'hui quand le ministre des Finances a témoigné devant le comité des finances de la Chambre des communes. Il faut aussi rappeler que le premier ministre et le Cabinet nous ont habitués à de tels comportements. Depuis l'arrivée du gouvernement libéral au pouvoir, en octobre 2015, les scandales se sont multipliés. Ce n'est pas la première fois que le premier ministre, le ministre des Finances ou d'autres membres du Cabinet font l'objet d'une enquête à propos d'infractions à la Loi sur les conflits d'intérêts.
L'enquête de 2017 a révélé que le premier ministre avait pris des vacances avec un lobbyiste enregistré sur une île appartenant à un millionnaire et qu'il avait violé quatre dispositions de la Loi sur les conflits d'intérêts. La conclusion de l'enquête a fait de lui le premier premier ministre de l'histoire du pays, en plus de 150 ans, à avoir été jugé coupable d'avoir violé la Loi sur les conflits d'intérêts. Il a été le premier en plus de 150 ans.
Il y a aussi eu le scandale de 2017 concernant la société privée du ministre des Finances qui possède une villa en France, qu'il avait apparemment oubliée. Deux ans plus tard, il n'en avait toujours pas informé la commissaire à l'éthique. Bien sûr, il y a aussi eu l'escroquerie de la mactre de l'Atlantique impliquant le président du Conseil privé, et il y a beaucoup d'autres exemples.
Puis, bien entendu, qui pourrait oublier SNC-Lavalin? Cela a été le grand scandale à la Chambre des communes lorsque le premier ministre a exercé une pression abusive sur l'ancienne procureure générale pour qu'elle fasse avancer les intérêts d'une société privée plutôt que l'intérêt public. Ce scandale a entraîné de nombreuses démissions dans tout le gouvernement. De très bonnes ministres ont quitté le gouvernement libéral et ont été contraintes de siéger de ce côté-ci avec les députés de l'opposition.
Si mes calculs sont bons, il y a eu cinq occasions où le premier ministre ou un membre du Cabinet a été reconnu coupable d'avoir enfreint au moins une disposition de la loi sur l'éthique. Nous avons appris aujourd'hui qu'il y en a eu une sixième, puisque le ministre des Finances a admis qu'il avait fait un chèque de 41 000 $ à UNIS pas plus tard qu'aujourd'hui.
L'ex-commissaire à l'éthique Mary Dawson a révélé à la CBC la semaine dernière qu'à son avis, son successeur aura bien du mal à ne pas conclure que le premier ministre a contrevenu à l'article 21 de la loi. Elle a ajouté que l'éthique est le talon d'Achille du premier ministre. Je dirais que c'est aussi celui du ministre des Finances.
Comment le Parlement et a fortiori les Canadiens peuvent-ils continuer à faire confiance au premier ministre pour agir dans l'intérêt du Canada et exercer dignement les pouvoirs sans précédent qui lui sont conférés? Qu'a fait le gouvernement quand le comité a voulu se pencher sur cette affaire? Le premier ministre a rejeté les appels de ceux qui lui demandaient de venir s'expliquer devant le comité, et les libéraux ont fait de l'obstruction afin de brouiller les pistes et empêcher les gens de remonter jusqu'à leur chef.
Le Parlement a besoin de connaître la réponse à certaines questions. Malheureusement, nous n'avons eu que deux jours de travaux parlementaires, lundi et mardi, pour les poser. Nous avions énormément de questions. Certaines ont trouvé réponse cet après-midi avec la révélation-choc du ministre des Finances du Canada devant le comité des finances.
Madam Chair, I want to take the opportunity to speak to the importance of something that has been lacking in the government's response to COVID, and that is transparency and accountability, which we just saw in the House of Commons a few seconds ago.
I will also be addressing how critical it is that Parliament be sitting to oversee the response to this pandemic. We have seen this week that we can, on all sides of the chamber, agree to sit for the first time in years, maybe even in history, in the summer and that we can have a great discussion on the disability bill, Bill C-20, that we talked about in this place on Monday and Tuesday.
Parliament granted special spending powers to the government so that it could provide emergency support to Canadian workers and many businesses in a fashion that was quick and responsive. I remember the day in the chamber, Friday, March 13, when we rose. We did not know when we would be back and then all of a sudden, three days later, the Prime Minister told everyone to go home. That was Monday, March 16.
Opposition parties have worked with the government to come to an agreement that is crucially important, particularly considering how difficult it was at the time to hold regular, proper sittings in the House of Commons. What Parliament did not consent to was a process to avoid transparency and accountability at every turn. The government has done everything it can to avoid some of the questions from opposition members.
Jobs were lost in the millions in this country. Businesses were shutting down, the economy was shrinking at an unprecedented rate, which we had never seen since the Second World War, and the projected deficit has ballooned to nearly $350 billion.
Why did it take the government until this month, July, nearly four months, to give us any information at all on the state of the economy and its budget? If we follow the pattern of behaviour of the government, it is easy to know that it was avoiding Parliament and its functions as an institution of accountability. I remember the day the finance minister stood and told everyone we had a deficit of $343 billion. It was unheard of. People were phoning my office in Saskatoon—Grasswood. They were stunned. That number was jolting. We now have a debt of over $1 trillion in this country. That is unaffordable for the 37 million Canadians who live in it.
I am not saying the significant levels of spending were not necessary. I do not think anyone in this chamber would say that. However, there is no good reason that the government could not be providing significantly more detail to Parliament about where the money is being allocated and what the money is for. In fact, I would argue that is the bare minimum expected of the Liberal government.
What is greatly concerning to me is that we have seen what happens when the Prime Minister thinks he has free rein to spend money wherever and however he wants, and he gives it to his friends. We have seen that with the WE scandal. We just talked about it in the House. It is exactly the reason that the government needs to be making itself available in the House of Commons proper.
When the Prime Minister thought he could allocate funding wherever he wished, he awarded a sole-sourced contract worth over $900 million to an organization with no real experience at all in managing that kind of massive program. Why was that? We do not know. The Prime Minister has been dodging or ignoring some of the questions from the opposition for over a week now.
Let us review what we do know about this. First, the Prime Minister's wife is actively involved in WE. Second, the Prime Minister's mother and brother have received a combined total of close to $300,000 in speaking fees from the organization. I have asked twice in the House, Monday and Tuesday, about the Prime Minister's mother receiving fees on July 2, 2017, for an event that was funded by the Government of Canada through the heritage department, $1.18 million to the WE organization.
Third, the finance minister has two immediate family members involved in WE.
We learned in the past hour that the finance minister wrote a cheque for $41,000 for illegal travel benefits from the WE organization following two family trips he took in 2017. He repaid the money today, just as he was set to testify at the finance committee. He took the trip in 2017, and today, months later in July 2020, he finally fessed up and wrote that cheque for $41,000. I think Canadians want a new finance minister. That is what Canadians are talking about today, when $41,000 later, he confessed to the WE Charity.
Fourth, neither the Prime Minister nor the finance minister recused themselves from the cabinet discussion about granting WE the $912-million contract. Fifth and last, it is a sole-sourced contract without any competitive process whatsoever.
It is said that if it looks like and quacks like a duck, then it is a duck, and we saw that today from the finance minister at the finance committee here in the House of Commons. On top of that, the Prime Minister and the cabinet have had a long history of this kind of behaviour. Since the current government came to power in October 2015, it has been scandal after scandal after scandal. This is not the first time the Prime Minister, the finance minister or other members of the cabinet have been under investigation for violations of the Conflict of Interest Act.
The 2017 investigation found that the Prime Minister took a vacation to a millionaire's island with a registered lobbyist and found that he violated four provisions of the Conflict of Interest Act. That finding made him the first Prime Minister in the history of this country, in over 150 years, to have been found to violate the Conflict of Interest Act. He was the first ever in 150-plus years.
There was also the scandal in 2017 surrounding the finance minister's private company that owns a villa in France, which he somehow forgot about. Two years later he did not report that to the Ethics Commissioner. Of course, there was also the clam scam scandal involving the President of the Privy Council, and there are many, many more.
Then of course, who could forget about SNC Lavalin? That was the big scandal in the House of Commons when the Prime Minister improperly pressured the former attorney general into advancing the interests of a private company rather than the public interests. That scandal led to numerous resignations across the government. Some very good cabinet people left the Liberal government and were forced to sit on this side with opposition members.
By my count, there are five different cases where the Prime Minister or a member of his cabinet was found guilty of breaking at least one clause in our ethics law. We found out today we have another one with the finance minister admitting that the WE Charity did take $41,000 in benefits, writing that cheque out today.
The former ethics commissioner Mary Dawson told CBC last week that she thinks it would be difficult for her successor not to find that the Prime Minister contravened section 21. She said that the Prime Minister has a blind spot when it comes to ethics. I would add that the finance minister does as well.
How can Parliament, let alone Canadians from coast to coast, continue to trust that the Prime Minister will be acting in the country's best interests and handling the unprecedented powers given to him? What does the government do when this issue is raised at committee? We saw that the Prime Minister ignores calls to appear and Liberal MPs filibuster at committee so they can cover up their leader's tracks.
These are some of the questions that Parliament needs answers for. Unfortunately, we only had two days here on Monday and Tuesday to open Parliament. We had a lot of questions. Some of the answers came this afternoon at the finance committee with that stunning revelation by the finance minister of Canada.