Madame la Présidente, c'est pour moi un honneur et un privilège d'intervenir aujourd'hui en réponse au discours du Trône. D'entrée de jeu, je remercie les électeurs de Nanaimo—Ladysmith de m'avoir confié la tâche de les représenter dans cette enceinte aujourd'hui. Je remercie également ma famille, les bénévoles et toute l'équipe qui m'a appuyé.
La circonscription de Nanaimo—Ladysmith est confrontée à de nombreux défis de taille qui ne sont pas uniques à notre région, mais qui sont majeurs et nettement plus complexes que dans d'autres coins du pays.
Je suis ravi de constater que figurent dans le discours du Trône et les lettres de mandat des ministres des initiatives et des engagements clés susceptibles d'aider à résoudre les problèmes avec lesquels sont aux prises les gens de ma circonscription. Je m'engage à collaborer avec les autres partis pour faire adopter des mesures législatives qui bénéficieront à l'ensemble des Canadiens. En outre, lorsque j'estimerai que des améliorations s'imposent, je le signalerai.
La circonscription de Nanaimo—Ladysmith compte l'une des plus importantes populations de sans-abris au Canada. Je me réjouis de voir que le gouvernement va de l'avant avec la Stratégie nationale sur le logement. Cependant, j'estime que les cibles prévues ne suffiront pas à régler la crise dans les collectivités. Des gens vulnérables et marginalisés éprouvent des difficultés à trouver un logement abordable et sont confrontés à l'itinérance. Il leur faut un logement sûr et abordable.
Il est encourageant de voir l'inclusion de normes nationales de soutien en santé mentale. Les soins en santé mentale devraient faire partie du système de santé universel afin que le coût des traitements n'empêche pas les gens d'obtenir du soutien, surtout lorsqu'ils sont en crise. Bien des sans-abris de Nanaimo—Ladysmith sont aux prises avec des problèmes de santé mentale. Le maire de Nanaimo est allé jusqu'à demander l'ouverture de nouvelles institutions pour les gens qui sont clairement atteints d'une maladie mentale et qui sont incapables de la gérer.
Comme de nombreuses autres régions du Canada, Nanaimo—Ladysmith est profondément touchée par la crise des opioïdes. De jeunes hommes qui avaient un bon emploi et une famille aimante ont développé une dépendance aux opioïdes après un accident de travail. Ils meurent parce qu'ils ont peur de demander de l'aide en raison des préjugés associés à la toxicomanie. La guerre contre la drogue est un échec. Examinons les mesures prises par d'autres pays pour lutter contre ce problème de santé et de société et créons une solution canadienne.
La réduction du nombre de sans-abris et l'amélioration de l'accès aux soins en santé mentale et aux services de traitement contre la toxicomanie réduiront la criminalité associée à ces problèmes sociaux et permettront au système de justice de se concentrer sur les délinquants violents et les récidivistes.
Je suis très ravi de voir que le gouvernement est résolu à bonifier le régime d'assurance-maladie et à renouveler l'entente qu'il a conclue avec les provinces en matière de santé, et que les lettres de mandat demandent un régime national d'assurance-médicaments universel. À cela, nous devrions ajouter un régime national d'assurance dentaire.
À Nanaimo—Ladysmith, il y a une grave pénurie de médecins, alors que la population est en pleine expansion. L'île de Vancouver est une destination prisée pour beaucoup de retraités canadiens.
L'Hôpital général de Nanaimo, qui a été construit dans les années 1960, dessert la population dont l'âge moyen est le plus élevé au Canada. Il serait grand temps qu'il soit modernisé pour en faire un hôpital de soins tertiaires où l'on traite le cancer et les maladies cardiaques et où l'on offre un grand éventail de services psychiatriques.
SoinsSantéCAN demande au gouvernement d'écologiser l'infrastructure des soins de santé et, dans le cadre des efforts visant à lutter contre les changements climatiques, de la rendre écoénergétique. J'espère que le gouvernement tiendra compte de cet appel et qu'il prévoira un financement considérable pour aider les provinces à moderniser leur infrastructure de santé vieillissante.
Il est crucial pour les habitants de ma circonscription que le financement accordé aux soins à domicile et aux soins palliatifs soit augmenté, mais il faut également changer la manière d'administrer les résidences pour personnes âgées. La Loi sur Investissement Canada doit être modifiée pour que les résidences de personnes âgées ne puissent plus appartenir à des intérêts étrangers. Elles doivent être vues comme faisant partie du système de santé.
Il ne faut pas répéter l'expérience de l'achat de Retirement Concepts par Anbang Insurance, qui est maintenant une société d'État chinoise. La régie de la santé de l'île de Vancouver a récemment dû reprendre le contrôle de l'administration de trois établissements de Retirement Concepts en raison de conditions non sécuritaires. Les entreprises étrangères n'ont aucun lien avec nos communautés et ne devraient pas faire des profits en offrant des services de mauvaise qualité à nos aînés. Le modèle à but non lucratif de soins axés sur la communauté est un bien meilleur moyen de faire en sorte que nos aînés obtiennent les soins de qualité qu'ils méritent.
Les petites et moyennes entreprises sont d'importants moteurs économiques et emploient la vaste majorité des Canadiens. Je suis heureux de constater que les lettres de mandat prévoient un meilleur soutien pour les entreprises en démarrage, mais selon ce que j'ai entendu de la part des propriétaires de PME, ceux-ci ont besoin de plus d'aide lorsqu'il s'agit de passer à l'étape suivante de leur croissance, qu'il s'agisse d'innovation en vue d'une nouvelle gamme de produits, de nouvelles méthodes devant permettre de réduire les déchets et l'empreinte carbone, ou d'expansion vers de nouveaux marchés.
Le Canada est un excellent incubateur de nouvelles entreprises, mais souvent, ces entreprises sont attirées vers d'autres pays au moyen d'incitatifs, d'allégements fiscaux et de divers programmes qui les aident à franchir l'étape suivante vers la croissance. Nous devons faire en sorte que les PME restent au Canada et continuent d'offrir des emplois bien rémunérés aux travailleurs canadiens.
Je sais bien que la politique des réductions d'impôts est bien vue; mais, les réductions d'impôts conduisent inévitablement à l'austérité, à des coupes dans d'autres services ou à des frais d'utilisation pour des services sur lesquels comptent les Canadiens de la classe moyenne et les Canadiens à faible revenu. Je suis en faveur de services payés par nos impôts tels que les soins de santé universels ainsi que les transports publics, les routes, les ponts, les écoles et les centres de loisirs, c'est-à-dire les infrastructures.
Ce dont nous avons besoin, c'est d'équité. Nous devons nous assurer que les Canadiens riches paient leur juste part. Les grandes entreprises profitent des services sociaux offerts à leurs employés et des infrastructures qu'elles utilisent dans le cadre de leurs activités. Le gouvernement se doit de supprimer les échappatoires fiscales et de lutter contre l'évasion fiscale et le placement d'argent à l'étranger par des entreprises et des particuliers.
La circonscription de Nanaimo—Ladysmith compte quatre Premières Nations et la mise en œuvre de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones dans la loi canadienne est très importante pour elles ainsi que pour le maintien d'une certaine stabilité économique. Pour bâtir une nouvelle relation avec les peuples autochtones du Canada, il faut plus que des paroles: il faut que le gouvernement s'engage à respecter la Constitution et les arrêts de la Cour suprême. Bien trop souvent, en particulier quand de grands projets d'extraction sont en jeu, l'esprit de la Déclaration est ignoré.
Outre la crise climatique, la biodiversité est mise à mal elle aussi. Le gouvernement s'est engagé à protéger 25 % des terres et 25 % des aires marines d'ici 2025 et il doit absolument tenir sa promesse. Nanaimo—Ladysmith compte très peu de terres protégées parce que toute la partie sud-est de l'île de Vancouver a été privatisée à l'issue des négociations visant à faire entrer la Colombie-Britannique dans la Confédération. Le bassin versant de la rivière Nanaimo fait 750 kilomètres carrés, mais là-dessus, seulement 10 kilomètres carrés sont situés dans des aires de conservation et moins de deux kilomètres carrés sont des parcs désignés. La rivière Nanaimo a une grande valeur écologique et elle doit être mieux protégée. Il serait donc merveilleux si 25 % de son tracé pouvait l'être.
Tout comme ma collègue de Saanich—Gulf Islands, je considère qu'il s'agit d'un excellent discours du Trône, mais il est difficile d'être optimiste, car les libéraux avaient bel et bien inscrit dans celui de 2015 que les scrutins majoritaires uninominaux à un tour seraient de l'histoire ancienne, mais ils sont revenus sur leur promesse.
Ma collègue de Saanich—Gulf Islands a mentionné un certain nombre d'autres promesses qui sont restées lettre morte. Les libéraux avaient promis aux Canadiens de lutter concrètement contre les changements climatiques, mais les cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre sont encore celles que l'ancien gouvernement conservateur avait fixées avant l'Accord de Paris. Le pire, c'est que nous ne les atteindrons même pas. Le gouvernement a plutôt choisi d'approuver toutes sortes de projets néfastes pour l'environnement: il a par exemple acheté un pipeline qui augmentera certainement les émissions de gaz à effet de serre et il a continué de subventionner le secteur des hydrocarbures. Voilà pourquoi j'entends voter contre le discours du Trône. Cela dit, je suis prêt à collaborer avec le gouvernement s'il souhaite établir de nouvelles cibles, car tant que nous ne ferons pas réellement notre part et que nous continuerons de manquer à nos promesses, aucune des questions dont j'ai parlé jusqu'ici n'aura vraiment d'importance. Toutes les facettes de notre vie seront chamboulées par les changements climatiques, à commencer par le réseau de la santé et l'économie.
J'ai promis pendant la campagne électorale de continuer à talonner le gouvernement pour qu'il s'attaque sincèrement et concrètement aux changements climatiques et j'ai bien l'intention de tenir parole.