Monsieur le Président, je félicite le député de ses excellents commentaires et de sa tentative d'humour.
Je partagerai mon temps de parole avec le député de Kootenay—Columbia.
Soyons maintenant sérieux. La crise économique nous guette. L'indice TSX a perdu au-delà de 1 600 points aujourd'hui. C'est grave. Comme si ce n'était pas assez, la baisse du TSX a été 31 % plus prononcée que celle du Dow Jones. L'économie américaine tourne à plein régime, si bien que le Dow Jones dépasse désormais le TSX. Il s'agit normalement d'un point de comparaison aux États-Unis, mais voilà que l'indice boursier canadien, le TSX, a chuté de 30 % de plus. Comment est-ce possible?
Je demande à tous mes collègues de se poser sérieusement la question. Pourquoi la Bourse torontoise a-t-elle perdu un tiers de plus que son équivalent new-yorkais?
Ce ne sera pas une mince tâche de faire fi des discours démagogiques du gouvernement et de savoir exactement comment se porte l'économie, car les députés d'en face font tout pour brouiller les cartes, y compris le ministre des Finances, qui refuse de se prononcer sur l'état des finances du pays ou même de dire si nous nous dirigeons vers une récession.
Pour y arriver, il faut à mon avis commencer par le commencement. Il est vrai que toute économie capitaliste est cyclique. Elle passe par des phases d'expansion et de contraction. Il existe différentes théories économiques. Il y a la théorie keynésienne, selon laquelle, quand les choses vont bien, il faut mettre plus d'argent de côté, augmenter le fardeau fiscal et diminuer les dépenses. Quand elles vont mal, il faut augmenter les dépenses et réduire le fardeau fiscal pour stimuler l'économie. Il existe cependant une autre théorie davantage axée sur le marché libre et une moins grande intervention qui, elle, veut que, si on restreint les dépenses et le fardeau fiscal, le secteur privé va surmonter les problèmes et trouver un équilibre.
Au cours des cinq dernières années, nous n'avons rien vu qui ressemble à une théorie économique connue. Pendant que l'économie se portait bien, on a dépensé encore et plus et augmenté le fardeau fiscal. Le gouvernement libéral s'en est pris aux petites entreprises, a instauré la taxe sur le carbone, a manqué de leadership, ne s'est pas attaqué à l'écart de productivité du Canada et a dépensé sans compter. Résultat? Le pays est dépourvu de bon nombre des ressources nécessaires pour contrer les effets d'une récession.
Les petites entreprises sont le cœur même du Canada. Près de 70 % des employés du secteur privé travaillent pour des petites entreprises. Ces gens ont dû faire face à un nombre croissant de règlements et à une hausse de taxes et, pire encore à mon avis, le ministre des Finances a eu le culot de qualifier ces Canadiens, qui sont parmi les plus honorables et les plus travailleurs que j'ai jamais rencontrés, de fraudeurs fiscaux. À mon avis, c'est tout à fait répréhensible.
Dans ma circonscription, nous avons vu les conséquences de la politique fiscale du gouvernement libéral, qui a entraîné la fermeture de la boulangerie Weston et de l'usine Saputo dans la circonscription adjacente à la mienne. Cette politique nous coûte de vrais emplois et a des répercussions concrètes sur les gens de ma circonscription.
Un autre de ses effets négatifs est la taxe sur le carbone, une façon de nous nuire à nous-mêmes. La taxe sur le carbone a été un désastre économique total. Elle a augmenté le coût des intrants des entreprises, ce qui a rendu les entreprises canadiennes moins compétitives. Beaucoup de nos concurrents étrangers n'ont pas à payer de taxe sur le carbone, ce qui leur donne un avantage concurrentiel, notamment ceux des États-Unis. Je le répète, l'indice TSX a chuté de 30 % de plus que l'indice Dow Jones.
Se peut-il que la taxe sur le carbone ait quelque chose à voir avec cela? Je pense que oui. La taxe sur le carbone a un effet multiplicateur négatif et insidieux. La taxe sur le carbone ne cesse d'augmenter, ce qui rend nos produits de plus en plus chers et notre économie moins compétitive.
Dans ma circonscription, Northumberland—Peterborough-Sud, qui, selon moi, est la meilleure circonscription au Canada, le secteur agricole est extrêmement important. Dans ce secteur, les agriculteurs ont perdu 12 % de leur revenu net à cause de la taxe sur le carbone. Le TSX a encore baissé de 30 %. Pourquoi?
Il est évident qu'une économie plus productive est une économie plus stable. Par conséquent, nous devons faire en sorte que notre économie soit plus compétitive et plus productive.
Au cours des cinq dernières années, les entreprises ont réduit leurs investissements de 20 %. Warren Buffett s'est retiré du Canada. La société Teck a annulé son projet Frontier d'exploitation de sables bitumineux. De moins en moins de capitaux sont investis au Canada. Est-ce à cause de cela que le Dow Jones est supérieur de 30 % au TSX aujourd'hui?
Un grave problème de compétitivité structurelle se trouve au cœur même de bon nombre de nos problèmes économiques. Au Canada, nous mesurons globalement la productivité en fonction de la contribution de chaque travailleur au PIB par heure. Au Canada, cette contribution est de seulement 50 $; aux États-Unis, elle est de 60 $; en Suisse, elle est de 65 $; et en Irlande, elle est de 84 $. Pourquoi la productivité est-elle importante? Est-ce seulement une affaire de chiffres pour les conservateurs? Non. La productivité a un impact réel sur les êtres humains. La productivité est importante pour les Canadiens. Au Canada, le salarié moyen gagne 19 $ l'heure. Aux États-Unis, le salarié moyen gagne 23 $, tandis que, en Suisse, il fait 33 $. Y a-t-il un lien? Je pense que oui.
Quand on examine l'incidence du gouvernement sur l'économie, l'écart de productivité, les pertes enregistrées sur les marchés boursiers aujourd'hui et la situation dans son ensemble, on constate que le Canada tire de l'arrière. Cette situation est-elle aussi liée au fait que le Canadien moyen consacre aujourd'hui une plus grande part de son revenu aux impôts et aux taxes qu'à la nourriture, aux vêtements et au logement pris ensemble? L'idée est d'économiser en prévision des mauvais jours, mais le gouvernement ne l'a même pas fait lui-même et il a aussi empêché les Canadiens de le faire. La moitié des Canadiens moyens sont à 200 $ de l'insolvabilité chaque mois.
L'autre problème important est le manque d'initiative dont fait preuve le premier ministre. La faiblesse de l'économie est directement liée au manque d'initiative du premier ministre. Ses tergiversations et ses discussions n'ont pas réussi à sortir le pays de la crise des barrages et des différends commerciaux. Les répercussions économiques des barrages n'ont pas encore été déterminées, mais elles atteindront certainement des millions de dollars.
Dans ma circonscription, j'ai parlé avec beaucoup de propriétaires d'entreprise et de particuliers qui doivent composer avec les répercussions des barrages. Ils ne peuvent obtenir les produits nécessaires pour en fabriquer d'autres et ils ne peuvent pas non plus expédier leurs produits. Cette crise touche tous les Canadiens, et les habitants de ma circonscription souffrent. Certaines entreprises ne seront pas capables de payer leurs employés ce mois-ci à cause des barrages. Si le premier ministre était intervenu 19 jours plus tôt pour défendre les intérêts de la majorité des Wet'suwet'en et des travailleurs canadiens en démantelant les barrages, on aurait pu éviter tous ces problèmes.
Quand on prend la situation dans son ensemble, il est évident qu'aujourd'hui est un jour sombre pour l'économie mondiale. La récession nous guette. Le gouvernement n'a pas fait preuve de la diligence raisonnable qui était requise.
Dans la théorie keynésienne, une des mesures clés dont peuvent se servir les gouvernements en cas de récession économique est de faire des déficits. Or, si on a déjà vidé son bas de laine, il ne reste plus rien dont on peut se servir.
Pendant la campagne électorale de 2015, le premier ministre a souligné à maintes reprises l'importance d'équilibrer le budget. Il a affirmé publiquement qu'il fallait équilibrer le budget. D'ailleurs, il avait alors prononcé une de ses phrases les plus célèbres: « Le budget s'équilibrera de lui-même. » Évidemment, les budgets ne s'équilibrent pas d'eux-mêmes et le pays se retrouve avec un déficit structurel de 30 milliards de dollars, auquel s'ajoute un déficit budgétaire de plus de 100 milliards de dollars.
Mes collègues d'en face aiment dire que Stephen Harper avait fait des milliards de dollars de déficit. C'était à l'époque de la pire récession mondiale des 50 dernières années et M. Harper avait équilibré le budget de sorte que le pays a pu mieux s'en sortir que les autres pays du G7. Les conservateurs avaient pris les mesures nécessaires. Je suis fier du bilan du premier ministre Harper. Aujourd'hui, nous vivons la situation inverse. Alors l'économie mondiale est au beau fixe, qu'est-ce qu'on fait? On chante, on danse, on dépense et on augmente les taxes sans arrêt, et on vide notre bas de laine.
J'ai l'impression qu'on regarde l'économie foncer dans le mur et que le Parti conservateur crie d'arrêter, d'appliquer les freins et de donner un coup de volant, mais que vous ne voulez rien entendre. Nous allons percuter le mur. Bon sang! Il faut donner un coup de volant. Il faut rendre l'économie plus productive et efficace; il ne faut pas sombrer davantage dans...