Monsieur le président, la pandémie de la COVID-19 représente la plus grave crise de santé publique depuis des générations.
Il s'agit d'une menace importante pour le bien-être et la prospérité des Canadiens et du monde entier. En tant que pays, nous nous sommes remarquablement ralliés, d'un océan à l'autre, au cours des derniers mois en réponse collective à ce défi sans précédent.
L'esprit canadien intrinsèque est évident chez nos travailleurs essentiels et ceux de premières lignes, dévoués sans relâche à leur communauté. Nous leur devons notre plus profonde gratitude et, pour certains, nos vies. Nous devons également faire de notre mieux pour honorer les nombreux héros méconnus de cette époque.
Aujourd'hui, je suis heureuse de souligner les efforts novateurs et constants des scientifiques canadiens en santé et le rôle important de la recherche dans notre réponse à la pandémie de la COVID-19. Le Canada a la chance d'abriter certains des esprits les plus brillants, un atout si précieux que l'on peut parfois sous-estimer.
Au Québec, à Montréal, je pense à tous les chercheurs et à tous les scientifiques de l'Université de Montréal, de l'Université McGill, de l'Institut de cardiologie de Montréal, du CHUM, de l'hôpital Sainte-Justine et bien d'autres, qui travaillent tous les jours pour développer des solutions innovantes afin de préserver la santé de tous.
Avant la crise, nous avons peut-être tenu pour acquis nos chercheurs en médecine, qui travaillent si souvent dans l’ombre, mais tel n’est plus le cas. Dès que la menace de la COVID-19 est apparue, les chercheurs en santé du Canada sont intervenus sans hésitation, au moment même où nous avions le plus besoin d’eux, et les Canadiens leur en seront toujours reconnaissants.
Avant même l’apparition des premiers cas au Canada, notre gouvernement a fait appel à des universitaires, à l’industrie et à des partenaires provinciaux et internationaux pour mettre en œuvre rapidement un programme de recherche afin de lutter contre la pandémie. En février, les Instituts de recherche en santé du Canada ont été les premiers dans le monde à lancer un appel d’offres pour la réalisation de travaux de recherche sur la COVID–19. En collaboration étroite avec les partenaires fédéraux et provinciaux, les Instituts de recherche en santé du Canada ont cherché à favoriser l’élaboration, la mise à l’essai et la mise en œuvre rapides de mesures médicales et sociales pour ralentir la progression rapide de la COVID–19. En quelques semaines seulement, ils ont attribué des subventions évaluées par des pairs à 100 projets canadiens méritants, alors qu’un processus de ce genre prend normalement plus d’un an.
Depuis lors, stimulés par la stratégie nationale de recherche médicale de 1,1 milliard de dollars annoncée par notre premier ministre en avril, les Instituts de recherche en santé du Canada ont déjà octroyé environ 170 millions de dollars pour des travaux de recherche sur la COVID–19 et obtenu la participation de partenaires à hauteur de 25 millions de dollars. Ce résultat très impressionnant témoigne du calibre des scientifiques de la santé Canada et de leur détermination à protéger et à améliorer la santé des Canadiens.
C’est pour moi un plaisir de signaler que les investissements et la mobilisation coordonnés par les Instituts de recherche en santé du Canada et d’autres partenaires fédéraux ont permis de faire progresser un programme de recherche sur la COVID-19 ambitieux et équilibré.
Nous faisons progresser les connaissances dans les domaines de la recherche fondamentale, des nouvelles lignes directrices cliniques et de l'évaluation des effets prévus et inattendus des mesures de santé publique. Nous faisons avancer la recherche alignée sur les priorités canadiennes et mondiales dans les domaines de la thérapeutique, de la dynamique de la transmission, du diagnostic, des mesures de santé publique et plus encore. Nous appuyons les essais cliniques partout au Canada, soit le meilleur mécanisme pour offrir des interventions expérimentales aux Canadiens tout en assurant leur efficacité. Nous accélérons les efforts de collaboration pour développer un vaccin fabriqué ici, au Canada.
Les investissements fédéraux consentis par l’entremise des Instituts de recherche en santé du Canada permettent à d’importants centres de recherche sur les vaccins en Saskatchewan et en Nouvelle-Écosse de participer aux travaux et de mettre à profit leur expertise et leurs ressources. Grâce à leurs concours lancés rapidement pour la découverte de vaccins contre la COVID–19, les Instituts de recherche en santé du Canada ont accordé jusqu’à maintenant du financement pour 14 études prometteuses. Ces sommes viennent s’ajouter aux investissements fédéraux considérables consacrés à la recherche sur les vaccins par la voie du Fonds stratégique pour l’innovation d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada. Nous favorisons également des partenariats très importants entre les milieux universitaires et le secteur médical pour le développement de vaccins.
Le travail qui se fait sur le terrain est absolument incroyable. Une entreprise québécoise appelée Medicago utilise sa plateforme technologique pour développer des anticorps contre le virus en collaboration avec l'Université Laval. Bien entendu, le but de ces efforts de recherche est de protéger la santé des Canadiens. Nous devons nous assurer que l'accent est suffisamment mis sur le contexte canadien ainsi que les besoins particuliers des diverses populations. Cela signifie d'investir dans une recherche stratégique et ciblée au profit de nos groupes les plus vulnérables.
En plus de nous rendre davantage anxieux pour notre santé et notre sécurité, la pandémie a perturbé plusieurs aspects de nos vies personnelles. L’insécurité au travail, l’isolement et la perte d’un être cher ont tous des répercussions importantes sur notre santé mentale. Conséquemment, les Instituts de recherche en santé du Canada mènent une initiative pour recueillir des données urgentes qui aideront les autorités à élaborer des mesures de santé mentale dans le contexte de la pandémie. Guidés par un comité d’experts externes, les responsables de l’initiative fourniront l’information nécessaire pour le déploiement rapide de services de soutien psychologique et de lutte contre la toxicomanie.
Je suis très heureuse de signaler qu’au mois de juin, un ensemble préliminaire de synthèses de connaissances recueillies rapidement a été distribué aux décideurs et aux partenaires, et ce, seulement 30 jours après l’attribution du financement. Ces rapports synthétisent les données actuelles sur les services de santé mentale et de lutte contre la toxicomanie, les lignes directrices et les pratiques de prestation de ces services ainsi que des questions connexes dans le contexte de la pandémie de la COVID–19.
Un autre secteur d’étude très important concerne les différences observées entre les sexes dans la propagation du virus SRAS–CoV–2 et des réactions immunitaires connexes. Une équipe financée par le gouvernement a déjà rendu publics des résultats qui montrent comment les différences entre les sexes dans les réactions au virus et les mécanismes qui les sous-tendent peuvent aider à élaborer de nouveaux traitements contre la COVID–19.
Les efforts de recherche sont également axés sur les Canadiens âgés. Comme nous l'avons vu dans de nombreuses provinces, la population vieillissante du Canada est particulièrement exposée à la pandémie tout comme les résidants des établissements de soins de longue durée tels que nos CHSLD au Québec.
Une équipe financée par l'institut de recherche de l'Université Dalhousie a récemment publié sur l'impact du virus dans ces établissements de soins, proposant que les biomarqueurs peuvent aider à prédire la gravité de la maladie et expliquer pourquoi certains résidants sont plus gravement atteints que d'autres.
La recherche en santé autochtone demeure également une priorité pour notre gouvernement. Nous savons que les peuples autochtones du Canada ont été touchés de manière disproportionnée par la pandémie. Des lacunes ont été observées dans la disponibilité d'intervention culturellement appropriée en réponse à la COVID-19 fondée sur les distinctions, les données probantes et les connaissances autochtones. En réponse, nous avons créé une possibilité de financement pour combler ces lacunes grâce à une recherche axée sur les forces et les solutions qui est audacieuse, novatrice et dirigée par la communauté.
Même si notre priorité absolue demeure la santé des Canadiens, force est d'admettre qu'un virus ne connaît pas les frontières. Il représente une menace mondiale qui exige une réponse collaborative mondiale. C'est pourquoi nous travaillons en étroite collaboration avec des partenaires internationaux comme l'Organisation mondiale de la santé et l'alliance Global Research Collaboration for Infectious Disease Preparedness, entre autres. C'est grâce à notre participation à des initiatives internationales que nous pourrons tirer parti de toutes les occasions de faire profiter les Canadiens des innovations tout en encourageant l'expertise et le leadership ici même, au Canada.
Il est également extrêmement important de disposer d'une politique fondée sur des faits. Tandis que nous travaillons avec diligence pour protéger les Canadiens, nous continuons de fonder nos décisions sur les données probantes en évolution de la communauté scientifique. Nous en apprenons un peu plus chaque jour sur le virus. Nous fondons nos politiques sur des données scientifiques, grâce à des activités de mobilisation des connaissances par exemple, et avec l'aide du Groupe de travail sur les thérapeutiques de la COVID-19.
Les investissements dans la recherche en santé et dans nos chercheurs finissent par rapporter en permettant de sauver des vies. Nous nous réjouissons du dévouement et des talents remarquables de nos chercheurs, et le gouvernement est conscient qu'il doit soutenir l'excellence canadienne en matière de recherche, ce qui signifie appuyer nos chercheurs en ce moment et pendant la reprise après la pandémie. J'invite les députés à se joindre à moi afin de reconnaître les efforts incalculables de la communauté scientifique canadienne.