Monsieur le Président, je remercie mes collègues de me donner l'occasion de prendre la parole au sujet de cet enjeu important.
Nous vivons assurément une situation sans précédent. Il est remarquable que je sois ici pour représenter les gens de ma circonscription, mais aussi ceux des circonscriptions qui ont élu des verts, celle de la députée de Saanich—Gulf Islands et celle du député de Nanaimo—Ladysmith. On m'a aussi demandé de parler au nom de la députée indépendante de Vancouver Granville.
J'aimerais d'abord reconnaître que nous sommes sur les terres non cédées du peuple algonquin anishinabe. Il est essentiel de ne jamais oublier la signification historique de ces paroles et ce qu'elles impliquent, ainsi que notre responsabilité à l'endroit des communautés autochtones de partout au pays, particulièrement pendant cette crise sans précédent.
Je sais que je ne suis pas la seule à avoir entrepris un voyage un peu surréel vers Ottawa pour participer à cette séance. J'ai fait le voyage de 10 heures en voiture avec mon mari et nos deux garçons.
Nous sommes seulement arrêtés pour acheter de l'essence et faire une pause. Nous avons pris toutes les mesures d'hygiène recommandées.
Bien sûr, nous nous sommes efforcés d'occuper un bébé et un enfant de sept ans pendant le trajet de 10 heures. J'ai une pensée pour les nombreuses familles qui doivent répondre aux questions difficiles de leurs enfants tout en essayant de les garder occupés. Je vis la même chose. Je veux que tous les enfants du Canada sachent que nous les aimons et que nous sommes là pour eux aussi. Nous savons que c'est une période difficile.
J'aimerais également en profiter pour remercier humblement beaucoup de gens: les travailleurs de première ligne de nos hôpitaux, ceux qui remplissent les étagères de nos épiceries et ceux qui assurent la sécurité de nos collectivités; les entreprises et les établissements d'enseignement qui répondent à l'appel et qui déploient des efforts comparables à ceux que nous déploierions en temps de guerre pour fournir et fabriquer les produits dont nous avons besoin; la Dre Tam et son équipe, qui coordonnent notre réponse en matière de santé publique, et la Dre Bonnie Henry, de la Colombie-Britannique, pour son travail remarquable; les ministres et leur personnel, qui ont déployé des efforts inlassables pour coordonner la réponse à la COVID-19 dans tous les ministères; ainsi que les députés présents aujourd'hui et ceux qui pratiquent l'éloignement social chez eux. Cela prouve qu'au moment où nous faisons face à une crise nationale, nous sommes capables de coopérer pour le bien de la population canadienne, et que nous allons le faire.
Nous nous réunissons durant cette période extraordinaire pour adopter une mesure législative extraordinaire qui permettra au gouvernement fédéral d'aider directement les Canadiens avec leurs finances personnelles. Elle permettra d'aider les travailleurs autonomes et les petites et moyennes entreprises, ainsi que les grandes sociétés. Je suis fort soulagée que nous ayons pu nous entendre aujourd'hui pour adopter ce projet de loi, même si cela s'est fait un peu plus tard que nous l'avions espéré.
L'un des principes fondamentaux de la démocratie parlementaire fondée sur le modèle de Westminster veut que le Parlement contrôle les fonds publics. Même dans une situation d'urgence de santé publique, nous ne pouvons pas accorder à un gouvernement — même si ses intentions sont fort louables — des pouvoirs sans précédent sans prévoir des mesures de surveillance et des critères limitant ces pouvoirs.
C'est un moment déterminant pour le Canada. Je suis plus fière que jamais d'être Canadienne et de constater la rapidité avec laquelle nous avons réagi à cette situation de crise. Je suis également très fière d'être originaire du Nouveau-Brunswick. Je félicite le premier ministre Higgs et la Dre Jennifer Russell, médecin-hygiéniste en chef, d'avoir déclaré l'état d'urgence. Je félicite également les décideurs des provinces atlantiques voisines, soit la Nouvelle-Écosse, l'Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve, d'avoir pris la décision difficile de fermer les frontières provinciales afin de mieux protéger leurs citoyens. Je les remercie de leur leadership.
Cela fait maintenant plus d'une semaine que nous pratiquons l'éloignement social et que nous constatons des fermetures et l'imposition de restrictions. Il est maintenant temps que tous les Canadiens respectent les règles et apportent leur contribution pour que nous puissions traverser cette période ensemble. Si ces mesures s'avèrent efficaces, il y aura moins de cas d'infection au coronavirus, nous donnerons une chance au système de santé et aux gens qui le dirigent, et le nombre de décès et de dommages collatéraux diminuera. De plus, cela permettra aux travailleurs de la santé infectés, isolés et mis en quarantaine d'avoir le temps de se rétablir pour revenir au travail.
Les réponses du Canada ont jusqu'à présent été rapides. Il y a inévitablement des leçons à retenir afin de nous assurer que nous serons mieux préparés à des catastrophes de la sorte à l'avenir.
Je suis ici pour collaborer avec mes collègues du gouvernement, mais je dois également mettre en évidence les aspects qui doivent être améliorés pour que nous puissions faire les choses correctement pour les Canadiens.
Je suis certaine que nous avons tous échangé beaucoup de messages avec les gens de notre circonscription au cours des dernières semaines. Ils ont exprimé leurs nombreuses préoccupations. La situation a notamment mis en évidence les inégalités au sein de notre société. La COVID-19 a amplifié les difficultés que les gens devaient déjà affronter.
Je pense aux Canadiens et aux Canadiennes qui vivent dans la pauvreté, particulièrement à ceux et celles qui sont sans abri.
Les travailleurs canadiens ont été mis à pied ou doivent réduire leurs heures de travail, en particulier à un moment où leur situation financière est précaire. Les aînés à revenu fixe s'inquiètent pour leur pension et leurs placements. Les difficultés que vivent les communautés autochtones sont amplifiées.
Les Canadiens et les Canadiennes qui habitent en région rurale n'ont pas facilement accès à des services de soin de santé.
Les résidents permanents et les autres nouveaux arrivants qui s'inquiètent pour leur famille à l'étranger tentent de rentrer chez eux malgré les annulations de vol. Nos organismes caritatifs et sans but lucratif perdent leur bassin de donateurs et ont grand besoin de notre soutien. Nous devons également rester vigilants à l'égard de ceux qui veulent profiter de cette crise — parce qu'il y en a qui essaient de le faire.
Nous faisons face à ce géant ensemble, mais nos points de vue diffèrent grandement. Près d'un million de personnes ont fait une demande d'assurance-emploi. Depuis des années, le Parti vert propose l'instauration d'un revenu de subsistance garanti pour les Canadiens. Si une telle aide était disponible à l'heure actuelle, nous pourrions facilement augmenter les paiements alloués aux personnes qui ont été mises à pied et qui se sont vues réduire leurs heures de travail sans paralyser les lignes téléphoniques de Service Canada et sans faire peur aux gens qui, compte tenu de leur situation particulière, risquent de ne pas recevoir l'aide dont ils ont besoin. Les mesures annoncées par le gouvernement tardent à être mises en œuvre parce que nous ne disposons pas de la structure nécessaire pour acheminer rapidement les paiements directs aux Canadiens. Nous devons examiner cette question de plus près.
De toute évidence, si nous avions suivi les conseils des professionnels en apportant des améliorations indispensables à certains aspects de notre système de santé, comme les infrastructures, les soins de santé préventifs et l'assurance-médicaments, nous serions beaucoup mieux placés pour répondre aux besoins des Canadiens pendant cette crise de la COVID-19.
Les prévisions les plus optimistes varient grandement. Nous nous entendons tous pour dire que plus nous réussirons à maintenir la distanciation sociale parmi les personnes asymptomatiques et à isoler celles qui présentent des symptômes, plus nous serons en mesure de traverser la crise de la COVID-19 sans surcharger le système. Les Canadiens et les entreprises pourront d'autant plus suivre les conseils qui leur sont fournis qu'ils auront la capacité financière de le faire. Les gens doivent jouir d'une bonne sécurité financière pour pouvoir suivre les conseils de santé publique.
En ce qui concerne les répercussions économiques, il semble que nous ayons omis certaines choses.
Nous avons abordé certaines répercussions aujourd'hui, dans cette enceinte. Les locataires de logements résidentiels et commerciaux ont besoin de mesures pour les protéger contre les propriétaires qui ne suivent pas l'exemple de bonne volonté de leur banque ou qui n'en bénéficient pas. Au Nouveau-Brunswick et dans quelques autres provinces, il est maintenant illégal d'expulser des locataires parce qu'ils ne paient pas leur loyer. Ce sont de bonnes mesures, mais elles doivent être appliquées de manière uniforme dans tout le pays.
Nous devons faire beaucoup plus pour les petites et moyennes entreprises, celles qui font rouler notre économie.
Je cite Dan Kelly, le président de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante. Voici ce qu'il dit à propos des subventions salariales: « C'est la bonne mesure, mais ce n'est pas le bon montant. »
Nos mesures d'aide aux entreprises sont inférieures aux mesures prises ou envisagées ailleurs dans le monde. Par exemple, le gouvernement du Danemark offre de subventionner jusqu'à 75 % des salaires. Le paiement maximum par employé est 10 fois plus élevé que celui qui est actuellement offert au Canada. De plus, il semble qu'on ne prévoie rien pour les entreprises non constituées en société qui ont des employés. C'est inquiétant.
Le Nouveau-Brunswick permet aux petites entreprises de reporter de trois mois leurs cotisations à Travail sécuritaire Nouveau-Brunswick. Le gouvernement fédéral pourrait faire de même pour l'assurance-emploi, le Régime de pensions du Canada et la taxe de vente harmonisée.
Les temps sont durs, mais il y a des exemples d'espoir dans tout le pays. J'ai vu des personnes exécuter la danse de la robe à franges pour favoriser notre guérison collective. Je sais que des églises, des synagogues, des mosquées et d'autres lieux de culte se sont adaptés à la nouvelle réalité tout en demeurant résolus à continuer à promouvoir la spiritualité et la foi, ce dont nous avons besoin plus que jamais.
Les citoyens traversent eux aussi une période riche en émotions, et nous devons également tenir compte de leur santé mentale. Nous devrions sortir si nous le pouvons, tout en respectant le principe de la distanciation sociale. Il est possible de faire des visites virtuelles de musée ou de zoo. J'ai vu des gens fabriquer des filets de badminton avec du ruban adhésif. On peut aussi organiser des chasses au trésor.
On voit aussi des gens faire des tortillas à la façon portugaise ou québécoise.
Nous avons trouvé des façons très créatives pour faire face à cette crise. Continuons comme cela. J'encourage tout le monde à appeler leurs voisins, à prendre des nouvelles de leurs proches et à se servir de FaceTime pour parler à leurs grands-parents. Nous avons tous un rôle à jouer ici. Restons en contact. L'isolement peut être très difficile à supporter.
De plus, nous sommes nombreux à montrer l'exemple en travaillant de la maison et nous pouvons continuer à faire preuve de leadership en nous penchant sur des façons d'effectuer les travaux à la Chambre sur des plateformes numériques. Poursuivons la discussion à ce sujet.
Aujourd'hui, nous devons adopter la motion pour garantir aux Canadiens les ressources financières qui leur permettront de joindre les deux bouts tout en nous assurant de respecter à la lettre les conseils des experts en santé publique. Nous allons traverser cette crise en restant unis malgré la distance physique qui doit nous séparer.
Mr. Speaker, I thank my colleagues for giving me the opportunity to speak here today on this important issue.
We certainly are in unprecedented times. It is remarkable for me to be here today representing my own riding while also carrying the weight of those living in the ridings of my Green Party colleagues, the member for Saanich—Gulf Islands and Nanaimo—Ladysmith. I have also been asked to share these comments on behalf of the independent member for Vancouver Granville.
I would first like to acknowledge that we are on the unceded territory of the Algonquin Anishinabe people. It is essential that we remember the historical and ongoing implications of those words and the responsibilities we bear toward indigenous communities across the nation, especially as we face this unprecedented crisis.
I know I am not alone in having made this bizarre trek to Ottawa to be present here for these proceedings. I made the 10-hour trip by car with my husband and two boys.
We stopped only to get gas and take a break. We followed all the recommended hygiene measures.
Of course, we did our best to entertain a toddler and a seven-year-old for 10 hours in the car. I think of the many families and households across the nation who are answering difficult questions from their children and trying to keep them entertained. I feel that too. I want to let the children of Canada know we love them and we are here for them too. We know this is a difficult time.
I would like to take this opportunity to also humbly thank many, many people: the front-line workers staffing our hospitals, stocking our grocery stores and keeping our communities safe; the businesses and educational institutions that are answering the call and mobilizing in a warlike effort to provide and manufacture and supply that we need; Dr. Tam and her team for coordinating our public health response, as well as Dr. Bonnie Henry of B.C. for her incredible work; the tireless efforts of our cabinet ministers and their staff to coordinate a response to COVID-19 across government departments; and my colleagues here in this House and those practising social distancing at home for proving that in the face of a national crisis, we can and will work together for the people of this country.
We gather in these extraordinary times to pass extraordinary legislation. It will allow the federal government to reach out and help Canadians directly with their personal finances. It will allow help to reach the self-employed, small and medium-sized businesses and large corporations. I am very relieved that a compromise was found that allows us to pass this legislation today, albeit a bit later than we had hoped.
It is a fundamental principle of Westminster parliamentary democracy that Parliament controls the public purse. We cannot, even in a public health emergency, convey unprecedented powers without any oversight and without any criteria limiting those powers to any government, no matter how well-intentioned.
This is a defining moment for our country. I am prouder than ever before to be Canadian and to see the expedited response to this crisis. I am also so proud to be from New Brunswick. I commend Premier Higgs and chief medical officer Jennifer Russell for declaring a state of emergency. To the decision-makers of the neighbouring Atlantic provinces of Nova Scotia, P.E.I. and Newfoundland, I commend them all for making the difficult decision to close provincial borders to further protect citizens. I thank them for their leadership.
We have now seen more than a week of social distancing, of closures and restrictions. It is now the time for all Canadians to comply and do our part to get us through this together. Effective suppression would mean fewer cases of coronavirus, a fighting chance for our health care system and the humans who run it, a reduction in the number of total fatalities and a reduction in collateral damage. As well, it would give us the time for infected, isolated and quarantined health care workers to get better and return to work.
Canada has been quick to respond so far. Inevitably there are lessons to be learned to ensure that we are better prepared for this type of disaster in the future.
I am here to work collaboratively with my colleagues in government, but I must also point out the ways we need to improve so that we can get this right for Canadians.
I am sure we are all in the same boat when it comes to the level of correspondence with our constituents over the past few weeks. We have been hearing a lot of concern. One thing the situation has made clear is the inequalities within our society. COVID-19 has amplified the challenges people are already facing.
I am thinking of the Canadians who are living in poverty, especially those who are homeless.
Working Canadians have been laid off or are facing reduced work hours, particularly at a time when they feel financially insecure. Older Canadians living on a fixed income are worried about their pensions and investments. Indigenous peoples are facing heightened challenges in their communities.
It is not easy for Canadians living in rural areas to access health care services.
Permanent residents and other newcomers worrying about family abroad are trying to get home amidst travel cancellations. Our charities and not-for-profit organizations are losing their donor base right now and really need our support. We must also stay vigilant against those who want to profit from this crisis, and they are out there.
We are facing this giant together, but from very different vantage points. Almost a million people have applied for employment insurance. Our Green Party has been proposing a guaranteed livable income for Canadians for years, and if we had a GLI in place now, we would easily be able to ramp up payments to people facing layoffs and reduced hours without clogging the phone lines of Service Canada and scaring people who are afraid in their unique situations, leaving them without support. The government measures announced are now taking time to roll out because we lack the infrastructure to quickly disseminate direct payments to Canadians. We need to have a closer look at this issue.
It is also clear to me that if we had already made much-needed improvements to our health care system in areas that have been advocated by professionals, such as improved infrastructure, preventive health care and pharmacare, we would be much better situated to address the needs of Canadians in this COVID-19 crisis.
Best estimates of what lies ahead vary widely. We can all agree that the more we are able to maintain social distancing among those who are asymptomatic and maintain isolation for those who have symptoms, the greater our chances are of getting through COVID-19 without overwhelming the system. The extent to which individual Canadians and businesses can follow the advice provided depends on the extent of their financial ability to do so. People have to be in a financially secure position in order to take the public health advice.
When we talk about the economic impacts, it seems we have left some things out.
We have discussed a few of them here today. Renters, both residential and commercial, need measures to protect them from landlords who are not passing along the goodwill of the banks or who do not have the goodwill of their bank. New Brunswick and a few other provinces have made it illegal to evict tenants for nonpayment of rent. These measures are good, but they need to be standardized across the country.
We must do more for the small and medium-sized businesses that keep our economy moving.
As Dan Kelly, president of the Canadian Federation of Independent Business, says of the wage subsidies, “It's the right measure, but it's the wrong amount.”
Our assistance measures for businesses are being dwarfed by steps taken or being contemplated elsewhere. For example, in Denmark the government is offering up to 75% of wages, with the maximum payout per employee 10 times higher than the current offering in Canada. As well, there seems to be nothing for unincorporated businesses that have employees. This is a big concern.
New Brunswick is allowing small businesses to defer WorkSafe New Brunswick premiums for three months. The federal government could do the same for EI, CPP and HST.
These are trying times, but we do see examples of hope all across the country. I have seen jingle-dress dancers standing out in their yards dancing for all of our collective healing. I know that we have seen churches, synagogues, mosques and other places of worship adapting to a new reality and being steadfast in their support of spirituality and faith, which we need now more than ever.
These are emotional times for citizens as well, and we also must consider their mental health. We should get outside if we can, but we must maintain our social distancing. We can go for the online museum tours. Online zoo tours are happening. I have seen people making badminton nets out of tape. We can play Hide the Potato.
I have also seen people making Portugese-style or Quebec-style tortillas.
We are finding really creative examples to deal with this crisis. Let us keep it up. I urge us all to call neighbours, check in, do FaceTime with grandparents. We all have a responsibility here. Let us stay connected. Isolation can be a really difficult thing for each of us to face.
Many of us are setting an example by operating from home as well, and we can continue to play a leadership role here by exploring digital options for the work we do here in the House. Let us continue to have that conversation.
Today means passing this motion to ensure Canadians have the financial resources they need to make ends meet while we rigorously follow the advice of public health experts. We will get through this if we stick together, even if that means standing apart.