Monsieur le Président, je sais que tous les parlementaires sont d'accord avec moi pour dire que les Canadiens touchés par la COVID-19 sont dans nos pensées et nos prières actuellement. Députés ministériels et députés de l'opposition, nous devons tous continuer d'être guidés par notre désir commun de protéger la santé et la sécurité de tous les Canadiens et d'aider ces derniers à faire face à la pandémie mondiale.
Nous traversons une période sans précédent, qui exige une intervention sans précédent, tant de la part des gouvernements que des Canadiens.
Nous savons que cette crise touche la vie des Canadiennes et des Canadiens partout au pays.
Près d'un million de travailleurs ont déjà été mis à pied, on a dit aux magasins et aux restaurants de fermer leurs portes et on a demandé aux Canadiens de rester à la maison.
Nous savons aussi que cette crise frappe notre économie et que les mois à venir seront très difficiles.
Nous savons tous qu'il faut en faire davantage et nous avons tous entendu parler de cas isolés où des gens n'ont pas respecté les conseils de santé publique, mais la très grande majorité des Canadiens se sont montrés à la hauteur et ont su faire preuve de compassion, une qualité pour laquelle le Canada est bien connu.
En cette période difficile, nous constatons plus que jamais la force de nos collectivités et nous reconnaissons les vrais héros canadiens: les camionneurs, les agriculteurs et les travailleurs d'usine, qui s'assurent que les chaînes d'approvisionnement soient maintenues en tout temps; les entreprises, qui prennent des mesures pour faire en sorte que les travailleurs continuent d'être payés même si elles ont fermé leurs portes; les épiceries, les pharmacies et le personnel de nettoyage, qui s'efforcent de garder les étagères remplies et les portes ouvertes; les restaurants, qui offrent des plats à emporter et la livraison à domicile à ceux qui ont besoin d'un repas chaud.
Dans le contexte de la crise sanitaire, je tiens surtout à remercier chaleureusement les médecins, les infirmières, les infirmiers, le personnel hospitalier, les responsables de la santé publique et les premiers intervenants, qui travaillent jour et nuit pour nous maintenir en santé et en sécurité.
La semaine dernière, j'ai eu l'occasion de discuter avec le président de l'Association des médecins de l'Ontario au sujet de ce dont les médecins ont besoin de toute urgence de la part du gouvernement pour lutter contre la pandémie. Il faut répondre à ces besoins.
Le président a indiqué qu'il fallait de meilleurs outils d'échange d'information sur les cas de contamination pour permettre aux organismes médicaux et sanitaires de retracer plus rapidement ceux qui ont été en contact avec des personnes ayant reçu un résultat positif au test de dépistage. Le mécanisme d'intervention doit être beaucoup plus rapide. Il a aussi indiqué qu'il fallait de l'équipement et que les achats devaient être faits dès maintenant, avant que le nombre de cas monte en flèche. J'espère que le gouvernement prend ces préoccupations très au sérieux.
Les chercheurs scientifiques joueront également un rôle essentiel dans la lutte contre la pandémie et, ultimement, dans le développement d'un vaccin.
Je tiens également à souligner le leadership démontré par les élus provinciaux et municipaux du pays. Alors que le gouvernement fédéral a mis du temps à agir, les provinces ont agi rapidement, profitant des pouvoirs conférés par la Constitution en matière de santé et d'éducation, notamment par l'entremise de la police et des services locaux. Cela a permis à chaque province de relever ses propres défis et de proposer des approches nouvelles et innovantes.
Les Canadiens sont inquiets. Ils s'inquiètent de leur santé, de la santé de leurs proches, de leur emploi et de leur avenir, et ils s'attendent à ce que nous agissions.
Les conservateurs ont fait preuve de souplesse tout en continuant à surveiller le gouvernement. Lorsque les conservateurs ont accepté l'interruption extraordinaire des travaux du Parlement, ils ont insisté pour que le gouvernement se soumette à des mesures importantes de reddition de comptes. Ils ont accepté l'interruption à condition que le vérificateur général vérifie toute nouvelle dépense et que les comités parlementaires soient capables d'examiner toutes ces dépenses à la reprise des travaux.
Nous avions aussi convenu de rappeler la Chambre des communes cette semaine avec un nombre restreint de députés. Nous étions prêts à adopter rapidement les mesures annoncées par le premier ministre jusqu'ici.
Cependant, nous n'étions pas prêts à laisser le gouvernement tenter un coup de force antidémocratique. Les libéraux ont essayé honteusement de se servir d'une crise de santé publique pour se donner le pouvoir d'augmenter les impôts, la dette et les dépenses sans surveillance parlementaire. Toutefois, après des heures de négociation, le gouvernement a fait marche arrière, et les conservateurs ont obtenu les concessions suivantes.
Nous avons exigé que le gouvernement retire l'article du projet de loi qui lui aurait permis d'augmenter les impôts sans l'approbation du Parlement, et les libéraux ont accepté.
Nous avons exigé que le gouvernement fasse marche arrière sur son pouvoir illimité de dépenser et que les mandats spéciaux expirent le 23 juin 2020 au lieu du 30 septembre 2020. Les libéraux ont accepté.
Nous avons exigé que le gouvernement fasse passer en premier, et de manière explicite, les droits des contribuables, et les libéraux ont accepté.
Nous avons exigé que le gouvernement inclue des dispositions de caducité dans son projet de loi. Le Parti conservateur est le seul à avoir soulevé cette question.
Nous avons demandé une clause d'extinction afin de nous assurer que les nouveaux pouvoirs ne demeureront pas pendant encore plusieurs années.
Nous avons exigé que le gouvernement rende des comptes au Parlement en présentant régulièrement des rapports aux comités de la santé et des finances de la Chambre des communes et que le comité des finances ait le droit de rappeler le Parlement en cas d'abus, et les libéraux ont accepté.
Notre opposition efficace a aussi obligé le gouvernement à faire marche arrière concernant d'autres politiques.
Rappelons qu'il y a peu de temps, les conservateurs ont réclamé devant la Chambre des mesures plus vigoureuses pour protéger les frontières. C'est nous qui avons demandé pourquoi le Canada acceptait toujours l'arrivée de vols en provenance de points chauds un peu partout dans le monde. Nous prônons depuis beaucoup plus longtemps l'idée de restreindre les voyages. Initialement, le gouvernement a soutenu que la fermeture des frontières et la restriction des voyages n'étaient pas un moyen efficace de lutter contre le virus. Or, peu après ces déclarations, il se trouve que les libéraux ont été forcés de recourir à ces solutions.
Nous avons demandé quelle incidence la fermeture de la frontière aurait sur les programmes des travailleurs étrangers temporaires et des travailleurs agricoles saisonniers, et le gouvernement a prévu des exemptions.
Nous avons exigé que le gouvernement mette un terme aux passages illégaux à la frontière, particulièrement au chemin Roxham, et c'est seulement grâce à nous si le gouvernement a écouté.
Nous avons aussi réclamé que le gouvernement fédéral augmente l'aide aux petites entreprises et aux travailleurs, et je continue d'espérer que le gouvernement mettra en œuvre nos suggestions.
Les conservateurs s'emploient à proposer des solutions utiles pour que personne ne soit laissé pour compte. Nous continuerons à poser des questions au nom des Canadiens et à faire en sorte que le gouvernement réponde en fournissant des échéanciers clairs, pour que les Canadiens sachent quand ils peuvent s'attendre à recevoir du soutien.
Nous sommes nombreux à nous tourner vers le reste du monde à la recherche de modèles. Nous espérons que le gouvernement suivra l'exemple de pays qui ont mis en place des mesures efficaces dès le début et qui, par la suite, ont pu assouplir beaucoup plus rapidement certaines restrictions au plan économique. Un des députés a cité en exemple Singapour, la Corée du Sud et Taïwan, où il y a eu de vastes campagnes de dépistage, combinées à une communication rapide des informations et à de promptes mesures pour retrouver les personnes dont les résultats étaient positifs et établir la liste des individus exposés dans la collectivité. Voilà le genre d'interventions qu'il aurait fallu effectuer beaucoup plus rapidement pour que l'économie reprenne sans tarder.
Tandis que le gouvernement explore les moyens d'arriver précisément à cette fin, je le presse encore une fois de faire tout ce qui est en son pouvoir en ce sens.
Je sais que le ministre des Finances a dit plus tôt que la Banque du Canada est indépendante du gouvernement. Bien que ce soit vrai à bien des égards, il existe des façons pour le gouvernement de prendre des mesures pour s'assurer de ne pas envisager la possibilité d'un relâchement quantitatif. Chaque fois qu'un gouvernement a essayé d'aller en ce sens par le passé, cela a entraîné de nombreuses conséquences négatives qui ont persisté des années après la fin de la crise économique qui a justifié la prise de ces mesures. Nous savons que les marchés du crédit éprouvent actuellement d'énormes difficultés et nous savons que le gouvernement cherchera des moyens de régler le problème, mais il ne suffit pas d'imprimer plus d'argent. J'espère que les libéraux en tiendront compte.
Nous sommes ici pour coopérer avec eux alors qu'ils cherchent à apporter du soutien aux Canadiens et à aider les gens à payer leur hypothèque, leur loyer et les services publics, et à se nourrir.
Nous serons là pour aider les gens et proposer des solutions afin de nous assurer que les Canadiens et les Canadiennes peuvent garder leur maison. Nous allons coopérer avec les mesures apportant de l'aide directe entre les mains des Canadiens affectés par cette crise.
Je remercie tous mes collègues d'avoir été ici toute la journée.
Je rappelle de nouveau au gouvernement que la partie du projet de loi qui porte sur l'aide aurait pu être adoptée il y a 12 heures. Nous reconnaissons toutefois que des progrès ont été réalisés et que le leader du gouvernement à la Chambre fait preuve d'un esprit de coopération. Je le remercie de tous les efforts qu'il a faits au cours de la journée. Il a travaillé très fort et il y avait beaucoup d'éléments variables à bien des égards. Ceux d'entre nous qui sont ici depuis le début de la journée sont reconnaissants que les Canadiens puissent obtenir cette aide.