Madame la Présidente, c'est avec un immense plaisir que je prends la parole au sujet du projet de loi C-4, Loi portant mise en œuvre de l'Accord entre le Canada, les États-Unis d'Amérique et les États-Unis mexicains.
Nous devons demander aux parlementaires de se mobiliser et de se joindre à nos partenaires américains et mexicains pour ratifier cet accord. Nous devons le ratifier dans les plus brefs délais afin de procurer un climat de certitude aux entreprises et, surtout, aux employeurs de ce beau pays qui est le nôtre. C'est primordial.
Je recommande à tous mes collègues ainsi qu'à tous les Canadiens qui nous regardent de lire l'analyse des répercussions économiques du nouvel ALENA, l'Accord Canada—États-Unis—Mexique. J'en lis le préambule:
Le résultat final obtenu dans l’ACEUM a permis au Canada d’atteindre ses grands objectifs: préserver les éléments clés de l’ALENA, moderniser et actualiser cet accord afin de faciliter l’accès et l’intégration du Canada à l’économie nord-américaine, assurer globalement un accès sûr et stable aux marchés et remédier aux effets négatifs des droits imposés sur l’acier et l’aluminium en application de l’article 232 de la loi américaine, ainsi que la menace de droits similaires pour les véhicules automobiles et les pièces d’automobiles.
Je vais partager mon temps de parole d'aujourd'hui avec ma collègue, amie et mentor, la députée de Humber River—Black Creek.
Deux aspects de l’accord sont à souligner alors que nous entamons le débat à la Chambre. Ils sont primordiaux pour les néo-démocrates, les conservateurs, les verts, les bloquistes et les libéraux.
Le premier est que l’accord devait garantir que les partenaires commerciaux du Canada en Amérique du Nord maintiendraient un haut degré de protection des travailleurs et de l’environnement. Cet accord a reçu un soutien bipartisan des démocrates et des républicains aux États-Unis. Le Mexique et les États-Unis l’ont déjà ratifié. Il a le soutien des grands syndicats canadiens, Unifor et le Congrès du travail du Canada. Il représente un gain pour l’environnement et pour les travailleurs. Il représente un gain pour les vaillants Canadiens de la classe moyenne d’un bout à l’autre du pays. Il représente un gain pour les entreprises qui contribuent à notre croissance et à notre développement économique.
Le second est que l’accord devait renforcer le mécanisme de règlement des différends entre États parties et faire en sorte que les différends soient réglés de manière efficace. Tout cela fait partie de l’étude d’impact réalisée par Affaires mondiales. Cette étude est très intéressante à lire, très instructive, et elle donne un aperçu de ce qui nous attend avec cet accord et de ce qu’en retireront les trois partenaires commerciaux ainsi que les travailleurs.
Nous savons tous que nous vivons dans un monde où plane une grande incertitude en raison de la COVID-19. Je tiens à exprimer ma sincère gratitude et mon entier soutien aux professionnels de la santé du Canada et du monde entier qui, dans la situation où nous nous trouvons, sont aux premières lignes. Je prie pour eux et je les remercie encore de ce qu’ils font.
Bon nombre de mes collègues savent que je suis économiste de formation. J’ai travaillé un peu partout dans le monde, à Toronto, à New York et un temps en Europe, avant d’entrer en politique. À mon avis, le Canada, ses travailleurs et ses entreprises sont bien placés pour répondre à l’évolution de la conjoncture ou du paysage économiques. Notre pays continuera de prospérer en tant que nation et économiquement. Nous continuerons de créer des emplois.
J’ai été le témoin de la bulle Internet et de son éclatement, de la crise économique mondiale de 2008 et 2009, au cours de laquelle nos voisins américains ont perdu des centaines de milliers d’emplois par mois. Heureusement, l’action coordonnée de la Réserve fédérale, sous la direction de Ben Bernanke, et des banques centrales du monde entier et les politiques mises en place par l’administration Obama ont empêché ce qui, selon moi, aurait été une deuxième grande crise mondiale.
Nous devons, en tant que parlementaires, comprendre combien l’économie mondiale est interreliée et combien le secteur mondial de l’énergie est interdépendant. Nous lisons tous les manchettes. De nombreuses forces sont à l’œuvre sur les marchés mondiaux de l’énergie, et j’aimerais dans un premier temps parler de l’importance du secteur canadien de l’énergie pour l’économie du Canada aujourd’hui et dans les années et les décennies à venir.
L’ACEUM garantit l’accès aux États-Unis pour les produits et services canadiens, empêche qu’il n’y ait pas d’obstacles commerciaux, et est une bonne chose pour notre secteur de l’énergie, entre autres secteurs, comme l’automobile, l’aluminium, l’acier, les produits laitiers, les services, la propriété intellectuelle, etc.
Je souhaite remercier tous les travailleurs du secteur canadien de l’énergie et de l’exploitation minière, ceux du secteur des sables bitumineux, ceux qui travaillent dans le bassin sédimentaire de l’Ouest canadien, ceux qui extraient l’uranium, ceux qui entretiennent nos centrales nucléaires en Ontario et ceux qui travaillent sur le pipeline TMX ou sur le gazoduc Coastal GasLink, qui alimentera en gaz naturel liquéfié les marchés asiatiques, où il remplacera le charbon, ce qui réduira les émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Nous parlons des changements climatiques. Nous parlons de sauver notre planète. Nous parlons d’aller de l’avant. Cela passe notamment par le remplacement du charbon par le gaz naturel liquéfié qui doit se produire pour que nous puissions atteindre nos objectifs.
L’ACEUM est source de certitude pour le secteur de l’énergie, le secteur de l’automobile, nos producteurs laitiers qui travaillent tant, les travailleurs du secteur de l’acier et de l’aluminium et toute l’économie canadienne. Cependant, une fois encore, arrêtons-nous au secteur canadien de l’énergie, qui représente une très large part des échanges bilatéraux entre le Canada et les États-Unis et une très large part du commerce entre les trois pays.
Voici quelques faits qui montrent toute l’importance du secteur de l’énergie pour l’économie canadienne.
En 2018, le secteur canadien de l’énergie employait directement plus de 269 000 personnes et on lui devait plus de 550 500 emplois indirects. Ces données se trouvent toutes sur le site Web EnerCan, et j’encourage les Canadiens qui veulent savoir combien ce secteur est important à y jeter un coup d’œil. Ce sont plus de 800 000 bons emplois de la classe moyenne, en grande majorité bien rémunérés et avec de bons avantages sociaux pour des familles dans tout le pays.
D’après les statistiques de 2018, le Canada doit au secteur de l’énergie plus de 11 %, ou 230 milliards de dollars, de son PIB nominal. Les recettes publiques directes tirées de l’énergie s’élevaient à plus de 14 milliards de dollars en 2018.
En tant qu’économiste, je m’intéresse à une mesure en particulier, les chiffres du commerce des marchandises publiés tous les mois. En 2019, le secteur pétrolier et gazier canadien a généré un excédent commercial de 76 milliards de dollars pour notre économie. C’est de l’argent qui circule dans notre économie, qui sert à payer des écoles, des ponts et des routes et permet de maintenir notre niveau de vie élevé. Comparons avec le secteur de l’automobile, qui est tellement important pour l’Ontario. Il accuse un déficit commercial de 20 milliards de dollars.
En plus de l’excédent commercial de 76 milliards de dollars, le Canada est le sixième producteur mondial d’énergie, le cinquième exportateur net et le huitième consommateur d’énergie. Franchement, l’énergie est le moteur de notre économie, de notre vie quotidienne et de notre niveau de vie.
En 2018, les exportations d’énergie se chiffraient au total à 132 milliards de dollars, contre 55 milliards de dollars d’importations, la part des exportations pétrolières et gazières étant de 118 milliards, dont 95 % à destination des États-Unis. Soulignons que nous exportons des produits énergétiques vers quelque 148 pays et que 90 % de ces produits sont destinés aux États-Unis.
Le capital humain est une des grandes forces du Canada; ses gens, sa diversité et sa société inclusive contribuent à la solidité de notre économie. C'est ce qui fait que le Canada est un pays où il fait bon vivre. Quand on y ajoute le capital de ressources naturelles du pays, qu'il s'agisse de l'agriculture, des forêts, de l'hydroélectricité tirée de nos rivières et autres cours d'eau ou de nos richesses minérales et énergétiques, force est de constater notre chance et tout ce que nous pouvons faire si nous travaillons ensemble. Les possibilités sont infinies.
Le nouvel accord de libre-échange entre les trois pays crée un climat de certitude à l'égard d'échanges commerciaux d'une valeur de plus de 1,4 billion de dollars au moins. Le commerce international génère des emplois, fait prospérer l'économie et assure de bonnes perspectives d'avenir aux enfants, dont les miens.
Le monde est de plus en plus étroitement lié. Nos accords de libre-échange, l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne, l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste et l'Accord Canada—États-Unis—Mexique, nous donnent un accès préférentiel à 1,5 milliard de personnes à travers le monde. Ils nous permettent de continuer à exporter nos biens et services. Le Canada attire les immigrants. Les meilleurs veulent travailler ici. Ils veulent innover. Ils veulent élever leur famille ici. Ils veulent faire du Canada leur pays et nous sommes heureux de les accueillir.
À cet égard, l'Accord Canada—États-Unis—Mexique va nous permettre d'aller de l'avant. Quand j'ai lu l'analyse des répercussions économiques préparée par Affaires mondiales, j'ai vu ce que nous avons fait, ce que l'équipe a fait sous la direction de Steve Verheul. Je les félicite. Je félicite la vice-première ministre d'être restée résolument déterminée à obtenir un excellent accord pour les entreprises et les travailleurs canadiens.
Des représentants de tous les secteurs et de toutes les parties prenantes de l'économie ont communiqué avec moi et ils veulent tous que cet accord soit adopté. Les chambres de commerce, dans ma circonscription et à l'échelle canadienne, Unifor et le Congrès du travail du Canada, tous recherchent un climat de certitude. Ces temps-ci, notre économie en a besoin. Cet accord nous le fournirait.
Je me réjouis du débat qui nous attend cette semaine et je suis heureux d'y participer, en commençant par cette allocution. Nous devons offrir un climat de certitude aux travailleurs et aux millions de Canadiens dont le gagne-pain dépend de nos échanges commerciaux avec les États-Unis et le Mexique.