Madame la Présidente, il y a quelques jours, j'ai vu sur Twitter une histoire qui, contrairement à ce que je vois d'habitude, m'a fait chaud au cœur. C'était l'histoire d'un jeune garçon de troisième année qui est venu de Syrie pour s'établir à Terre-Neuve comme réfugié avec sa famille. Selon ce que j'ai appris, ce jeune garçon savait que certains de ses camarades de classe jouaient au hockey, et il voulait jouer aussi. Cependant, il y avait quelques obstacles à surmonter. Il ne savait pas comment jouer, il n'y avait personne pour lui montrer comment jouer et il n'avait pas d'équipement. Cependant, il connaissait la leçon la plus importante à retenir lorsqu'on joue au hockey. Wayne Gretzky l'a dit lui-même: « Le hockey est un sport unique dans la mesure où tous les joueurs doivent s'entraider et travailler ensemble pour réussir. » Cela ressemble à un autre sport que je connais.
Des camarades de classe ont parlé à leurs parents de ce garçon qui voulait jouer au hockey, et c'est exactement ce que les gens de la ville lui ont permis de faire. Les résidants ont travaillé ensemble pour atteindre leur objectif: aider ce garçon à sauter sur la glace. Tous ont uni leurs efforts pour que rien n'empêche ce garçon de jouer au hockey. Du jour au lendemain, le garçon s'est retrouvé avec tout l'équipement dont il avait besoin, des gens prêts à l'entraîner et, après ce gazouillis viral, des admirateurs de partout au Canada et dans le monde.
Cette histoire émouvante nous rappelle deux choses très importantes.
Premièrement, être Canadien, c'est s'efforcer, tous les jours, de faire preuve de générosité, c'est faire en sorte que tous les gens se sentent accueillis et respectés, et c'est se rendre compte de ce qu'on peut accomplir quand on travaille ensemble.
Deuxièmement, cette histoire nous rappelle que les problèmes qui touchent les Canadiens ne sont pas des cas isolés. Pouvoir pratiquer un sport n'est pas une question de désir ou d'ambition. Il y a des obstacles qui empêchent des jeunes de participer.
Pour certains, c'est une question d'abordabilité. Pour ceux qui vivent dans une région rurale où il y a peu ou pas de transports en commun, cela peut être une question d'accès. L'absence d'espaces culturellement adaptés pourrait aussi constituer un obstacle pour certains Canadiens.
Le sport, c'est plus qu'un jeu. Le sport, c'est la santé et la santé mentale. Le sport encourage les bonnes relations et le développement d'un esprit communautaire. Le sport donne confiance en soi et permet de se rapprocher de la nature. Le sport est formateur. Il emploie des milliers de Canadiens, est un moteur économique et nous aide à nous définir comme nation. Le sport a sa place dans la vie de tous les enfants et dans tous les portefeuilles du présent gouvernement.
À titre de secrétaire parlementaire de la ministre de la Diversité et de l'Inclusion et de la Jeunesse et du ministre responsable du Sport, je trouve que cette anecdote met en relief la convergence de mes portefeuilles. Moi, élevé par une mère seule dans une coopérative de logement, j'ai eu la chance de découvrir le kayak. Cela a changé ma vie. Toutefois, que serait-il arrivé si des obstacles m'avaient empêché de pratiquer ce sport? Si les frais au club de kayak avaient été élevés au point où ma mère n'aurait pas pu les payer? Je prenais les transports en commun tous les jours pour me rendre au club et en revenir. Que serait-il arrivé si la petite ville où j'ai grandi n'avait pas eu de transports en commun? Ces obstacles à la participation constituent exactement le genre de choses que j'espère pouvoir reconnaître et éliminer au cours des prochaines années.
Grâce aux possibilités offertes par mes fonctions, je suis prêt à écouter et à apprendre, ainsi qu'à trouver des solutions pour que tous les Canadiens puissent pratiquer des activités sportives, récréatives et physiques. Entre autres, j'examinerai les obstacles auxquels se heurtent les femmes occupant des rôles de premier plan à l'intérieur et à l'extérieur de l'industrie du sport, je m'efforcerai d'élargir la portée de la Stratégie canadienne de lutte contre le racisme, et je faciliterai l'accès aux activités sportives et communautaires pour les nouveaux arrivants au pays.
Le discours du Trône reconnaît qu'aucun enjeu n'existe en vase clos. C'est l'une des raisons pour lesquelles je crois qu'il s'agit d'un plan d'action très ambitieux pour concrétiser la vision du gouvernement à l'égard du Canada. Le gouvernement a fixé des objectifs bien équilibrés, interdépendants et complémentaires. Aucun ministère ne travaille seul. Les ministères unissent plutôt leurs efforts en vue d'assurer un meilleur avenir pour tous les Canadiens. Il incombe à tous les députés de collaborer à cette fin.
Parlons maintenant du plan du gouvernement en matière de changements climatiques.
Chaque jour, quelque chose nous rappelle les répercussions des changements climatiques. Les incendies de forêt en Australie ont détruit l'habitat naturel de presque 100 espèces. Les calottes polaires fondent, et le niveau de la mer augmente. Les jeunes veulent que nous agissions. Nous ne devons pas les ignorer.
Les changements climatiques nuisent à l'économie et lorsque l'économie est en difficulté, ce sont les gens marginalisés qui en souffrent le plus. Il s'agit d'une question urgente, une question de sécurité publique et mondiale. En effet, des problèmes de santé que nous n'avions jamais prévus surviennent partout dans le monde à cause de la mauvaise qualité de l'air et de la présence de toxines dans nos aliments.
Le gouvernement libéral comprend que le changement climatique est un problème complexe, et nous avons fixé des objectifs ambitieux pour le résoudre. Nous nous sommes engagés à protéger 25 % de nos terres et de nos océans d'ici 2025. Nous nous sommes également engagés à éliminer la pollution par le plastique pour veiller à la propreté des océans et des lacs. Le gouvernement lance un programme visant à planter deux milliards d'arbres, un programme qui appuiera la création de 3 500 emplois saisonniers, permettra de conserver et de restaurer les forêts et aidera les villes à agrandir et à diversifier leurs forêts urbaines.
Nous avons la responsabilité de nous attaquer aux changements climatiques et nous avons un plan qui nous permettra d'éliminer toutes nos émissions d'ici 2050. Le gouvernement fixe des cibles non seulement ambitieuses, mais aussi atteignables. Nous devons faire mieux pour tous les Canadiens, mais surtout pour les jeunes et les personnes les plus vulnérables. Les répercussions des changements climatiques touchent de façon disproportionnée les gens les plus marginalisés de notre société, comme les populations autochtones, racialisées et économiquement défavorisées.
Renforcer la classe moyenne et aider plus de Canadiens à en faire partie représentent une grande partie de ce que signifie « faire mieux ». S'efforcer de faire du Canada un pays sans pauvreté est une des priorités du gouvernement. Ayant moi-même grandi dans des coopératives, c'est une priorité qui me tient à cœur.
Au cours de son dernier mandat, le gouvernement a réalisé des gains historiques pour sortir de la pauvreté les familles et les enfants et le discours du Trône ne fait que réitérer cet engagement à faire davantage.
Le gouvernement continuera à faire des investissements essentiels dans les logements abordables exactement du type où j'ai grandi avec ma famille. Sans accès à un logement sûr et abordable, ma mère aurait été obligée de choisir entre payer le loyer, acheter des aliments sains et inscrire mon frère et moi à des activités sportives et parascolaires. La construction de logements abordables offre aux Canadiens dans l'ensemble du pays la possibilité de réussir, et les coopératives devraient faire partie de ce plan. Notre ambition, comme gouvernement, n'est pas seulement d'aider les Canadiens à joindre les deux bouts, mais à les aider à prospérer.
Grâce à des initiatives comme l'Allocation canadienne pour enfants, le gouvernement a facilité la vie de parents et de familles qui tentent d'améliorer leur sort. Dans ma propre circonscription, Milton, de 2016 à 2018, au cours d'un mois type, le gouvernement a accordé en moyenne 550 $ à 15 000 familles. J'ai entendu dire que Milton est la plus jeune circonscription du Canada et celle où il y a le plus grand nombre d'enfants, donc c'est possible que les familles de cette région reçoivent plus d'argent, mais ce chiffre représente néanmoins, en moyenne, 180 millions de dollars au cours des quatre dernières années. C'est du jamais vu.
Cette initiative ouvre d'innombrables portes pour de nombreuses familles et leurs enfants. Pour une famille qui peine à joindre les deux bouts, ces 500 $ font toute la différence. C'est peut-être ce qui permet à un parent de poursuivre sa carrière ou ses études puisque la famille a maintenant les moyens d'envoyer ses enfants à la garderie. Voilà ce qui est possible grâce à l'Allocation canadienne pour enfants.
Des études démontrent que les enfants qui grandissent dans la pauvreté en subissent les conséquences dès un très jeune âge, et ils continueront d'en ressentir les effets jusqu'à l'âge adulte. Aucun enfant ne devrait être victime de l'insécurité alimentaire. Aucun enfant ne devrait penser que l'accès à des soins de santé adéquats et adaptés à sa culture constitue un privilège. Dans le discours du Trône, le gouvernement indique clairement qu'il prend les mesures nécessaires pour que ces faits deviennent réalité au Canada.
Le gouvernement est au courant des difficultés auxquelles de nombreux Canadiens se heurtent actuellement pour obtenir des soins de santé de qualité. Tous les Canadiens, où qu'ils vivent, devraient avoir accès à un médecin de famille de première ligne.
Lorsqu'il est question de l'interaction entre les problèmes, la santé mentale est un élément qui est étroitement lié à tous les aspects de la vie. La Journée Bell Cause pour la cause aura lieu ce mercredi, alors nous devons célébrer tout le travail qui a été accompli pour réduire les préjugés entourant la santé mentale. Toutefois, il reste encore beaucoup de travail et il ne faut pas ralentir maintenant.
Nous devons veiller à ce que les lieux de travail au Canada aient des normes en matière de santé mentale en place. Les gens qui veulent obtenir des services de santé mentale ne devraient pas avoir à attendre des mois avant d'obtenir l'aide dont ils ont besoin. Voilà exactement le genre de problèmes auxquels le gouvernement va s'attaquer en s'efforçant de mettre en place des normes pertinentes en matière de santé mentale dans les lieux de travail et en s'assurant que les Canadiens peuvent obtenir des services quand ils en ont besoin.
Nous vivons à une époque incertaine. De nombreux Canadiens d'un océan à l'autre sont inquiets face à l'avenir. Nous reconnaissons l'existence des craintes fondées que peuvent avoir les Canadiens et nous allons tout faire pour faire du Canada un pays plus sûr.
Le gouvernement a déjà adopté des mesures historiques de lutte contre la criminalité armée et contre les groupes criminels organisés. Il ne faut pas attendre qu'une autre tragédie survienne avant d'interdire les armes d'assaut de type militaire, une des priorités du gouvernement. Nous travaillerons avec les municipalités pour épauler ceux qui veulent interdire les armes de poing. Il faut des mesures qui protègent les Canadiens. Nous devons également faire ce que nous pouvons pour aider le reste de la planète à devenir plus sûr.
Je vais prendre quelques instants pour parler des événements survenus au cours des dernières semaines. Le pays pleure toujours la perte de ceux qui étaient à bord du vol PS752. Cette tragédie nationale a touché les Canadiens de partout au pays. Au cours des dernières semaines, j'ai vu des collectivités s'unir pour soutenir la famille et les amis des victimes en cette période difficile. J'ai participé à une vigile à Oakville en compagnie de mes collègues et de mes voisins où j'ai allumé une chandelle en mémoire des disparus. C'était un moment triste, mais important.
Une telle tragédie ne doit pas se reproduire. Notre responsabilité dépasse nos frontières et englobe les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables du monde. Les promesses du gouvernement de fournir de l'aide humanitaire et de l'aide au développement, notamment en investissant dans l'éducation et l'égalité hommes-femmes, ouvriront la voie vers de nouvelles possibilités et un avenir meilleur pour des gens partout dans le monde en plus de contribuer à la paix dans le monde. Ensemble, avec l'aide de nos alliés, nous défendrons les droits de la personne et rétablirons la paix dans les régions touchées par la guerre, la pauvreté et la maladie.
Demandons-nous quelle est notre vision d'avenir pour le Canada. Je reviens à l'histoire du jeune garçon de Terre-Neuve dont j'ai parlé au début de mon discours. En tant que député débutant, je me pose souvent deux questions.
La première, c'est: « Qui suis-je ici pour représenter? » La réponse est facile; je suis ici pour représenter les gens de Milton. Tant et aussi longtemps que les gens de la circonscription de Milton m'éliront pour les représenter, je défendrai ardemment leurs intérêts à Ottawa.
La deuxième, c'est « Pourquoi suis-je ici? », et la réponse à cette question est un peu plus difficile. Cependant, l'histoire du jeune garçon m'a aidé à prendre conscience que nous sommes ici essentiellement pour nous assurer que tous les Canadiens peuvent réussir, peu importe leur âge, leur sexe et l'endroit d'où ils viennent. Quand j'examine la vision du gouvernement et les objectifs qu'il a fixés, je nous vois travailler ensemble pour faire du Canada un pays où tout le monde peut réussir.
Comme je l'ai dit tout au long de ma campagne et depuis mon arrivée ici, je crois que la gauche et la droite ont toutes les deux de bonnes idées, et que nous sommes bien plus forts quand nous travaillons comme une seule équipe au service du Canada.