Madame la Présidente, je suis heureuse d'être à la Chambre avec mes collègues. Mon voyage pour venir jusqu'ici a été encore une fois toute une aventure, surtout avec le bref préavis, mais je sais que nous avons un travail important à effectuer.
J'ai appuyé le gouvernement tout au long de cette tempête de la COVID-19. Je tiens aussi à remercier les autres députés de l'opposition de leur travail acharné pour qu'on puisse prendre les mesures nécessaires. C'est pour moi un honneur d'être députée au cours de la 43e législature; je suis fière d'être canadienne.
J'ai un seul regret, et c'est de voir la politique partisane tourner notre institution en dérision. À cause d'elle, des problèmes systémiques perdurent à la Chambre et nous nous dressons les uns contre les autres. Elle attise la haine et la peur, comme le ferait un manifeste de terroristes canadiens.
Je tiens à témoigner ma sincère compassion au premier ministre, à sa famille et à la gouverneure générale. Je pense que nous devrions tous réfléchir sérieusement à ce qui est arrivé à Rideau Hall et nous engager à mieux enseigner l'amour dans nos collectivités.
Au sein de notre système parlementaire, les députés se battent pour de la reconnaissance, au point de s'entredéchirer à la moindre occasion. C'est la population canadienne qui en souffre. Je pense à tous les Canadiens qui attendent impatiemment le paiement unique pour les personnes handicapées qui avait été proposé en juin. C'est la mauvaise planification et la politicaillerie qui ont pour conséquences que les Canadiens ont attendu un mois de plus sans obtenir de l'aide.
J'ai moi aussi dû fixer des limites où je ne voulais pas le faire. Tout n'est pas tout noir ou tout blanc. Si nous sommes réellement ici pour défendre les intérêts des Canadiens, des contribuables qui ont voté pour nous faire élire, je dois donc poser la question: mais que faisons-nous? Pourquoi dépenser tant d'énergie et de ressources à essayer de se damer le pion les uns les autres?
Je ne veux en aucun cas insinuer que nous n'avons pas le droit d'être en désaccord, de demander des clarifications, de remettre en question des témoignages ou de demander des comptes au gouvernement. Au contraire, je demande une participation accrue et une meilleure collaboration. J'aimerais que nous nous respections mutuellement. C'est ce qu'on appelle de la bienséance ou de la dignité humaine.
Sur ce, j’aimerais parler de certaines particularités du projet de loi C-20. La chose la plus importante que nous puissions faire maintenant et dans les prochains mois est de veiller à ce que les Canadiens disposent des ressources nécessaires pour combler leurs besoins. J’applaudis la décision du gouvernement de soutenir les salaires des Canadiens. Toutefois, je m’interroge sur la complexité du système qu’il a conçu et je crains particulièrement que le manque de clarté persistant sur les détails de ce programme ne rende les propriétaires d’entreprise vulnérables à des vérifications et à des enquêtes à venir.
Il est essentiel que dans un an, ou dans sept ans, nous nous souvenions que ces programmes évoluaient en temps réel et que les Canadiens qui ont obtenu la subvention salariale, la prestation d’urgence, la prestation d’urgence pour étudiants et les autres formes d'aide l’ont fait de bonne foi en se fiant aux renseignements dont ils disposaient à l’époque. L’imposition de lourdes sanctions rétroactives ne sera pas la bonne approche.
Je suis heureuse de voir qu'enfin, nous nous apprêtons à autoriser le versement d'une somme forfaitaire aux personnes handicapées, et j'espère que cette mesure sera bel et bien adoptée. Ma province affiche les taux les plus élevés de personnes handicapées au Canada, et nombre d’entre elles vivent dans les régions rurales. Le Nouveau-Brunswick étant la seule province bilingue du Canada, de nombreux francophones ayant un handicap sont à la recherche de ressources adéquates dans leur langue maternelle. L'aide financière qui est prévue est un pas en avant, mais elle n’aurait jamais dû tarder autant.
J'aimerais lire, à l'intention de la ministre responsable de l'inclusion des personnes handicapées, un extrait d'une lettre de la coalition néo-brunswickoise pour les personnes handicapées, un groupe formé récemment:
[...] jour après jour, pendant ses points de presse quotidiens, l'honorable [premier ministre] ne mentionnait que très rarement les personnes handicapées. Puis, quand le paiement de 600 $ qui avait été promis n'a pas été approuvé par la Chambre des communes, nous nous sommes dit qu'il fallait peut-être « laisser les adultes en discuter ». Puis nous avons ensuite décidé que non, nous ne resterions plus assis tranquillement dans notre coin. C'est ce qu'on attend des personnes handicapées depuis trop longtemps [...] Soyons honnêtes. [Le premier ministre] a dit que la COVID‑19 avait mis en évidence des « vérités désagréables » sur notre façon de prendre soin des aînés. En fait, ne devrions-nous pas être aussi embarrassés par la façon dont nous traitons les personnes handicapées dans ce pays? Voilà un groupe de personnes qui vivent sous le seuil de la pauvreté un mois après l'autre, une année après l'autre, sans avoir AUCUNE possibilité de retourner sur le marché du travail [...] Nous restons assis les bras croisés tandis que le premier ministre de ce pays que nous aimons tant décide qu'il faut 2000 $ par mois pour survivre dans ce pays. Pourtant... nous demandons aux personnes handicapées de se débrouiller avec beaucoup moins. Quand arrive une période de crise, nous leur disons, par notre silence, que nous occuperons d'elles à la toute fin. Quand nous nous décidons finalement à leur verser un paiement unique de 600 $ pour les aider, eh bien... cette proposition tombe à l'eau. Pendant ce cauchemar qu'est la COVID, c'est le seul programme d'aide financière qui est tombé à l'eau.
Il incombe aux détenteurs du pouvoir de veiller à ce que les plus vulnérables d’entre nous reçoivent le soutien dont ils ont besoin. De nombreux Canadiens avaient déjà de la difficulté à joindre les deux bouts, notamment parce qu’ils ne pouvaient trouver un emploi avant la COVID. Ceux qui dépendent des programmes provinciaux d’aide sociale, du RPC ou de la prestation d’invalidité ont vu leurs activités régulières terriblement interrompues par la COVID.
La précarisation du logement, la fermeture des soupes populaires et des lieux publics ainsi que les restrictions relatives aux transports en commun ont eu des conséquences financières pour les personnes qui subsistaient déjà à peine. Ces citoyens auraient dû figurer parmi les premiers à recevoir de l’aide. Au lieu de cela, la plupart d’entre eux n’ont toujours rien reçu, et les personnes handicapées ont attendu cinq mois pour qu'on leur verse un montant forfaitaire. Il est prévu que la Chambre siège de nouveau dans deux semaines, et j’encourage mes collègues du Cabinet à nous revenir à ce moment-là avec une proposition valable pour soutenir tous les Canadiens les plus vulnérables du point de vue financier.
Je me réjouis aussi de voir que le Comité sur les relations Canada-Chine pourra poursuivre ses travaux. J’espère que nous serons assez courageux pour nous exprimer ouvertement sur l’occupation du Tibet par la Chine, sur le traitement qu’elle réserve aux minorités religieuses, notamment dans les camps de concentration pour les Ouïghours, et sur la récente loi concernant la sécurité à Hong Kong.
Je suis également ravie de voir que le Comité permanent de la sécurité publique et nationale va commencer à se réunir par téléconférence. Nous avons un travail incroyablement important à accomplir en tant que parlementaires, et plus nous aurons recours aux téléconférences pour pouvoir faire notre travail, plus nous arriverons à bien servir nos concitoyens.
Je suis impatiente de voir ce qu'il adviendra des votes à distance, d'autant qu'on annonce une deuxième vague de COVID-19 cet automne. Ce serait irresponsable que nous puissions être des vecteurs de transmission dans nos circonscriptions, mais une chose est sûre, les travaux de la Chambre doivent reprendre si l'on veut débattre et adopter de nouvelles lois.
Cela me ramène à ce que je disais au début sur le tort que les chicanes partisanes peuvent causer au Canada. J'invite tous les députés, quel que soit leur parti, à trouver des moyens de collaborer afin de répondre le mieux possible aux besoins des Canadiens au lieu de penser uniquement aux intérêts partisans. La pandémie nous a tous touchés, en tant que parlementaires, mais aussi en tant que citoyens. Je souhaite le meilleur à mes collègues et j'espère qu'ils se portent tous bien.
De mon côté, je vois l'effet que la pandémie a eu sur ma famille, mes amis, mes employés et leurs proches. Nous assistons à une vaste lutte collective, ici et dans le reste du monde. Or, en période de crise, nous devons passer outre aux obstacles inhérents à nos idéologies et trouver des moyens d'unir nos efforts. Nous avons besoin les uns des autres. Nous ne pourrons pas passer à travers la prochaine vague si nous ne nous pouvons pas compter sur les autres Canadiens. Ensemble, nous sommes plus forts. Nous devons être capables de discuter et de remettre en question les normes et les préjugés, mais la Chambre doit être un exemple de décence humaine, de respect, de bienveillance et de compassion si nous voulons que les gens en fassent autant.
Madam Speaker, I am happy to be in the House with my colleagues. Once again, it was quite a journey to get here, especially on short notice, but I know there is important work to be done.
I have been supportive of the government as we navigate COVID-19. I also want to thank fellow opposition members for their hard work and for getting things done. I am honoured to be a member of the 43rd Parliament and am proud to be Canadian.
I do have one regret: partisan politics. Quite simply, it has made a mockery of our institution. It has allowed us to perpetuate systemic issues within the House and has pitted us against each another. It inflames hatred and fear, the type that one can read about in the manifestos of domestic terrorists.
I want to offer my sincere concern for our Prime Minister and his family, as well as the Governor General. I think we should all reflect very deeply on what has occurred at Rideau Hall and commit to doing a better job of teaching love in our communities.
Our system sees its members fighting for credit and recognition, and tearing each other down at every available opportunity. It is the people of this country who are suffering. I think of all the Canadians who are eagerly awaiting the one-time payment for persons with disabilities that was proposed in June. It was poor planning and political posturing that has left these Canadians an extra month without aid.
I too have been made to draw lines in the sand where I did not want to. There is no definitive wrong or right side. If we are truly here in the best interests of Canadians, the taxpayers who elected us, then I must ask us all, what are we doing? Why pour our energy and resources into one-upping each other?
This is in no way to say that we are not to disagree, seek clarification, challenge evidence or hold the government to account. On the contrary, what I am calling for is increased participation and collaboration. I am calling for respect. Call it decorum or call it human decency.
On that note, I would like to speak about some of the specifics of Bill C-20. The most important thing we can be doing right now and in the coming months is to ensure that Canadians have the resources they need to meet their needs. I applaud the move by the government to support wages for Canadians. I question the complexity of the system it has devised and I am particularly concerned that the ongoing lack of clarity about the details of this program will make business owners vulnerable to audits and investigations to come.
It is essential that one year from now, or seven years from now, we remember that these programs were evolving in real time and that Canadians who accessed the wage subsidy, the emergency response benefit, the emergency student benefit, etc., did so in good faith based on the information they had available to them at the time. Heavy-handed, retroactive penalties will be the wrong approach.
I am pleased to finally see the one-time payment for persons with disabilities being passed, hopefully. My own province has the highest rates of disability in Canada, and many of those with disabilities live in rural communities. The nature of New Brunswick as Canada's only bilingual province means that many francophones living with disabilities are also trying to find adequate resources in their mother tongue. This funding is a step forward, but it should never have taken this long.
I would like to read an excerpt from a letter to the minister responsible for disability inclusion from a newly formed group, the New Brunswick Coalition for People with Disabilities:
...day after day during his daily briefings, the Hon. [Prime Minister] hardly ever even mentioned people with disabilities. Then, when a promised payment of $600.00 failed to get approved at the House of Commons, we told ourselves maybe we should "let the adults hash it out". But then, we said no. No, we will not sit quietly anymore. This is what has been expected of people with disabilities for too long.... Let's be honest here. [The Prime Minister] said that Covid19 had exposed some "uncomfortable truths" about how we look after our seniors. The truth of the matter is, should we not also be embarrassed of the way we have been treating people with disabilities in this country? Here we have a group of people who live below the poverty line month after month, year after year. With no chance of EVER going back to work.... And we sit in the sidelines, watching as the Prime Minister of our beloved country decides that $2000 per month is the amount needed to get by in this country. And yet... We are asking people with disabilities to get by on so much less. And then, in a time of crisis, we tell them—by not saying anything at all—that we will deal with them last. And when we do decide to help them with a one-time payment of $600.00, well...it doesn't go through. The only financial aid during this whole Covid nightmare that does not go through.
It is the responsibility of those with power to ensure that the most vulnerable among us are receiving the support they need. Many Canadians were already struggling to make ends meet, particularly because they could not access employment before COVID. For those relying on provincial social assistance programs, CPP or the disability benefit, their regular activities have been terribly interrupted by COVID.
The precariousness of housing, loss of community kitchens, closure of public spaces and limitations on public transit have all had financial consequences for people who are already living on the edge. These citizens should have been among the first to receive aid. Instead, most of them have still received nothing and those living with disabilities have waited five months for a one-time benefit. It is not good enough. There are two weeks before the House is scheduled to sit again and I encourage my colleagues in cabinet to come back to us in two weeks' time with a meaningful pitch to support all Canadians who are the most financially vulnerable.
I am also encouraged to see that the Canada-China relations committee will be able to continue its work. My hope is that we will be brave enough to be outspoken about China's occupation of Tibet and its treatment of religious minorities, including the Uighur concentration camps, and about the recent security law in Hong Kong.
I am also pleased to see the commencement of virtual meetings of the Standing Committee on Public Safety and National Security. We have incredibly important work to do as parliamentarians, and the more we enable this activity virtually, the better served each of our constituents will be.
I look forward to seeing how we address the question of virtual voting, especially as we expect a second wave of the pandemic to occur this fall. It would be irresponsible of us to become vectors of transmission in our communities. However, there is no question that we must get on with the regular business of the House to debate and pass important legislation.
This brings me back to my opening comments about partisan bickering hurting Canada. I encourage all members of the House across party lines to consider how we can work together to ensure that the needs of our constituents are best met, rather than the various partisan interests we represent. We have all been experiencing the pandemic as parliamentarians and as individuals. I wish my colleagues well. I hope they are all doing okay.
I know how this experience has affected my family and friends, my staff and their families. There is a collective struggle occurring across Canada and the globe. In this time of crisis, we need to tear down the barriers inherent to our ideologies and find ways that we can align. We need each other. We cannot get through the next phase of this virus without supporting each another as Canadians. We are stronger united. We must be able to have discussions, to challenge norms and stigmatization, but let our example of human decency in the House set the tone for the respect, kindness and compassion we want to see in communities across this country.