Merci, monsieur le président.
Je pense que c'est une motion très importante, et j'espère que les autres membres du Comité l'appuieront.
Comme bon nombre d'entre vous le savent, ma circonscription, Brampton-Sud, a subi les conséquences de cette pandémie. Grace Manor, l'un des établissements de soins de longue durée de l'Ontario, a eu besoin de l'aide des forces armées au début de la pandémie, et le rapport que les FAC ont produit contenait des descriptions choquantes. Cet enjeu préoccupe profondément les Canadiens.
Monsieur le président, je me dois d'expliquer pourquoi j'ai ajouté ma signature de députée locale à cette lettre et pourquoi je crois que tous les membres du Comité devraient appuyer cette motion. Grâce au travail dévoué d'un groupe de familles de résidents en soins de longue durée, de nombreuses descriptions ont émergé d'un établissement de soins de longue durée de ma circonscription. Premièrement, un reportage a signalé récemment qu'un membre du personnel refusait d'administrer les médicaments aux résidents. Deuxièmement, des résidents sont morts de déshydratation. Dans ma circonscription, monsieur le président, des résidants sont morts de déshydratation. Cela s'est produit après la publication du rapport des Forces armées canadiennes, monsieur le président.
Vendredi dernier, dans ma circonscription, des familles de résidents en soins de longue durée ont organisé une protestation, car ils s'inquiétaient pour leurs proches, pour leurs parents et pour leurs grands-parents. Cela s'est produit en juin 2021, un an et demi après le début de la pandémie.
Monsieur le président, je suis convaincue que tous les membres du Comité sonneraient l'alarme si cela se produisait dans leur circonscription ou dans leur province. Bon nombre d'entre nous ont rencontré des familles et des dirigeants de collectivités, comme les Canadiens de l'association des soins de longue durée. En réponse à cette motion, ils ont dit qu'ils étaient vraiment heureux que nous la présentions. L'Association canadienne des soins de longue durée est prête à l'appuyer. Les gens tiennent à ce que nous prenions au sérieux cet enjeu des soins de longue durée.
J'aimerais vous faire part de la raison la plus importante pour laquelle le Comité doit entreprendre cette étude en priorité. Selon l'outil de suivi de la COVID‑19 en soins de longue durée de l'Institut national sur le vieillissement, les résidents de ces foyers représentaient seulement 4 % des cas positifs en Ontario. Cependant, 42 % des décès liés à la COVID‑19 dans la province ont eu lieu chez les résidents des foyers de soins de longue durée. À l'échelle nationale, ce chiffre s'élève à 59 %, même s'il ne représente que 6 % des cas positifs. C'est scandaleux.
Lorsqu'une majorité de décès manifeste un point commun, nous nous devons de l'examiner dans le cadre de notre étude sur la COVID. Les aînés et les autres résidents de ces foyers comptent parmi les Canadiens les plus vulnérables, et le gouvernement provincial a l'obligation de diligence de s'occuper d'eux, ce qui a été grandement négligé pendant la pandémie.
Nos aînés n'ont pas seulement bâti notre pays, ils l'ont aussi défendu. Des générations de Canadiens courageux de toutes les couches de la société se sont portées volontaires pour servir notre pays et se sont sacrifiées pour cela. Des centaines de milliers de gens se sont battus, et un grand nombre d'entre eux continuent à servir, alors nous sommes responsables de les aider.
Le virus de la pandémie de COVID‑19 les a touchés de façon disproportionnée, surtout s'ils vivent dans des établissements de soins de longue durée. Certains aînés sont restés complètement seuls pendant une très longue période. Ils sont séparés de leur famille et de leur collectivité. Nous avons entendu des récits, monsieur le président, de personnes âgées qui ne pouvaient pas voir de membres de leur famille qui parlaient leur langue, ce qui les rendait extrêmement vulnérables. On entend beaucoup de ces tristes récits. Les mesures imposées par la santé publique ont obligé de nombreux aînés à compter sur des amis, sur des proches ou sur des services communautaires pour obtenir de la nourriture et des médicaments.
Au cours de la première vague de la pandémie, au Canada, on a signalé une éclosion dans plus d'un établissement de soins de longue durée sur trois. Ces résidences n'étaient tout simplement pas prêtes à faire face à une grave éclosion virale comme celle‑ci. On comprend cela dans une certaine mesure. Le virus de la COVID n'existait même pas il y a deux ans, et il se propage plus facilement que les virus habituels. La grande majorité d'entre nous n'a pas vu cela venir, mais il faut que nous sachions comment nous préparer pour l'avenir.
La plupart des gens s'attendaient à ce que les établissements familiaux, comme les foyers de soins de longue durée, sachent quelles mesures de contrôle appliquer en cas d'infection et suivent des procédures de prévention qui auraient réduit le risque de ce virus. Ce n'était manifestement pas le cas. On a beaucoup parlé des pratiques de travail dans ce secteur, du fait que les préposés aux bénéficiaires doivent accumuler des quarts de travail à temps partiel dans plusieurs résidences ainsi que les conditions de travail qui ne les encouragent pas à rester. J'ai rencontré de nombreux représentants de ces professionnels, qui m'ont tous décrit des conditions qui nuisent au moral des travailleurs et à la stabilité d'emploi sur le terrain.
Ils m'ont aussi parlé des répercussions qu'a la pandémie sur le personnel. Tout le monde sait qu'en Ontario, les établissements de soins de longue durée sont criblés de problèmes depuis des décennies. Malgré cela, peu de temps avant le début de la pandémie, le gouvernement provincial a réduit les budgets des soins de longue durée et des services de soins de santé, ce qui a entraîné une diminution de l'inspection des établissements et des problèmes de dotation dans toute la province.
Nous pouvons tous espérer que la pandémie a sonné l'alarme qui entraînera enfin des améliorations à court et à long terme dans les établissements de soins de longue durée, mais il faut élaborer une feuille de route. Après les tragédies dont nous avons été témoins, les Canadiens veulent que le gouvernement fédéral collabore avec les provinces et les territoires pour résoudre ce problème qui relève de leur compétence.
J'ai reçu des centaines de courriels de mes électeurs à ce sujet, et je reçois encore beaucoup d'appels en ce moment. On a beaucoup parlé des établissements publics ou privés, sans but lucratif ou à but lucratif. En Ontario, on a enregistré beaucoup plus de décès dans les résidences à but lucratif que dans les établissements publics. Certains partis ont suggéré que l'on élimine complètement les résidences à but lucratif. Toutefois, ces problèmes ne se sont pas manifestés dans toutes les provinces, et cet écart entre les taux de mortalité, entre ces modèles, est moins important. Nous devrions entendre des témoignages sur les avantages et les inconvénients de chaque modèle. Il faut que nous étudiions cette question.
Je sais que certains pensent que le gouvernement fédéral n'a aucun rôle à jouer dans ce dossier, surtout au Québec. J'ai dit plus tôt que 59 % des décès attribuables à la COVID au Canada se sont produits dans des établissements de soins de longue durée, mais que 72 % d'entre eux ont eu lieu au Québec, qui affiche le pourcentage le plus élevé de toutes les provinces et de tous les territoires. C'est pourquoi, depuis le début, nous travaillons avec toutes les provinces et tous les territoires, y compris avec le Québec et l'Ontario.
Aujourd'hui, ma collègue, Mme O'Connell, a fait référence à un article affiché au site Web de Radio-Canada présentant les résultats de l'enquête sur la situation des soins de longue durée au Québec pendant la première vague. Je l'ai lu il y a quelques minutes et j'ai été scandalisée. Cette enquête indique que les autorités québécoises ont cru pendant des semaines qu'il n'y avait pas de transmission asymptomatique, ce qui a permis au virus de se propager sans qu'on le détecte. Comme Mme O'Connell l'a mentionné, ce rapport découle d'une enquête du coroner.
La coroner Géhane Kamel a déclaré que l'enquête n'avait pas pour but de déterminer la culpabilité, mais plutôt de formuler des recommandations pour prévenir de futures tragédies.
Je suis d'accord avec elle. Notre étude n'aura pas pour but de blâmer des provinces, mais de collaborer de très près avec elles. C'est pourquoi nous devrions mener notre propre étude sur cet enjeu afin de formuler des recommandations sur la façon dont le gouvernement fédéral devra réagir.
Pour en revenir à ce rapport, on y révèle des choses troublantes. Pour les Canadiens qui nous regardent depuis chez eux, si cela vous trouble, je vous recommande de me mettre en sourdine pendant environ une minute.
Je vous présente des faits établis dans le cadre de cette enquête. Il y avait une pénurie d'équipement d'oxygène. Le rapport indique que personne ne s'était occupé des cadavres pendant des heures et que le personnel qui manifestait les symptômes de la COVID‑19 continuait à travailler. Un préposé n'a pas pu se soumettre à un test de dépistage de la COVID, bien qu'il ait perdu le sens de l'odorat deux jours plus tôt et qu'il présente des symptômes semblables à ceux de la grippe. On lui a dit qu'il ne pouvait pas être testé parce qu'il n'avait pas voyagé à l'étranger. Enfin, une infirmière a dit à l'auteur de cet article que la situation était « un vrai film d'horreur ». Une autre infirmière a dit que les salons funéraires tardaient à recevoir les cadavres.
Monsieur le président, je suis vraiment désolé de présenter ce rapport horrible du Québec aujourd'hui. Comment pourrions-nous refuser de travailler avec le Québec et avec toutes les provinces et tous les territoires?
Les chercheurs de l'Institut national sur le vieillissement ont également constaté que le nombre de décès dans les établissements de soins de longue durée au Canada était trois fois plus élevé que celui des autres pays de l'OCDE. Il n'est pas surprenant, monsieur le président, que la plupart des Canadiens craignent d'être transférés dans un établissement de soins de longue durée quand ils vieillissent, maintenant qu'ils ont vu ce qui s'est passé pendant cette pandémie.
Les forces armées ont fait rapport des conditions qui prévalent dans les foyers de SLD de ma circonscription, et j'aimerais rappeler aux membres du Comité ce qu'ils ont constaté.
Des membres des Forces armées canadiennes ont aussi apporté leur aide à des établissements de soins de longue durée. La Croix-Rouge canadienne continue à les aider. Ces personnes ont accompli un travail crucial en aidant nos parents, nos grands-parents et nos aînés. Pour cela, nous leur devons nos plus sincères remerciements.
J'ai mentionné ces choses plus tôt, mais les détails sont importants, monsieur le président. On a constaté que les membres du personnel passaient d'unités de COVID à d'autres unités sans changer leur EPI, qui était contaminé. Ils ne suivaient pas les politiques de base de prévention des infections comme de se laver les mains entre chaque interaction avec des patients et ils nettoyaient leurs gants avec un désinfectant pour les mains au lieu d'enfiler de nouveaux gants. Les plaies n'étaient pas traitées de façon stérile. Les médicaments n'étaient pas bien documentés. Le personnel était agressif en repositionnant les patients et n'aidait pas les résidents pendant les repas. Les membres du personnel inscrivaient que les résidents refusaient de manger au lieu de les aider. Ils laissaient de la nourriture dans la bouche de résidents endormis. C'était au début de la pandémie. Je décris ici l'établissement décrit dans le rapport où les conditions étaient les pires.
Toutefois, le ministère des Soins de longue durée a continué d'enquêter sur ce foyer. En mars, il a constaté que le propriétaire de l'établissement avait omis de documenter l'apport de liquide de trois résidents. L'un d'entre eux est mort de déshydratation. À la suite d'une enquête menée séparément, une infirmière qui y travaillait fait maintenant face à 11 accusations pour avoir omis de fournir les nécessités de la vie en négligeant d'administrer des médicaments aux résidents.
Monsieur le président, ces actes sont irresponsables. Le fait de ne pas avoir apporté d'améliorations substantielles après la première vague tragique est un acte dangereusement irresponsable. À l'heure actuelle, le Canada doit être prêt à offrir une formation supérieure et à financer davantage de préposés aux bénéficiaires, même en période ordinaire. Nous avons une population vieillissante, et les aînés veulent rester chez eux le plus longtemps possible. Ils le désirent plus que jamais après avoir entendu les descriptions désastreuses des établissements de soins de longue durée.
Nous devons apporter des améliorations dans ce domaine aux conditions de travail, à la rémunération et au respect des préposés et des bénéficiaires. C'est un domaine majoritairement féminin, souvent composé d'immigrantes et de personnes de couleur. Ces travailleuses doivent se sentir appréciées pour que les meilleures d'entre elles restent dans la profession et que les travailleurs médiocres ne puissent plus y rester. Nous avons désespérément besoin de travailleurs.
Le Centre de soins d'Eatonville, à Etobicoke, est un autre établissement mentionné dans le rapport des FAC. Parmi les problèmes relevés, mentionnons le fait que les patients atteints de la COVID n'étaient pas isolés, qu'on les laissait la même chambre que des patients dont le test avait donné des résultats négatifs. On leur permettait de se promener, ce qui risquait de propager la COVID dans tout l'établissement.
Ces gens appliquaient une culture générale qui consistait à ne pas utiliser les fournitures, y compris l'EPI de base, parce que tout cela coûtait cher. Le rapport décrivait également un grave manque de personnel pendant la journée, alors les patients ne recevaient pas le soutien qu'il leur fallait. Le moral était bas, et le bien-être du personnel était à risque. On a compté près d'une douzaine d'infections fongiques causées par des cathéters mal utilisés et un manquement flagrant à certaines ordonnances récurrentes, comme de vérifier régulièrement les signes vitaux des patients ou de les retourner, dans certains cas, sous prétexte qu'on risquait de les réveiller.
On a également relevé des comportements abusifs et agressifs, des commentaires dégradants ou inappropriés adressés aux résidents ainsi que des rapports inexacts présentés aux familles des patients sur leur état et sur leur alimentation, sur leur niveau de douleur et sur leur état général.
À l'établissement Hawthorne Place Care Centre de North York, on n'effectuait que peu ou pas de désinfection avant d'installer un cathéter, et l'on a signalé une grave contamination fécale dans de nombreuses chambres de patients. Il y avait une grave pénurie d'infirmières autorisées, surtout pendant les week-ends. On a constaté une terrible détérioration des normes de propreté en soins de longue durée. Le personnel a affirmé que certains résidents n'avaient pas été nourris depuis plusieurs semaines. On a vu des patients nourris de force et déshydratés, ce qui a causait des étouffements et de l'aspiration. On a remarqué qu'un cathéter était encore en place trois semaines après la date de changement requise.
Nous devons également examiner les différentes façons dont les gouvernements provinciaux ont réagi à la crise dans ces établissements. En Ontario, la province avait promis d'embaucher des gens dans les établissements de soins de longue durée après les observations catastrophiques de la première vague, mais aucune amélioration importante ne s'est concrétisée. Au début de la deuxième vague, ces établissements n'étaient toujours pas prêts à faire face à une éclosion totale. Bien que l'on ait averti le gouvernement provincial qu'il fallait immédiatement embaucher et former plus d'experts en prévention des infections et des milliers de préposés aux bénéficiaires, il a réagi avec beaucoup de lenteur.
Nous devons nous attaquer à ce problème dans l'intérêt des bénéficiaires de soins de longue durée et de leurs familles. Je souligne qu'il n'est jamais trop tard pour étudier cela. Il n'est jamais trop tard pour parler de ces problèmes, qui ne se régleront pas de sitôt. Ces tragédies ne sont pas derrière nous. Elles se produisent encore aujourd'hui, non pas à Vancouver ou à Calgary, mais dans ma circonscription, à Brampton-Sud. C'est pourquoi mes électeurs m'ont envoyée ici pour parler en leur nom. Je le fais maintenant avec fierté et j'en assume la pleine responsabilité. Nous avons tous cette responsabilité.
J'aimerais maintenant parler du bilan de notre gouvernement afin d'en informer les membres de ce comité et les Canadiens qui nous regardent. Notre position est claire. Les résidents des établissements de soins de longue durée méritent des soins sûrs et de qualité, et ils méritent d'être traités avec dignité. La pandémie a mis en lumière des problèmes systémiques qui persistent dans les établissements de soins de longue durée partout au pays. Dans l'énoncé économique de l'automne 2020, le gouvernement a promis de verser 1 milliard de dollars dans le Fonds pour la sécurité des soins de longue durée afin que nos aînés et leurs aidants naturels soient bien protégés et soutenus. De plus, dans le budget de 2021, nous avons investi 3 milliards de dollars pour établir des normes nationales sur les soins de longue durée.
Pour vous donner une idée de ce que le budget de 2021 prévoit pour les aînés du Canada, je vais énumérer quelques mesures.
Le budget de 2021 propose d'accorder à Emploi et Développement social Canada 90 millions de dollars sur trois ans, à partir de 2021-2022, pour lancer l'Initiative pour vieillir dans la dignité à la maison. Cette initiative aidera les organismes communautaires à fournir un soutien pratique aux aînés vulnérables à faible revenu afin de les aider à vieillir chez eux, par exemple en jumelant les aînés avec des bénévoles qui les aideront à préparer des repas, à entretenir leur maison, à faire des courses, à prendre soin de leur jardin et à se déplacer.
Cette initiative appuierait également des projets régionaux et nationaux qui aident à élargir les services qui ont déjà permis d'aider les aînés à rester chez eux.
Par exemple, le portail de connaissances peut les aider à accéder aux services locaux qui leur sont offerts, ou fournir un soutien pratique aux organismes en leur offrant de l'information, des ressources et des séances de formation.
Notre position est claire. Les personnes qui vivent dans des établissements de soins de longue durée méritent des soins sécuritaires et de qualité et d'être traitées avec dignité. Comme je l'ai déjà dit, la pandémie a jeté de la lumière là-dessus. Le budget de 2021 propose d'accorder à Statistique Canada 41,3 millions de dollars sur six ans et 7,7 millions par la suite, à compter de 2021‑2022, afin d'améliorer l'infrastructure et la collecte de données sur les services de soutien, les soins primaires et les produits pharmaceutiques.
Nous avons investi à chaque étape du processus et soutenu régulièrement nos aînés en leur fournissant les fonds nécessaires pour garantir leur sécurité. Toutefois, nous devons continuer d'agir. Nous devons continuer d'appuyer les Canadiens et les foyers de soins de longue durée, et nous pouvons le faire grâce à cette motion. Nous pouvons faire des recommandations.
Nous avons tous beaucoup de chance d'être Canadiens. Notre rythme de vaccination est des meilleurs au monde, et nous sommes au premier rang des pays du G7, du G20 et de l'OCDE pour le nombre de premières doses administrées et la rapidité avec laquelle nous nous rattrapons pour les deuxièmes doses.
Si le Canada est un pays merveilleux, c'est bien grâce aux Canadiens qui vivent ici et qui, pendant des générations, ont travaillé fort pour faire de notre pays l'un des meilleurs où il fait bon vivre. Des gens qui ne cherchaient qu'à travailler dur pour prospérer et offrir tout ce qu'il y avait de meilleur à leur famille et à leur collectivité nous sont venus du monde entier. Ils ont bâti ce pays d'un océan à l'autre. Les aînés du Canada ont tout donné pour nous léguer un pays qui nous propulsera vers un lendemain exemplaire sous le signe de la prospérité et des valeurs canadiennes qui nous guident dans nos relations avec d'autres pays.
Nous devrions tous réfléchir à l'immense contribution des aînés canadiens à l'édification de notre pays. Ce sont des amis, des proches, des voisins, des collègues et des modèles à imiter. Ils ont jeté les assises d'une vie meilleure pour des millions de Canadiens.
Du côté des libéraux, nous reconnaissons la contribution des aînés du Canada à notre pays. Ce n'est pas tout le monde dans cette industrie qui est un mauvais acteur, monsieur le président. Il y a des tas de gens dévoués et attentionnés qui travaillent dans des circonstances difficiles et épuisantes sur le plan émotionnel, mais il y a un besoin urgent de réforme. Le gouvernement fédéral a un rôle à jouer pour protéger la santé et la sécurité de tous les Canadiens. Les enfants et les familles des bénéficiaires de soins de longue durée le demandent depuis plus d'un an, et nous leur devons d'étudier ce dossier en profondeur.
À présent que nous rebâtissons notre économie et que nous amorçons notre reprise, puisons nos forces dans la résilience, la détermination et la compassion que nous ont léguées nos aînés. Nous leur devons notre gratitude. Nous devons être là pour ceux qui nous ont élevés et qui ont bâti ce pays.
C'est pourquoi les députés libéraux du Comité ont présenté cette motion. C'est pour dire aux aînés du Canada qu'ils méritent absolument des soins de qualité et sécuritaires et d'être traités avec dignité.
Écoutons ce que les familles ont à dire. Écoutons les travailleurs. Étudions la question.
C'est une question très importante. Nous devons l'étudier et formuler des recommandations. Nos aînés sont là qui attendent. Les Canadiens nous regardent. Monsieur le président, c'est notre responsabilité.
Merci, monsieur le président.
Thank you, Mr. Chair.
I think this is a very important motion, and I hope the other members of the committee will support it.
As many of you know, my riding of Brampton South has been impacted by the pandemic. Grace Manor, one of the LTC homes in Ontario, required assistance from the armed forces early in this pandemic, and the report they wrote had some shocking stories. This is an issue that Canadians care about deeply.
Mr. Chair, I need to explain why, as a local MP, I had to sign this letter, and why I believe all members of this committee should support this motion. Due to the dedicated work by a group of long-term care families, multiple stories emerged from a long-term care home in my riding. First, there was a recent story that a staff member had been withholding medication to residents. Second, residents died of dehydration. In my riding, Mr. Chair, residents died of dehydration. This happened after the CAF report, Mr. Chair.
Last Friday there was a protest in my riding organized by families of long-term care residents worried about their loved ones, about their parents, about their grandparents. This is happening in June 2021, a year and a half into this pandemic.
Mr. Chair, I'm confident that any member of this committee would be ringing the alarm if this happened in their riding or in their province. Many of us have met with individual family members and organized communities leaders, such as the Canadians for long-term care group. In a response to this motion they said that they are beyond happy to see this. The Canadian Association for Long Term Care is ready to take part in this. People want the issue of long-term care taken seriously.
I want to share maybe the single most important reason that this committee needs to undertake this study as the next priority. According to the National Institute on Ageing's long-term care COVID-19 tracker, residents of long-term care homes accounted for only 4% of the positive cases in Ontario, but 42% of COVID-19 deaths in the province have been among the residents of long-term care homes. Nationwide, it is 59%, despite only counting as 6% of positive test cases. This is a shocking figure.
When the majority of deaths have a clear commonality, it is important that we investigate that as part of the COVID study. The seniors and other residents of these homes are among the most vulnerable Canadians, and the provincial government has a duty of care to them, which was grossly neglected during this pandemic.
Our seniors did not just build this country; they defended it too. Generations of brave Canadians from all walks of life have stepped forward to serve and sacrifice for our country. Hundreds of thousands have fought and many continue to serve, so we have a responsibility.
The COVID-19 pandemic and the virus have disproportionately affected them, particularly those living in long-term care facilities. Some seniors spent a prolonged period alone and separated from their families and communities. We heard stories, Mr. Chair, where seniors could not see their family members who spoke their language, and they were so vulnerable. Many sad stories are there. Public health measures meant many seniors needed to rely on friends, families or community services for access to groceries and medicine.
During the first wave of the pandemic more than one in three long-term care homes across Canada faced an outbreak situation. They simply were not prepared for a severe outbreak of a virus like this. There is an extent to which this is understandable. The COVID virus did not even exist two years ago, and it spreads more easily than other common viruses. Most of us did not see this coming, but we need to know how to be prepared for the future.
Most people would have expected family facilities, like long-term care homes, to have standards to enforce infection controls and prevention procedures that would have reduced the risk of this virus. This was clearly not the case. Much has been said about the labour practices of industry, with personal support workers having to combine part-time shifts at multiple homes, and working conditions that do not encourage them to stick around. I have met with many representatives of PSW professionals, and there have regularly been issues of morale and stability in the field.
They have also told me about the impact of the pandemic on staff. It has been widely acknowledged in Ontario that the problems in our long-term care go back decades. However, even shortly before the pandemic began, the provincial government in Ontario made cuts to long-term care and health care services in its budgets, which led to decreased facility inspections and issues with staffing across the province.
We can all hope that the pandemic has been the wake-up call that will finally lead to short- and long-term improvements in long-term care homes, but we need a road map. After the tragedies we have seen, Canadians want the federal government to be there to work with the provinces and territories on what is their jurisdiction.
I have received hundreds of emails from my constituents asking for that, and I'm getting many calls right now. There has been much discussion about public versus private and non-profit versus for-profit homes. In Ontario, for-profit homes had significantly more deaths than public ones, and some parties have proposed eliminating for-profit homes entirely. However, not all provinces have had this experience, and this discrepancy between death rates, between these models, is less significant. We should hear testimony on the pros and cons of each model. We need to study this.
I know there are people who may think the federal government has no role in this issue, particularly in Quebec. I mentioned earlier that 59% of Canada's COVID deaths were in long-term care homes, but 72% of those were in Quebec, by far the most of any province or territory. That is why, from the beginning, we have been working with all the provinces and territories, including Quebec and Ontario.
Today, my colleague, Ms. O'Connell, referred to an article on the CBC website about the results of the inquiry into Quebec's situation in long-term care during the first wave. I read it a few minutes ago, and I was shocked. This inquiry says that Quebec authorities believed there was no asymptomatic transmission for weeks, allowing it to spread undetected. As Ms. O'Connell mentioned the source of this report was a coroner's inquest.
Géhane Kamel, the coroner, said the goal of the inquest was not to determine guilt but to come up with recommendations to prevent future tragedies.
I agree with her that the goal of this study was not to blame provinces but to work with them hand in hand. That is why we should be doing our own study on this issue to make recommendations as to how the federal government responds.
Going back to the article, there were disturbing things found by this report. For Canadians watching this committee at home, if you are easily disturbed, I recommend you mute my speech for about a minute.
These are the facts found by this inquest. There was a shortage of oxygen equipment. The report says that dead bodies were left untouched for hours and that staff were working despite having symptoms of COVID-19. A patient attendant could not receive a COVID test, despite losing his sense of smell two days earlier and having flu-like symptoms. He was told he couldn't be tested because he had not travelled abroad. Finally, I would like to use one last quote from a nurse in this article: “It was a horror movie.” Another nurse spoke of the delay in funeral homes' receiving bodies.
Mr. Chair, I'm so sorry about this horrible report out of Quebec today. How can we not work with Quebec and all provinces and territories?
The National Institute on Ageing researchers also found that deaths in Canada's long-term care settings were three times higher compared with other OECD countries. Not surprisingly, Mr. Chair, most Canadians fear having to move into a long-term care setting as they age after seeing what happened during this pandemic.
The armed forces reported on the conditions at the LTC in my riding, and I would like to remind members of this committee what they found.
Members of the Canadian Armed Forces also assisted in long-term care facilities. The Canadian Red Cross is still helping. They did a crucial job helping with our parents, grandparents and elders. For that, we owe them our deepest thanks.
I mentioned it earlier in my remarks, but the details are important, Mr. Chair. Staff were found moving from COVID units to other units without changing contaminated PPE. They were not following basic infection-prevention policies like washing hands between patient interactions and were cleaning gloves with hand sanitizer instead of changing them. Wounds were not being treated in a sterile manner. Medications were not being properly documented. Staff were aggressive in repositioning the patients and were not assisting the residents during meals, documenting that they refused to eat rather than helping them. With regard to the last one, they were leaving food in the residents' mouths while they were sleeping. That was at the beginning of the pandemic. It was actually the most serious of the five homes within the report.
However, it was revealed that the Ministry of Long-Term Care continued to investigate the home. In March, it was found that the long-term care home's owner had failed to document the fluid intake of three residents. The result of this was that one of them died of dehydration. As a result of a separate investigation, a nurse who worked at the same home is now facing 11 charges of failing to provide the necessities of life for withholding medications from residents.
Mr. Chair, it is irresponsible. Not making substantial adjustments after the tragic first wave proved to be dangerously irresponsible. As it stands, Canada needs to be prepared to train higher and to fund more personal workers, even in the absence of a pandemic. We have an aging population and seniors want to stay in their homes as long as possible, something that is even more true after the devastation that was seen in long-term care.
We need to bring improvements to this field, to the working conditions, to the pay and to the respect they are given. It is a field overwhelmingly dominated by women, often immigrants and people of colour. These workers need to be appreciated so that the best of them stay in the profession and the bad actors are no longer allowed to remain because we are desperate for workers.
Another home in the CAF report was the Eatonville Care Centre in Etobicoke. Some of the issues noted include COVID-positive patients not being isolated and continuing to room with ones who had tested negative. They were allowed to wander around, risking spread throughout the home.
There was a general culture to fail to use supplies, including basic PPE, because they cost money. The report also described severe understaffing during the day, leading to patients not having the proper support, and the morale and well-being of the staff being at risk. There were nearly a dozen fungal infections from improperly used catheters, and gross non-adherence to some recurring orders, such as regularly checking vital signs or turning patients, in some cases using the excuse that it may wake them.
They also noted abusive and aggressive behaviour, and degrading or inappropriate comments directed at residents, as well as inaccurate reporting to the patients' families regarding their status on things like feeding, pain levels and general conditions.
At Hawthorne Place Care Centre in North York, there was little to no disinfection done prior to catheterizing, with significant gross fecal contamination being noted in numerous patients' rooms. There was a significant shortage of RNs, especially on weekends. There was a significant deterioration of cleanliness standards throughout long-term care. Staff reported that some residents had not been fed for several weeks. Forceful feeding and dehydration was observed, causing choking and aspiration. There was a noted incident of a catheter being in place three weeks beyond the scheduled change date.
We also need to examine different ways that provincial governments have responded to the crisis in these homes. In Ontario the people were promised hiring around long-term care homes after the devastation of the first wave, but no substantive improvement materialized. As the second wave began, these facilities were still unprepared for a full outbreak. Despite warnings that there was an immediate need to hire and train more infection prevention experts and thousands of personal support workers, the provincial government remained slow to act.
We need to work on this for the sake of residents in long-term care and their families. Let me be clear. It is never too late to study this. It is never too late to talk about these issues. These issues are not over. These tragedies are not behind us. They are still happening today, not in Vancouver, not in Calgary, but they are happening here in my riding of Brampton South. This is why my constituents sent me here to speak on their behalf. I am doing so now, proudly and with full responsibility. We all have a responsibility.
I would like now to speak about our government's record for the awareness of the members of this committee and Canadians who are watching. Our position is clear. Those living in long-term care deserve safe and quality care, and to be treated with dignity. The pandemic has shone a light on systemic issues affecting long-term care facilities across the country. In 2020's fall economic statement, our government committed $1 billion to the safe long-term care fund to ensure our seniors and their caretakers are well protected and supported. Not only that, but in budget 2021 we have invested $3 billion to ensure standards across the nation for long-term care.
For a sense of what budget 2021 includes for Canada's seniors, I will list a few things.
Budget 2021 proposes to provide $90 million over three years, starting in 2021-22 to Employment and Social Development Canada to launch the age well at home initiative. Age well at home would assist community-based organizations in providing practical support that helps low-income and otherwise vulnerable seniors age in place, such as matching seniors with volunteers who can help with meal preparation, home maintenance, daily errands, yardwork and transportation.
This initiative would also support regional and national projects that help expand services that have already demonstrated results in helping seniors stay in their homes.
For example, knowledge hub can help seniors access the local services available to them, or provide information, resources and training to community-based organizations in delivering practical support to seniors.
Our position is clear. Those living in long-term care deserve safe, quality care and to be treated with dignity. As I said before, the pandemic has shone a light. Budget 2021 also proposes to provide $41.3 million over six years, and $7.7 million ongoing, starting in 2021-22, for Stats Canada to improve data infrastructure and data collection on supportive care, primary care, and pharmaceuticals.
We have invested every step of the way, and regularly supported our seniors with the funds required to keep them safe. However, we need to keep taking action. We need to continue acting in support of Canadians and long-term care homes, and we can do this through the help of this motion. We can make recommendations.
We are all so lucky to be Canadian. We have had one of the best vaccine rollouts in this world, and we are now number one in the G7, G20 and the OECD for first doses administered and rapidly catching up on the second doses.
Canada isn't great because it is Canada. It is great because of the Canadians who live here and who, for generations after generations, have worked hard to make this one of the best places to live in the world. From all over the world, hard-working individuals who wanted only the best for themselves, their families and their communities made their way to Canada. They built this country to what is it today from coast to coast to coast. Canada's seniors have given their all to leave behind a country that will propel us forward in this world and allow us to thrive, to prosper and to be able to reflect Canadians' values in our dealings with other countries.
All of us should reflect on the immense contributions Canada's seniors have made in shaping our country. They are friends, family, neighbours, co-workers and role models. They have laid the foundation for a better life for millions of Canadians.
On the Liberal side, we recognize the contribution of Canada's seniors to our country. Not everyone in this industry is a bad actor, Mr. Chair. It is full of dedicated, caring people working in circumstances that are difficult and emotionally draining at the best of times, but there's an urgent need to reform. The federal government has a role to play in protecting the health and safety of all Canadians. The children and families of long-term care residents have been asking for this for over a year, and we owe it to them to give this study full consideration.
Now that we are building back our economy and starting our recovery, let us find strength in the legacy of resiliency, determination and compassion provided to us by seniors. We owe them our debt of gratitude. Now we need to be there for those who raised us and built this country.
That is why the Liberal members on this committee have brought forward this motion to say to Canada's seniors that, yes, absolutely, they deserve safe, quality care, and they deserve to be treated with dignity.
Let's hear from families. Let's hear from workers. Let us study this.
This is a very important issue. We need to study this. We need to give some recommendations. Our seniors are looking. Canadians are watching. Mr. Chair, this is our responsibility.
Thank you, Mr. Chair.