Madame la Présidente, je prends la parole au sujet du projet de loi C‑30, Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 19 avril 2021 et mettant en œuvre d'autres mesures.
Les Canadiens ont eu la vie dure au cours de la dernière année et demie à cause de la pandémie et plusieurs ont perdu leur emploi ou n'ont pas pu travailler autant qu'à l'habitude. Certains ont dû prendre congé pour s'occuper de leurs proches. Les secteurs comme le tourisme et la vente au détail ont été particulièrement touchés.
Après avoir patienté des années avant qu'un budget soit présenté, les Canadiens s'attendaient à un peu de leadership du gouvernement libéral et possiblement à une orientation claire à l'approche de la fin de la pandémie. Ils ont plutôt eu droit à un budget rempli de promesses, mais vide de substance. Au lieu d'un plan concret pour l'investissement, l'augmentation de l'activité économique, la relance et à la réouverture, on a servi aux Canadiens des promesses libérales réchauffées qui n'ont jamais été réalisées. Le gouvernement fait de beaux discours, mais ne fait pas grand-chose de concret. Le Canada peut être une figure de proue et il devrait avoir un gouvernement qui est prêt à faire ce qu'il faut pour le placer en bonne posture pour prospérer dans la transition vers l'après-pandémie.
Au cours des premières semaines de la pandémie, alors que les Canadiens devaient composer avec beaucoup d'incertitudes, j'ai parcouru en voiture la magnifique circonscription de Tobique—Mactaquac, dans l'Ouest du Nouveau-Brunswick. Je me souviens avoir réfléchi alors à la période difficile que traversaient les Canadiens, certains plus que d'autres, et au nombre de secteurs touchés par les effets dévastateurs de la pandémie. Certains ont complètement fermé. D'autres faisaient face à de grandes incertitudes. Les effets de cette pandémie sans précédent ont été vraiment désastreux pour de nombreux pays, et le Canada ne fait pas exception.
Alors que je traversais ma circonscription en voiture ce jour-là, au printemps de l'année dernière, quelque chose a attiré mon attention et m'a fait une profonde impression. J'y réfléchis encore aujourd'hui à l'occasion. Je viens d'une grande circonscription rurale, agricole, qui joue un rôle énorme dans notre économie locale. En particulier, je viens d'une région de culture de la pomme de terre. En fait, une partie de ma circonscription est connue comme la capitale mondiale de la frite, et je dois avouer que mon physique en témoigne parfois. C'est une petite faiblesse que j'ai. Les pommes de terre, la viande et le bœuf sont excellents dans ma circonscription.
Ce secteur stimule à son tour d'autres secteurs de la région, notamment le camionnage, la fabrication et la transformation des aliments. Tandis que la vie s'est arrêtée pour beaucoup d'entre nous et malgré toute l'incertitude, la crainte et l'anxiété qui règnent, certains secteurs ont poursuivi leurs activités. Ils ont continué de faire ce qu'ils devaient faire malgré des obstacles sans précédent.
Ce que j'ai observé ce jour-là l'année dernière m'a marqué: j'ai vu des agriculteurs retournant une fois de plus dans leurs champs au printemps pour les ensemencer. N'ayant aucune idée de ce que leur réservait le marché et de ce que serait la demande, ils ont retroussé leurs manches et semé des graines dans la terre. Ils ont continué de faire ce qu'ils savaient qu'ils pouvaient faire et ont laissé l'avenir et les dirigeants déterminer le reste.
Grâce à leur foi, à leur ardeur au travail et à leur ténacité, de nombreux agriculteurs de ma région ont affronté directement la tempête et l'incertitude, et cela m'a inspiré. Je me suis dit que si les agriculteurs pouvaient continuer de faire ce qui s'impose devant une telle incertitude, chacun de nous, les Canadiens, peut s'inspirer d'eux et continuer de faire ce qui s'impose, même si le résultat est incertain.
Je suis heureux de pouvoir dire que, dans ma région, plusieurs secteurs sont demeurés en activité. Les camionneurs ont continué de transporter leurs marchandises, les agriculteurs ont continué de faire leurs semailles, et les transformateurs ont poursuivi leurs activités. La nourriture est toujours populaire.
Je pense que cela nous a tous appris une leçon importante à laquelle nous devons réfléchir. Le moment est venu pour le Canada de se placer dans une position avantageuse en prévision de la fin de la pandémie. Le moment est venu pour le Canada de prendre des décisions qui montrent clairement que nous croyons en notre potentiel, et que nous croyons pouvoir tourner la page sur la COVID‑19. Nous pouvons faire preuve de la même force et du même courage que j'ai observés chez les producteurs, les camionneurs et les premiers intervenants de ma région et que nous avons vus à l'échelle du pays. Nous devons maintenant rebâtir notre pays avec un œil sur l'avenir. Au lieu de parler constamment des dangers et des énormes défis que nous devons relever, en tant que parlementaires et députés, nous devrions parler d'une seule voix du potentiel de notre pays.
Le monde veut faire des affaires avec le Canada. Le monde aime le Canada et voit son potentiel — souvent mieux que nous-mêmes. Nous avons besoin de dirigeants dans notre pays qui affirment que le Canada peut atteindre de nouveaux sommets. Le Canada peut se positionner pour s'épanouir et prospérer pendant des générations si nous prenons la décision d'accorder la priorité aux industries, à l'entrepreneuriat, aux technologies, aux ressources et au savoir-faire d'ici. Notre plus grand atout est notre population. Plus nous donnerons les outils aux Canadiens pour leur permettre de faire ce qu'ils font le mieux, plus le Canada sera en mesure de s'épanouir, de se développer et de prospérer après la pandémie.
Je parle avec espoir et optimisme en raison de ce que j'ai vu dans ma région et des échos que j'ai entendus de partout au pays: dans une période de grande incertitude, les Canadiens se sont montrés à la hauteur. Nous avons maintenant besoin d'un gouvernement qui fera de même et qui exprimera sa confiance envers les Canadiens pour qu'ils agissent comme seuls les Canadiens savent le faire, c'est-à-dire se retrousser les manches pour relever les défis du moment.
Je prends la parole à la Chambre avec beaucoup de gratitude dans mon cœur, après ce que les gens m'ont laissé voir et d'après ce que je perçois chez les Canadiens. Je prends aussi la parole pour nous lancer un défi à tous. Nous devrions nous inspirer des gens avec qui nous travaillons, de ceux que nous avons vus en première ligne et de ceux qui ont poursuivi leur travail extraordinaire en dépit d'obstacles énormes. Je crois même que nous pouvons nous inspirer de nos armoiries, qui disent: « Ils aspirent à une patrie meilleure. » C'est inscrit sur nos armoiries.
En cette période où nous arrivons au bout de la pandémie, pourquoi ne pas souhaiter un pays encore meilleur à léguer aux futures générations? Prenons la décision d'investir dans les Canadiens et de leur faire confiance, et prenons les décisions qui s'imposent pour assurer notre avenir de manière à rendre le Canada viable pour les générations à venir.
Comment y parvenir? En maximisant les domaines dans lesquels nous excellons, que ce soit l'agriculture, qui nous permet de produire quelques-uns des meilleurs aliments du monde; l'énergie, où nous avons les ressources énergétiques durables les plus écologiques et les mieux réglementées du monde, et où nous traitons avec équité ceux qui la produisent et qui travaillent dans ces secteurs; ou la technologie, qui est très avancée. Notre potentiel est énorme et je veux en parler aujourd'hui.