Monsieur le Président, c'est avec un grand honneur que je prends la parole aujourd'hui en réponse au discours du Trône.
À titre de député de la circonscription de Tobique—Mactaquac et de ministre du cabinet fantôme pour les Pêches, les Océans et la Garde côtière canadienne, j'aimerais remercier le chef du Parti conservateur pour cette occasion. Nous avons hâte de servir au mieux de nos capacités les habitants de notre région, ainsi que l'ensemble des Canadiens. Nous souhaitons que leurs préoccupations soient entendues en cette période historique, et, pour ce faire, nous allons saisir toutes les occasions qui se présentent à nous.
Au cours des six derniers mois, les Canadiens ont été très durement touchés par la COVID-19. En effet, la pandémie a affecté tous les domaines de nos vies. La plupart d'entre nous avons passé de longues périodes enfermés chez nous, coupés de notre famille et de nos amis, n'ayant souvent pas d'autre choix que de communiquer de manière virtuelle, ou par téléphone, ce qui s'est avéré extrêmement difficile pour nos aînés. Tout au long de cette crise, de nombreux travailleurs ont perdu leur emploi sans qu'ils en soient responsables et, bien plus tragique encore, plusieurs personnes ont perdu des proches ou des gens dont ils s'occupaient.
C'est dans des moments comme celui que nous vivons actuellement que se révèlent le meilleur et le pire côté de chacun. Aujourd'hui, je choisis de mettre l'accent sur le meilleur côté des gens.
Je profite de l'occasion pour remercier les premiers intervenants, qui se précipitent vers le danger que les autres fuient et qui n'hésitent pas à venir en aide à leurs concitoyens. Je remercie les travailleurs de la santé, comme les médecins, le personnel infirmier, les fournisseurs de soins personnels, les pharmaciens et les employés des maisons de soins infirmiers. Je remercie les travailleurs agricoles, qui cultivent et récoltent les aliments que nous consommons, y compris les agriculteurs, les pêcheurs et les épiciers. Je remercie les camionneurs, qui transportent les biens dont nous avons besoin en cette période. Je remercie les propriétaires de petites entreprises, les entrepreneurs et les innovateurs, qui continuent à prendre des risques et à multiplier les efforts pour offrir des emplois valorisants. Je remercie les personnes qui choisissent de continuer à travailler au salaire minimum malgré le risque accru. Même si d'autres options s'offraient à elles, elles ont fait le choix de garder leur emploi, et je les en félicite. Je remercie les enseignants, tout particulièrement en cette Journée mondiale des enseignants, et je reconnais les énormes défis qu'ils ont dû relever et les ajustements importants qu'ils ont dû apporter pour assurer la sécurité des élèves et le maintien de la qualité de l'éducation. Les enfants seront ainsi bien outillés pour les défis qui les attendent. Je remercie les groupes confessionnels, les organismes à but non lucratif et les autres organisations, comme les banques alimentaires, qui ont fourni des services essentiels et qui ont offert de l'espoir à des personnes parmi les plus désavantagées de la société canadienne et qu'on oublie souvent. Ils poursuivent leur excellent travail malgré la disparition d'une partie des ressources dont ils disposaient. Je tiens à tous les remercier.
Je sais que les Canadiens ont l'impression que la situation est sans fin. Chaque jour amène son lot de nouveaux cas et de nouvelles zones touchées par les éclosions. Malgré ce qu'on peut penser, je tiens à assurer aux députés que la COVID ne durera pas éternellement et que la crise passera. Le Canada et le monde entier passeront à travers cette crise ensemble. Il est important et impératif, maintenant plus que jamais, qu'en tant que Canadiens et pays, nous nous concentrions sur ce dont nous sommes capables plutôt que de nous concentrer continuellement sur le danger qui nous menace. Je pense qu'au milieu de tout le chaos, il y a de l'espoir et des occasions à saisir. Trop souvent, les gouvernements et les populations se concentrent sur les difficultés et sur les aspects négatifs.
Il est temps de parler d'espoir, ainsi que des possibilités et de notre potentiel en tant que peuple. Le discours du Trône des libéraux a été beaucoup plus que décevant à cet égard. Le gouvernement a prévu des dépenses élevées, il a dit un grand nombre de platitudes et il a fait étalage de vertu, mais il a très peu parlé de durabilité et d'une vision d'avenir.
Le premier ministre a eu les six semaines pendant lesquelles le Parlement était prorogé pour tracer la voie à suivre et inspirer confiance à la population canadienne, qui attend si désespérément un plan de lutte contre la COVID et un plan de relance économique. On dirait que le premier ministre, au lieu de se servir de ces six semaines pour élaborer des plans pour l'avenir, a choisi de proroger le Parlement simplement pour fuir les scandales en matière d'éthique qui ne cessaient de se multiplier et qu'il a préparé un discours qui semble être composé des plus grands succès des 20 dernières années dans le domaine des promesses libérales non tenues et des expériences sociales.
De nombreux Canadiens m'ont fait part de leur déception à l'égard du discours du Trône libéral: des Canadiens qui ont été oubliés dans le discours, des Canadiens qui comprennent la nécessité de prendre soin de ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts en ces temps difficiles, mais qui sont tout aussi préoccupés par l'augmentation constante du déficit et de la dette nationale, et des Canadiens qui craignent que leurs enfants doivent rembourser cette dette pendant des années, voire des générations.
Malheureusement, il semble que le désespoir et l'inquiétude soient monnaie courante durant la période que nous traversons.
Le discours du Trône est passé à côté d'une grande occasion, c'est-à-dire l'occasion de parler de notre potentiel en tant que nation et en tant que pays et des possibilités de croissance qui prennent appui sur l'optimisation du potentiel de nos divers secteurs, notamment ceux des ressources, de l'agriculture, de la fabrication et des technologies. J'ai l'impression que si nous parlions de ce potentiel, les Canadiens retrouveraient l'espoir et diraient: « Oui, nous allons nous relever. Nous pouvons faire plus. Le Canada peut se positionner pour ressortir plus fort. » C'est de cela qu'a parlé le chef conservateur.
Les Canadiens savent dans quelle situation nous nous trouvons en ce moment, mais ils savent aussi, dans le fond de leur cœur, qu'un nouveau départ sera possible quand nous aurons traversé cette épreuve. Ils s'attendent que nous, leurs dirigeants, leur présentions une vision qui fait en sorte non seulement que le Canada évolue tout au long de cette crise, mais qu'il soit aussi prêt à saisir les possibilités qui émergeront après celle-ci.
J'ai le privilège de représenter une circonscription qui compte un grand nombre d'agriculteurs et de producteurs agricoles. Grâce à mon nouveau rôle, j'ai aussi eu le privilège de parler à des pêcheurs. J'ai tiré des leçons très précieuses. Je me rappelle que, au plus fort de la crise, nous ne savions pas exactement ce à quoi nous faisions face. Lorsque je me déplaçais dans la circonscription, j'étais rassuré de voir, ce printemps, les agriculteurs retourner dans les champs avec leurs tracteurs pour les semailles et de les voir travailler comme ils l'avaient toujours fait, malgré la période d'incertitude que nous traversions. Il était rassurant de voir des camions circuler sur les routes pour livrer des marchandises destinées aux Canadiens.
Il est rassurant de voir que, même s'ils vivaient dans l'incertitude, ils ont décidé de continuer à travailler. Ils ont décidé de faire leur possible avec les moyens dont ils disposaient. Même s'il y avait beaucoup de choses qui échappaient à leur volonté, ils ont choisi de se spécialiser davantage dans les domaines qu'ils maîtrisaient. Cela me rappelle le vieux proverbe selon lequel celui qui observe le vent ne sèmera point et celui qui regarde les nuages ne moissonnera point. Autrement dit, si nous attendons les conditions parfaites pour agir, nous ne récolterons jamais rien et nous ne reprendrons jamais le travail qui doit être fait à l'heure actuelle.
Les agriculteurs et les pêcheurs peuvent nous faire une leçon très utile, soit que nous devrions persévérer et faire tout ce que nous pouvons. Même si nous ne pouvons pas prédire l'avenir, positionnons-nous pour être en mesure de prospérer de nouveau quand le vent tournera.
En conclusion, cela va passer. Comme l'a écrit un scribe d'antan, « si, le soir, des pleurs subsistent, au matin, la joie éclate ». Je tiens à dire aux gens de Tobique—Mactaquac et du Canada que, bien que la COVID-19 semble nous faire traverser une longue nuit, le jour approche, et la lumière reviendra. Le moment est venu de faire en sorte que le Canada soit prêt à prospérer et à réaliser tout son potentiel, au lieu de nous concentrer sans cesse sur les périls qui nous entourent.
J'imagine avec optimisme l'avenir brillant qu'aura le Canada, un avenir dans lequel nous investirons dans notre population, nous regarderons au-delà de la crise actuelle et nous affirmerons qu'au Canada, nous pouvons faire pousser ce dont la planète a besoin; nous pouvons produire l'énergie qu'elle souhaite et produire les biens sur lesquels elle compte. Je regarde vers l'avenir rempli d'espoir.