Monsieur le Président, le chef de la fonction publique canadienne, qui travaille fort et est non partisane, a choisi ce moment pour prendre sa retraite. Les députés libéraux membres des comités de la Chambre qui essaient de faire enquête ont coupé court à tous les efforts pour connaître la vérité.
Le premier ministre a été reconnu coupable d'une deuxième violation en matière d'éthique, mais cette fois il n'a aucun remords. Il n'aurait pas voulu agir autrement. Il refuse de s'excuser et il en rajoute en essayant de nous convaincre que, lorsque la situation le justifie, on peut enfreindre la loi et, par exemple, aider nos amis fortunés à échapper à la justice.
Le premier ministre s'est encore une fois servi des pouvoirs que lui confère son poste dans son intérêt personnel. Le premier ministre a tenté d'accorder un contrat gouvernemental de 912 millions de dollars à l'organisme UNIS, 912 millions de dollars des contribuables, au moyen d'un processus d'attribution fermé, dirigé et sans appel d'offres. Pendant une pandémie qui fait que des millions de Canadiens peinent à payer leurs factures, le premier ministre essaie de donner les deniers publics durement gagnés par les contribuables à un organisme pour faire quoi exactement?
D'abord, des frais d'administration de 43,5 millions de dollars allaient être perçus directement par l'organisme UNIS, un organisme qui, comme par hasard, venait de verser des sommes importantes à la famille du premier ministre et à celle d'autres membres du Cabinet. Encore une fois, les comités de la Chambre des communes qui faisaient enquête se sont heurtés à de l'obstruction et ils ont finalement été dissous lorsque le premier ministre a prorogé le Parlement et laissé les Canadiens sans gouvernement.
C'est la troisième fois que le premier ministre fait l'objet d'une enquête pour des manquements à l'éthique.
Toutefois, il n'est pas uniquement question du premier ministre ici. Malheureusement, c'est bien pire que cela. Les agissements du premier ministre envoient un message aux autres personnes qui chercheraient à enfreindre les règles, à tricher et à tirer avantage de leur position de pouvoir à des fins personnelles. C'est comme si le premier ministre leur donnait la permission de faire passer leurs intérêts personnels devant ceux du pays. Cela donne lieu à une culture où la corruption est acceptée parce que, après tout, si le premier ministre se permet de le faire, pourquoi les autres ne pourraient-ils pas le faire eux aussi?
Par exemple, l'ancien ministre des Finances, Bill Morneau, a fait l'objet d'une enquête de la commissaire aux conflits d'intérêts parce qu'il a omis de divulguer que sa villa française appartient à une société dont il est également le propriétaire. Il a aussi fait l'objet d'une enquête parce qu'il a choisi de ne pas déposer ses actions dans une fiducie sans droit de regard et a ensuite apporté des changements aux mesures législatives liées aux pensions qui servent les intérêts des sociétés comme les siennes. M. Morneau a également oublié de divulguer, ou de rembourser, le voyage tout compris d'une valeur de plus de 40 000 $ que l'organisme UNIS lui a offert, à lui et à sa famille. Oui, je parle ici du même organisme UNIS. Bill Morneau était sur le point de faire l'objet d'enquêtes pour avoir enfreint les règles en matière d'éthique, mais au lieu de cela, il a choisi de renoncer à son poste de ministre et à celui de député.
La liste se poursuit. Que dire de la fois où le président du Conseil privé de la Reine pour le Canada et ministre des Affaires intergouvernementales a enfreint la loi en approuvant, en sa qualité de ministre des Pêches à l'époque, l'octroi d'un permis de pêche à la mactre de Stimpson à l'entreprise pour laquelle son épouse travaille? Que dire de la fois où le marché de 84 millions de dollars pour l'administration de l'Aide d'urgence du Canada pour le loyer commercial a été confié en sous-traitance à l'entreprise pour laquelle travaille l'époux de la chef de cabinet du premier ministre, Katie Telford?
Que dire de l'ancien libéral Raj Grewal, qui aurait touché 6 millions de dollars et aurait omis de le déclarer au commissaire à l'éthique? Selon certains documents, il aurait, dans le cadre de ses fonctions de député, sollicité des fonds par supercherie, mensonge ou autre moyen dolosif.
Ce ne sont là que les cas qui ont été découverts. Ce n'est probablement que la pointe de l'iceberg. Si telles sont les habitudes de corruption que nous pouvons voir, nous pouvons à peine imaginer l'ampleur de ce qui n'a toujours pas été dévoilé ou de ce que le gouvernement souhaite garder bien enfoui.
Les comités de la Chambre des communes sont la version parlementaire de la demande de modification des attributions de matériel dans le milieu militaire, pour employer un terme de l'époque où j'étais un officier subalterne. Les comités sont nos freins et contrepoids. Leur objectif est de faire enquête et de résoudre les problèmes. Ils exigent des comptes du gouvernement et relèvent ses lacunes et ses manquements. Les comités sont l'endroit où les députés font le travail qu'ils sont payés pour faire afin d'assurer la prestation de services justes, égaux et meilleurs aux Canadiens.
Or, les libéraux musellent les comités. Ils cherchent à cacher l'ampleur des transgressions du premier ministre. Ils tiennent absolument à maintenir les Canadiens dans l'ignorance. Les députés libéraux se sont faits complices de cette tentative de camouflage.