Madame la Présidente, peu importe l'heure, c'est un honneur de prendre la parole à la Chambre pour régler les problèmes importants auxquels les Canadiens sont confrontés pendant la pandémie.
Pour commencer, je voudrais reconnaître que nous sommes sur le territoire de la nation algonquine.
Je tiens à exprimer ma gratitude envers la Nation algonquine pour la générosité et l'hospitalité extraordinaires dont elle fait preuve. Meegwetch.
Ce soir, j'ai vécu une expérience intéressante, car nous devions bien sûr pratiquer la distanciation sociale, et chaque parti devait réduire le nombre de députés qui pouvaient le représenter à la Chambre. J'ai participé au débat avec ma collègue de Fredericton et mon collègue de Nanaimo—Ladysmith. Nous nous sommes présentés à tour de rôle, alors, pendant la dernière série de votes, j'ai voté par l'entremise de Zoom. J'imagine qu'un certain nombre des députés ont aussi procédé ainsi. Il y a eu un moment sinistre où, alors que nous étions en plein vote, on pouvait entendre la voix de Donald Trump. Un des députés qui participait par conférence Zoom écoutait sans doute le débat présidentiel des États-Unis.
Si j'en parle, c'est seulement parce que je suis extrêmement heureuse d'être canadienne. Je suis très reconnaissante de pouvoir être ici ce soir avec tous les députés ainsi qu'avec tous ceux qui sont encore connectés par Zoom. Je me réjouis grandement de voir que, même lors de nos débats partisans qui peuvent parfois sembler très toxiques aux Canadiens qui nous écoutent, nous nous entendons et, dans l'ensemble, nous nous parlons respectueusement. Notre chef ne crie pas et il ne refuse pas de condamner le suprémacisme blanc. S'il le faisait, ce serait désolant, et c'est le moins que je puisse dire.
À ce sujet, je tiens à souligner ce qui fait de nous des Canadiens. Je suis heureuse que le gouvernement soit minoritaire. Je n'aime pas beaucoup les fausses majorités, où une minorité d'électeurs accorde la totalité du pouvoir au parti qui récolte le plus de sièges. Comme le député de Barrie—Innisfil l'a mentionné tout à l'heure, je me félicite de voir à quel point le Parlement, qui doit gérer la pandémie de COVID-19, a collaboré étroitement avec le ministre des Affaires étrangères, le secrétaire parlementaire et beaucoup d'autres pour ramener nos concitoyens chez eux. Tout au long de cette pandémie, la plupart d'entre nous ont trouvé une façon de collaborer.
Je sais gré au Nouveau Parti démocratique d'avoir collaboré avec les libéraux pour améliorer considérablement la mesure législative dont nous sommes saisis. Toutefois, force est de constater qu'elle ne règle pas tous les problèmes, et l'essentiel de mon intervention portera sur ce point.
Plus tôt dans la soirée, une députée a déclaré que le Canada était en train d'échouer, et je tiens à en parler maintenant. Nous traversons une période difficile. Tous les membres de la famille humaine sont dans la même situation, peu importe où se trouvent les gouvernements et les sociétés, même s'ils sont soudés dans des démocraties saines et prospères comme la nôtre ou dans des pays qui étaient au bord de l'effondrement avant l'arrivée de la COVID-19. Chaque pays connaît ses difficultés, à un degré ou à un autre. Je remercie Dieu de ne pas être au Brésil, où le président Bolsonaro vient de lever toutes les restrictions visant l'exploitation forestière dans les forêts de palétuviers alors que l'Amazonie est tellement sèche que la zone humide du Pantanal, qui regorge de biodiversité, est ravagée par le feu.
C'est le patrimoine de toute notre planète, et notre planète est maintenant en feu. En Colombie-Britannique, nous avons respiré la fumée de la Californie, de l'Oregon et de Washington. Nous sommes dans l'urgence de la pandémie en même temps que nous vivons l'urgence des changements climatiques.
Lorsque je regarde ailleurs dans le monde et que je vois les pays où il aurait pu m'être donné de vivre et de devenir une autre personne, je constate que le Canada n'est pas en train d'échouer; nous traversons une période difficile. Heureusement, nous travaillons ensemble, et tant que nous garderons un esprit de collaboration, nous nous en sortirons bien et nous rebâtirons en mieux. Nous serons capables de repenser notre avenir. Nous tiendrons nos promesses. Nous ne nous faisons peut-être pas tellement confiance parce que nous appartenons à des partis politiques différents, mais lorsque nous passons par-dessus nos différences politiques, nous nous faisons confiance. Si j'étais en difficulté, je pourrais appeler n'importe quelle personne ici et je sais qu'on m'aiderait. Nous sommes une famille, nous sommes tous canadiens.
Dans ce contexte, j'accueille favorablement cette mesure législative. J'espère qu'elle apaisera les inquiétudes de la plupart des Canadiens. Cela dit, elle n'englobe pas tout le monde. Il reste encore beaucoup à faire.
Les personnes handicapées sont un groupe qu'on a vraiment laissé tomber pendant cette crise. Il y a encore beaucoup de travail à faire de ce côté, de même que pour les entreprises. Comme l'a mentionné mon collègue de Courtenay—Alberni plus tôt, il y a tant d'entreprises qui sont en grande difficulté.
Je suis très inquiète pour le secteur du tourisme. Les Jardins Butchart sont une attraction touristique emblématique de ma circonscription. Mes collègues de l'île de Vancouver, et d'autres d'ailleurs au pays, connaissent les Jardins Butchart. Les dirigeants me disent qu'ils craignent fort de ne pas pouvoir survivre jusqu'à l'année prochaine. Leurs activités ont connu une baisse de 90 %. Ils ont dû mettre à pied 450 personnes. Ils n'ont pas d'aide. Le secteur du tourisme a donc particulièrement besoin d'une aide financière. Il faut trouver un moyen de lui donner cette aide.
Les petites entreprises, les restaurants et les compagnies de tourisme indépendants — en fait, toutes les compagnies, petites et grandes, sont encore en difficulté et nous ignorons quand la pandémie prendra fin. Je me souviens plus ou moins du début de la pandémie. Je siégeais ici, le 13 mars, et j'avais peine à croire que nous ne reviendrions pas avant le 20 avril. Cela me semblait être une période passablement longue.
Les députés se souviennent-ils de ce qu'ils ont ressenti? Nous n'avions aucune idée à ce moment-là et nous sommes toujours dans l'incertitude. Il est donc très important pour le Canada que nous restions unis.
Je veux parler de quelque chose avant de revenir au projet de loi. Thomas Homer-Dixon, l'un des plus brillants universitaires du Canada, vient de publier un ouvrage intitulé Commanding Hope, qui parle de l'importance de l'espoir pour aider les gens à tenir bon et à traverser des périodes difficiles. La sortie de cet ouvrage ne pourrait pas tomber plus à point, étant donné la double menace de la crise climatique et de la pandémie. L'auteur m'a dit que, selon des sondages de partout dans le monde, la plupart des pays favorisent une cohésion sociale plus grande qu'avant la pandémie, ce qui est encourageant. Ce n'est pas le cas des États-Unis ou du Brésil, mais la plupart des nations ressentent ce sentiment de solidarité dont mon père avait l'habitude de me parler. Il a grandi à Londres sous le Blitz.
Lors de l'une de nos nombreuses luttes contre le gouvernement de la Nouvelle-Écosse sur des questions d'environnement, mon père m'a déclaré que l'époque de la Seconde Guerre mondiale lui manquait. Je lui ai demandé comment cette période où il avait risqué à tout moment d'être victime d'une explosion pouvait bien lui manquer, et il m'a répondu que c'était parce qu'à l'époque, les gens avaient réellement l'impression que le gouvernement était de leur côté. Je crois que c'est ce qu'ils ressentent maintenant.
Depuis plusieurs générations, nous savons que nous ne pouvons pas compter sur les milliardaires pour aider les gens qui font face à de graves difficultés, parce que les milliardaires sont trop occupés à se remplir les poches. Ils ne sont pas en train de se demander comment ils pourraient recueillir de l'argent pour le reste d'entre nous.
Pour revenir au projet de loi, je suis ravie de voir les modifications apportées pour garantir que le montant des prestations s'élève à 500 $ par semaine, et non à 400 $ par semaine. Je suis extrêmement heureuse de savoir que nous tentons de déterminer comment instaurer la Prestation canadienne de relance économique, la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique et la Prestation canadienne de relance économique pour les proches aidants. En lisant attentivement le projet de loi, je constate à quel point il est difficile de cibler des groupes précis dans des projets de loi en espérant n'oublier personne.
J'aimerais donner un exemple. Évidemment, tous mes collègues ici présents en ont pris connaissance, mais je m'adresse aux insomniaques qui nous écoutent. Une personne est admissible à la prestation si elle s'occupait normalement d'un enfant de moins de 12 ans le premier jour de la semaine visée et que l'école que fréquentait l'enfant était fermée pour des raisons liées à la COVID-19; ou l'école était ouverte seulement durant certaines périodes de la journée; ou l'enfant ne pouvait pas fréquenter l'école parce qu'il avait contracté ou pouvait avoir contracté la COVID-19; ou l'enfant était en isolement sur l'avis d'un médecin, ou risquait de développer de graves complications; ou la personne qui s'occupait normalement de l'enfant n'était pas disponible pour des raisons liées à la COVID-19; ou elle s'occupait d'un membre de la famille qui nécessite des soins supervisés parce que l'installation que le membre de la famille fréquentait ou le programme de jour qu'il suivait normalement était fermé ou suspendu.
Je pourrais continuer pendant des heures. Lorsqu'on s'attarde trop aux détails pour essayer d'accommoder tout le monde, on finit inévitablement par oublier quelque chose. Ce n'est pas la première fois que je vais soulever à la Chambre l'importance de nous pencher sur un filet de sécurité plus universel. Notre système de santé fonctionne parce qu'il est universel. Si, à l'époque, Tommy Douglas avait proposé aux gens de la Saskatchewan d'établir un système de santé qui permet d'aider seulement les gens qui y sont admissibles, je ne pense pas que cela aurait été bien reçu. Si les gens sont très malades, mais qu'ils ont uniquement un montant x dans leur compte de banque, ou s'ils sont juste un peu malades, cela ne fonctionnerait pas. Un filet de sécurité sociale efficace en est un qui repose sur l'universalité. Il est grand temps que nous abordions la question du revenu minimum garanti et que nous prenions des mesures pour le concrétiser.
Nous savons que le directeur parlementaire du budget a réalisé une étude préliminaire et a conclu qu'un revenu de base garanti coûterait moins cher que la Prestation canadienne d'urgence. Un revenu de base universel représenterait une dépense énorme, mais au bout du compte, il ferait économiser de l'argent à notre société. Il la ferait économiser au chapitre des soins de santé, car la pauvreté est le plus important déterminant social de la santé. Il la ferait économiser au chapitre des services correctionnels, car il coûte beaucoup moins cher de s'assurer que les gens vont à l'école, partent du bon pied dans la vie et font des études universitaires que de les garder tous en prison. Un prisonnier coûte plus de 100 000 $ par année. Comme le montre l'ancien sénateur progressiste-conservateur Hugh Segal dans son livre intitulé Bootstraps Need Boots, il existe de multiples raisons valables et solides de passer à un revenu minimum garanti.
J'ai soulevé la question auprès de la ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et de l'Inclusion des personnes handicapées plus tôt aujourd'hui et j'ai été bien satisfaite de sa réponse, que je vais résumer. Elle a dit que, en ce moment, on s'emploie à offrir une prestation pour remplacer la Prestation canadienne d'urgence et que la Prestation canadienne d'urgence se transformera en prestations d'assurance-emploi. À cela s'ajouteront d'autres mesures d'aide, notamment en cas de maladie, et je suis tout à fait d'accord avec les néo-démocrates que tous les Canadiens doivent pouvoir prendre un congé de maladie en cas de besoin.
Quoi qu'il en soit, la ministre a dit que, même si l'on prend ces mesures, cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'autres dialogues qui s'imposent. Prenons-la au mot et collaborons véritablement avec Finances Canada, le directeur parlementaire du budget, les gouvernements provinciaux et les administrations municipales pour déterminer combien d'argent nous pourrions économiser si nous cessions d'adopter des programmes fondés sur la honte qui ne règlent pas le problème de la pauvreté, tels que les programmes d'aide sociale qui punissent la mère monoparentale qui retourne au travail en retranchant l'argent qu'elle gagne de ses prestations d'aide sociale ou en punissant la mère monoparentale qui cohabite avec son petit-ami en lui retirant complètement ses prestations. Ce genre de programme n'élimine pas la pauvreté; il la perpétue.
C'est dans l'intérêt de l'ensemble du pays. Il en va de la santé de notre société, de sa résilience et de sa capacité de gérer la prochaine pandémie. Nous ne pourrons pas du tout gérer la crise climatique si nous n'agissons pas rapidement. En toute franchise, le discours du Trône est plutôt inadéquat à cet égard, mais le débat de ce soir ne porte pas sur le discours du Trône, alors je vais m'en tenir à la Prestation canadienne de relance économique et aux autres dispositions du projet de loi.
Cela nous donne une idée de ce qui doit être fait, mais c'est encore insuffisant. Je suis encouragée par la réponse qu'a donnée la ministre il y a environ 13 heures. Dans la réponse qu'elle a donnée plus tôt aujourd'hui, elle a dit qu'il faut discuter de la mise en place d'un revenu minimum garanti dans ce pays. C'est tout un progrès. Lors de la campagne électorale de 2019, les verts étaient les seuls à parler du revenu minimum garanti. Certains néo-démocrates en parlaient aussi, mais ce n'était pas dans leur programme.
Nous devons saisir cette occasion. Dans quelle mesure pouvons-nous proposer des mesures novatrices en ce moment? Cette pandémie ne touche pas seulement le Canada. Elle est mondiale. Toutes les démocraties modernes et tous les pays du G20 doivent assumer une dette et des déficits.
Nous devons voir grand. Nous devons revoir les règles. J'ai été heureuse d'entendre le premier ministre dire aux Nations unies que nous devrions songer à quelque chose d'aussi important qu'une nouvelle version de la conférence de Bretton Woods. Penchons-nous de près sur ce qui peut être fait, car nous nous trouvons à un moment charnière de l'histoire.
Ce projet de loi est utile. Il ne sera pas suffisant, mais adoptons-le rapidement.
Madam Speaker, it is an honour to rise in the House at any hour to address the important issues that Canadians are facing as we are in this pandemic.
To begin with, I would like to acknowledge that we are on the territory of the Algonquin nation.
To the Algonquin Nation, I express gratitude for their extraordinary generosity and hospitality. Meegwetch.
This evening has been an interesting experience because we are of course at distance and each party has to reduce its numbers in the House. I have been with my colleague from Fredericton and my colleague from Nanaimo—Ladysmith. We have been coming in by turns, so in our last round of voting I was voting by Zoom. Probably some of us now in the House were as well. There was an eerie moment when, as we were voting, one could hear Donald Trump's voice. Someone on one of the channels was paying attention to the U.S. presidential debate.
I only mention this because I am extremely grateful to be Canadian. I am very grateful to be with all of the members here tonight and those who are still on Zoom. I am very grateful that even in our partisan debates, which for Canadians can sometimes veer toward the toxic, we hear each other and, for the most part, speak respectfully to each other. We do not have a leader who yells and refuses to condemn white supremacy. It is distressing, to put it mildly.
In the context of speaking to this, I want to commend those things about all of us that make us Canadian. I am grateful that this Parliament is a minority Parliament. I do not much like false majorities where a minority of the voters can deliver 100% of the power to the party that has the most seats. I am grateful for how closely this Parliament, facing the COVID pandemic, as the member for Barrie—Innisfil was mentioning earlier tonight, was working with the Minister of Foreign Affairs, the parliamentary secretary and many others to get our constituents home. We have for the most part, throughout this pandemic, found ways to work together.
I am grateful that the New Democratic Party worked with the Liberals to vastly improve the piece of legislation we have in front of us. However, we cannot say it solves all the problems, and I will speak to that for the bulk of my remarks.
Earlier tonight, one of our colleagues said that Canada was failing, and I want to address that directly. We are struggling. Every single part of the human family is, no matter where we find those governments and societies, however they are knit together in successful, healthy democracies that are prosperous like ours or in countries that were on the verge of collapse before COVID hit. Every country is struggling to one degree or another. I thank God I am not in Brazil, where Bolsonaro just got rid of all the restrictions on logging in the mangrove forests while the Amazon is so dry that the Pantanal wetland, an extraordinary wetland of biodiversity, is on fire.
This is our entire planet's heritage, and our planet is now on fire. In British Columbia, we are breathing in the smoke from fires in California, Oregon and Washington State. We are dealing with two emergencies at once: the pandemic and climate change.
When I look around the world at where I could live, what I could be, what country I could belong to, we are not failing; we are struggling. We are working together too, and as long as we keep the spirit of working together, we will get through this okay. We will get through this and will be capable of building back better. We will be capable of reimagining our future. We will deliver. We may not trust each other all that much because we belong to different political parties, but when we get past the thing about our parties, we trust each other. If I were in trouble, I could call any of the people here and I know there would be help coming. We are one family, all of us Canadians.
In that context, I welcome this legislation. I hope it alleviates the concerns for most Canadians, but it clearly does not speak to all of us. There is much more work to do.
One particular group of Canadians that has been let down badly through all of this is Canadians with disabilities. We have a lot more work to do there, as well as for businesses. As my friend from Courtenay—Alberni mentioned earlier, so many businesses are in deep trouble.
I am very concerned for the tourism sector. There is an iconic tourism business in my riding, the Butchart Gardens. My colleagues from Vancouver Island and others across Canada know Butchart Gardens. I have been talking to the general manager and the CEO, who are very worried that they will not make it to next year. Their business has dropped by 90%. They had to lay off 450 people. Help is not coming, so the tourism business particularly needs an infusion of relief help and cash. Somehow we have to do that.
Individual small businesses, restaurateurs, touring companies, in fact all kinds of companies, small and large, are still in trouble and we do not know when the pandemic will end. I remember when it started, more or less, and standing here on March 13, I wondered if we really did not have to come back until April 20. That seemed a rather long time.
Do my colleagues remember how that felt? We had no idea then and we still do not know, so it is very important for Canada that we actually hold together.
I will reference something before I turn back to the bill: One of Canada's more brilliant academics, Thomas Homer-Dixon, has a new book out called Commanding Hope, which is about how it really matters to use hope as a tool to hang on to and pull people through in tough times. It could not have come out at a better time than now, with the dual threats of the climate crisis and the pandemic. He mentioned to me that, in polling around the world, an encouraging sign was that most countries are encouraging more social cohesion than before the pandemic started. That is not the case in the United States or Brazil, but most nations are feeling that sense of all being in this together that my father used to tell me about. He grew up in London during the Blitz.
My father said, at one point when we had been busy fighting the government of Nova Scotia on one environmental fight or another, that he really preferred the Second World War. I asked him how he could possibly prefer the Second World War when he was at risk of being blown up at any moment. He said, “Back then, you know, we really had the feeling the government was on our side.” That is how people are feeling now, I think.
In a long time, generationally speaking, we have been distanced from the notion that if someone is in real trouble they are not going to turn to the billionaire class to bail them out, because they are busy making money on their own. They are not figuring out how to hold bake sales for the rest of us.
Coming back to this bill, I am extremely glad to see the changes that have been made to make sure that it is $500 a week and not $400 a week. I am extremely glad to know that we are trying to figure out how we can have a Canada recovery benefit, a Canada recovery sickness benefit, and a Canada recovery caregivers benefit. Reading the details of this, what comes to me is how hard it is to legislate by specific example while hoping not to forget anyone.
I would like to read an example. Of course all of my colleagues here have read this, but if anyone is an insomniac and watching this right now: Someone will qualify for this benefit if they have a child who is normally cared for, and who is under the age of 12, on the first day of the week because the school that the child normally attended has had to close for reasons related to COVID. Maybe the school would be open at certain times of the day, or the child could not attend school because the child had contracted or might have contracted COVID-19. Maybe the child was in isolation because a doctor said they might be better off in isolation, or they might be at risk of health complications. Maybe the person who usually cared for the child was not available because of COVID-19, or because they cared for a family member who required supervised care because the day program or facility that the family member normally attended was closed.
I could go on and on. In trying to anticipate every specific in order to have the benefit work for everyone, listing specifics inevitably leaves something out. I would suggest again, and not for the first time in this place, that we really need to think about the universality of our social safety net. Our health care system works because it was made universal. If Tommy Douglas had sat down in Saskatchewan way back when and said, “Let us create a health care system where we can list the people who might need help,” it would not have worked. If people happen to be very sick, and let us say there is only x amount of money in their bank account, or let us say someone is only a bit sick, it would never work. Universality is necessary for a social safety net. It is really time to talk about and implement a guaranteed livable income.
We know the Parliamentary Budget Officer did an initial review and said that a universal income would be cheaper than CERB. A truly universal income would be enormous but would end up saving our society money in the health care system, because poverty is the single largest social determinant of health. It would save us money on corrections, because it is a lot cheaper to make sure people are going to school, getting a good start in life and going to university than keeping them in jail, which costs over $100,000 a year per prisoner. As Hugh Segal, former Progressive Conservative Senator has shown in his book, Bootstraps Need Boots, there are multiple good, solid reasons to move to a guaranteed livable income.
I put this to the Minister of Employment, Workforce Development and Disability Inclusion earlier today and I was really pleased with her answer, which I will paraphrase. She said what we are doing now is getting this benefit out to replace CERB, and CERB is going to turn into EI. Then there are relief and sickness programs, and I completely agree with the New Democrats that being able to take sick leave is something that every Canadian should be able to count on.
However, all that aside, the minister shared that just because we are doing this now does not mean that there are other conversations to be had. Let us hang on to that and really work with Finance Canada, the Parliamentary Budget Office and the provincial and municipal orders of government and figure out how much money could be saved if we stopped having shame-based poverty band-aid programs. These include welfare programs where, if a single mother goes back to work, any money she makes is clawed back from welfare, or if a single mother lives with her boyfriend, she loses all the benefits. This kind of programming does not eliminate poverty, it perpetuates poverty.
It is in the interests of Canada as whole. It is in the interests of the health of our society, our resilience and our ability to manage the next pandemic. We really cannot manage what happens with the climate crisis if we do not act fast. Frankly, the Speech from the Throne is quite inadequate in that regard, but tonight's debate is not on the Speech from the Throne, so I will stick to the Canada recovery benefit and the other sections of the bill.
This gives us a sense of what must be done, but we are still falling short. I take heart from the minister's response about 13 hours ago. Her response earlier today was that there is a conversation to be had about guaranteed livable income in this country. How much progress is that? In the 2019 election, only a year ago, only the Greens were talking about guaranteed livable income. Some NDP spoke of it as well, but not in the platform.
We need to grab this moment. How large are the transformational moments that are possible now? This is not just a pandemic affecting Canada. This is global. Every single modern democracy, every G20 country is dealing with debt and deficits.
We have to think big. We have to reimagine our rules. I was pleased that the Prime Minister said to the United Nations, let's think about something as big as a new version of the Bretton Woods Conference. Let's really look at what can be done, because we are at a hinge moment in history.
This bill helps. It will not be enough, but let us pass it quickly.