propose que le projet de loi S‑205, Loi modifiant la Loi sur le Parlement du Canada (artiste visuel officiel du Parlement), soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
— Monsieur le Président, je suis heureuse de prendre la parole aujourd’hui au sujet du projet de loi S‑205, qui vise à créer le poste d’artiste visuel officiel du Parlement. Le titulaire serait membre du personnel de la Bibliothèque du Parlement, au même titre que le poète officiel du Parlement. L’artiste visuel officiel du Parlement aurait pour mandat de promouvoir les arts au Canada par l’intermédiaire du Parlement, notamment en encourageant la population à mieux connaître les arts, à les apprécier et à y être sensible, et en favorisant leur développement. Aux termes de ce projet de loi, « arts » s’entend du dessin, de la peinture, de la sculpture, de la gravure de reproduction, du design, de l’artisanat, de la photographie, de la vidéographie et du cinéma.
J’aimerais remercier la marraine de ce projet de loi au Sénat, la sénatrice Patricia Bovey, du travail accompli pour que ce projet de loi soit présenté à la Chambre. J’aimerais également souligner que l’artiste Peter Gough, de la Nouvelle-Écosse, est à l’origine de cette merveilleuse idée. Malheureusement, Peter est décédé avant de voir son idée se concrétiser. Cependant, il y a de nombreux autres artistes exceptionnels en Nouvelle-Écosse et au Canada qui, j’en suis sûre, seront heureux de voir ce projet de loi aller de l’avant et honorer la mémoire de M. Gough ainsi que le travail de la communauté artistique du Canada.
Comme je l’ai dit, le projet de loi S-205 fait appel au même concept que celui du poète officiel du Parlement. Le commissaire aux langues officielles du Canada, le président du Conseil des arts du Canada et le président de l’Académie royale des arts du Canada ont tous témoigné au sujet de cet important projet de loi, tout comme le directeur du Musée des beaux-arts du Canada.
Le titulaire, nommé pour deux ans, aurait pour mandat de promouvoir les arts au Canada par l’entremise du Parlement, notamment en favorisant la connaissance, la jouissance et le développement des arts. Je ne saurais trop insister sur la contribution des artistes canadiens à notre société, à notre bien-être collectif et à la compréhension que nous avons les uns des autres, qu’il s’agisse de Canadiens de longue date, de néo-Canadiens, d’immigrants, de membres des Premières nations ou de réfugiés. Les arts peuvent abattre les barrières qui se dressent entre nous, ce dont nous avons besoin aujourd’hui plus que jamais. Les artistes du Canada mettent en lumière ce qu’être Canadien veut dire. Par le truchement de médias différents, ils font ressortir nos parcours et nos trajectoires, selon les points de vue de nombreuses cultures et régions différentes. Ils sont parfois critiques, mais ils reflètent ce que nous sommes.
Ces 18 derniers mois, nous avons traversé l’une des périodes les plus difficiles que notre pays ait connues depuis des décennies. La pandémie nous a forcés à nous isoler, ce qui a mené à la solitude et au désespoir de nombreux Canadiens, notamment des jeunes. Je dois dire que nos jeunes attendent avec impatience le jour où ils pourront sortir et profiter de nouveau des arts en personne et, comme ma chère nièce, Maia, me l’a dit peu de temps avant de rendre son dernier souffle cette semaine: « Que serait la vie sans musique? La vie serait tellement déprimante sans la musique. » Je suis tout à fait d’accord avec elle. Tout au long de cette pandémie, les artistes du Canada ont été là pour nous donner un peu de lumière et d’espoir en attendant le moment où amis, familles et collègues pourront nous retrouver ensemble.
Les arts sont aussi des moteurs économiques. Troisième employeur en importance au Canada, le secteur des arts et de la culture emploie quelque 600 000 Canadiens et représente 7,5 % de notre PIB. La recherche a montré que les arts contribuent positivement à notre santé, à notre éducation et à notre environnement, et je pense que nous avons besoin de plus d’arts dans les écoles. Les arts sont de véritables programmes de santé mentale. Demandez à n’importe quel enfant de raconter son histoire, et je suis certain qu’il préférera s’exprimer par le dessin, par l’écriture ou même par le théâtre en se glissant dans un personnage, plutôt que de parler directement de lui-même. C’est parfois beaucoup plus facile à faire.
Où serait l’industrie du tourisme sans les arts et les artistes du Canada? Les arts sont une langue internationale universelle et ils sont le prisme par lequel d’autres pays nous identifient comme Canadiens. En anglais, les arts nous différencient des Américains. Les Américains ont leurs propres arts et leur propre culture, mais nous devons appuyer les nôtres pour que nous ne soyons pas noyés et pour que les gens puissent entendre nos propres histoires et nos propres voix, pas seulement celles des Américains.
La dimension culturelle des événements internationaux existe non seulement pour divertir, mais pour montrer au monde qui nous sommes, et nous le faisons très bien. Le gouvernement du Canada s'est engagé à rétablir le pilier culturel de notre politique étrangère. Nous nous présentons au monde par le biais des arts, qui permettent de mieux comprendre qui nous sommes sur la scène internationale.
Je crois qu'il est temps que le Parlement nomme un artiste visuel officiel dont les œuvres pourraient dépeindre, pour la postérité, les événements qui captent l'attention des parlementaires et le travail qu'ils font pour améliorer la vie des Canadiens. Je demande l'appui des députés pour concrétiser cette initiative. C'est une façon concrète de remercier les artistes de leur contribution à la société canadienne, surtout pendant une période aussi difficile que celle que nous vivons actuellement.
J'aimerais réciter un poème de George Elliott Clark, ancien poète officiel du Parlement, qui s'intitule Sur l'idée de nommer un artiste visuel officiel:
La page blanche, la toile blanche estIndubitablement délicieuseComme le brouillard qui cache puis révèleCe que l'espoir fige bientôtUne architecture fantastiqueL'imagination bien née:Ce que la Vision, œil de soiA rêvé, un Quoi éclairant un Pourquoi...Peintures et encres explosent en arcs-en-cielUn film sculpte la lumière, en un clin d'œil;Une aiguille, dansante, devient lyrique,Toute forme devient épique.L'art vit dans l'œil de ceux et celles,Dont la vision imagine un artiste officiel.
moved that Bill S-205, An Act to amend the Parliament of Canada Act (Parliamentary Visual Artist Laureate), be read the second time and referred to a committee.
She said: Mr. Speaker, it gives me pleasure to rise today to speak to Bill S-205, which seeks to create the position of Parliamentary Visual Artist Laureate. This would be an officer of the Library of Parliament, similar to the current Parliamentary Poet Laureate's position. The mandate of the Parliamentary Visual Artist Laureate would be to promote the arts in Canada through Parliament, including by fostering knowledge, enjoyment, awareness and development of the arts. In this bill, the arts are defined as drawing, painting, sculpture, print-making, design, crafts, photography, videography and filmmaking.
I would like to thank the sponsor in the Senate of this bill, Senator Patricia Bovey, for her work in moving this legislation to the House. I would also like to acknowledge the artist Peter Gough of Nova Scotia, who was the originator of this wonderful idea. Sadly, Peter passed away before he could see his idea become a reality. However, there are many other incredible artists in Nova Scotia and across Canada who I am sure will be happy to see this bill move forward and honour his memory and the work of Canada's arts community.
Bill S-205 is based on the same concept, as I said, as the Parliamentary Poet Laureate. The Commissioner of Official Languages for Canada, the chairperson of the Canada Council for the Arts, and the president of the Royal Canadian Academy of Arts have all provided their witness testimony about this important bill, as has the director of the National Gallery of Canada.
The position would have a two-year term with a mandate of promoting the arts in Canada through Parliament, including by fostering knowledge, enjoyment and development of the arts. I cannot emphasize enough or too greatly the contribution that Canadian artists make to our society, our collective well-being and our understanding of each other: lifelong Canadians, new Canadians, immigrants, first nations and refugees. The arts can break down barriers that exist between us, which is something we need today more than ever. Canada's artists have been illuminating what it means to be Canadian, where we have been and where we are going through many different media and from the views of many different cultures and regions. These are sometimes critical, but are reflective of who we are.
Over the past year and a half, we have been living through some of the most challenging times faced by our country in decades. The pandemic has forced us into isolation. It has led to loneliness and despair for many Canadians and for our youth, as well. I have to say our youth are looking forward to the day they can get out and enjoy the arts in person again and as my dear, departed niece, Maia, said to me shortly before she passed away this week, “What would life be without music? Life would be so depressing without music.” I have to say that I completely agree with her. Throughout this pandemic, Canada's artists have been there to provide us with a bit of light and hope while we await a time to come when we can be together again as friends, families and colleagues.
The arts are also economic generators. As the third-largest employer in Canada, the arts and culture sector employs some 600,000 Canadians and contributes 7.5% of our GDP. Research has demonstrated that the arts contribute positively to our health, education and the environment, and I suggest we need more arts in schools. The arts are mental health programs. Members can ask any child to tell their story, and I am sure they would rather do it through drawing, through writing or even through drama and putting on a personality, than try to speak as themselves. Sometimes this is much easier for people to do.
Where would the tourism industry be without Canada's arts and artists? The arts are a universal international language and the lens through which other nations recognize us as Canadians. It makes us different from the Americans. The Americans have their own arts and culture, but we need to support ours so we are not drowned out and so people can hear our own stories and our own voices, not just American ones.
The cultural components of international events are there not just to entertain but to show the world who we are, and we are very good at doing this. The Government of Canada has committed to restoring the cultural pillar to our foreign policy. We are depicting ourselves to the world through the arts, which on the international stage creates a greater understanding of who we are.
I believe it is time for our Parliament to have a visual artist laureate, whose works would preserve for posterity the events that grip us as parliamentarians and the work we do to make Canadians' lives better. I ask for members' support in making this initiative a reality. It is a tangible manner of thanking our artists for their contribution to Canadian society, especially during trying times such as these.
I would like to say the words of George Elliott Clark, our former parliamentary poet laureate. The poem is entitled “On the Proposal for a Visual Artist Laureate”:
The blank page—the blank canvas is— Undeniably delicious— Like fog, which obscures, then reveals— What Hope imminently congeals— A fantastic architecture— Imagination born secure: What Vision— the I of the eye— Had dreamt, is What answering Why. . .. Rainbows erupt from paint or ink— And film sculptures light—in a blink; A needle, weaving, is lyric, And whatever is shaped is epic. Art's each I articulate, Whose vision ordains a laureate.