Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet du projet de loi C-30, qui porte exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 19 avril 2021.
D’emblée j’aimerais faire remarquer que le budget de 2021 se distingue de la plupart des autres budgets qui ont été présentés dans cette Chambre au cours de toute notre histoire qui, même si elle est courte, n’en a pas moins été mouvementée. C’est aussi le premier budget fédéral de toute notre histoire à avoir été présenté par une femme, un plafond de verre qui aurait dû être brisé depuis longtemps. Enfin, c’est un budget qui a été présenté plus deux ans après le dernier budget, qui date de 2019.
Le budget de 2021 se démarque vraiment des autres, je dirai même qu’il est sans précédent, tout comme les deux années qui viennent de s’écouler, et il a été présenté à un moment où les Canadiens continuent de lutter contre la pire pandémie planétaire de l'histoire récente. Ce budget unique répond à des circonstances uniques, aux difficultés énormes qui ont été créées et exacerbées par la COVID-19. Il prépare le terrain à un pays plus prospère, plus inclusif et plus vert, à un pays que nous serons fiers de laisser à nos enfants et à nos petits-enfants. Le budget montre que nous avons su émerger de cette période sombre de notre histoire en proposant une vision audacieuse et des mesures pour bâtir un Canada meilleur.
S’il est prudent pour le gouvernement de commencer à tracer la voie pour sortir de cette pandémie, cela ne veut pas dire qu’elle est déjà derrière nous, loin de là. En fait, aujourd’hui, ici en Nouvelle-Écosse, nous sommes en confinement. Nos écoles et nos magasins sont en ligne, et des restrictions strictes sur les rassemblements sont en vigueur, alors que la troisième vague et ses variants plus dangereux et plus contagieux frappent la Nouvelle-Écosse avec le taux quotidien de cas de COVID-19 le plus élevé depuis le début de cette pandémie. Cela nous rappelle à tous à quel point les choses peuvent changer rapidement, même avec des dirigeants qui écoutent et respectent les conseils experts des responsables de la santé publique.
Il n’y a pas si longtemps, la Nouvelle-Écosse faisait l’envie du reste du Canada, car elle avait peu de cas et n'avait aucune transmission communautaire. Il a suffi d’un groupe de voyageurs interprovinciaux inconsidérés pour que la COVID-19 se répande comme une traînée de poudre dans notre province.
Nous sommes dans une course. C’est la course des variants contre les vaccins.
C’est pourquoi le matin de mon anniversaire, dès que j’ai été admissible, je me suis inscrit pour recevoir le premier vaccin que j’ai pu, l’AstraZeneca. Hier, j’ai reçu mon premier vaccin à la pharmacie Boyd’s, une nouvelle pharmacie du nord d’Halifax, ouverte par Greg Richard et célébrée pour son approche inclusive de la pharmacie, en particulier pour les personnes LGBTQ2+. Je remercie Greg.
Se faire vacciner et vaincre la COVID-19 sont les premières étapes de la reprise économique décrite dans ce budget. Plus vite tout le monde sera vacciné, plus vite la vie reprendra son cours normal, plus vite nous serons en sécurité, plus vite nous pourrons embrasser nos proches, plus vite nos entreprises pourront rouvrir leurs portes et plus vite nous pourrons tous retourner au travail.
Alors que la distribution des vaccins se poursuit comme prévu, plaçant le Canada au troisième rang des pays du G20 pour les vaccins administrés, selon la population, le budget de 2021 étendrait nos programmes importants et efficaces d’aide financière pour la COVID-19 à l'intention des Canadiens et des entreprises où ils travaillent et dont ils dépendent.
Il y a un an, lorsque la COVID-19 a soudainement paralysé le Canada, l’impact sur notre vie quotidienne et nos économies locales a été immédiat. Le gouvernement s’est empressé d’agir. Dès le premier jour, nous avons promis d’être là pour les Canadiens, et c’est exactement ce que nous avons fait.
Voici les chiffres qui le prouvent: 9 millions de Canadiens ont reçu la Prestation canadienne d’urgence, ce qui a permis aux familles sans emploi de mettre de la nourriture sur la table, 2 milliards de dollars ont été versés aux entreprises et aux organismes sans but lucratif dans le cadre de la subvention d'urgence pour le loyer, 4,4 millions d’emplois canadiens ont été protégés grâce à la subvention salariale d’urgence, et sur chaque tranche de 10 $ de l’aide financière accordée aux Canadiens pendant la pandémie, 8 $ provenaient du gouvernement fédéral.
Nous avons promis d’être là pour les Canadiens aussi longtemps qu’il le faudra, et le budget tient cette promesse.
Tout d’abord, le budget prolonge d’une année, jusqu’à l’automne 2022, l’accès facilité aux prestations d’assurance-emploi. Grâce à ces changements, il est plus facile pour les Canadiens d’être admissibles plus tôt à des prestations plus élevées. Ensuite, nous prolongerons la Prestation canadienne de relance économique jusqu’au 25 septembre, afin de soutenir les Canadiens qui ne sont pas admissibles à l’assurance-emploi, comme les travailleurs indépendants et les travailleurs autonomes. Le budget comprend également de nouvelles mesures pour les travailleurs à faible revenu, un investissement important de 8,9 milliards de dollars pour étendre l’Allocation canadienne pour les travailleurs à 1 million de Canadiens, ce qui permettra de sortir 100 000 personnes de la pauvreté. Les autres partis en ont parlé, mais c’est nous qui le faisons. Ce budget met en vigueur un salaire minimum fédéral de 15 $ l’heure.
Pour les entreprises à qui l’on demande de fermer pour aider à arrêter la propagation, comme celles de ma circonscription aujourd’hui, le budget prolongera jusqu’à la fin septembre la Subvention d’urgence du Canada pour le loyer. Pour les entreprises qui ont vu leurs revenus diminuer à cause de la COVID-19, le budget prolongera également la Subvention salariale d’urgence du Canada jusqu’à la fin septembre. Nous allons plus loin encore en établissant un tout nouveau programme que nous appelons la prestation canadienne d’embauche. Pour les entreprises qui subissent une baisse de revenus, cette prestation facilitera la réembauche des travailleurs mis à pied ou le recrutement de nouveaux travailleurs.
En tout, ces investissements constituent notre plan pour aider les Canadiens à récupérer les 1 million d’emplois perdus à cause de la pandémie. Nous l’avons déjà fait, et nous le ferons encore.
La pandémie a fait ressortir le besoin urgent d’une action nationale en matière de garde d’enfants. Depuis le jour où notre ministre des Finances est entrée en fonction, elle a clairement indiqué que la lutte contre la « récession au féminin » était une priorité de notre gouvernement féministe. Nous ne pouvons pas permettre que l’héritage de cette pandémie se traduise par une régression de toutes les avancées si durement réalisées par les femmes sur le marché du travail.
C’est pourquoi le budget de 2021 prévoit un investissement générationnel pour bâtir un système pancanadien d’éducation préscolaire et de garde d’enfants. Notre plan vise à réduire de moitié, en moyenne, d’ici 2022, les frais exigés des parents dont les enfants fréquentent des services de garde réglementés, l’objectif étant d’atteindre 10 $ par jour en moyenne d’ici 2026. Il s’agit d’un investissement indispensable, qui se fait attendre depuis longtemps. Les autres partis ont parlé de le faire, mais c’est nous qui l’avons fait, en mettant 30 milliards de dollars sur la table pour que les familles canadiennes puissent enfin en bénéficier.
J’arrive à la Chambre après une longue carrière en urbanisme dans les secteurs public, privé et universitaire, notamment à Halifax, dans la circonscription que j’ai l’honneur de représenter en tant que député. Cette carrière m’a montré de près l’importance cruciale du logement pour une collectivité. Sans l’accès à un logement sûr, décent et abordable, tous les autres objectifs d’une personne dans la vie deviennent secondaires.
J’ai fait le saut en politique en 2015, et je suis devenu le premier urbaniste élu à la Chambre, parce que je croyais que le gouvernement fédéral devait en faire plus pour soutenir les communautés où les Canadiens ont élu domicile, pour aider à inverser la décennie de négligence du gouvernement précédent en matière d’investissement communautaire, y compris dans le logement abordable.
Nous n’avons pas perdu de temps pour nous mettre au travail, et aujourd’hui, les Canadiens ont un gouvernement fédéral qui fait les investissements nécessaires dans le logement. La Stratégie nationale sur le logement, lancée en 2017, a déjà permis de mener à bien des projets de logement d'une valeur totalisant 25 milliards de dollars, et elle est toujours en bonne voie d’atteindre 70 milliards de dollars d’ici 2027-2028.
Chez nous à Halifax, le besoin de logements abordables augmente au fil de la croissance rapide de notre population. J’ai récemment annoncé la nouvelle allocation de logement ciblée Canada-Nouvelle-Écosse, qui verse 200 $ par mois aux personnes vulnérables à faible revenu admissibles pour les aider à payer leur logement.
Pour aider à augmenter l’offre de logements, le gouvernement fédéral a fait des investissements importants à Halifax jusqu’à présent cette année, dont 8,6 millions de dollars dans le cadre de l’Initiative pour la création rapide de logements afin de créer 52 unités à Halifax dans trois projets en partenariat avec le Mi’kmaw Native Friendship Centre, le North End Community Health Centre et Adsum for Women and Children.
En raison du succès de cette initiative qui, comme son titre l’indique, investit dans des projets qui peuvent créer rapidement des logements abordables, le budget de 2021 propose d’octroyer 1,5 milliard de dollars de financement complémentaire à ce programme, lui permettant de créer jusqu’à 4 500 logements permanents et abordables en plus des 4 700 que nous avons déjà construits dans le cadre de cette initiative, le tout en 12 mois.
Ce budget reconnaît que la création d’un Canada équitable nécessite des investissements ciblés qui soutiennent les communautés marginalisées. Pour poursuivre sur la voie de la réconciliation, ce budget investit 18 milliards de dollars dans les collectivités autochtones, dont 6 milliards de dollars de plus pour l’infrastructure et 2,2 milliards de dollars pour mettre fin une fois pour toutes à la tragédie des femmes et des filles autochtones assassinées ou portées disparues.
Afin de lutter contre le racisme systémique et de donner des moyens aux communautés sous-représentées, le budget prévoit plusieurs investissements importants, dont 200 millions de dollars pour le Fonds de dotation philanthropique dirigé par les Noirs afin de soutenir les organismes de bienfaisance et les organisations dirigées par des Noirs qui offrent des services à des jeunes; de nouveaux fonds pour lutter contre la haine et le racisme pendant la COVID-19, en particulier à l'endroit des Canadiens d’origine asiatique; et l’amélioration du programme d’infrastructure de sécurité des communautés à risque afin de protéger les communautés exposées à des crimes motivés par la haine.
Pour les aînés, nous nous appuyons sur les progrès accomplis: 25 % moins d’aînés vivent dans la pauvreté que lorsque nous avons accédé au pouvoir en 2015. Le budget de 2021 va encore plus loin en augmentant de 10 % la pension de la Sécurité de la vieillesse pour les 75 ans et plus. Aujourd’hui, nos investissements dans les prestations aux aînés représentent plus du double de notre dépense pour l'Allocation canadienne pour enfants. D’ici 2026, nos investissements dans les aînés dépasseront les dépenses combinées du Transfert canadien en matière de santé et des paiements de péréquation.
Il s’agit d’un budget historique. Bien sûr, sa taille m’empêche d’évoquer tous les investissements importants qu’il propose. En bref, c’est le budget qui sortira le Canada de la pandémie, qui tracera la voie de la relance de notre économie et qui bâtira un avenir plus radieux. J’espère que tous les députés se joindront à moi pour l’appuyer.