Monsieur le Président, c’est un honneur de prendre la parole à la Chambre aujourd’hui pour parler du projet de loi C-30.
Je tiens à remercier le député d’Edmonton-Centre pour son discours très convaincant, qu’il a prononcé avec brio. De plus, pour faire suite à ses remarques, je vous souhaite le meilleur, monsieur le Président, pour l’avenir.
En chemin vers la Chambre aujourd’hui, j’ai réfléchi. J’ai pensé à ma famille, à mon personnel, à mes amis et aux habitants d’Essex, et aux répercussions que le projet de loi C-30 aurait sur chacun d’entre eux. Chacun d’entre nous sera touché par le projet de loi. Je tiens à remercier chaleureusement ma famille, mon personnel et les habitants d’Essex. Grâce à eux, je peux parler du projet de loi C‑30 dans cette enceinte.
Il y a quinze mois, après que le gouvernement ait ignoré les signes avant-coureurs de la pandémie qui ravageait l’Asie, le Parlement a dû cesser ses travaux pendant trois semaines pour aplanir la courbe. De nombreux mois plus tard, le bilan du gouvernement se résume à une mauvaise éthique, de mauvaises décisions, des mesures antidémocratiques et d'énormes déficits.
Le gouvernement, soutenu par le NPD, le Bloc et le Parti vert, a laissé tomber les Canadiens à maintes reprises, que ce soit par ses tentatives répétées dès le départ de prendre le pouvoir, son refus d’interdire les vols internationaux aux premiers stades de la pandémie, son incapacité d’obtenir de l'équipement de protection individuelle ou l'approvisionnement et le déploiement désastreux des vaccins. Ajoutons à cela le programme d’aide aux étudiants bâclé et le scandale de l’organisme UNIS qui en a résulté, qui ont conduit à la prorogation du Parlement pour éviter tout examen minutieux. Pendant 15 mois, nous avons vu les libéraux récompenser leurs amis libéraux avec des contrats et maintenant des nominations judiciaires.
Seuls les conservateurs, en tant qu’opposition officielle, se sont opposés aux excès des libéraux. Le NPD a voté avec les libéraux pratiquement à chaque fois, se joignant même à eux pour mettre fin aux travaux des comités afin d’aider les libéraux à éviter un examen approfondi. À l'heure où les Canadiens avaient besoin d’un véritable leadership, les intérêts partisans idéologiques ont pris le pas sur les principes.
Pourquoi est-ce que je mentionne ce bilan dans un discours sur le budget? Parce que, après la COVID, le Canada a besoin d’un plan de relance économique et, une fois de plus, l’alliance libérale-néo-démocrate-bloc-vert n’a rien pu offrir d’autre que des frivolités. Le bilan est éloquent. Le budget néo‑démocrate-libéral déçoit terriblement les travailleurs de ma circonscription, Essex. Ce n’est pas un budget de croissance, et il ne propose pas de plan pour encourager la prospérité à long terme du Canada.
J’ai trois enfants qui viennent d’atteindre l’âge adulte, et mon premier petit-enfant est né il y a quelques semaines à peine. Je pense aux familles de ma circonscription, aux générations qui ont élu domicile dans le comté d’Essex, et je me demande si mes enfants et leurs enfants seront en mesure d’avoir les choses que les générations précédentes tenaient pour acquises: un emploi bien rémunéré, un logement abordable et des économies pour les études de leurs enfants. Je reçois des centaines de courriels d’électeurs qui se souviennent du Canada de ma jeunesse. Ils me disent qu’ils n’ont pas le cœur de célébrer le Canada cette année. Ils voient ce qui est écrit dans le ciel.
La corruption endémique et sans contrôle a terni notre noble institution. Le projet de loi C‑10 menace notre Charte, et les dépenses déficitaires et la dette élevée finissent toujours par entraîner des augmentations d’impôts et des compressions dans les programmes. La question se pose de savoir si nous serons en mesure de protéger notre filet de sécurité sociale et les pensions de nos aînés, qui devraient pouvoir profiter de leur retraite sans soucis.
Tandis que le gouvernement continue d’imprimer de l’argent au détriment du PIB du Canada, comme l’avaient prédit les conservateurs, l’inflation a grimpé à 3,6 %. Le coût du logement est monté en flèche et, comme je l’ai dit précédemment, il est hors de la portée de nombreuses jeunes familles. À mesure que le coût de la vie augmente, il en va de même pour le coût des produits de base, comme la nourriture, ce qui nuit le plus aux Canadiens à faible revenu et aux aînés dont le revenu est fixe. Les dépenses actuelles du gouvernement hypothèquent l’avenir de nos enfants. Ce n’est pas un cliché; c’est une simple réalité que comprend toute personne qui gère un budget personnel ou familial.
Le directeur parlementaire du budget a noté qu’une grande partie des dépenses libérales prévues dans le budget ne stimuleront pas l’emploi et ne créeront pas de croissance économique. Les conservateurs sont favorables à l’idée de venir en aide à ceux qui ont été les plus durement touchés par l’incapacité des libéraux de créer des emplois. En fait, le gouvernement libéral a dépensé davantage que tout autre pays du G7, mais il a obtenu le moins de résultats. Les conservateurs du Canada ont été très clairs: nous voulions voir un plan de retour à la normale, qui permettrait de rouvrir l’économie en toute sécurité et de remettre les Canadiens au travail.
De toute évidence, le budget libéral-néo‑démocrate était davantage axé sur la politique partisane que sur la création d’emplois ou la croissance de notre économie. Avec leurs dépenses incontrôlées, les libéraux ont clairement montré qu’ils n’avaient aucun plan pour revenir à l'équilibre budgétaire. Tout au long de la pandémie, les conservateurs ont amélioré les programmes de soutien d’urgence pour les Canadiens.
Les chômeurs canadiens espéraient qu'il y ait un plan pour créer des emplois et des débouchés pour leurs familles. Les travailleurs dont les salaires ont été réduits et les heures de travail supprimées espéraient voir un plan de relance de l’économie. Hélas, ils ont été déçus.
Les mises à pied à l’usine Fiat Chrysler de Windsor signifient que les femmes enceintes verront leurs prestations de maternité réduites, car tout l’argent servira au soutien du revenu. Qu’est-ce que le gouvernement fait pour elles?
Les confinements répétés ont porté un coup terrible aux propriétaires de petites entreprises. Bon nombre ont fermé leurs portes définitivement. Bon nombre tiennent le coup presque par miracle.
Des centres d'entraînement comme Xanadu, dans ma circonscription, ont demandé au gouvernement une aide soutenue. Je les ai défendus à la Chambre. Il leur faudra des mois pour se remettre, si tant est qu’ils puissent le faire.
Beaucoup de salons de coiffure et de barbiers, dont les propriétaires-exploitants sont souvent des femmes qui font vivre leur famille, ne sont pas admissibles au soutien aux entreprises.
Les agents de voyage sont restés 15 mois sans aucun revenu. Que fait ce budget pour eux? Rien du tout.
Les fabricants de ma circonscription dont tout le modèle commercial repose sur des transactions transfrontalières ont perdu de gros contrats parce que le gouvernement n’a pas jugé bon de les classer comme étant essentiels, malgré des appels répétés à leur gouvernement. Nous avons affaire à un gouvernement déconnecté qui est incapable de comprendre que nous ne pouvons pas exporter de marchandises sans libre circulation des personnes pour les fabriquer et les vendre. Les conséquences s’en ressentiront pendant des années. Il faudra beaucoup de temps aux fabricants pour se remettre d’aplomb.
Les libéraux se vantent des chiffres, mais ils ne comprennent pas que ce sur quoi travaillent les fabricants aujourd’hui a été négocié il y a deux ans, avant la pandémie. La fabrication représente 13 % du PIB du Canada. Nous devons à ce secteur la plus grosse part des revenus imposables. À Essex et à Windsor, il emploie 54 000 personnes. En tout, 85 % des marchandises produites sont exportées aux États-Unis d’Amérique.
Les fabricants ont fait un bon travail. On leur a demandé de continuer de travailler et ils ont fait tout ce qu’on leur a demandé, mais le gouvernement n’a pas jugé bon de le reconnaître. La première fois que je l’ai mentionné au ministre à la Chambre et à d’autres représentants du gouvernement qui comparaissaient devant le comité spécial sur les relations économiques entre le Canada et les États-Unis, la réaction du gouvernement était révélatrice de sa totale ignorance et de sa complète indifférence.
Enfin, je m’en voudrais de ne pas mentionner les proches séparés par la fermeture de la frontière entre le Canada et les États-Unis. Même lorsque des changements ont été faits pour élargir les définitions, beaucoup ont été oubliés ou ne pouvaient se permettre une quarantaine de 14 jours. Pire encore, le gouvernement a ensuite ajouté la quarantaine à l’hôtel, à un prix exorbitant, avec un service de piètre qualité et peu sûr. Le bilan humain est lourd. En voici quelques exemples: des grands-parents dans l’impossibilité de voir leurs petits-enfants pour la première fois; des parents qui cherchaient à être avec leur fils diplômé après 10 ans d’études.
Le fait est, tout simplement, que ce budget ne fait rien pour garantir aux Canadiens une prospérité durable. Il ne fait rien pour aider mon excellente circonscription, Essex. Les conservateurs du Canada nous ont fait sortir de la dernière récession. Les Canadiens qui sont inquiets pour leur avenir savent que nous pouvons le refaire et que nous le referons.