Merci, madame la présidente.
Je remercie les témoins d'être avec nous aujourd'hui.
Leurs allocutions d'ouverture et les réponses qu'ils donnent aux questions posées par mes collègues sont très intéressantes. Cela m'a fait réfléchir aux discussions que nous avons actuellement concernant le soutien qui doit être accordé au secteur des médias.
Présentement, nous parlons de modèles d'affaires. Je pense que nous sommes tous d'accord pour dire que le modèle d'affaires des médias traditionnels doit être revu. D'ailleurs, si on propose des états généraux, c'est pour revoir le modèle et pour permettre aux entreprises de médias, surtout dans le secteur de l'information, de mieux se préparer à relever les défis actuels et ceux à venir.
Je suis tout à fait d'accord sur cela. Je pense que tout le monde est d'accord sur le fait que nous devons donner des outils aux gens du secteur et que nous devons faire en sorte qu'ils se donnent des outils pour s'adapter au virage numérique. Dans la plupart des cas, ce virage n'est pas encore complété ou il a été fait avec des moyens limités. Il n'est donc pas très efficace.
Il faut que les entreprises de nouvelles puissent faire la transition vers un modèle d'affaires qui va mieux répondre à la réalité technologique d'aujourd'hui et à celle de demain. On parle beaucoup de l'aide aux salles de nouvelles, du soutien aux médias et des modèles d'affaires, mais, à mon avis, on oublie d'étudier la question sous l'angle de l'utilisateur ou du consommateur.
Monsieur Speer, j'ai trouvé vos propos très intéressants au sujet des crédits d'impôt pour les contributeurs aux salles de nouvelles. Je suis d'accord sur toutes les idées novatrices qui vont faire en sorte que les salles de nouvelles soient florissantes et efficaces, et qu'elles fassent leur travail les épaules légères, si je peux m'exprimer ainsi.
Toutefois, on oublie souvent que l'utilisateur ou le consommateur de nouvelles n'est pas le même à 20 ans, à 40 ans ou à 70 ans. La façon de consommer l'information est différente selon l'âge. Les gens de 55 ans et plus, par exemple, vont encore beaucoup consommer l'information à la télé et à la radio. Pour ce qui est de la radio, les utilisateurs sont même encore plus jeunes. En effet, les gens de 35 ou 40 ans et plus consomment beaucoup les informations à la radio.
Quand on regarde les données démographiques, on constate que les personnes plus âgées consomment énormément de nouvelles par l'intermédiaire des journaux, des médias écrits. Un grand nombre de ces gens ne sont même pas équipés des technologies permettant de consommer la nouvelle sur les plateformes, par exemple, ou, simplement, sur Internet. On ne peut pas nécessairement forcer ces gens à s'équiper ou à apprendre la façon dont fonctionnent les technologies.
Selon moi, nous devrions aussi commencer à penser en ces termes, à penser à ces gens qui ont besoin que l’on continue de fournir l'information dans les formats traditionnels. Il y a d'innombrables médias écrits dans les régions du Québec et du Canada. Mon collègue M. Shields parle souvent de la vingtaine de petits journaux hebdomadaires de sa circonscription qui sont en péril, justement parce que le soutien est peut-être mal adapté ou mal conçu. Il faut revoir tout cela.
Monsieur Speer, j'ai l'impression que je comprends où on doit s'en aller. Cependant, ne pensez-vous pas que la transition doit se faire plus en douceur? On doit soutenir les salles de nouvelles et les médias qui répondent aux besoins de la population qui consomme encore ce type d'information au moyen des journaux, des médias écrits. Éventuellement, on en viendra à faire transiter ce soutien gouvernemental vers les modèles d'affaires qui vont mieux répondre aux besoins de demain et à ceux de la plus jeune génération.
Je ne sais pas si ma question est claire, mais j'aimerais avoir vos commentaires à cet égard.