Monsieur le président et membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invité à vous parler des priorités incluses dans ma lettre de mandat et du Budget principal des dépenses du ministère du Patrimoine canadien.
Comme vous l'avez mentionné, monsieur le président, je suis accompagné de Mme Isabelle Mondou, sous-ministre, de M. Thomas Owen Ripley, sous-ministre adjoint délégué, que vous connaissez très bien, et de M. Eric Doiron, dirigeant principal des finances de mon ministère, qui pourra également répondre à certaines de vos questions.
Je dis souvent à quel point je suis fier d'être ministre du Patrimoine canadien. J'avais demandé à revenir, mais vous savez comment cela fonctionne, le premier ministre aurait pu dire non. Finalement, je suis revenu, parce que, selon moi, c'est un ministère extrêmement important pour le tissu social du Canada. Pour être honnête, ce n'est pas l'emploi le plus facile à Ottawa. De plus, nous avons un programme très ambitieux, mais nous sommes tous fiers de contribuer à la promotion et à la défense de notre culture et de ce que nous sommes comme Canadiens. Notre culture et tous ceux qui travaillent dans ce secteur méritent que nous les appuyions. Je pense à nos artistes, à nos créateurs, à nos producteurs indépendants, à nos musées et à tous ceux qui travaillent dans le secteur des arts et de la culture.
L'ensemble des parlementaires, mon équipe, les fonctionnaires de mon ministère et moi-même travaillons extrêmement fort pour mettre en œuvre toutes ces priorités. Plusieurs d'entre elles ont déjà été réalisées et d'autres sont en voie de l'être. Je parle, entre autres, de soutenir nos industries culturelles, de protéger les droits de nos artistes, d'encourager la production de livres et de musique, nos musées, nos salles des spectacles, les émissions et les films de chez nous. Il faut aussi soutenir leurs efforts des peuples autochtones pour revitaliser leurs langues, promouvoir leurs cultures et raconter leurs histoires à leur façon. Il faut que tous les Canadiens se reconnaissent dans ce qu'ils regardent et ce qu'ils écoutent; il faut protéger notre industrie de la presse et nous assurer que nos lois reflètent notre mode numérique, qui, comme vous le savez, est en pleine évolution.
Comme vous le voyez, ma lettre de mandat comprend de nombreux engagements ambitieux, probablement plus que jamais. Il y en a certainement plus que la première fois que j'ai occupé le poste de ministre du Patrimoine canadien. L'un des plus importants, du moins à mes yeux et probablement aussi aux yeux de plusieurs d'entre vous, c'est de moderniser le système canadien de radiodiffusion pour faire en sorte qu'il reflète véritablement le mode de fonctionnement actuel de l'industrie, car beaucoup de choses ont changé. Nous déployons des efforts en ce sens pour assurer le succès de l'industrie. Nous voulons que les Canadiennes et les Canadiens connaissent du succès, et nous voulons que nos artistes, nos créateurs et nos producteurs aient accès à toutes les possibilités dont ils sont dignes.
Il y a un an, j'ai déposé la Loi sur la diffusion continue en ligne, et récemment, cette loi a reçu la sanction royale. Nous avons de quoi être fiers, selon moi. Nous ne nous entendons peut-être pas sur tout, mais c'est quand même un grand pas en avant.
Comme vous le savez, le processus a été long. Nous avons examiné le projet de loi; nous l'avons débattu; nous l'avons amélioré. Les parlementaires ont surmonté les difficultés; ils ont travaillé d'arrache-pied pour que le projet de loi soit adopté. C'est maintenant la loi du pays. La loi n'avait pas changé depuis 1991. Je tiens donc à souligner l'esprit de collaboration dont ont fait preuve les parlementaires, les témoins et tous ceux et celles qui ont participé au processus, vous toutes et tous y compris.
La Loi sur la diffusion continue en ligne est le premier succès d'une longue série de mesures que nous allons prendre pour rendre les règles du jeu plus équitables pour tous. Quand je dis « tous », je parle autant des plateformes numériques que de nos radiodiffuseurs, nos journaux et nos médias.
Il y a une autre étape qui, à mon avis, est fondamentale et incontournable dans cette série de mesures, et c'est le projet de loi C‑18, Loi sur les nouvelles en ligne. Avoir des nouvelles fiables et de qualité est à la base de notre démocratie. C'est l'un des piliers de notre démocratie. Le travail que font nos journalistes et les salles de nouvelles a une valeur, et les plateformes doivent le reconnaître et y contribuer. C'est fondamental pour la démocratie de notre pays.
En ce moment, le projet de loi C‑18 est à l'étude dans un comité sénatorial. J'espère que les choses vont continuer à avancer rondement. Il y a de bonnes discussions et je pense que les choses avancent bien. Notre milieu des nouvelles en a besoin. Dès que le projet de loi sera adopté, il va permettre d'assurer la viabilité de nos médias locaux et indépendants.
Collectivement, notre travail, indépendamment de la couleur de notre parti et d'où nous venons, est de nous tenir debout pour ces médias, pour une presse libre, indépendante, non partisane et professionnelle. Chacun d'entre nous doit faire cet effort, parce que les Canadiens s'attendent à ce que nous protégions le journalisme local et à avoir une presse indépendante, libre, fiable et non partisane. Nous devons faire cet effort ensemble.
Pour revenir au reste du mandat, nous avons accompli beaucoup de choses. Je pense notamment à l'aide que nous avons fournie aux artistes et au secteur culturel durant la pandémie. C'était en tête de ma lettre de mandat. Tout cela arrivait alors que nous étions en plein milieu de la pandémie. Il y avait énormément de préoccupations dans ce secteur. C'était au cœur de nos actions.
Nous avons accompagné l'ensemble du secteur pendant toute la pandémie, mais le secteur a aussi été là pour nous. Je suis sûr que vous allez être d'accord sur ce que je vais dire. C'était difficile d'être isolé, de ne pas se parler, d'être chacun dans son coin. Imaginez si nous n'avions pas eu de livres, de musique, de télévision. Cela aurait été mille fois plus difficile. Alors que nous étions là pour le secteur de la culture, il était là pour nous également.
Je le répète sans cesse: je ne saurais imaginer un monde sans culture, sans langues, sans histoires, sans émissions de télévision, sans livres, sans musées et sans musique. Je suis heureux de savoir que les initiatives que nous avons lancées durant la pandémie ont porté leurs fruits. À titre d'exemple, 9 bénéficiaires sur 10 nous ont dit que notre fonds de relance les avait aidés à poursuivre leurs activités.
Ce n'est pas tout. Vous vous rappelez sans doute qu'il y a plus d'un an, en mai dernier, nous avons tenu un sommet national qui a réuni des leaders culturels provenant des quatre coins du pays. Des centaines de personnes se sont rassemblées ici à Ottawa pour parler de l'avenir du secteur culturel. C'était là un autre moment très important. Ensemble, nous avons réfléchi aux besoins du secteur. Depuis, nos artistes remontent sur les planches, nos salles se remplissent et nos musées accueillent à nouveau des visiteurs. C'est absolument formidable.
Vous savez quoi? En réalité, le mérite revient aux intervenants du milieu culturel, car ce sont eux qui ont fait tout le travail. Nous avons fourni des fonds et nous avons offert des programmes ici et là, mais ce sont eux qui ont déployé les grands efforts nécessaires pour revenir au niveau d'activité d'avant la pandémie.
Nous étions là pour eux et nous nous sommes engagés à soutenir la relance jusqu'au bout. Beaucoup de travail a été accompli, mais vous croyez sans doute comme moi qu'il reste beaucoup à faire. Il y a encore du pain sur la planche.
Cela m'amène à l'autre sujet à l'ordre du jour aujourd'hui, soit mon ministère et son budget.
Pour l'année qui vient, le Budget principal des dépenses du ministère du Patrimoine canadien est de 1,9 milliard de dollars. Cela inclut 202,9 millions de dollars en dépenses de fonctionnement et 1,7 milliard de dollars en subventions et contributions. C'est un rajustement de 244,3 millions de dollars par rapport à l'année dernière, tout simplement parce que nous revenons à nos priorités d'avant la pandémie.
Un exemple qui illustre bien ce retour à nos anciennes priorités est notre Stratégie d'exportation créative, qui soutient la compétitivité de nos industries créatives à l'échelle internationale et que nous venons de renouveler pour trois ans.
Mentionnons aussi que, en 2023‑2024, les efforts des communautés autochtones seront appuyés par une augmentation de 74,2 millions de dollars pour la réappropriation, la revitalisation, le maintien et le renforcement de leurs langues. Le budget de 2022 prévoyait aussi des fonds pour favoriser l'inclusion dans le secteur de la formation artistique et pour continuer à appuyer la reprise dans le secteur des arts après la pandémie.
C'est important, car ces mesures démontrent que nous étions là pendant la crise — pendant la pandémie —, que nous sommes toujours là aujourd'hui, que nous avons été là pour tous les Canadiens et que nous avons tenu notre promesse de n'oublier personne.
Nous allons continuer d'être là.
Encore une fois, je vous remercie de votre travail, de votre dévouement, de vos analyses et de vos rapports. Je suis ici pour travailler avec vous et pour voir ce que nous pouvons faire ensemble pour aider les gens que nous représentons.
Je suis maintenant prêt à répondre à vos questions.
Merci beaucoup.