Je vous remercie de votre question.
Comme je l'ai brièvement mentionné, nos craintes sont liées à l'offre de services à la population. Chez nous, ce n'est pas comme en ville. À Montréal, par exemple, il y a un bureau de député sur un coin de rue, un bureau de Service Canada sur un autre et un bureau de Passeport Canada sur un autre. En région, on a subi fermeture sur fermeture. Comme il reste très peu de services fédéraux sur le territoire, nos bureaux de circonscriptions sont devenus des prolongations du service fédéral.
Dans ma circonscription, par exemple, j'ai quatre bureaux de circonscription. Des 338 députés au Canada, très peu ont quatre bureaux de circonscription. S'il y en a autant dans ma circonscription, c'est parce que je ne voulais pas que mes concitoyens soient obligés de faire deux ou trois heures de route pour venir à un unique bureau et signer le formulaire donnant accès à leurs informations personnelles, afin de faire avancer leur dossier auprès du gouvernement fédéral.
Il faut tenir compte de ce genre de considérations. Si l'on élimine une circonscription, cela va agrandir les deux autres, mais les budgets des bureaux de leur député n'augmenteront pas nécessairement. C'est vrai qu'il va y avoir un petit surplus pour le territoire ou la population additionnelle, mais ce sera loin d'être suffisant pour payer le coût d'un bureau supplémentaire et encore moins un salaire supplémentaire.
Il faut prendre cela en considération. Depuis 2019, nous avons pu aider plus de 1 200 citoyens. Quand ceux-ci appelaient le gouvernement fédéral et qu'ils n'obtenaient pas de réponse à leurs questions, ou quand le bureau de Service Canada était fermé — il est ouvert une fois par mois —, c'est nous qu'ils venaient voir et c'est nous qui les aidions.
Je tiens à mentionner que cela revêt une importance fondamentale sur le plan de l'occupation du territoire. Quand on a amené cet argument devant la Commission, elle a rétorqué que, comparativement à d'autres circonscriptions, comme Abitibi—Baie-James—Nunavik—Eeyou ou Kenora en Ontario qui font des centaines de kilomètres carrés...
C'est très peu, 15 000 kilomètres carrés. Je vous ai présenté des cartes qui démontrent que, dans les circonscriptions de Gaspésie—Les Îles‑de‑la‑Madeleine et d'Avignon—La Mitis—Matane—Matapédia, la population, représentée par des points, est dispersée partout sur le territoire. Il y a quelques routes principales, et on doit donc faire de la route pour aller à la rencontre de nos concitoyens. Par contre, si on prend la carte de la circonscription d'Abitibi—Baie-James—Nunavik—Eeyou, où on voit que la population est principalement concentrée à Val‑d'Or. Quelques communautés de centaines d'habitants sont dispersées un peu partout, mais la communauté est principalement concentrée à Val-d'Or. Il y a donc une différence fondamentale entre les deux.
Nous allons à la rencontre de nos concitoyens. Il y a 56 maires dans ma circonscription. Si je veux rencontrer un conseil municipal par semaine, il va me falloir plus d'une année pour le faire. Nous devons évidemment aussi rencontrer d'autres organisations dans chaque municipalité.
Je vais m'arrêter ici, parce que je sais que le député a d'autres questions à poser.